Autour de Pâques

Les cigognes.
Elles font toujours leur nid sur la haute cheminée de la cave coopérative à Er-Rahel. On le voit bien depuis la maison. Et c’est souvent un jour autour du dimanche de Pâques que les petites cigognes prennent leur envol. Un vrai spectacle!

Photo Colette INFANTES.



Le jour de Pâques chez ma tante Marie-Jeanne.
Je suis devant le magasin de Pépé Thomas, juste sur le bord du trottoir, comme pour regarder les voitures passer. Et je mange de la mona accompagnée d’une mandarine.
La mouna (on a toujours dit « mona ») est hors de portée des enfants, sur une haute étagère dans la cuisine. Mais papa en coupe deux tranches chaque fois que la première est mangée.  » Pour égaliser, dit-il, une pour moi , l’autre pour lui, en cachette ! »
Une autre fois, encore un jour de Pâques, je me suis étalée dans les orties en cherchant les œufs en chocolat. J’étais en short, et il en a fallu du vinaigre pour tamponner mes cuisses!

Mona 2015 (archive Colette INFANTES)




La Poste de Rio Salado.

.

Comme je l’ avais promis à l’ Ami René, je vous conduis à la poste de notre village. Vous avez un timbre à acheter? Une lettre à poster? Un coup de fil à donner? Suivez-moi. Nous allons de ce pas, à la Poste. La promenade sera longue. L’édifice se trouve en fin de boulevard national, en allant vers ORAN, plus exactement face au jardin public. Tient! Une bande de copains s’est installée sur les marches. Le jardin va fermer et ils se réunissent là pour une dernière mise au point. Le square Marius RICO est le lieu de prédilection de Gérard, Paul, Louis, Jean-Jacques, Félix, Henri et les autres.

« S’il vous plaît les jeunes, laissez nous passer.» Je vous le dis en confidence: l’équipe se méfie des gendarmes qui logent tout à côté. Les garçons ont eu maille à partir avec la maréchaussée. Chut! Des enfantillages que Gérard m’ a racontés dans un grand éclat de rire. Mais ça, c’est une autre histoire!!!!

Voilà, Vous pouvez entrer. Le local est large, bien éclairé. Derrière le comptoir en bois qui s’étend d’un bout à l’autre de la pièce, voici nos postières : à gauche, madame Lucie STEPHEN, tout sourire, prête à vous raconter une dernière blague. A côté, madame Suzanne DION, plus réservée. Plus loin, la place libre, est celle de madame FOURNIER, le receveur des postes. Elle n’ intervient qu’en cas de force majeure. Plus à droite, un drôle de réduit aveugle : le standard téléphonique qui gère toutes les communications du village. Un sas, m’ a dit Marie-Thérèse LOPEZ, la préposée au téléphone le temps d’ un remplacement. Elle partage le standard avec Marie-Louise OLIVER, la titulaire .Toutes deux attendent patiemment les appels qu’elles transmettent au moyen d’une fiche, qui met en relation les abonnés. Pas de casque ni de micro!!! Marie-Thérèse m’a appris également que la poste recrutait le personnel remplaçant parmi les jeunes filles célibataires dont l’éducation était irréprochable . Elles perdaient leur emploi lorsqu’elles se mariaient !!! La poste a vu défiler pas mal d’employés. Dans les années 40, nous pouvions nous adresser à Suzanne DION, Juliette DEHARRO, Lucie STEPHEN, Lucienne BAU, Jeanine JUAN (ma tante), Ernestine PIGNERO, Sylviane LLORENS,. Et, au téléphone, Marie-Louise OLIVER. Une petite parenthèse pour vous conter un événement qui me tient à cœur. Au cours des années 45-50, Raymond CANDELA, natif d’ ORAN, fut nommé à la poste de RIO. Il y rencontra ma tante, Jeanine JUAN. Ils s’apprécièrent… D’un commun accord, ils abandonnèrent leurs fonctions respectives, et se marièrent. Ma tante devint une charmante mère de famille, Mon oncle préféra rentrer dans la fonction publique, où bon nombre de petits Saladéens bénéficièrent de son enseignement. Revenons à la présentation du personnels de notre bureau de poste. Le receveur des ces années-là: Mr. BERNARD le contrôleur: Mr. PAGES et plusieurs facteurs: Messieurs VINCENT, KACEM, Narcisse PEROT. Les dernières années 50-62: Mr. Cheikh FREHAT et Mr. SCOTTO. Je vous livre une anecdote que m’a racontée Albert RICO. Alors que je lui demandais s’il se souvenait des facteurs de notre village, il me dit: – – Je me souviens de COCHISE! – – – De Cochise? – Oui, c’était Mr. SCOTTO! On l’appelait Cochise au village, parce qu’il avait une façon bien à lui de chevaucher son vélo-Solex. Comme un indien!» Voilà encore un exemple de « l’esprit taquin » de nos villages. Continuons notre visite: Le porteur de télégramme: Le jeune SAHIB Les appels téléphoniques de nuit étaient gérés par: MM Léon BENICHOU et Léon TOUATI, Mr BUHET Lambert (de Turgot), Melle Fernande THIEBAULT . Particularité de cette époque: les télégrammes étaient reçus et expédiés en MORSE. Mmes STEPHEN, DION et DEHARRO en assuraient le service Pendant les années 50-62 il y eut deux receveurs de poste: M. SUIRO et Mme FOURNIER. Je ne connais pas la date exacte de la création de la poste de RIO. Je pense qu’ elle se situait autour des années 1900. J’ai retrouvé un plan qui doit dater de ces années là. ( voir l’album) La poste est mentionnée au lot numéro 649, en face, se trouve le lot65 où l’ on peut lire: «  lavoir-abreuvoir « . Il deviendra par la suite le square Marius RICO, notre jardin public. Voici un article paru dans l’ ECHO D’ ORAN, dans la rubrique: annonces judiciaires, administratives et communales de 1909

RIO-SALADO- 1909 – ( l’ECHO D’ORAN)

-le 28 juillet: Nos concitoyens qui se servent continuellement du téléphone pour leurs transactions commerciales ou autres, se plaignent vivement des mesures prises par l’Administration qui a cru devoir supprimer les lignes reliant directement notre centre à Oran, forçant ainsi nos abonnés et autres à passer par Aïn Témouchent qui est déjà très chargé, surtout à cette époque de l’année. La moindre attente au guichet est intolérable et occasionne de graves préjudices. L’Administration voudra bien prendre en considération ces doléances justifiées de la population, en rétablissant la ligne directe.

La visite est terminée. Les portes du jardin public ne sont pas encore fermées. Allons nous y promener. Nous pourrions admirer les sculptures végétales: les topiaires créées par M. SANCHEZ Rojo et entretenues avec art par MM. Raymond SÉGURA et Sanson CASTELLON. Pendant notre promenade, vous pourriez nous raconter des anecdotes, nous livrer des informations. Je m’ engage à les faire connaître à nos amis saladéens. Ainsi, notre village continuera à survivre, malgré tout, parmi nous.

**************

« Jérusalema », version couvent.

Coucou à vous tous. Chanson entraînante! A la vue des sœurs et des moines dansant, ainsi que des autres participants, cela ne vous donne pas envie d’y aller?

Alors lâchons-nous! Dansons!

Cela nous fera un bien fou de danser alignés. Nous, gens de Turgot, d’ Er Rahel et de RIO.   Souvenez-vous: nous le faisions parfaitement lors du MADISON. Quand nous dansions, nous étions disciplinés .Et les rigolades étaient au rendez vous.

Alors, pour rompre cette morosité ambiante : EN PISTE !!! Bises à vous tous. Michelle. 

Souvenirs d’enfant à Er-Rahel

« Faire le boulevard ».
Tous les dimanches, sur le coup des 18h et plutôt aux beaux jours , tout le monde sort pour « faire le boulevard ». Tout le monde en famille déambule sur la route nationale, pour une balade aller-retour d’un bout à l’autre du village. Les uns montent, les autres descendent. L’occasion de discuter de tout et de rien, du travail de la semaine, des événements, de croiser des copains ou des voisins, de se saluer et de marcher un peu. Les enfants devant, les parents derrière.
Mais avant de rentrer à la maison, on s’arrête au café de chez Cervantez, sur la place du village pour boire l’anisette et manger des olives , des cacahuètes et des brochettes. Et rigoler!

La route nationale d’E Rahel-1962- (archive Colette Infantes).
Archive de l’amicale du Rio Salado.