Er-Rahel

SITUATION:
Er Rahel (Hassi el Ghella, aujourd’hui) se trouve en Algérie (Afrique du Nord ).
L’Algérie est un pays situé au Nord Ouest du continent africain et au centre du Maghreb, ouvert sur la Méditerranée (1 200 km de côtes), bordé à l’Est par la Tunisie (965 km) et à l’Ouest par le Maroc (1 559 km). L’Algérie possède également des frontières communes avec la Libye (982 km) et le Niger (956 km) au Sud-Est, avec le Mali (1 376 km) au sud ainsi qu’avec le Sahara-Occidental et la Mauritanie (463 km) au Sud-Ouest.
Er Rahel ( Hassi el Ghella) se trouve dans l’ouest oranais, ( voir carte d‘Oran Ouest) sur l’axe principal de la nationale N2 qui relie Oran à la frontière marocaine, à 50km d’Oran et 25 km d’Aïn Témouchent. La ville est entourée de 5 douars : Ahmadouch, Baddaou, El Graiiya, El msaada, guitna el Henaina.

LE VILLAGE:
Nom : Er Rahel (déformation de Hassi Ghella  signifiant « puits abondants »).
Lat. : Nord : 39° ½                          Long. : 2° ½Alt. : 125m
Vents dominants : Ouest-nord-ouest – Sud-Est   (siroco)
Population :   en 1959,  10 189 habitants  dont 79 % de musulmans.
Superficie : 14 332 ha
Pluviométrie : 385mm/an soit 40 jours de pluie/an.
Se situe à : 52 km d’Oran. – 84 km de Tlemcen.
500 km d’Alger. – 550 km de Fès. – 950 km de Casablanca.

Son évolution :
Nous verrons, dans l’historique, comment Er Rahel devint une commune à part entière notamment grâce à l’augmentation de sa population et, par suite, aux vagues successives de constructions de lieux administratifs (mairie, écoles, postes, …). En 1959, Er Rahel peut se féliciter devant le travail accompli. Un village est né là où naguère il n’y avait rien. La population est active et le village prospère. De nombreux commerçants s’y sont installés. L’industrie tourne autour de deux centres : la distillerie et l’huilerie. La cave coopérative fédère les nombreux viticulteurs qui n’ont pas de cave.  En conclusion, il fait bon vivre dans ce village.

LA REGION D’ER RAHEL:
La situation :
Au débouché du lac salé : la Sebkha (*) la région  bénéficie, à l’inverse de ses voisines Lourmel et Bou-Tlélis, d’une situation privilégiée. Elle devient très vite un carrefour important de circulation à l’ouest de la capitale régionale : Oran. En outre, son exceptionnelle étendue, la classe parmi les  grandes communes. A l’ouest, la façade côtière de 7 km réussit à abriter deux petites plages : celle de Sassel (à l’embouchure de l’oued Sassel)  et celle de Turgot (à l’embouchure du  rio Salado). Au nord, le djebel Lourmel fait limite avec la région du même nom. La plaine d’Oran et la Sebkha constituent les frontières est. Enfin, le rio Salado est tout naturellement la frontière sud.
(*) La Sebkha : dépression elliptique : alt. 80m, 40 km de longueur, 10 km de largeur. 3 000 ha rendus stériles  par le sel (hiver : nappe d’eau salée – été : croûte saline).

L ‘hydrographie :
La région est très irrégulièrement  irriguée par trois oueds :
-L’oued Melah (ou Flumen Salsum des romains ou Rio Salado des espagnols)aux eaux jaunâtres et irrégulières.
-L’oued Sassel aux eaux très pures mais qui se perdent dans les dunes.
-L’oued Ouzzert aux eaux limpides provenant de  sources abondantes   irriguant les nombreux jardins.

La région en quelques chiffres :
14 000 hectares
c’est à dire 75 fois plus grande que la ville jumelée métropolitaine de Bois Colombe (92, Hauts de Seine).
7 km de façade côtière.
40 km de périmètre.
20 km de transversale ouest-est.
13 douars regroupés en deux grands centres :
Bou-Hadjar  (27 000 ha comprenant : La Guetna, le douar Graïa, le douar Saïda, le douar Mesaada)
et
Sidi-Bakti ( 60 000 ha comprenant : le douar M’Haïa, le douar Hamadouche, le douar  Ouled Taoui 1, le douar Ouled Taoui 2, le douar Ouled Boudjema 1, le douar Ouled Boudjema 2 et le douar Souaslia).

La population :
Les Musulmans : essentiellement des arabes de la tribu des DOUAIRS et SMELA (famille Ould Cadi), quelques berbères et une importante communauté marocaine.
Les Européens : des familles françaises venant surtout du Midi de la France ainsi que des familles espagnoles issues des différents exodes.

En 1886 : 1 624 habitants.
En 1926 : 4 061 habitants.
En 1936 : 5 248 habitants.
En 1948 : 8 016 habitants dont  1 122 européens (13.9% de la population totale).
En 1956 :10 185 habitants dont 1 154 européens. (11.3% de la population totale).

L’agriculture :
La vigne, bien évidemment. En 1956 la production s’élève à 218 000 hl pour un vignoble de 4 726 ha. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Une monoculture prépondérante qui fait vivre une partie importante de la population.
Peu de céréales : orge, blé et seigle pour la consommation locale.
Quelques cultures maraîchères dues à l’exceptionnelle irrigation de certaine partie de la commune.
Présence également d’oliviers (huilerie) et d’agrumes.
L’élevage est pratiquement inexistant.

HISTORIQUE:
Nul doute que la région est habitée pendant l’époque préhistorique. De nombreux grottes cachant des pierres taillées le témoignent.
L’histoire de cette région peut se diviser en périodes successives :
La période berbère : la région est dominée par le centre de SUFAT (Aïn-Témouchent).

La période phénicienne : les phéniciens débarquent sur les plages de Sassel, de Turgot et de Oued Hallouf. Ils laissent, par la suite, la place aux conquérants romains et se réfugient dans les montagnes.
La période romaine : SUFAT devient ALBULǼ et étend son influence sur toutes les régions avoisinantes. On peut trouver des vestiges romains près du ravin de Sassel ainsi que quelques ruines de camps romains.

La période arabe : la région pâtit de son statut de lieu de passage. Elle voit passer toutes les invasions tout en dépendant des grandes dynasties de Tlemcen (Almoravides, Almohades, Zianides,…).
La période espagnole : deux tribus s’opposent, l’une s’alliant avec les ennemis de l’autre. Les BENI AMEUR s’allient aux espagnols pour combattre les DOUAIRS et SMELA qui eux-mêmes se sont alliés aux turcs. Cinq fois, de 1517 à 1543, les espagnols s’efforcent avec l’aide de leurs alliés de conquérir cette région. Ils finissent par renoncer à leur exigence expansionniste.

La période française : Douairs et Sméla prennent le parti des français. Les Béni Ameur, en toute logique, s’allient aux tribus d’Abdel Kader. Par trois fois, la région est prise et abandonnée par les troupes françaises. Ce n’est qu’en 1838, que l’armée française occupe définitivement la région.
Pendant de longues périodes, cette région est le théâtre de  rivalités sanglantes  entre  ces deux tribus. A en juger par la population actuelle, l’affrontement a tourné à l’avantage des Douairs et Smélas.

DATE CLE:
VII ème : tremblement de terre : destruction d’Er Rahel et d’Aïn Témouchent..
.1517,1531, 1535, 1542 et 1543 : incursions espagnoles.
1831 : début de l’occupation françaises.
1839 : installation française définitive.
1859 : fondation du centre de colonisation d’Er Rahel par décret impérial de Napoléon III.
1861 : distribution des premiers lots.
1874 : érection du centre en commune de plein exercice.
1930 à  1935 : construction de la nouvelle mairie,du marché, de la salle des fêtes, de l’école des filles, d’une place publique, de pergolas et d’un nouveau monument aux morts.
1945 : sécheresse catastrophique.
1953 à 1962 : construction des écoles du centre, de Ouled Taoui 1 et 2, de Boudjéma1, de Saïda et d’Hamadouche., de la salle des consultations. Extension de la viabilisation et mis en place d’un plan de lotissement au sud de la plage de Sassel.
1962 : départ de la population française. Er Rahel peut désormais s’appeler Hassi Ghella.