Une flambée de souvenirs.

Les artichauts sauvages.

Photo prise en avril 2018 (archive Colette Infantes)

Je joue à la dînette avec Jacqueline Sicard.

Elle a un vrai réchaud en métal décoré, d’une vingtaine de centimètres de hauteur, autant en longueur sur dix de large, avec deux feux. Quand on actionne un bouton, le feu concerné fait des étincelles. C’est bon ! On va pouvoir faire des frites. Mais je sens encore l’âpreté de ces pommes de terre dégustées crues. Etincelles décevantes. Par contre, l’entrée est une régalade. Des artichauts sauvages, arrachés ou plutôt « décanillés » à coups de bâtons le long du mur de la cave. C’est que leurs tiges filandreuses ont poussé sur la terre chaude et asséchée. Mais une fois la récolte faite, les feuilles piquantes délicatement retirées et la barbe ôtée, nous dégustons avec plaisir les cœurs de ces beaux chardons au goût d’artichaut.

Le lait caillé.

Il fait tellement chaud que le lait s’est caillé dans le réfrigérateur. Maman est désolée, elle voulait nous faire du riz au lait. Mais « pas grave » dit papa « le lait caillé égoutté et sucré c’est très bon ! Et quand j’étais gamin on buvait aussi le petit lait. » Depuis j’aime le lait caillé mais pas ce liquide aigrelet au fond duquel plonge le caillé !

Les melons suspendus.

Ce sont de beaux et gros melons ovales à la peau verte zébrée de jaune ou bien tout jaune. Leur chair est presque blanche. Pour les conserver jusqu’à Noël et pouvoir les consommer sans soucis, ils sont suspendus au plafond d’une chambre sombre, à l’abri de tout rongeur trop gourmand.

Les figues chauffées au soleil.

J’ai huit ans ; je dois « faire la poussière » …et donc, je vais très régulièrement secouer le chiffon dans le jardin, sous le figuier, c’est mieux pour déguster-en cachette- les figues mûres à point chauffées par le soleil de dix heures du matin !

Vendanges et grapillons.

Le pressoir de la cave en 2018 (Archive Colette Infantes)

C’est à la fin de l’été que débutent les vendanges. Mais c’est bien après que les remorques de grapillons sont déversées dans le pressoir.

Et je suis là, à « grappiller » moi aussi quelques grains. Ce sont les meilleurs ! Noirs, flétris, presque secs et en même temps si tendres, si onctueux et tellement sucrés. Avec ce goût si particulier, plus du tout celui du grain frais juteux mais presque alcoolisé. Ce raisin de fin de vendanges est réservé à la fabrication des apéritifs.

Saindoux et oignon tendre.

Plus d’une fois, en rentrant de la plage, le goûter s’est composé soit d’une tranche de pain tartinée de saindoux avec un soupçon de sel ou bien d’une tranche de pain huilé à l’huile d’olive, salé, accompagné d’un jeune oignon frais aux feuilles vert tendre. C’est bon !

La « torta ».

J’aime bien aller chez Miloud et Abdelkader, car leur maman, toujours avec un sourire tendre, nous offre un morceau de son pain, ce pain au blé couleur bistre qu’elle fait elle-même. Il est rond et plat. De la taille d’une petite assiette. Il a si bon goût.

Les pommes de terre bouillies.

C’est bientôt la fin, on ne trouve plus de viande dans le village. Maman pose sur la table du déjeuner un grand saladier de pommes de terre bouillies. Elles ont encore la peau. Pour la première fois de notre vie, avec Gilbert, mon frère, nous goûtons aux pommes de terre à l’eau et nous trouvons cela tellement bon avec un peu de beurre que maman fond en larmes. Elle pour qui un repas ne se fait pas sans viande.

Les jujubes.

Je suis dans un champ avec papa. Au loin une ferme. Papa prend un fruit sur un petit arbre épineux et me le fait goûter. Ce fruit a la forme d’une olive, de couleur un peu brune piquetée de rose. Un peu spongieux, son goût me plaît vraiment. – « C’est quoi ? – C’est une jujube ». (Cette année, il y aura beaucoup de jujubes sur l’arbre planté dans mon jardin de ST Romain depuis près de 30 ans.)

Et oui ! Je plante des repères…)

Fleurs du littoral oranais en avril 2018.

Er Rahel: huit petits souvenirs de mon village.

Au marché couvert.

Le souvenir raconté ici est un souvenir de ma mère quand elle était elle-même une enfant. Sa mère, donc ma grand-mère avait un chien, un chien loup comme on avait l’habitude de dire. Et ce chien faisait les courses ! Ma grand-mère préparait un panier, y mettait une liste de choses à acheter et le porte -monnaie. Le chien qui avait toujours accompagné ma grand-mère au marché d’Er-Rahel et qui avait repéré un ou deux commerçants habituels, revenait toujours le panier dans la gueule aux côtés de ma grand-mère. Un jour, la voyant se préparer, excité par la balade annoncée, il prit le panier de lui-même. Ma grand-mère, ce jour-là, a mis le porte-monnaie et un petit mot dans le panier vide. Et le chien est parti seul au marché. ll est revenu à la maison, le panier entre les dents, avec les courses et le porte-monnaie. Ainsi l’expérience a été renouvelée tant la confiance était établie entre Dick le chien, ma grand-mère et les commerçants du marché.

1960: le marché d’Er -Rahel . (archive Colette Infantes)
2014: le marché d’Er- Rahel. (archives Colette Infantes)
2018: façade du marché d’Er -Rahel.(archives Colette Infantes)
2018: Côté du marché d’Er -Rahel. (archives Colette Infantes)
Continuer la lecture de « Er Rahel: huit petits souvenirs de mon village. »

Promenade en mer. 3ème partie: de Turgot Plage aux plages de Sassel.

Bonjour! La journée s’annonce magnifique. Etes-vous prêts pour cette sortie en mer? Le Triton va poursuivre sa promenade. Nous allons longer la côte, de TURGOT PLAGE à la plage de SASSEL où, une brève escale est prévue. J’espère qu’un coup de « REBOZO » ne viendra pas retarde notre départ. Le « rébozo » est le nom que nos grands-parents donnaient à ce coup de vent qui, brusquement, soufflait sur la mer, soulevant des vagues qui faisaient tanguer les embarcations. Mais tout va bien! La mer est calme!

« Embarquement immédiat, quai JACOBIN. Tout le monde est à bord? Nous levons l’ancre. « 

Le Triton (archive de l’amicale du Rio Salado)

La plage de TURGOT s’éloigne. Après la »BOULE » et la « DALLE », nous laissons derrière nous la plage de la GRAVIÈRE et les cabanons qui surplombent la falaise. Cette dernière vision va disparaître, effacée par l’avancée rocheuse qui les sépare de la plage suivante.

Plage de la Gravière (archive de l’amicale du Rio Salado)
La dalle, le sentier qui mène à La plage des morts (archive de l’amicale du Rio Salado)

PLAYA MUERTOS (PLAGE des MORTS)

PLAYA MUERTOS (archive de l’amicale du Rio Salado)
Plage des Morts (archive de l’amicale du Rio Salado)

La PLAYA MUERTOS doit son nom, paraît-il, à un pauvre noyé anonyme venu s’échouer sur le sable de la plage, il y a longtemps, longtemps…PLAYA MUERTOS est, une belle crique sablonneuse, accessible à pied, en se frayant un passage entre menthe sauvage, lentisques et petits melons amers qui poussent sur le sable en travers du sentier. Que de belles promenades en perspectives, de bonnes parties de pêche à la ligne, et d’agréables journées à ramasser oursins et escargots……

Plage des MORTS pêche aux oursins R. WARNERY(archive de l’amicale du Rio Salado)

Notre bateau continue sa course, voici:

PLAYA GRANDÉ ( La GRANDE PLAGE)
PLAYA GRANDÉ Famille Yvon – André et Camille LOZANO (archive de l’amicale du Rio Salado)

PLAYA GRANDÉ: « Les cartographes « , qui ont établi cette carte pour mémoriser leur lieux de pêche, sont nos aïeuls-pionniers, qui, pour distinguer ce chapelet de criques, n’avaient rien d’autre que leur langue maternelle, et leur imagination.

Nous côtoyons la suivante. Ah! une exception! vous avez là:

L’HÔTEL des COURANTS d’ AIR

HÔTEL des COURANTS d’ AIR! Drôle de nom pour une crique! Mais depuis des lustres, tous marins-pêcheurs résidant à TURGOT PLAGE, connaissaient le coin. Laissez moi vous conter le baptême original de cette crique. Vers la fin d’un mois d’août, alors que la plage s’était en partie vidée, vendanges obligent, une bande d’amis décida d’aller pêcher quelques jours, dans cette crique sauvage. Ce fut deux jours de pêche… et de rigolades, bien entendu! Mais la nuit, passée à la belle étoile, fut si froide que RAMON et JULIO el carpintero décrétèrent d’un commun accord, approuvé par toute la bande, que cette plage serait nommée: l’HÔTEL des COURANTS d’AIR. Et, lors d’une sortie, ils scellèrent une plaque en ciment sur un rocher de la crique, où l’ on peut encore lire, « ICI HÔTEL des COURANTS d’ AIR .Je tiens l’ anecdote de l’ oncle YVON.

La plage suivante est:

COVA ROJA ( CAVERNE ROUGE)

COVA ROJA: ici, une petite explication s’impose : COVA est le nom en valencien de CAVERNE. En castillan, nous aurions CUEVA. Que voulez-vous nos ancêtres sont venus de toutes les provinces d’ESPAGNE! Alors COVA ou CUEVA peu importe. Ce qui intéressait nos marins, en ce lieu, c’étaient les CORBINES que l’on pêchées sur les fonds rocheux au large de cette crique. Je dois vous dire que le vrai nom de ce poisson est COURBINE, plus exactement, le MAIGRE à cause de la fermeté et la couleur blanche de sa chaire. C’est WIKIPEDIA qui m’a renseignée.

COVA ROJA Les corbines pêchées par Fiston WARNERY (archive de l’amicale du Rio Salado)

Et nous voici maintenant devant:

PUNTA LARGA ( LA POINTE LONGUE)

PUNTA LARGA a, en toile de fond, le « BARANCO de LAURELS, et RASCAOUI ». le BARANCO de LAOUREL est un ravin couvert de lauriers- sauce qui le transforment en une forêt où bon nombre de chasseurs viennent traîner leurs guêtres espérant avoir la plus belle pièce du siècle. Quand à RASCAOUI, c’est le nom du douar déterminant cette région qui surplombe la crique. Ce nom rappelle sûrement de belles balades à Jean-Louis, Camille, Yvon… En fait, à tous les enfants LOZANO. Ainsi qu’à François et Michel CARREGA. Mais ça, c’est une autre histoire!

Le TRITON se dirige maintenant vers la PLAGE de SASSEL, une escale de courte durée est prévue.

SASSEL
Plage de Sassel (archive de l’amicale du Rio Salado)
Plage de Sassel: les oursins. (archive de l’amicale du Rio Salado)

Notre ami, Francis QUILES, et quelques uns de ses amis, nous attendent avec un magnifique « plat »d’ oursins fraîchement pêchés, à déguster sur place.

SASSEL dépend de la commune d’ ER RAHEL. Elle est fréquentée par les gens du village, mais aussi par ceux des villages environnants: Trois MARABOUTS , HAMMAM BOU ADJAR… et par les BELABESIENS. Outre les joies qu’apporte la vie au bord de l’eau, la population estivale peut se retrouver, au bar de la famille VELANDO, à celui de la famille CERVERA et autour du troisième bar celui de M. ESPINOSAS. M. ESPINOSAS organise, pour le plus grand bonheur des vacanciers, soirées dansantes et séances de cinéma. Ce bar se trouve près des viviers, d’après les confidences que FRANCIS m’a faites.Vous avez quelques heures de liberté. Ne vous attardez pas!

Plage de sassel, vue d’ensemble. (archive de l’amicale du Rio Salado)
Plade de Sassel (archive de l’amicale du Rio Salado)
En famille à la polage de Sassel (archive de l’amicale du Rio Salado)

Pêche à sassel (archive de l’amicale du Rio Salado)

« Miguel, mets le moteur en route, nos  » touristes  » arrivent.! Tout le monde est à bord? Notre promenade au pays de notre enfance reprend. Comment étaient les oursins? Bien pleins? Et l’anisette bien fraîche? C’est bon, nous levons l’ancre. Merci FRANCIS, à la prochaine!

Voici la plage , plage est un grand mot, la crique:

 » LES CANARETES « 

( Les Petits Roseaux)

Camille et Yvon LOZANO aux Canarettes (archive de l’amicale du Rio Salado)

Cette crique des CANARETES doit son nom à une source d’eau douce qui jaillit en bord de mer au milieu des rochers. Ce qui permet aux roseaux de pousser librement tout près des flots. Et aux pêcheurs d’avoir de l’eau douce et fraîche. Une aubaine!

Bien entendu, le mot « CANARETES » est introuvable. Peut-être est-ce tout simplement le diminutif de « petits roseaux » que nos  » grands-pères explorateurs » avaient trouvé de mieux pour immortaliser le coin. Pourquoi pas? Possible, mais pas certain! Il est un peu tard pour le savoir.

Tout au fond de la crique , vous pouvez apercevoir une plage de sable: la PLAGE du CANON, où un canon du XVIIIè siècle avait été trouvé.

Tout va bien? La mer est calme! Pas de problème?

la CRIQUE du CHAMPIGNON »
Yvon LOZANO au Champignon (archive de l’amicale du Rio Salado)

Nous voici devant la CRIQUE du CHAMPIGNON en compagnie de notre ami YVON LOZANO. Elle doit son nom au rocher planté dans l’eau à quelques brasses de la plage. Ces endroits magnifiques, ces noms imagés qui ponctuent notre promenade ont été colportés de pères en fils, de frères en copains et c’est ainsi que nos ancêtres ont crée leur propre cartographie des lieux. Bien-mal venus celui qui changerait les noms!

Un peu plus loin voici:

CHAPA la SAL ( la PLAQUE de SEL)
Chapa la Sal (archive de l’amicale du Rio Salado)
Les rochers de chapa La Sal (archive de l’amicale du Rio Salado)

Nom mythique que ce CHAPA la SAL. Véritable expédition pour certains de nos bateaux pas assez grands pour affronter une mer houleuse soulevée par un soudain coup de REBOZO .

CHAPA la SAL est une dalle de rochers à fleur d’eau, balayée par les vagues. En se retirant, la mer laisse une écume qui en séchant devient une pellicule de sel qui peint en blanc toutes les anfractuosités de la dalle. Pas une algue, pas un escargot ne peut survivre sur cette plaque de sel? Seuls quelques crabes la traversent à toute allure. Voilà CHAPA la SAL.

Je me souviens d’ une sortie? en fin de mois d’août, où les irréductibles de la plage, les familles FABRE , FONT, VALERO et les derniers pensionnaires du CASINO, Roland CAMALLONGA et son épouse en autres, avaient organisé une journée à CHAPA la SAL. Nous avions deux bateaux, le GOLEAND de Charles FABRE capable de subir le REBOZO et le nôtre, le CASINO, bien plus petit mais piloté de mains de maître par mon père. Quelle journée, mes Amis!! Quel joyeux casse-croûte! Oursins, arapèdes, pain frais…omelette … le vin et l’eau rafraîchissant dans les vagues! Bref. Nous avions tous les « ingrédients » pour passer une journée mémorable qui mettrait fin à la saison de plage.

Les familles Valéro, Fabre et Camallonga à Chapa La Sal (archive de l’amicale du Rio Salado)

Je ne vous en dirai pas plus. MIGUEL et son mousse BOUMEDIENE s’agitent, Miguel vient de me chuchoter que le temps change: « Le LÉVANTÉ se lève »! Miguel et la mer ne font qu’un: je lui fais confiance. Nous allons rebrousser chemin et rentrer dare-dare à TURGOT PLAGE. En effet, la mer monte doucement, poussée par ce LÉVANTÉ, ce vent venant du NORD. Continuer, c’est embarquer de l’eau. Retourner: nous aurons le vent dans le dos. Il nous poussera vers notre plage. Ah! Ce LEVANTÉ! Ce vent qui se réveille à la mi-journée et qui empoisonne la vie des petits pêcheurs! En fait, ce n’était pas le LÉVANTÉ comme le disaient nos pères, mais le NORTÉ qui soufflait. Que veut dire « LEVANTÉ: dondé se lévanta el sol! » .Or, le soleil se lève le matin derrière les dunes, à l’EST, et se couche dans la mer à l’OUEST. Alors pourquoi cette erreur? Mettez-vous quelques secondes à leur place. Ils arrivent, pour la première fois à la plage, sur le coup de midi. Ils se rendent compte qu’un vent venant de la mer leur souffle au visage, comme en terre espagnole. C’est donc le lévanté qui souffle ici aussi, comme Là-Bas! Avaient-ils oublié que l’ ESPAGNE était de l’ autre côté? Je ne le pense pas. Toujours est-il que ce vent venant du NORD a gardé le nom de LEVANTÉ. C’est une habitude qu’ils nous ont transmise. Pour nous, ce vent restera le LÉVANTÉ! Que voulez-vous, une façon comme une autre de ne pas oublier nos racines !

retour à Turgot plage (archive de l’amicale du Rio Salado)

Alors Bon retour! Je ne sais si le temps permettra que l’on reprenne le bateau pour aller voir les BESULAS, Le MONSIEUR, la MADAME, les BLANQUISSARDS en compagnie d’Yvon LOZANO, et sa bande d’amis partie à la recherche de l’épave à PORTIJOL ou visiter la GROTTE des VEAUX MARINS, avec Claude CALLAMAND et pour finir en beauté, chasser de belles pièces avec nos pêcheurs, René GARAIT, Louis et René PEREZ, Guy et Georges DESSEAUX et tant d’ autres.

Promenade en mer. 2ème partie: escale à Turgot Plage.

Vue générale de la plage (archive de l’amicale du Rio Salado)
Entrée de la plage, les dunes, le pont.(archive de l’amicale du Rio Salado)

Nous voilà réunis à nouveau pour la deuxième partie de notre promenade en mer. Votre journée de détente à Turgot plage s’est bien passée, j’espère. Laissons Miguel et Boumédiene préparer le TRITON pour notre prochaine sortie. Je vous propose, en attendant d’aller nous asseoir sur la terrasse du CASINO, le bar-hôtel-restaurant de Grégoire et Amélie VALERO, mes parents. Nous voilà tous installés? « Perrier- menthe? café? c’est l’ AMICALE qui régale!

Le casino de G. VALERO. (archive de l’amicale du Rio Salado)

C’est une belle plage que nous avons là, n ‘est-ce pas? Et, vous savez, elle n’a pas beaucoup changé. Depuis la création du village, les cabanons en bois sont apparu au cours des ans, en bordure de mer. Alors, comme nous avons le temps, laissez-moi vous conduire dans le TURGOT-PLAGE de 1842, au temps ou RIO SALADO n’était encore qu’un poste de soldats. La plage s’étalait au soleil à l’embouchure de l’oued, entre les deux avancées rocheuses que vous avez devant vous, d’ ailleurs! Pour vous en parler, écoutez Maud ARNAUD, enfant du pays qui en préface de son livre: « La FLEUR de l’ ALOES » écrit:

« Les souvenirs de mon enfance se réveillent. Des écrits retrouvés, des traces dans la mémoire des autres vont donner vie peu à peu à tous ces disparus, gisant en terre d’ Afrique.»

Alors suivons son aïeule sur le chemin de la plage:

« …..après quatre heures de marche, le paysage changea brusquement. Leur faisant face, des dunes, vagues figées d’ une vingtaine de mètres, s’échelonnaient en bordure de plage. La baie s’ ouvrait largement. Vers la droite, une avancée de rochers noirs formait une presqu’île, un abri naturel utilisé depuis très longtemps pour la contrebande et le commerce des grains. Un vieux débarcadère l’attestait. Le bleu foncé de l’ eau, le scintillement des dunes au soleil, le foisonnement vert sombre des arbustes de lentisques et le ton mauve des tamaris en fleurs, ravissaient la jeune femme. Une brise légère se leva apportant l’odeur de la mer, atténuant la chaleur suffocante. .. »

Plage de Rio (!) en 1899. (archives de l’amicale du Rio Salado)

Voilà notre plage! Puis, peu à peu les nouveaux pionniers plantèrent le décor. La plage devint leur lieu de prédilection. Dans L’ECHO d’ ORAN de 1909 on peut lire:

: »15 Juillet 1909: L’exode de nos concitoyens vers TURGOT-TROUVILLE a commencé. Il est regrettable que le chemin conduisant du village à cette charmante plage, si fréquentée déjà, ne soit pas mieux entretenu.

Le 21 Juillet, le journaliste ajoute : Depuis quelques jours nous sommes accablés dans la journée par une température lourde et suffocante. Les nuits sont relativement tempérées. La belle plage de TURGOT PLAGE, si vaste et si commode est en ce moment, encombrée par la majeur partie des habitants de la région qui ont tout abandonné pour aller se reposer quelques semaines au bord de l’eau.

Le 25 juillet on apprend que la journée a été très chaude, un violent sirocco se faisait sentir. Le thermomètre marquait à 11h du matin 36° à l’ombre, et 42 au soleil. »

Ce cirocco quelle calamité! Imaginez le scénario0 :le souffle chaud de ce vent , la chaleur qui nous tombait comme une chape de plomb, ce soleil, qui, sur le coup de midi, prenait un malin plaisir à chauffer le sable à blanc, et pour clore le tableau, le torchon de cuisine accroché au bâton qui soulevait le panneau en bois, ouverture de tous nos cabanons, nous donnant l’ordre de rentrer dare-dare! Alors, il nous fallait traverser en courant l’étendue de sable nous séparant des lieux d’habitation, en évitant le plus possible tout contact prolongé avec la fournaise que nous avions sous les pieds. Un exploit renouvelé chaque jour! Même, nos espadrilles ne nous étaient d’aucun secours!

Plage 1920 Mme STARCK (archive de l’amicale du Rio Salado)
Plage 1920 Mme STARCK (archive de l’amicale du Rio Salado)
Cabanon en bois Anthelme SEROIN– (archive de l’amicale du Rio Salado)
Cabanons en bois en bordure de mer. (archive de l’amicale du Rio Salado)

Reprenons pied sur terre, ou sur le sable puisque nous sommes à la plage. Que de souvenirs! Les fêtes du 15 août! Cette jeunesse turbulente, tous âges confondus, de Rio et des environs se baignant dans les vagues. Les campeurs occasionnels installant leurs guitounes au bord de l’eau tout au fond de la plage, ou sous le cabanon en bois d’ un ami! Et la baie grouillant de bateaux et de barques à rames, pleines à chavirer, se dirigeant vers le lieu du concours de plongeons, vers la « boule » ce gros rocher rond perché sur la falaise, derrière le marabout, d’où nos meilleurs plongeurs vont s’affronter. Près de la rivière le concours de châteaux de sable pour les plus jeunes a commencé… Et les souvenirs d’affluer nous laissant du vague à l’âme.

La JOYEUSE ESCALE, le bar en bordure de l’oued, derrière le nôtre, prépare le bal. Vers midi, sur la plage, la plus belle fille de Turgot-Plage sera élue. La « crèmerie » de M. BERNABEU est ouverte. Dans la cuisine du CASINO, on s’ active autour des feux: on prépare la centaine de repas de midi,

« Peut-être faudra-t-il prévoir un second service? Alors ne vous attardez pas trop sur le sable les filles, il y a les tables à mettre  » nous prévient ma mère. Quelle journée! Et, là bas de l’autre côté de la rivière, la guinguette de TCHIOU bat son plein, au son de l’accordéon.

Remi BELTRAN, René REQUENA, Michel SANCHIS et leurs copains sillonnent la baie sur leur drôle d’engin: un radeau, pure invention de notre ami Rémi. Demain, le cinéma en plein air entouré de grandes bâches donnera une séance en soirée sous un ciel étoilé.

La joyeuse escale, le casino, la cremerie de M. BERNABEU (archive de l’amicale du Rio Salado)
Un 15 Août à la plage, les guitounes sont installées (archive de l’amicale du Rio Salado)
Concours de plongeons du haut de la boule. (archive de l’amicale du Rio Salado)
15 août à la plage. Concours de plongée les spectateurs (archive de l’amicale du Rio Salado)
15 août à la plage (archive de l’amicale du Rio Salado)
Le radeau de RemiRené REQUENA……(archive de l’amicale du Rio Salado)
Commentaire de Simone ROL BERNABEU

« Coucou! voilà les retardataires de cette fin d’été 1957, arrivant sur le  » 509  » supposé appartenir à Léon Gouault. Sur cette photo figurent : Alexis Rol, Simone et Lydie Bernabeu et Maguy Rol , soeur d’Alexis. Combien d’innombrables souvenirs de notre heureuse jeunesse, passée trop vite, remontent à ma mémoire« .

André, Lucien BERMUDES et les cousins. (archive de l’amicale du Rio Salado)
Concours de châteaux de sable (archive de l’amicale du Rio Salado)
Aimé MOURCET et Sylviane POVEDA (en maillot de bain) (archive de l’amicale du Rio Salado)

Dimanche, l’abbé PLENIER viendra dire la messe dans le garage d’ Achille KRAUS, sur la petite plage , en bordure de route, derrière la maisonnette du garde M. Victor. Cette petite plage de l’autre côté de l’oued, située plus exactement sur la commune d’ ER RAHEL, est accessible par un pont qui connut pas mal de déboires, les crues de l’oued l’envoyant par le fond plus d’une fois. Le second passage se faisant sur la plage par une passerelle, simple madrier d’ un équilibre précaire. Alors, allons tester cette passerelle pour visiter cette plage , cette presqu’île originale. En suivant le chemin à droite, vous aboutissez au quai JACOBIN ,où deux palans devant le garage servent à mettre à l’abri le bateau lorsque la mer est démontée. Au-dessus de ce garage, il y avait une guinguette appartenant à la famille ARACIL, avec une véranda qui avançait sur l’eau. Le chic, de l’époque me racontait Yvon LOZANO, était de plonger au pied du quai depuis la véranda, sachant qu’il n’y avait qu’un mètre d’eau. Risqué , n’est pas? Ah! Folle jeunesse! En continuant, nous arrivons au quai de SASSA et à ce rocher plat qui finissait la presqu’île.

L’embouchure de l’ oued Mellah (archive de l’amicale du Rio Salado)
Vue aérienne de la presqu’île (archive de l’amicale du Rio Salado)
Vue de la presqu’île.(archive de l’amicale du Rio Salado)
Marcelle et Annne Marie LOZANO sur le 1er pont (archive de l’amicale du Rio Salado)
Sur la passerelle d’occasion R CARDONA E BLASCO (archive de l’amicale du Rio Salado)
Une passerelle parmi tant d’ autres. Madame Mourcet (archive de l’amicale du Rio Salado)
A droite, la GINGUETTE de TCHIOU (archive de l’amicale du Rio Salado)
Les quais de la presqu’île. (archive de l’amicale du Rio Salado)

Il nous reste peu de temps, mais nous ne pouvons quitter TURGOT PLAGE sans passer voir « la dalle« . Retournons sur nos pas: voici à droite, les cabanons LOZANO, QUILES, à gauche celui d’ Emile CLAVERIE. Laissons les escaliers qui mènent chez les POVEDA, STARCK, MOURCET , au pigeonnier des LOZANO et au marabout. Empruntons la route bordée à droite par le cabanon en bois d’ Anthelme SEROIN, et l’autre plus récent, de Lucien SEROIN. Montons encore. Voilà! Celui de Joseph GOUAULT est en fin de course. Admirons le point de vue!… La plage de la GRAVIÈRE en face, à droite, au pied de la falaise qui longe la côte, où l’on trouve les cabanons les plus récents, un escalier en bois permet d’ accéder à cette crique rocheuse. À gauche, au pied du cabanon de M GRAS, devenu celui de Jean SEROIN, des escaliers descendent vers ce rocher plat à fleur d’eau où les vagues viennent mourir : la dalle !!! Que de baignades en ce lieu!

Chemin de la dalle. Cabanons LOZANO-QUILES SEROIN A-SEROIN L-CERNA- LLORENS MACIA KRAUS. (archive de l’amicale du Rio Salado)
Cabanon SEROIN et Escaliers qui mènent à la dalle. (archive de l’amicale du Rio Salado)
La dalle. (archive de l’amicale du Rio Salado)
Plage de la gravière. (archive de l’amicale du Rio Salado)

Mais le temps passe! Juste le temps d’aller voir les familles SALVA, FONT , FABRE et leurs amis volontaires pour tirer « le boliché« . Dans les archives de Juillet 2017, vous trouverez de plus amples explications et photos concernant cette pratique de pêche que nous affectionnions.

Le boliché vient d’ être tiré par les amis de Jayme SALVA devant le CASINO. (archive de l’amicale du Rio Salado)

Quand à l’oued paisible qui coule vers la mer, ne vous y trompez pas , il est dévastateur!.Allez donc dans les archives de Janvier 2018, vous apprendrez ce que cet oued est capable de faire das ses moments de « folie!

Les ravages de l’oued et de la mer. Le pont a disparu et ce qui reste du Casino (archive de l’amicale du Rio Salado)

Puisque notre escale prend fin, et que vous fouillez dans les archives, je vous conseille de pousser plus loin vos investigations et de cliquer sur: archives Avril 2017 et Septembre 2018. Vous aurez un aperçu nostalgique de nos journées à la plage , un 15 août compris.

Et maintenant en route, avant que le « LÉVANTÉ » ne commence à souffler. Miguel et Boumédiene nous attendent sur le Triton pour continuer la découverte de notre côte méditerranéenne jusqu’ à SASSEL, notre prochaine escale. « En bateau!!! Bonne promenade! »

M. ARACIL grand père et Adélaïde ,la tante de Jeanine et Francine CANDELA(archive de l’amicale du Rio Salado)

3- Sassel: la grotte du Cap Figalo dévoile ses secrets.

Article de Tarik MOKHTARI
mokhtarik@hotmail.fr
Juin 2017

Avec ses 1622 km de littoral méditerranéen, l’Algérie possède un potentiel touristique énorme. Autant les plages accessibles en voiture sont bondées de monde l’été, autant les sites naturels difficiles d’accès sont préservés de la fréquentation et de la dégradation humaine, le nautisme n’étant pas très développé pour le moment. On trouve encore des bandes de plusieurs dizaines de kilomètres encore vierges de toute construction, ce qui n’existe plus sur la rive Nord de la Méditerranée. Les rares privilégiés qui disposent d’un bateau peuvent aller à la découverte de sites exceptionnels et en profiter en toute quiétude.

Photo transmise par T.MOKHATI (juil.2021)

Le Cap Figalo se situe à 50km à l’ouest d’Oran, entre la plage de Sassel et le port de Bouzedjar. Il est fréquenté par quelques pêcheurs à la ligne et chasseurs sous-marins. En contournant en bateau ses imposantes falaises, on remarque la présence de quelques grottes. Celle qui nous intéresse n’est pas la plus impressionnante: son entrée fait à peine 4 mètres de large. Mais une fois à l’intérieur, elle s’agrandie jusqu’à 9 mètres et on peut progresser en bateau sur une profondeur totale de plus de 110 mètres. Elle offre un habitat idéal pour le phoque-moine qui la fréquentait jusqu’au début des années 1990. Cette espèce ayant malheureusement disparue des côtes algériennes peu après. Ce qui est mystérieux c’est que, tout au fond de la grotte, dans le noir absolu, on entend un souffle provoqué par le ressac des vagues. Cela laisse imaginer qu’il y a une communication avec une poche d’air. Pour satisfaire notre curiosité, nous avons voulu aller plus loin et explorer cette partie immergée de la grotte. Cette plongée a été faite 30 ans auparavant par des apneistes de Sassel avec uniquement une petite torche et sans aucune mesure de sécurité. Cette fois-ci, nous voilà revenus avec de puissants phares de plongée pour illuminer l’ensemble de la grotte, un fil d’Ariane pour retrouver le chemin de la sortie et ne pas se perdre, des casques pour se protéger la tête et un appareil photo pour immortaliser cette plongée. Nous étions persuadés qu’on ferait de belles images et nous n’avons pas été déçus.

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Promenade en mer. 1ère partie : du Cap Gros à Bouzadjar.

1- De CAMERATA à TURGOT PLAGE.

L’été est là, avec ses journées de chaleur. Aussi, une promenade en mer serait la bienvenue. Alors, si le cœur vous en dit, je vous emmène découvrir notre côte méditerranéenne du CAP GROS près de BENI SAF à BOUZADJAR.

Archive de l’amicale du Rio Salado.

Cette côte m’est familière, l’ayant sillonnée avec mon père. Un seul regret: je me contentais de l’écouter distraitement me parler de « la grotte aux pigeons » de la « séca du Mérou » et des repères qu’ il me signalait : – Tu prends les deux palmiers, là, sur la côte, en alignement avec SIDI KACEM et la pointe de la falaise, tu m’écoutes , Jadette? Non, je ne prêtais pas attention et je le regrette! Je préférais scruter le fond marin à califourchon à l’ avant du bateau, espérant trouver, gisant sur le sable, une épave, un canon espagnol ou un coffre. Pourquoi pas? L’eau était si claire! Je n’ai rien trouvé et rien écouté! Heureusement, nous avions encore une mémoire vivante: Yvon LOZANO,et ce que je n’ai pas fait avec mon père lors de nos parties de pêche ou lorsque l’on « salpait » les filets, je l’ai fait, bien plus tard, avec Yvon: je l’ai questionné et je l’ai écouté . La promenade en mer que je vous propose, nous la devons en grande partie à Yvon. Alors, où que tu sois: merci Yvon!

Vous me suivez? Nous pouvons embarquer! La promenade promet d’être longue. Aussi, une escale est prévue à TURGOT PLAGE où une journée de détente vous sera accordée. Question cruciale: quel bateau prendre? Nous avons le choix. Voyons! Prendrons-nous l’ Escapade de Camille RICO? Le Notre Joffre de Jules JACOBIN? Le Barracuda d’ Adolphe QUILES? Peut-être le Squal d’ Henri PEREZ?

Il me semble que le Sept Frères des LOZANO, le Goéland de Charles FABRE, la Mouette de Jaïme SALVA, le Saint André d’Isidore BERMUDES, le Lavandou de Pierre et Lucien SEROIN, ne nous conviennent pas*. Tout compte fait, nous embarquons sur le Triton d’ Henri BOUR. Vous avez prévu lunettes de soleil et chapeaux j’espère! Vous allez découvrir, avec quelques regrets, les merveilles de notre côte.

Archive de l’amicale du Rio Salado.

Le Triton nous attend à BENISAF. MIGUEL est notre maître à bord, BOUMEDIENE , son mousse. «Embarquement immédiat! Vous allez vous régaler. Nous contournons actuellement l’ île de RACHGOUN. Nous nous dirigeons vers le CAP GROS et la première plage apparaît:

CAMERATA

Archive de l’amicale du Rio Salado.

La plage de CAMERATA appartenait à M.Joseph JOUBERT, grand-père d’Alain FARRET. Cette plage faisait partie de la propriété qu’il avait achetée en 1920 à la société MOKTA el HADID qui exploitait les mines de fer autour de BENISAF. En 1955, à la demande de M. NOUER, maire de TROIS MARABOUTS, les héritiers JOUBERT ont vendu la plage à la commune. M NOUER voulait l’aménager et la lotir. Les seuls travaux exécutés ont été les parkings et la route qui arrivait au seul cabanon de M Julien BERNARD de TROIS MARABOUTS. Ce cabanon fut entièrement démoli en mai 1962 par l’armée française. Continuons notre promenade:

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1- Sassel la Belle.

Par l’intermédiaire de « FaceBook », je suis entré en contact avec des « amoureux » de la plage de Sassel actuelle qui publient régulièrement des  photos de ce qui fût aussi notre plage et que nous avons revue lors d’un voyage en Algérie avec mes amis du village ( Pierre Jenck et ses enfants , feu Lucien Jenck, mon neveu Marc Leyrat, Gabriel Vert, etc.. ) . Depuis je « partage » ces photos , souvent très belles sur FB et je nourris ainsi mes souvenirs d’enfance et plus encore … » 

Photos tirées du net.

D’un boulevard à l’autre

D’un boulevard à l’autre les souvenirs n’ont pas le même âge,
Mais d’un boulevard à l’autre les balades sont en partage.
De Rio à Er-Rahel des noms sont dans les bagages
Et les lieux décrits comme des images
Facilitent les passages.
Les mots sont des ancrages.
Sur le boulevard à Er-Rahel les repérages sont en mémoire d’enfant faits des mêmes boutiques et du sud vers le nord, sur le trottoir de droite on passe devant l’ épicerie de l’aveugle ( Abdelkader Bellouati ?), puis devant celle de Jorro. Plus loin juste avant la mairie dans la rue transversale la charcuterie de chez Rodriguez.
Le cinéma /salle des fêtes, le bar de chez Cervantes, …le café boulangerie de chez Gauvin , la confiserie de chez Froment et plus haut le cabinet du docteur Grillot.
Et sur le trottoir d’en face en redescendant vers Rio, il y a la quincaillerie station d’essence de mon grand père Thomas Alcaraz , puis « le Cercle » où seuls les hommes peuvent entrer…la cordonnerie de chez Bénichou , la poste , le marché, le marchand de zlabias à la sortie de l’ école des filles et au coin de la rue de chez B.R. la pancarte Sassel.
( En 60/62 la station Shell à la sortie du village vers Lourmel est tenue par mon oncle Eugène Savall).
J’ai observé les lieux, gravé des itinéraires, mais pour conter des anecdotes il faudrait interroger des aînés-juste ceux qui ont de 6 à 10 ans de plus que moi- et les morts aussi!
Ils en ont tellement raconté dans nos repas de famille, à parler en français, en espagnol, et même en arabe pour que nous , enfants, ne puissions comprendre! Et ils ont beaucoup ri aussi !


4- Sassel: le bal du dimanche soir.

Un orchestre-ou plutôt des joueurs d’accordéons- anime le bal sur la place cimentée entre la plage et la maison du maire. Il fait noir, les couples dansent la valse, le paso-doble et le tango. Des danses qui plaisent bien aux parents… et je danse avec mon père qui me les apprend ou avec ma cousine Lucette.

Photo archive Colette INFANTES.