10ème balade : rue de la gare (1ère partie).

Partir en voyage en cette fin d’ année ! Un rêve ! Mais Noël se passe en famille ! Pas question de déserter le nid familial ! Alors, une seule issue pour m’évader, donner libre cours à mes souvenirs, faire un flash-back dans le village de mon adolescence !

Vous pouvez me suivre dans cette escapade virtuelle, et partager avec moi le plaisir de revoir un coin de RIO SALADO. Et si nous allions nous promener du côté de la rue de la gare ? Histoire de continuer nos escapades dans RIO ?D’accord ? Alors je vous attends place Jules Ferry, devant la villa de Lucien SEROIN.

Archive amicale du Rio Salado.

Vous aviez une bicyclette ? Vous alliez au collèges ou au lycée à ORAN ? Sûr, cette rue ne vous êtes pas inconnue. Êtes-vous prêts pour notre petite balade ?La rue est animée, les villageois sont au boulot.

Archive de l’amicale du Rio Salado.

Arrêtons-nous un instant devant l’atelier de mécanique de monsieur TORRES, « PEP » pour les amis, l’oncle de Nadia CERNA . »Pêcheur et chasseur devant l’ Éternel ! « , m’avait -elle dit.

Mais Pep , est avant tout, le sauveur de bateaux en détresse et de tous engins motorisés en mal de jeunesse. Tout près de l’atelier de tonton Pep, la famille de Gaston CERNA est venue s’y installer . Madame Cerna est sur le seuil de la maison . Justement ! Regardez qui arrivent au bout de la rue ? Gaston Cerna , Nadia et le plus jeune de la famille Jean-Pierre. Que dites-vous ? Vous ne vous souvenez pas de M. CERNA ? Alors, laissez-moi rafraîchir la mémoire !

M. CERNA (archive de l’amicale du Rio Salado)

A la demande du maire de l’époque, M. Agniel BERNARD, Gaston CERNA releva la section d’haltérophilie tombée dans l’oubli. L’année suivante, il prit en charge les colonies de vacances, puis mit sur pied une fanfare, initia une équipe de jeunes à la musique en créant une harmonie municipale et au fil des ans, organisa les festivités pour les fêtes du village où de jeunes gymnastes de la J.S.S .( Jeunesse Sportive Saladéenne) étaient à l’honneur, montrant leurs performances sur la place publique. Vous souvenez-vous de ces pyramides « humaines » qui montraient tous ces jeunes, Robert, Pépico, Guy, Henri … se tenant en équilibre sur les épaules des copains, et de Julot qui, par une ultime ascension se hissait au sommet de cette pyramide ! Quel spectacle ! Quel appréhension !! Et plus tard , ce fut au tour de notre ami Dédé de nous épater.

L’équipe d’haltérophilie (archive de l’amicale du Rio Salado).


Archive de l’amicale du Rio Salado.
Archive de l’amicale du Rio Salado.

Oh ! Ne vous inquiétez pas, les filles aussi ont eu leur heure de gloire ! M. CERNA était infatigable ! Il les entraînait afin de participer à des concours de gymnastique. Mon grand regret était, qu’étant au collège à ORAN, je ne participais pas à toutes ces manifestations où Régine, Claudette, Simone, Michelle ,Nadia et les autres prenaient un réel plaisir à évoluer en chaussons et tutus. Le spectacle se poursuivait tantôt à RELIZANE tantôt à TLEMCEN. M. CERNA, avec son dynamisme habituel emmenait, dans son sillage, toute une jeunesse ne demandant qu’à le suivre .

Archive de l’amicale du Rio Salado.

Ah ! M. CERNA, nous vous remercions. Vous avez enthousiasmé la jeunesse de RIO SALADO !!

Et oui ! Le temps passe ! Nous laissons la famille CERNA et nous continuons notre promenade.

Rue de la gare (photo issue du site « Rio Salado d’hier et d’Aujourd’hui_mars2024)

Nous voilà arrivés devant le fief de la famille TABBO. Quelques instant pour vous présenter les ancêtres TABBO : Jean TABBO, son épouse, ODONE LOUISE, et leur bébé de trois mois : Louis, sont arrivés en Algérie vers 1879, ils venaient de CALLIZONA en ITALIE.

Ce n’est que bien des années après, au mariage de Louis et Carmella, que le jeune couple vint s’ installer à RIO SALADO, rue de la GARE. Louis monta le premier atelier TABBO, atelier de serrurerie plus une forge, se spécialisant aussi dans les norias.

Premier atelier TABBO (archive de l’amicale du Rio Salado).

Les deux fils de Louis suivront son exemple. L’atelier familial devint l’entreprise TABBO. Les années passant, chacun des fils se spécialisa dans un savoir-faire compémentaire.

Voyez sur votre gauche, ce portail en bois donne sur l’atelier de Jean. Jean, l’aîné, le père de Norbert, se lança dans le montage de chauffage central et de grandes citernes en tôle. Dans le prolongement, juste à l’ angle de la rue Pasteur et de la rue de la gare, les deux portails coulissants ouvrent sur l’atelier du second fils Louis-Henri, qui lui opta pour les charrues de défonçage. En rentrant de la guerre, Louis acheta son premier tracteur … d’occasion.

Archive de l’amicale du Rio Salado.

Jean-Louis, son fils, de qui je tiens tous ces renseignements, me raconta que le tracteur et la charrue servaient au défonçage des terrains dans le département. La couche supérieur du sol étant du « tuf » ( un type de roche), il fallait défoncer le sol à un mètre de profondeur environ, pour permettre à la vigne de s’ enraciner profondément. Lors d’un défonçage, la charrue bascula contre un rocher de 4 tonnes. Il fallut plus d’une journée pour dégager la charrue et le » »cailloux » de 4 tonnes.

Archive de l’amicale du Rio Salado.

Par la suite, il investit dans des bulldozers ( modèle D8 et Super8 de chez CATERPILLAR.)

Puis, continua Jean-Louis, avec une pointe de fierté bien justifiée, ils étaient loués à la Societé COLAS pour aménager les pistes d’aviation sur les champs pétrolifères d’ HASSI MESSAOUD et de OURGLA.Cependant, les chauffeurs des bulls venaient tous de l’entreprise TABBO.

Toute la famille vivait à quelques encablures les uns des autres dans cette rue de la gare. Tiens,les ateliers sont ouverts. La famille TABBO est là ,qui nous regardent passer.

Archive de l’amicale du Rio Salado.

Au fait, vous ai-je dit que la grand-mère de Marthe VILLALONGA, l’actrice qui nous a émus dans  » Le coup de Sirocco » était la sœur du grand-père LOUIS, ancêtre de la famille ! Mon Dieu ! Quelle famille !

Atelier d Louis-Henri TABBO, à l’angle de la rue de la gare (archive de l’amicale du Rio Salado).

Nous voilà arrivés au croisement de la rue de la gare et de la Pasteur. Continuons notre balade. Sur le trottoir de gauche, cette grande cour qui s’ ouvre devant nous, est celle de la cave ARNOUX. Est- ce celle d’ Albin ou d’Édouard ARNOUX, je ne sais! Toujours est-il que M. ARNOUX la loua à Louis DETORRES, le père de Louis, Yvette, Marie -Claude, André et Lucie, que nous avons eu la joie d’ avoir très souvent avec nous. Louis utilisa pour les vendanges.

Dans ce vaste appartement, à l’angle de la cour, vivait Josefa et Joaquin SAEZ, les grands-parents de François ESCUDERO, et leur fille Joséphine et Manuel CREMADES, son mari. Manuel était employé à la cave. François enfant, a passé pas mal de temps dans cette cour qui s’animait pendant la vinification, emplissant l’air de multiples senteurs, attirant les mouches qui nous harcelaient tant pendant les chaudes journées d’ été.

Sur le trottoir d’en face, l’entrepôt du matériel des frères PEREZ, Luis et Pepico, où P’tit-Louis PEREZ garait la moissonneuse -batteuse .

Archive de l’amicale du Rio Salado.

Dans cette cour habitaient Ernest MARTINEZ, son épouse France et leurs deux enfants, Denise et Serge. Ernest MARTINEZ était employé chez les frères PEREZ.

Il s’ occupait de l’entretien des grosses machines. Laissons Denise et Serge à leurs jeux et continuons notre promenade : la gare est encore loin!

Mitoyen à l’entrepôt PEREZ, une autre grande cour où habitait la famille ANDREO. François ANDREO, et ses enfants : Lucien, Gilbert, Henriette et René. Toujours dans cette cour immense, il y avait le garde-champêtre du village, dont le nom m’échappe. Il possédait un troupeau de chèvres qu’il parquait dans un enclos. Ces chèvres , vous le devinez, faisaient le bonheur des voisins, qui venaient, avec leur pot à lait ou une bouteille, acheter leur litre de lait fraîchement tiré.

La visite a été longue. Aussi je vous propose de venir boire un verre de lait le temps de nous reposer. Nous reprendrons notre balade plus tard . Je vous propose d’aller visiter l’huilerie SEROIN, qui se trouve à l’angle de la rue Albert Porte et de la rue de la Gare. D’accord?

A tout à l’heure!

  10ème BALADE : la place J. FERRY.

                    Les fêtes de fin d’année sont déjà loin. Le CASINO a fermé momentanément ses portes. Les bals ne sont plus que d’ agréables souvenirs. M.ROCHER  règle  ses comptes  avec l’administration. Alors, si cela vous tente, je vous emmène, l’espace d’un instant découvrir un autre coin de RIO. Nous allons nous promener  du côté de la place Jules FERRY. Ah! La place Jules FERRY! Cela vous pose un problème, n’est-ce pas? Sachez, vous tous qui nous suivez dans nos balades, que les Saladéens sont d’incorrigibles citoyens.

 «Place Jules FERRY, s’il vous plaît ?

– Non ! Connais pas ! 

Place du VOX. Pas de problème je vous y conduis.»

L’ennui, c’est que sur un plan de Rio, vous ne trouverez jamais la place du VOX, mais bien la place Jules FERRY. J’ai  « invité » pour cette excursion,  Arlette, Denise, Christiane, Michelle, Gérard, Nadia. Etant du secteur, nos amis nous conduiront plus aisément à la découverte du quartier.

                                     

Prêts  pour ce retour dans le Rio de notre adolescence ? Alors en route ! Oubliez vos soucis et laissez-vous dériver au gré de nos souvenirs.

Nous venons de quitter Le CASINO. À votre gauche, la rue JOFFRE que nous avons sillonnée en long en large et en travers. À droite, la rue Gaëtan AMAT qui nous mène tout droit à la voie ferrée. Nous n’irons pas de ce côté -ci,  mais rien ne nous empêche de répondre aux gestes amicaux de Paul et Camille COVACHO, qui nous regardent passer depuis le seuil de leur maison.

Une petite parenthèse pour vous conter une anecdote  qu’Arlette PEREZ m’a soufflée au creux de l’oreille. Camille avait été sollicité par des parents soucieux et désireux de  combler les lacunes en anglais d’Arlette, de  Jean GALLARDO et de Jean-Jacques LAMBERT. En espagnol pas de problème, mais en Anglais ! Aïe !Aïe ! Hijo mio ! Quelle galère ! Merci M. COVACHO. Alors, imaginez les fous-rires lorsque nos amis, toujours prêts à rigoler, mélangeaient allègrement accent anglais et accent pied-noir, au grand désespoir de Camille. Je n’ai pas pu savoir si ces cours avaient été bénéfiques, mais, vue l’ambiance ! …  Fermons la parenthèse, et continuons notre visite.

 Allez, suivez-moi , prenons la rue François ARNOUX, c’est la plus directe. Sur votre droite, le fief de  la famille PEREZ Joaquin, Tchimo, pour les amis,  et Candelaria.

La cour de la maison PEREZ (archive de l’amicale du Rio Salado)

 Une grande famille a défilé dans cette cour ! L’aîné, Joaquin, et Elvire,   son épouse,  les enfants : Danielle, Roger et Yves, puis Marie-Rose et Aimé GALLARDO,… maman de Paul, Jean et Simone, ensuite Clémence et François CERNA et leurs  trois filles,  Roseline, Jeanine et Christiane, les deux derniers, Henri et André. André, vous le connaissez , il est l’ époux d’ Hermance ROSELLO. Nous avions rencontré leur fils, Marc, rue Manuel  ANDREU, devant la maison du docteur ROSELLO, son oncle. Marc jouait avec ses copains Marcel et Richard. Si la mémoire vous fait défaut  allez vous promener dans « la 6ème balade« .

Clémence CERNA, les grands-parents PEREZ et Christiane (archive de l’amicale du Rio Salado)

Reprenons  notre visite. Vous me suivez ? Voici donc le grand portail de la cour des PEREZ. Vous souvenez-vous du malheur qui  frappa cette famille ?

J’ai retrouvé dans « Le Sel« , le bulletin paroissial de l’ abbé PLENIER, un article relatant l’ évènement:

«Février 1956: décès de Candélaria PEREZ.

Madame PEREZ nous a été enlevée dans des conditions particulièrement atroces.  Elle a été bardée de coups de poignard. L’émotion a été vive à Rio, la colère aussi. Pourtant les funérailles se sont déroulées dans la plus grande dignité. Les Saladéens ont les nerfs solides et font encore crédit à la justice.

Aux familles éprouvées, le témoignage de notre sympathie et de nos prières. »

                                           

Archive de l’amicale du Rio Salado.

Triste année que cette année 1956 ! Bon ! Passons ! Laissons de côté ces pénibles souvenirs et continuons notre promenade. Sur le trottoir d’en face, à l’angle de la rue, la villa de Rose et Luisico MARTINEZ. Maguy et P’tit Louis, leurs enfants,  attirés par  notre venue, ont ouvert le portillon. La maison est bâtie  dans le jardin des parents de Rose, de Marguerite et de Guy QUILES.  Belle construction !                              

Mitoyen à la villa, rue Jean ARACIL, voici  l’atelier de M. COVACHO,  tonnelier de son  métier, et père de Paulo et Camille. Brigitte PEREZ  et Francine RIPOLL, en sortant de l’école, s’ arrêtaient un moment,  fascinées par le travail du tonnelier, prenant plaisir à le voir cercler  les douelles, et donner forme au fût.

 Nous n’irons pas plus loin dans cette rue. Retournons sur nos pas. Arrêtons -nous devant la porte d’ entrée de madame PEREZ.

Place Jules Ferry. Maison PEREZ (archive de l’amicale du Rio Salado)

 Devant vous, la place Jules FERRY. Bien sûr, elle n’a pas la classe  de la place publique, du square Milhe POUTIGON. Mais aujourd’hui, elle est  très animée. Le dimanche, c’est jour de  marché. Les fermiers arabes viennent vendre leurs produits. C’est ce qui explique l’effervescence du lieu.

Il y a  quelques années, la place ne présentait pas ce tableau coloré. Autrefois, ce marché dominical avait lieu sur le  grand  terrain   situé devant l’ ancienne école de filles près de la vieille église : une place en terre battue où se tenaient ce fameux marché du dimanche et les manèges lors des fêtes du village. En particulier,  notre fameuse « chenille » qui nous donnait des sueurs froides, lorsque la vitesse de rotation s’accentuait et que la capote bâchée se dépliait  dans l’obscurité, enveloppant tous les sièges. Alors,  les   cris de peur ou d’excitation fusaient   de toutes part, mêlés aux grincements de la chenille ondulant sur les rails et au hurlement tonitruant de la sirène qui signifiait la fin de la promenade, permettant ainsi à « d’éventuels rapprochements »  de reprendre leur place. Et oui…c’était il y a longtemps !  

(archive de l’amicale du Rio Salado)

Et puis en 1953, le 23 mars plus exactement, Mgr LACASTRE, évêque d’  ORAN, vint spécialement assister à la  pose de la première pierre de la construction de la nouvelle église Saint Michel. Et le marché du dimanche fut contraint de s’établir place Jules FERRY .                 

Place de la vieille église (archive de l’amicale du Rio Salado)
Archive de l’amicale du Rio Salado.

 Revenons sur notre trottoir. La journée s’annonce plutôt grisâtre. Sûrement l’effet des prières de nos « faiseurs de pluie« .  Tiens, justement, les voilà qui arrivent. Ecartez-vous ! Laissez passer les « Madame BONO » !   Entendez par là : « Madame Bonne Eau« .                                                                                                  

Pour appeler la pluie sur la  commune, ces musiciens arabes, au nombre de trois, déambulent dans les rues du village, derrière un jeune taureau, au pelage noir, lustré. Des colliers de perles et des  rubans, pendent à son cou. Un tapis très coloré s’étale sur son  dos. Il est le roi de la fête. Les trois musiciens ont chacun un instrument de musique différent pour accompagner la marche de l’animal :

la JAÏTA : une flûte en bois, le GALAL : un tambour, lui aussi en bois, et le TAR : un genre de tambourin muni de cymbales. La musique plutôt aiguë, couvre en partie les paroles de leur mélopée:

                        « Ya madame Bono,ateni sueldo, …. »

C’était une fête de les voir passer, lorsque nous étions enfants.

Les faiseurs de pluie (archive de l’amicale du Rio Salado)

Sur la place, les paysans ont parqué les ânes près du gros pylône électrique et plus loin, un vendeur propose  des touffes d’alfa ,en grappes sur le sol. Des « stropajos » très utiles pour faire la vaisselle.  Plus exactement, me disait Jeanine,  des « estropajos » :  des bouchons d’ alfa. L’équivalent de nos  éponges métalliques. Que voulez-vous ! Nos racines espagnoles ont eu une grande influence sur notre langage !

Un peu plus loin, sur votre droite, vous apercevez une guitoune. Pardon, une  tente blanche. C’est celle du coiffeur, ou du docteur peut-être, je ne l’ai jamais su. Ne cherchez pas le mobilier, tout se passe devant la tente. D’ailleurs regardez ! Voici un client qui s’approche. Notre chibani s’assoit en tailleur sur la natte en alfa, « la stéra ».  Le coiffeur l’ enveloppe dans une sorte de « fouta« ,  serviette en drap, et d’ un habile coup de tondeuse, lui rase le crâne. Non ! Non ! Pas de glace ni de lavabo, messieurs ! Chut ! Laissons travailler l’artiste ! Et puis, intervient le médecin. Je n’ai jamais eu la  curiosité d’aller  voir de plus près. D’ailleurs, je n’aurais osé jamais le faire. Notre ESCULAPE des rues, place des sangsues -oui, des sangsues, vous avez bien entendu-  il les dispose sur différents endroits du crâne.  Elles se chargeront d’améliorer l’état de santé du patient. Quelqu’un est intéressé? La thérapie par les sangsues revient à la mode. Il sait ce qu’il fait notre barbier-chirurgien!

Bref ! Comme   vous pouvez le voir, la place est très animée. Une agitation vive et colorée  qui faisait peur à Nadia. Enfant, elle venait  avec sa grand-mère,  fermement accrochée à sa main, affolée par l’agitation qui régnait sur la place.

Je vous laisse vous balader dans ce marché. Des souvenirs enfouis rejailliront sûrement, avec plaisir j’espère. Je vous retrouverai plus tard  pour continuer  notre balade dans  ce coin de RIO.

Alors  Buen paseo!

                           

  

Les archives du Cinéma CASINO de RIO SALADO.

Désolée de vous décevoir, je ne vous emmènerai pas, aujourd’hui, danser au « Bal des CONSCRITS ». J’avais encore un point à débattre: je voulais savoir quel était le coût de location d’un tel édifice, vu les différentes possibilités qu’elle nous offrait . Pourquoi le savoir? par curiosité ? peut être! pour le plaisir? sûrement! Malgré une recherche très poussée, je n’ai jamais pu avoir de réponse. La salle fut maintes fois retenue pour des fêtes de Noël, des fêtes scolaires, des réunions en tous genres, et surtout pour des bals: bal de la Saint Sylvestre, bal de Carnaval, bal des clubs sportifs et bal des conscrits. Ce fameux bal des conscrits où nous nous rendrons prochainement, c’est promis.

En désespoir de cause, j’allais abandonner les recherches, lorsque -parfois le hasard fait bien les choses- j’ai reçu un colis, envoyé par Colette FUENTES , la petite fille de monsieur ROCHER, dans lequel étaient rassemblées les archives du cinéma CASINO, le cinéma de son grand père.

M. et MMe ROCHER (archive de l’amicale du Rio Salado)

En étudiant les différents documents, j’ai eu la surprise d’apprendre, que le cinéma s’appelait: COLISÉE , et que monsieur ROCHER n’était pas propriétaire, mais locataire. La salle appartenait à la COMMUNE de RIO SALADO.

Lettre manuiscrite de M. ROCHER (archive de l’amicale du Rio salado)
Chambre de commerce fiche professionnelle (archive de l’amicale du Rio Salado)

Bureau d’ enregistrement (archive de l’amicale du Rio Salado)
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En continuant notre balade: Le CASINO, le cinéma DE RIO SALADO.

L’entrée du cinéma Casino à Rio Salado (archive de l’amicale du Rio Salado)

Bonjour! Et Bienvenue, vous qui me suivez dans mes balades . Je m’aperçois que mon invitation à faire la fête a eu du succès! Désolée de vous décevoir: pas de festivités aujourd’hui! Je vous le promets, nous irons danser, mais plus tard . Je dois vous avouer que le plaisir de parler de nos fêtes m’avait fait oublier la fonction première du CASINO: celle d’être un CINEMA.

Alors je vous propose d’aller en discuter, à deux pas d’ici, dans la rue François ARNOUX, dans le jardin d’ Armandine LOPEZ. Je pourrai ainsi, vous présenter tranquillement notre cinéma: notre fameux CASINO. Ce jardin a beaucoup compté pour moi. Il faut absolument que je vous le fasse découvrir. Il est juste derrière l’épicerie de ses parents. Quel jardin! A la fois verger et potager. Suivez moi: je vous y conduis. Regardez donc qui arrivent! Jeanine et Marie-Claire COLMAN. Elles viennent faire quelques achats chez Mme LOPEZ. La famille COLMAN habite tout près, à l’angle de cette rue. Laissons-les faire leurs emplettes et venez vous installer sous les arbres fruitiers. Nous allons bavarder au milieu des plates-bandes. S’il vous plaît! Ne piétinez pas les radis. Vous pouvez en croquer un, si le cela vous tente. Êtes-vous bien installés? Il y a encore la brouette qui vous tend les « bras ». Que ce jardin est reposant! Les parfums des arbres en fleurs et l’odeur de la terre arrosée flottent dans l’air. Un rêve!

Bon! Revenons sur terre. Laissez-moi vous parler du CASINO. Nous allions le dimanche après-midi au cinéma. C’était notre sortie familiale. Ma mère nous disait: «  Nous irons voir ce film chez PADILLA!« . PADILLA? Est-ce un nom? Un prénom? Avait-il un rapport avec l’actuel propriétaire: René ROCHER? Les recherches ont été ardues. « Le bouche à oreille » a bien fonctionné. Annette MILLAN m’a fait savoir , et je remercie tous mes contacts , que PADILLA était bien, le premier propriétaire du CASINO. Jean Michel NIETO , nous le confirme aussi. Son père, Gaëtan NIETO ( Gaëtano) était le projectionniste de M. PADILLA.

Gaétan NIETO

Il nous raconte ,dans le commentaire en fin d’ article, que travailler dans cette salle, qui nous intriguait tant, n’était pas une sinécure:  
«La cabine de projection était mal aérée, les charbons du projecteur ont été la cause de maux de tête., mon père devait passer le temps de la projection , le front bandé avec un chiffon mouillé».

Puis, Monsieur ROCHER devint le propriétaire du cinéma CASINO.

Renée et Marie ROCHER (archive de l’amicale du Rio salado)
Mme Rocher née Abela., Marion, Colette et Paul (archive du Rio Salado)
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9ème balade: Rue Maréchal JOFFRE, suite (4ème partie).

(Archive de l’amicale du Rio Salado.)

Bonjour. Vous qui me suivez dans mes balades, soyez les bienvenus Rue Maréchal JOFFRE. Heureuse de vous accueillir dans notre équipe. Je ne serai pas seule à vous guider. La dernière fois, des amis sont venus me rejoindre. Gérard, Michelle, Yvon, Paul m’avaient donné un sérieux coup de main. Aujourd’hui, Jeanne, le même Gérard, Nadia, Denise, Luce, Arlette, Jean-Claude, Paulette, Danièle, et Albert m’ont aidé à compléter et agrémenter mes dires. Je les en remercie.

Mes amis, mes sources. (Archive de l’amicale du Rio Salado.)

Prêts? En route pour cette 9ème balade Rue JOFFRE. Refermons doucement le portail de la villa de François, Gigi, Pierre et Marie Josée MACIA, et traversons la rue. Derrière nous, nous avons la maison de la famille DIAZ, que nous avons visitée. A côté, celle de Fernand LAMBERT et d’ Hermine NAVARRO, son épouse. Tiens! Coïncidence! Le portillon vient de s’ entrebailler. C’est Jeanne, la fille aînée de la maison. Elle a dû nous entendre et vient faire la curieuse. A moins qu’elle n’ attende le passage de quelqu’un qui lui tient à cœur? Chut! Pas de commérages! Jeanne n’aime pas ça! Elle paraît déçue. Elle nous invite tout de même à entrer chez elle. Pas de gène entre-nous, venez! Dans notre village, tout le monde se connaît et, en fouillant un peu, je suis sûre, que nous avons tous, plus ou moins, un lien de parenté . Donc, soyez les bienvenus dans le fief de Fernand LAMBERT. La cour est agencée, à peu de chose près, comme toutes celles que nous avons déjà visitées.

Jean-Jacque, Pierre, Hélène, Jeanne et leur papa dans la cour.
( Archive de l’amicale du Rio Salado).
Jean-Jacque, Pierre, Hélène, Jeanne et leur papa dans la cour.
( Archive de l’amicale du Rio Salado).
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Du nouveau sur le Monument aux Morts de RIO SALADO.

Bien souvent, le Site de l’ Amicale a été sollicité par des étudiants de FRANCE ou D’ALGÉRIE afin d’étoffer leurs devoirs ou leurs mémoires par des photos, des documents. Parfois même, par des enquêtes menées auprès des Saladéens. Rares hélas! ont été les retours de ces travaux une fois amenés à leurs termes. Cette fois-ci, un élève de 2ème année de second cycle à l’ ÉCOLE DU LOUVRE, Florent ALLEMAND, devait présenter un mémoire sur la vie et l’œuvre du sculpteur Camille ALAPHILIPPE, ayant vécu en ALGERIE. En visitant notre SITE, à la recherche du moindre indice, Florent a lu l’article concernant le « 11 Novembre, à l’ombre de nos monuments aux morts » (dans la catégorie: Cimetière et monuments). Il a pris contact avec notre « ouedmaster« , qui m’a transmis son message.

Après plusieurs échanges de messages, d’envois de photos et de documents sur RIO, vous pouvez lire en pièce jointe: « une courte notice sur le monument« . Elle reprend et synthétise, nous dit-il, plusieurs chapitres de son mémoire et développe ensuite les particularités du monument de RIO. »

Je remercie chaleureusement Florent ALLEMAND pour cet envoi qui dévoile une autre partie de notre monument.

On peut cliquer sur le lien ci-dessous pour prendre connaissance de ce document.

Monuments aux Morts de Rio Salado (archive de l’amicale du Rio Salado)
Monuments aux Morts de Rio Salado (archive de l’amicale du Rio Salado)
Monuments aux Morts de Rio Salado (archive de l’amicale du Rio Salado)
Monuments aux Morts de Rio Salado (archive de l’amicale du Rio Salado)
Monuments aux Morts de Rio Salado (archive de l’amicale du Rio Salado)

Monuments aux Morts de Rio Salado (J.PLAZA)

9ème BALADE: Rue Maréchal JOFFRE (2ème partie).

Nous voilà rassemblés sur la place, plus exactement sur la palmeraie en face de la station d’ essence de Manolico SANCHEZ. Nous nous sommes régalés avec les brochettes de KHADA. En fin de soirée, c’ est SULTANA qui prendra la relève. En rentrant de notre promenade, nous pourrons, si le cœur vous en dit, déguster la « melsa » , c’est sa spécialité. Vous verrez! Un vrai régal! Pour les non-initiés, la melsa c’est de la rate de bœuf farcie, cuite au four. Pour plus de renseignements, allez consulter le « Cahier de CUISINE des GRANDS-MÈRES du RIO SALADO » . Fifine CARDONA vous en donne la recette.

Melsa concoctée par Danielle ANDREO.

En attendant la fin de journée, je vous propose une petite virée dans le « MAGASIN de NOUVEAUTÉS » de Mme NAVARRO. Avancez-vous jusqu’au boulevard national. Sur le trottoir en face, à l’angle de la rue Joffre, en face de la quincaillerie de M. TISSINIÉ, vous avez la banque. La SOCIÉTÉ GÉNÉRALE et, à côté, le magasin qui nous intéresse: la BOUTIQUE de PRÊT à PORTER de M. et Mme NAVARRO et son annexe, le PETIT LOUVRE. C’est un grand magasin, avec une belle vitrine à droite de la porte d’entrée. A gauche, la devanture du PETIT LOUVRE. Trois marches à grimper et vous êtes dans la boutique. Il fait sombre. C’est vrai! Mais remarquez: les murs sont tapissés de vitrines, de tiroirs, de penderies, en bois foncé. L’éclairage se fait, en grande partie par la porte d’entrée. Comme la plupart des magasins du village. C’est un très beau magasin! Il m’est arrivé d’y aller avec ma mère, acheter, en autre chose, des sous-vêtements de la marque « PERLETTE » ou  » PETIT BATEAU« . Que j’aimais ce magasin! Au moment de régler la note, je m’amusais à faire l’inventaire de ce pupitre assez haut où Mme NAVARRO prenait place, pour encaisser nos achats. Un objet suscitait ma curiosité: une tige en fer plantée dans un socle en bois ou en métal -je ne m’en souviens plus- où elle enfilait des  » petits rectangles de papier ». Une « calbote » bien placée, mettait fin à ma curiosité. Pardon! Encore un mot de notre « langue régionale« : une calbote est tout simplement une petite claque. J’appris par la suite, que cet objet qui m’intriguait, était la façon dont Mme NAVARRO mettait en mémoire toutes ses ventes. Annie Robert me racontait que, lorsque avec Jeanne , elles accompagnaient leur mère au magasin, elles attendaient avec impatience le moment où, pour les occuper, ou les récompenser de leur docilité, Mme NAVARRO leur offrait des « images-devinettes » qui rappelaient des gravures anciennes.

Pour en savoir plus sur ce magasin, « écoutez » ce que Renée QUILES-CALLAMAND, sa petite fille, me disait:

« Mes grands-parents maternels ont exercé leurs talents de commerçants pendant près d’un demi siècle. Mon grand-père François NAVARRO fut d’ abord bourrelier. Il se ventait d’avoir été le premier « bachelier » de RIO SALADO. Ma grand-mère Pura ou Purica était mercière. Au fil des ans, leur situation changea…en mieux. La bourrellerie devint: La boutique de « PRÊT- à-PORTER » et la mercerie: »Le GRAND MAGASIN ». On y trouve de quoi s’habiller, se chausser, se parfumer, et même de quoi se déguiser…de la layette, du linge de maison, des tissus, des jouets, des colifichets, et même des couronnes mortuaires en perles et lettres argentées, des cartes postales, et des billets de loterie pour qui voulait tenter sa chance…

Dans le petit magasin, le « PETIT LOUVRE » vous pouviez avoir des vêtements de marques: Weil, Desarbre, Korrigan, Jantzen…

Ma grand-mère, intelligente et courageuse, dirigeait l’affaire. Elle n’avait nul besoin d’un Séguéla pour la publicité. Elle avait l’art d’attirer la clientèle et de la rendre fidèle. Mon grand-père, son « adjoint de direction », tenait la comptabilité. Il savait tout faire, tout réparer. C’était le Mac Gyver de l’époque. Tous deux travaillaient 7 jours sur 7 . C’est ainsi qu’ils ont élevé 5 enfants (Marie Louise, François, Hermine, Aimé, et Solange) et gâté leurs 11 petits-enfants: Renée, Cathy, Jean-Jacques, Jeanne, Pierre, Hélène, Jeanne, Paule, François, Michel et Paul.

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RIO SALADO: PORTES OUVERTES: Balade 9.

La rue Maréchal Joffre.

Bonjour Vous Tous! Vous m’attendiez depuis longtemps? L’agua-limon de Mme BERNABEU était-elle bonne? Comme d’ habitude, bien sûr! Désolée pour mon retard : je me suis arrêtée au coin de la rue, à la boulangerie de Maurice EMBERNON, qui, pour je ne sais quelle raison, était Jerry Lewis pour ses clients. Savez- vous que cette Boulangerie a connu pas mal de boulangers ? M. RUIZ et, avant lui, M. DEMAYA. Dans les années 20, c’était le grand-père de Jacques, Jaïme SALVA, qui était le boulanger du quartier. En continuant mon chemin, j’ai fait une halte dans le couloir à côté qui donne accès à l’appartement de Pépico et Purica POVEDA. En avançant quelques pas de plus, je suis arrivée , dans le magasin suivant. Vous montiez trois marches, plutôt hautes, et vous étiez dans le paradis des bonbons où vous attendaient des rouleaux de réglisse noire avec une bille chocolatée au centre et des petites boites de cachous. Le pire, mes amis! C’est que, cette épicerie se trouvait sur le chemin de l’école!!!! Que de tentations!!!! Bon, soyons sérieux! Saviez-vous, qu’autrefois, dans les années 40, ce magasin était un studio-photos? Il appartenait à M RAUTURIER. Cet homme si aimable qui nous accueillait à la pharmacie ! Dans ces années-là, Mme RAUTURIER terminait ses études de pharmacie pendant que M. RAUTURIER développait des photos. Je tiens cette information de Marcel, leur fils. Quand sa mère a été reçue aux examens, ils se sont installés et ont ouvert la pharmacie, boulevard national. M. RAUTURIER a abandonné son métier pour lui donner un coup de main. Cela se passait dans les années 45. Les enfants de NANTES, repliés à l’abri de la guerre à RIO, sous la houlette de M et Mme DUCHEMIN sont retournés dans leurs familles. Vous les avez rencontrés lors de la 7e balade. M. et Mme DUCHEMIN, leur travail accompli, auraient dû repartir, eux aussi. Mais voilà, M. DUCHEMIN, violoniste sur un bateau de croisière, a préféré s’établir dans notre village. M. RAUTURIER, avec lequel il s’était lié d’amitié, lui a dévoilé les ficelles du métier. Il est alors devenu le photographe attitré des Saladéens. Qui n’ a pas son portrait en communion pris par:

«Jean DUCHEMIN le studio POLYPHOTO

Tous travaux, Portraits, identités, livraison rapide»

Ce retour-arrière, a été bien long, c’est vrai! mais me voilà arrivée parmi vous. Avez-vous remarqué la maison à votre gauche? Celle de Mme. et M, KRAUS , belle maison! N’est-ce pas? J’ai appris par Tétou KRAUS que l’ architecte s’appelait Georges BLANCARD de LERY, architecte du collège de jeunes filles d’Oran que nous connaissons bien pour y avoir passé quelques années. J’aurai voulu vous parler de son style architectural, peu commun dans notre village. Hélas! je ne suis pas calée en histoire de l’Art mais plus à l’aise dans « l’histoire des Trois Ours ». Désolée! je peux vous dire cependant, que durant toute une année, Renée KRAUS, leur fille aînée et moi-même , avons partagé la même table, dans la classe de Mme BERTHALON. Nous nous entendions bien, même très bien. Ce qui n’était pas du goût de notre institutrice. Aussi avait-elle une façon bien à elle de mettre fin à nos conciliabules. D’un geste précis, elle envoyait sur nos crânes la grosse gomme qui trônait en permanence sur son bureau. Elle faisait mouche chaque fois, mettant fin à nos bavardages. Je n’ irai pas jusqu’ à dire « heureux temps». Non, loin de là! Quand à son jeune frère, Tétou KRAUS, vous le trouverez chez Jean-Claude CARREGA, où toute une bande de copains caracolent à bride abattue, dans le jardin de la maison, à la poursuite d’un éventuel hors la loi.(3ème balade).

Boulangerie SALVA : le jeune garçon est Jaïme SALVA le père de Jayme.
(archive de l’amicale du Riosalado)
Alfred POVEDA et Pépico TORRES (archive de l’amicale du Rio Salado)
La pharmacie RAUTURIER (archive de l’amicale du RioSalado)
Mme et M. RAUTURIER (archive de l’amicale du Riosalado).
Publicité du magasin de M. DUCHEMIN (archive de l’amicale du Riosalado)
Maison René KRAUS (archive de l’amicale du Riosalado).
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8ème Balade: La MAIRIE de RIO 1959-1962- Henri BOUR.

Me revoilà parmi vous. Nous allons pouvoir clôturer la visite de notre mairie. Je dois vous avouer que, depuis quelques temps, j’étais devenue une adepte de l’ école buissonnière. Mais que voulez-vous? Je n’ai pu m’empêcher d’assister au match de boxe de Tony ASSENCIO, d’écouter l’intervention du général LECLERC, dans la salle de notre cinéma, le CASINO. J’ai même fait un tour en BOUYOUYOU, le petit train d’ HAMMAM BOU HADJAR. Et les fêtes de Noël m’ont tenue éloignée de notre mairie. Bref! Soyons sérieux!Attachez vos ceintures! Nous retournons dans le RIO SALADO de nos jeunes années! Dépêchez-vous! M. le maire nous attend. Pardon! M.Henri BOUR, Président de la Délégation Spéciale de RIO SALADO, nous attend. Poussons la porte de la salle des mariages. Pas de bruit s’ il vous plaît! Tout le Conseil Municipal du village est là. RIO SALADO reçoit une délégation du LOIR et CHER afin de sceller le jumelage entre les deux villes : BLOIS et RIO SALADO.

Écoutez M. Jean ROBERT, Jeannot pour les intimes, nous exposer le compte-rendu de l’entrevue: ( le « SEL, » bulletin paroissial de notre bon abbé Joël PLENIER: )

« Ils sont arrivés le lundi 7 mars 1960, accompagnés par M. le Sous-Préfet NICOLLE, M. le Député BERROUAÏNE, et par de nombreuses personnalités de l’arrondissement. Après les avoir accueillis, le maire, M.BOUR, leur a présenté le Conseil Municipal et a fait un bref historique, très documenté, sur les origines de RIO SALADO….Puis, il invite ses hôtes à visiter les réalisations locales. C’est d’abord le douar SIDI SAÏD où les anciens gourbis ont été rasés pour faire place à des rues larges et bien tracées, bordées de maisons neuves, couvertes de tuiles. L’atelier des tapis, où la main d’œuvre féminine est essentiellement musulmane, retient longuement leur attention. Puis le cortège s’arrête au centre de triage où l’assistante sociale, Mademoiselle OLIVER, fait un très intéressant exposé sur les buts de cet organisme où les femmes apprennent un métier (tapis, couture, repassage) et suivent des cours de langage et lecture dans une véritable salle de classe, sous la conduite de monitrices expérimentées. La visite de la pouponnière est toujours une surprise pour ceux qui y viennent. Une centaine d’enfants, dont les mamans travaillent, accueillent les visiteurs…L’atelier de céramique, le dernier né, intéresse vivement nos hôtes, qui ne s’ attendaient pas à trouver tant de belles choses dans une industrie débutante. De nombreuses pièces font leur admiration…,et ils sont tout heureux de remporter, chacun, un souvenir de leur visite. L’atelier de couture, où une trentaine de jeunes filles musulmanes apprennent aussi à lire, écrire, repasser et faire la cuisine, est la dernière des réalisations que voient nos hôtes. Le cortège se rend à Turgot où le Maire, M. PITT, souhaite la bienvenue et présente ses collaborateurs. La visite de TURGOT-PLAGE est de courte durée: le mauvais temps n’invite pas à la promenade. Un vin d’ honneur est servi chez M. BOUR. Mmes BROTTES et NICOLLE ainsi que les maires de TURGOT, d’AÏN TÉMOUCHENT, LAFERRIÈRE, HAMMAM BOU HADJAR rejoignent le cortège. La matinée est bien avancée lorsque tout le cortège se retrouve à RIO SALADO où est prévu le repas. Il est près de 6 heures lorsque nos hôtes nous quittent…….Voilà ce que nous avons montré à nos hôtes pour qu’ ils emportent une image de notre région». Et M. Robert de finir son article sur ces mots:

«Mais pourquoi tant de Saladéens ne connaissent-ils pas encore toutes ces œuvres que les villages des alentours nous envient? Parce que nul n’est prophète en son pays, sans doute…. » J.ROBERT

Savez-vous, mes bons amis saladéens qui suivaient nos balades, tout ce que ce jumelage a apporté à notre village?

Au printemps de la même année, Mme BOUR, qui prit en main l’Action Sociale du village, envoya une équipe tenir un stand à la foire Exposition de BLOIS. Écoutez le reportage de Thérèse MACIA et d’Yvette DE TORRES, ( le « SEL » juin 1960):

«C’est par un bel après-midi de printemps que notre groupe, composé de quatre Musulmanes et deux Européennes, prenaient l’avion pour PARIS à destination de BLOIS…Le but de notre voyage était de tenir un stand à la Foire Exposition annuelle de BLOIS. Nous avions les carreaux, les céramiques et les tapis des ateliers de RIO SALADO pour le décorer…Mais notre voyage ne fut pas seulement un voyage sans lendemain. Pour mieux concrétiser le jumelage de nos deux villes, nos amis de BLOIS nous ont offert de recevoir dès l’été prochain, 70 enfants de l’ arrondissement d’ AÏN TÉMOUCHENT dans une de leur s colonies de vacances. Ils nous ont également offert d’accueillir 5 ou 6 orphelins de notre arrondissement qui pourront là-bas apprendre un métier. Il vont rechercher aussi un centre d’ apprentissage de céramique où notre amie Mériem pourra, si elle le veut, se perfectionner et devenir monitrice…Comment exprimer notre joie à toutes de voir ainsi se terminer un si agréable et fructueux séjour!…..». Merci Mesdemoiselles!

Je vous suggère, pour de plus amples informations, de cliquer sur « ARCHIVES: Mars 2018 – Odette BOUR, ». Vous apprendrez que M. JORDA dirigeait l’atelier de céramique, Vous prendrez connaissance de l’aide que BLOIS apporta à des Saladéens.

J’ajouterai que l’action conjuguée de M. et Mme BOUR et de leur équipe, dans ces années troublées, attira l’attention du préfet. Henri BOUR, leur fils, me raconta que: « Cité en exemple par le préfet, RIO SALADO reçu l’équipe de Pierre DESGRAUPES, qui devait réaliser un reportage pour « 5 COLONNES à la UNE », reportage qui n’eut malheureusement pas de suite. Peut-être parce que l’exemple de RIO SALADO n’avait pas été suivi par d’ autres villages».

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Les fêtes de village : Rio Salado.

QUE LA FÊTE COMMENCE….!  (Jadette Salva)

            Après le 15 Août, les viticulteurs désertaient la plage et regagnaient RIO afin de préparer les caves en vue des vendanges. Le village resplendissait de lumières et de couleurs,  les forains étaient déjà en place, l’orchestre s’installait.

                                                 LA FÊTE POUVAIT COMMENCER !!!

C’était l’évènement dominant de l’année. Elle se déroulait pendant la dernière semaine de septembre. Les employés municipaux, sous la direction d’élus dévoués et compétents, s’occupaient de la décoration du village et veillaient au bon déroulement des festivités. Mr. DESSAUX avait la responsabilités des ateliers communaux dans lesquels il  surveillait la réalisation des décors que vous avez pu admirer durant toutes ses fêtes .

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