Je suis née à Oran en 1957 où j’habitais le lotissement Clair Soleil à La Senia. Au décès de mon père, nous avons été vivre à Er Rahel chez mes grands-parents. En 2023, au décès de maman, ma soeur et moi avions ressenti le besoin de connaître les lieux où elle avait vécu dans sa jeunesse. Avec nos enfants nous sommes partis « là-bas ». Un voyage plein d’émotions et un accueil formidable. Pour que la mémoire perdure, j’y suis retournée cette année avec mon fils et mes petites filles et je voudrais vous faire partager notre retour sur la terre de nos ancêtres.
Voici la plage de Sassel (vue depuis le Marabout)





Photo B. AGULLO Archives 2025.
Nous voici à Er-Rahel :



Voici la rue où habitait ma famille AGULLO MUNOS BERTRAS à Er-Rahel. La devanture bleue était la maison de mes grands-parents.


Photo B. AGULLO Archives 2025.
Rio Salado 2025 :

L’ ancienne église devenue école coranique pour les femmes et les enfants.

Les plages :



Merci pour ce remarquable reportage qui nous ramène qq années en arrière et nous fait revisiter les belles plages de notre enfance… je ne doute pas du bon accueil dés personnes âgées. Pour ma part je me souviens de la fameuse côte qu’il me fallait escalader à vélo en venant de Rio!!!
Les Algériens conservent de très bons souvenirs des familles pieds noirs qu ils ont connues. Ils gardent des photos de nous. Ils parlent aussi à leurs enfants et petits-enfants du temps où nous y étions. Beaucoup de respect et de regrets de l’époque pieds noirs.
Mr et mme Agullo mes premiers instits .Merci les Agullo pour ce magnifique reportage
georges girardet
Merci pour votre retour
Ma grand mère Assomption Anton est née à Er Rahel et mon grand-père Agullo Gabriel (de El Ancor et Rio Salado) est venu y habiter à leur mariage. Ma mère y est née ainsi que sa soeur Aimée qui a épousé Jean Munos qui était rédacteur à la mairie et trésorier du club des boules. Mon grand père avait un frère qui vivaient à Oran et qui était le père de Jean Agullo votre instituteur. Je serai intéressé de connaître les années où avec sa femme Odette ils ont exercés à Er Rahel et où ils habitaient. Sur une de mes photos on voit 3 hommes du village. La personne du milieu (ancien directeur de l’école des garçons) se rappelle qu il l’avait eu comme instituteur au CM2 et qu il était dans la même classe que mon cousin Raymond Munos. Son prénom est Saïd. Année de naissance 1946. Un autre cousin Paul Bertras. Peut être vous en souvenez vous ?
Pouvez vous me dire où était située l’école des garçons. Saïd m’a dit en dehors du village. Actuellement l’école des garçons est derrière le monument aux morts. Merci pour vos informations
Merci pour ce magnifique reportage.
Denise Martinez LIGNON de RIO et LOURMEL
Je suis trop contente de vous avoir fait revivre tous vos souvenirs grâce à Joseph et ce site
Merci Bernadette pour ce partage et ces photographies positives !
Ce voyage de « retour » nous l’avons fait en 2018 avec mon frère et deux de mes cousines, mais parmi nous quatre j’étais la seule à avoir des souvenirs très précis de notre vie à Er-Rahel , des lieux ,des maisons de mes copines de classe, de Sassel , de la route vers Oran. Mon frère né en 54 et mes cousines comme vous en 57 n’ont pas eu la même approche que moi. Pour mes cousines, ce voyage « en terre inconnue »a été presqu’ enchanteur! Aussi ,mes souvenirs trop précis de « l’avant »( J’avais près de 11 ans en 62) ont fait qu’à notre retour je n’ai pas pu me résoudre à envoyer des images à l’Amicale(ou si peu) aux personnes de mon âge ou plus âgées …ni les textes écrits à notre retour.
J’ai fait une croix comme pour dire « voilà , c’est fait et c’est fini ! »
Je n’y retournerai plus.
Toutefois j’ai découvert dans votre reportage le petit château de Sassel rénové ( celui de la famille Descat) et sa fière allure est réconfortante car en 2018 il était bien décati !
Bernadette, je n’ai pas en mémoire votre nom de famille, mais celui de BERTRAS , oui!
Une certaine petite Bertras était dans la classe de mon frère en maternelle à Er-Rahel ;je peux vous envoyer cette photo de classe si vous le souhaitez et vous laisse mon adresse mail à cet effet.
Je découvre aussi dans les commentaires ci-dessus que Madame et Monsieur AGULLO étaient instituteurs. Il est donc possible que Madame AGULLO ait été une de mes institutrice à Er-Rahel où j’ai été élève du CP au CM2 et si elle y a exercé entre 1957 et 1962.
Voilà donc que des fils se retissent et pour cela MERCI!
Colette
colette.infantes@wanadoo.fr
Merci pour votre retour. Ma mère mes grands parents pour rien au monde ne seraient revenus. Mes cousins plus âgés que moi n’ont pas voulu se joindre à nous lors de notre premier voyage. Seules deux cousines sont venues dont la petite Bertras Denise (je lui ai envoyé votre commentaire et merci de m’envoyer la photo)
Donc je comprends votre réaction. Chacun réagit différemment.
Oui les instituteurs sont mon oncle et ma tante. Ils ont été instituteurs pendant quelques années et j’aimerai avoir des renseignements sur eux comme la classe (CP CE1 etc) qu ils enseignaient le lieu exact des anecdotes.
Lors de notre premier voyage notre guide a découvert Sassel et depuis il revient à Sassel à chaque fois qu’il a un groupe sur Oran. C’est lui qui m’a informé de la restauration du château. Il était heureux car il a constaté que depuis qu’il amenait des touristes, les autorités locales faisaient des travaux de réfection partout dans le village. Je suis contente de votre réaction positive à bientôt
Bonjour ,
Quelques infos : oui, l’école de garçons était derrière le monument aux morts. Son entrée était un peu plus sur la gauche et je crois qu’elle a été toujours là car mon père y a été élève de 1925 à 30 (il a quitté l’école à 10 ou 11 ans !).
L’instituteur-directeur de l’école de garçons, à mon époque, était Monsieur PORTERO et en 1961, nous les filles de CM1, allions en répétition après nos cours dans son école où nous côtoyions, pour la première fois, des garçons dans la classe!… Monsieur Portéro était très sévère et je me souviens d’une fois où il avait corrigé son propre fils d’un coup de pied dans le derrière qui l’avait fait avancer de plusieurs mètres! …(C’était avant !…)
Je ne me souviens pas du nom des institutrices que j’ai eues mais peut-être quelqu’un en reconnaitra une sur les photos de classe que je vais envoyer à notre « ouedmaster ».
Le voyage que nous avons fait en 2018 était sans guide. (J’étais le guide) …et nous avons passé deux bonnes heures au commissariat à Er-Rahel. A peine sortis du restaurant où nous venions d’arriver une heure plus tôt, un homme en civil nous a accostés sur le trottoir et nous a demandé de le suivre au poste. Un genre de RG!. Et même à Rio, les gendarmes ne nous ont pas lâchés. Nous étions suivis à distance et cette fois, quand même, avant de nous poser leurs questions dans la rue, ils nous ont serré la main et souhaité la bienvenue !
Le troisième homme à droite sur votre photo semble être la personne qui nous a servi au restaurant. En tous cas, il lui ressemble beaucoup. Il nous avait fait un accueil très chaleureux. Il disait avoir été éduqué par Les Pères Blancs.
Voilà, j’espère que « la petite Denise Bertras » est bien celle « repérée » sur la photos de classe , et qui sait ? Elle même y reconnaîtra ses copines !
Colette.
Sans guide nous passions inaperçus dans notre voiture de location. Nous avons été contrôlés à Sassel le premier jour et ensuite nous étions tranquilles. Ils nous ont même fait passer dans un sens interdit pour que nous garions notre voiture devant chez eux pour nous la surveiller.
Merci d’avoir partagé votre voyage
Les souvenirs remontent
Merci pour votre retour. Je n’avais que 5 ans lorsque je suis partie mais les souvenirs bons et mauvais sont restés intacts dans ma mémoire et c’est grâce à eux que j’ai pu retrouver tous les lieux de mon enfance. Ça a été un vrai plaisir de partir à leur recherche aidés par notre guide local,les algériens même les policiers nous ont aidé. À ce deuxieme voyage (sans guide), nous n’avons eu, avec mon fils, aucune difficulté à les retrouver. Mon fils était tout content de les faire découvrir à ses filles. Elles ont été enchantées de ce voyage sur les traces de l’histoire de leur famille. C’est le message d’espoir que je voulais vous transmettre. La mémoire des Pieds Noirs se transmet non seulement de génération à génération (aussi bien chez les Français que chez les Arabes) mais aussi en Algérie. Les Arabes parlent beaucoup de l’époque coloniale. Les guides (comme ceux des arènes d’Oran, du château de Santa Cruz) disent : « ça ! c’est d’époque ». Ils sont fiers de le dire. Les pieds noirs de souche petit à petit vont disparaître mais nous allons rester dans l’histoire de l’Algérie.
Bravo Bernadette! Votre reportage nous a promenés avec plaisir et émotion dans toutes ces régions où nous avons vécu une jeunesse heureuse. Merci!
Mille merci Bernadette,
J’ai vu avec plaisir et émotion le film de ton voyage de retour. Sassel m’a rappelé ma tendre enfance.
J’ai adoré te voir manger du créponé sur le boulevard front de mer avec ton large sourire. J’ai la même photo prise en 1983, au même endroit. Je suis juste moins souriante et je ne mange pas de créponé 🙂
1°) Mon oncle Hubert a nourrit sa famille en France, en vendant pendant des années, du créponé et des buñuelos, sur une place à Aix, dans un camion qu’il avait aménagé… les aixois ne connaissaient ni l’un ni l’autre. Mais les lycéens (et bien d’autres) venaient en acheter à la sortie des cours.
2°) Tu es juste devant l’immeuble « Le Lyautey », où nous nous étions réfugiés de 62 à 64, après avoir quitté le village au printemps 62. Nous avons donc vécu le 5 juillet 62 à Oran. Inutile d’épiloguer… ce fut terrible et je me souviens de cette journée comme si c’était hier.
Notre appartement était à l’avant-dernier étage. Nous avons vu brûler les cuves lors de l’incendie du port d’Oran en juin 1962. J’avais presque 6 ans et avec ma soeur qui en avait 12, on rigolait lorsqu’on nettoyait nos narines noires de suie. Les adultes rigolaient moins… ces cuves de mazout étaient juste à côté de cuves d’essence qui auraient pu sauter à tout moment si les pompiers ne les avaient pas contenu.
Cela m’a aussi fait remonter à 1983, date où j’ai effectué moi aussi, ce retour sur la terre de naissance. J’avais 23 ans.
Cette année là, nous avons évité la prison de justesse. L’hôtelier nous avait expliqué qu’il nous fallait une autorisation délivrée par la police pour louer une chambre. Les hôtels devaient remonter chaque nuit à la police, les identités des loueurs de chambres. Le ton est vite monté au commissariat. Le policier s’est calmé quand désarçonnée j’ai murmuré : « Je ne pensais pas être reçue comme ça en revenant dans la ville où je suis née » (au fait, ma mère aussi a accouché, clinique du front de mer, avec le Dr Cougniot). Il a ouvert mon passeport, a vu que j’étais née à Oran. Il a dit : « Vous avez de la chance d’être tombé sur moi. Mon collègue arrive dans quelques minutes et avec lui ça n’aurait pas été pareil. » Il a tamponné une autorisation (très officielle), nous l’a donné et on est parti, vite fait 🙂
Comme disait mon père : « c’est surprenant tous ces souvenirs qui remontent en vrac ».
Merci pour tout ça. Je t’embrasse comme du bon pain.
Normal, je m’appelle FROMENT. Et mon arrière grand-père JEAUME tenait une boulangerie à Er Rahel dans les années 1895 !
Les Froment ont vécu pour partie, à Lourmel (El Amria) et une partie de ma famille MAILLÉ était de Laferrière (Chabaat El Leham). D’ailleurs, je cherche des informations sur Cyrille MAILLÉ (époux de Noéllie COMBE, fils d’Auguste Maillé et Louise LAUQUE). Il est né en 1904-mort en 1941. Il ressemble beaucoup à mon père. Ils étaient fils et petit-fils de cousins germains. Si quelqu’un l’a connu ou en a entendu parler…
A part tout ça, nous avons été vraiment bien accueillis au village. J’ai pu visiter la maison THOMANN avec Baroudi ben Tuir qui doit avoir aujourd’hui dans les 80 ans. J’ai vu l’école maternelle, la maison de mes grands parents FROMENT. L’accueil des habitants fut aussi chaleureux que celui des autorités fut glacial. Sauf à la douane d’arrivée à Bône (Annaba) ou le douanier m’a salué gentiment.
Tu as raison, c’est sympatique de constater que l’époque des français d’Algérie, des pieds noirs (j’emploie le terme même si mon père m’a expliqué qu’initialement, c’était une insulte) est encore dans la mémoire des habitants de ce pays.
Les choses avancent. Lentement mais sûrement. Espérons.
Nous avons bien connu la famille FROMENT. Particulièrement la boulangerie. Moi, j’étais un enfant de 8 ans environs. Ce village où j’ai vécu jusqu’à l’âge de 10 ans s’est imprégné dans mon très jeune cerveau comme nul autre lieu. Mes parents possedaient un modeste cabanon, comme nous disions là-bas, et nous y passions toutes nos vacances d’été : un paradis! Au village, mon père s’appelait ZOUZOU et ma ma mère, LA ROJA (rousse en español). Entre mes 10 ans et 15 ans, nous avons déménagé pour Oran. Et ensuite… Vous devinez le reste…