Il y a comme ça des matins où un seul café noir vous apporte tous les parfums d’antant. Du coup, vous voilà parti dans votre village plein de soleil et plein de vies. La magie d’une chanson fait le reste.
Mois : octobre 2016
Avis de recherche
Parmi les rubriques de la Gazette d’Aïn Temouchent d’entre-deux-guerres, l’une devait sans aucun doute être très attendue des lecteurs du journal. Intitulée « Silhouette », elle décrivait une personnalité – souvent une femme – de Temouchent et de ses environs.
Si la personne n’était jamais nommée, la description qui en était faite était suffisamment détaillée pour qu’on la reconnaisse sans peine. Le billet était signé d’un énigmatique pseudo tel que Miss-Thé-Rieuse ou Le Fils de la nuit.
Le 22 mars 1923, sous la plume de Charles IX c’est au tour d’une jolie brunette de 19 ans de Rio Salado d’être « épinglée ». L’article nous apprend que sa mère et sa grande sœur tiennent un commerce de « nouveautés » tandis que son frère gère « avec brio » les propriétés familiales. On peut donc en déduire que le père de famille n’est plus de ce monde…
On sait aussi que la demoiselle est instruite puisqu’elle a fréquenté le lycée (d’Oran ?) comme pensionnaire. Ma curiosité est aiguisée, la vôtre aussi sans doute ? Alors, aidez-moi à identifier cette jeune fille née en octobre 1903 qui arpentait un soir d’été en robe bleu « céleste » le Boulevard National avec ses amies…
De « meskine » à MSKN
Dans le cadre de mes recherches généalogiques, les registres d’état civil sur l’Algérie française (Anom) étant assez pauvres, je me suis rabattue sur la lecture des journaux de l’époque d’où l’idée de cette revue de presse « anachronique » que je me propose de partager avec vous.
Je tombe par exemple sur cette brève parue dans la Gazette de Mostaganem du 27 février 1921. Ne connaissant pas le mot « meskine », bien que le contexte de l’article en laisse deviner le sens, je me mets en quête d’une définition. Celle de l’ABC de la langue française est assez lapidaire : pauvre, malheureux. Et précise que le mot est emprunté à l’arabe dialectal. Je poursuis mes recherches et quelle n’est pas ma surprise de voir que ce mot oublié (ni mon Petit Larousse ni mon Petit Littré ne le mentionnent !) est maintenant repris sur les réseaux sociaux. Très répandu chez les adolescent(s) sous l’acronyme MSKN, meskine ou miskine nous dit Terrafemina.com vient de l’arabe meskine ou meskina qui signifie le / la pauvre. Le hashtag #MSKN mis à toutes les sauces veut dire en somme « pov fille ! » ou encore « petit boulet ». On est bien loin du « fou » qui s’introduisit dans une maison saladéenne dans les années 1920 créant un véritable vent de panique…