Partir en voyage en cette fin d’ année ! Un rêve ! Mais Noël se passe en famille ! Pas question de déserter le nid familial ! Alors, une seule issue pour m’évader, donner libre cours à mes souvenirs, faire un flash-back dans le village de mon adolescence !
Vous pouvez me suivre dans cette escapade virtuelle, et partager avec moi le plaisir de revoir un coin de RIO SALADO. Et si nous allions nous promener du côté de la rue de la gare ? Histoire de continuer nos escapades dans RIO ?D’accord ? Alors je vous attends place Jules Ferry, devant la villa de Lucien SEROIN.
Vous aviez une bicyclette ? Vous alliez au collèges ou au lycée à ORAN ? Sûr, cette rue ne vous êtes pas inconnue. Êtes-vous prêts pour notre petite balade ?La rue est animée, les villageois sont au boulot.
Arrêtons-nous un instant devant l’atelier de mécanique de monsieur TORRES, « PEP » pour les amis, l’oncle de Nadia CERNA . »Pêcheur et chasseur devant l’ Éternel ! « , m’avait -elle dit.
Mais Pep , est avant tout, le sauveur de bateaux en détresse et de tous engins motorisés en mal de jeunesse. Tout près de l’atelier de tonton Pep, la famille de Gaston CERNA est venue s’y installer . Madame Cerna est sur le seuil de la maison . Justement ! Regardez qui arrivent au bout de la rue ? Gaston Cerna , Nadia et le plus jeune de la famille Jean-Pierre. Que dites-vous ? Vous ne vous souvenez pas de M. CERNA ? Alors, laissez-moi rafraîchir la mémoire !
A la demande du maire de l’époque, M. Agniel BERNARD, Gaston CERNA releva la section d’haltérophilie tombée dans l’oubli. L’année suivante, il prit en charge les colonies de vacances, puis mit sur pied une fanfare, initia une équipe de jeunes à la musique en créant une harmonie municipale et au fil des ans, organisa les festivités pour les fêtes du village où de jeunes gymnastes de la J.S.S .( Jeunesse Sportive Saladéenne) étaient à l’honneur, montrant leurs performances sur la place publique. Vous souvenez-vous de ces pyramides « humaines » qui montraient tous ces jeunes, Robert, Pépico, Guy, Henri … se tenant en équilibre sur les épaules des copains, et de Julot qui, par une ultime ascension se hissait au sommet de cette pyramide ! Quel spectacle ! Quel appréhension !! Et plus tard , ce fut au tour de notre ami Dédé de nous épater.
Oh ! Ne vous inquiétez pas, les filles aussi ont eu leur heure de gloire ! M. CERNA était infatigable ! Il les entraînait afin de participer à des concours de gymnastique. Mon grand regret était, qu’étant au collège à ORAN, je ne participais pas à toutes ces manifestations où Régine, Claudette, Simone, Michelle ,Nadia et les autres prenaient un réel plaisir à évoluer en chaussons et tutus. Le spectacle se poursuivait tantôt à RELIZANE tantôt à TLEMCEN. M. CERNA, avec son dynamisme habituel emmenait, dans son sillage, toute une jeunesse ne demandant qu’à le suivre .
Ah ! M. CERNA, nous vous remercions. Vous avez enthousiasmé la jeunesse de RIO SALADO !!
Et oui ! Le temps passe ! Nous laissons la famille CERNA et nous continuons notre promenade.
Nous voilà arrivés devant le fief de la famille TABBO. Quelques instant pour vous présenter les ancêtres TABBO : Jean TABBO, son épouse, ODONE LOUISE, et leur bébé de trois mois : Louis, sont arrivés en Algérie vers 1879, ils venaient de CALLIZONA en ITALIE.
Ce n’est que bien des années après, au mariage de Louis et Carmella, que le jeune couple vint s’ installer à RIO SALADO, rue de la GARE. Louis monta le premier atelier TABBO, atelier de serrurerie plus une forge, se spécialisant aussi dans les norias.
Les deux fils de Louis suivront son exemple. L’atelier familial devint l’entreprise TABBO. Les années passant, chacun des fils se spécialisa dans un savoir-faire compémentaire.
Voyez sur votre gauche, ce portail en bois donne sur l’atelier de Jean. Jean, l’aîné, le père de Norbert, se lança dans le montage de chauffage central et de grandes citernes en tôle. Dans le prolongement, juste à l’ angle de la rue Pasteur et de la rue de la gare, les deux portails coulissants ouvrent sur l’atelier du second fils Louis-Henri, qui lui opta pour les charrues de défonçage. En rentrant de la guerre, Louis acheta son premier tracteur … d’occasion.
Jean-Louis, son fils, de qui je tiens tous ces renseignements, me raconta que le tracteur et la charrue servaient au défonçage des terrains dans le département. La couche supérieur du sol étant du « tuf » ( un type de roche), il fallait défoncer le sol à un mètre de profondeur environ, pour permettre à la vigne de s’ enraciner profondément. Lors d’un défonçage, la charrue bascula contre un rocher de 4 tonnes. Il fallut plus d’une journée pour dégager la charrue et le » »cailloux » de 4 tonnes.
Par la suite, il investit dans des bulldozers ( modèle D8 et Super8 de chez CATERPILLAR.)
Puis, continua Jean-Louis, avec une pointe de fierté bien justifiée, ils étaient loués à la Societé COLAS pour aménager les pistes d’aviation sur les champs pétrolifères d’ HASSI MESSAOUD et de OURGLA.Cependant, les chauffeurs des bulls venaient tous de l’entreprise TABBO.
Toute la famille vivait à quelques encablures les uns des autres dans cette rue de la gare. Tiens,les ateliers sont ouverts. La famille TABBO est là ,qui nous regardent passer.
Au fait, vous ai-je dit que la grand-mère de Marthe VILLALONGA, l’actrice qui nous a émus dans » Le coup de Sirocco » était la sœur du grand-père LOUIS, ancêtre de la famille ! Mon Dieu ! Quelle famille !
Nous voilà arrivés au croisement de la rue de la gare et de la Pasteur. Continuons notre balade. Sur le trottoir de gauche, cette grande cour qui s’ ouvre devant nous, est celle de la cave ARNOUX. Est- ce celle d’ Albin ou d’Édouard ARNOUX, je ne sais! Toujours est-il que M. ARNOUX la loua à Louis DETORRES, le père de Louis, Yvette, Marie -Claude, André et Lucie, que nous avons eu la joie d’ avoir très souvent avec nous. Louis utilisa pour les vendanges.
Dans ce vaste appartement, à l’angle de la cour, vivait Josefa et Joaquin SAEZ, les grands-parents de François ESCUDERO, et leur fille Joséphine et Manuel CREMADES, son mari. Manuel était employé à la cave. François enfant, a passé pas mal de temps dans cette cour qui s’animait pendant la vinification, emplissant l’air de multiples senteurs, attirant les mouches qui nous harcelaient tant pendant les chaudes journées d’ été.
Sur le trottoir d’en face, l’entrepôt du matériel des frères PEREZ, Luis et Pepico, où P’tit-Louis PEREZ garait la moissonneuse -batteuse .
Dans cette cour habitaient Ernest MARTINEZ, son épouse France et leurs deux enfants, Denise et Serge. Ernest MARTINEZ était employé chez les frères PEREZ.
Il s’ occupait de l’entretien des grosses machines. Laissons Denise et Serge à leurs jeux et continuons notre promenade : la gare est encore loin!
Mitoyen à l’entrepôt PEREZ, une autre grande cour où habitait la famille ANDREO. François ANDREO, et ses enfants : Lucien, Gilbert, Henriette et René. Toujours dans cette cour immense, il y avait le garde-champêtre du village, dont le nom m’échappe. Il possédait un troupeau de chèvres qu’il parquait dans un enclos. Ces chèvres , vous le devinez, faisaient le bonheur des voisins, qui venaient, avec leur pot à lait ou une bouteille, acheter leur litre de lait fraîchement tiré.
La visite a été longue. Aussi je vous propose de venir boire un verre de lait le temps de nous reposer. Nous reprendrons notre balade plus tard . Je vous propose d’aller visiter l’huilerie SEROIN, qui se trouve à l’angle de la rue Albert Porte et de la rue de la Gare. D’accord?
A tout à l’heure!
C’est juste formidable comme si j’y étais …Merci Jadette pour ton travail. Je l’apprécie d’autant que j’ai vécu une bonne partie de cette période ou j’allais aux ateliers TABBO voir les matériels et aussi regarder avec intérêt la fille TABBO redresser les tôles à coup de masse …
Je pense Paul que tu dois parler de Gilberte.On m’a raconté l’ anecdote suivante,
alors qu’elle habitait dans le Sud de l’ Algérie avec son époux Camille ALIBERT, elle avait motorisé son portail avec un moteur de je ne sais quel engin. Gilberte était à bonne école dans l’ entreprise.
Bonjour Jadette.
Mon premier commentaire est parti avant que je l’ai fini !!!
Je disais donc :
Super encore cette balade ! Quel talent de conteuse tu as. J’en apprends encore et toujours grâce à toi sur notre village.
En regardant les photos de la JSS, j’ai relevé une petite confusion entre mes deux cousines : ce n’est pas Claudine Chorro mais Angèle Chorro sa sœur qui se trouve devant M-Claire Coleman .
Cette confusion n’est pas grave .
De plus, sur des photos, il me semble qu’entre René Requena et Justin Millan c’est Michel Sanchis.
Jadette, merci pour tout ce que tu fais.
Merci Michelle ,c’est ce que j’ attends de lire dans les commentaires: qu’on relève mes erreurs ou qu’on comble mes oublis. Je ne me sens absolument pas froissée, ce que je raconte on me l’a racontée, et tous ensemble nous faisons revivre RIO SALADO avec plus de vivacité.
Bonjour Jadette, je suis Céline la fille de Laurence MILLAN. J’ai montré la photo de maman des filles et elle me dit que c’est plutôt ma tante Marie-Jeanne car elle ne s’en souvient pas.
Bonjour Céline, Je ne faisais pas partie de l’équipe alors j’ ai forcement fait des erreurs, mais demande à Laurence s’il te plaît, qui j’ai confondu et dans quelle photo est mon erreur. En principe les photos sont numérotées, il lui sera facile de me l’ indiquer.
Alors c’est la photo où il y a le prof debout Gaston Cerna et c’est la photo avec le numéro 13, maman me dit que c’est pas elle, c’est sa soeur Marie Jeanne Millan car maman est plus de 4 ans
Bonjour Jadette.
En lisant cette 10e balade tu m’as fait remonter le temps de plus de…..60 ans !! Autant dire dans une autre vie. Que de souvenirs !
J’ai été touchée par tes évocations de mon père,Gaston. Qu’est-ce qu’il l’a aimée sa JSS ! Je dis ça car il ne comptait ni son temps ni la fatigue pour faire de cette association sportive ce qu’elle était.
J’espère que tous ces jeunes gens garçons et filles (qui aujourd’hui ont mon âge ou plus) en gardent de bons souvenirs.
C’est vrai qu’il était sévère. Mais avec ses ados et enfants, il était intransigeant sur la discipline et la politesse,et certains le craignaient vraiment 😂
Merci encore Jadette.
Bises à tous.
Nadia Cerna
Aucun souci Nadia, ton père a laissé de très bons souvenirs chez tous les jeunes de RIO SALADO. Gaston CERNA est arrivé à occuper tous les temps morts , que filles et garçons avaient après la classe ou le travail. Les sorties , les entraînements, les fêtes ont dû mettre du piment dans leur vie , Je me demande, et je suis curieuse de savoir, si dans les autres villages, il y avait un Monsieur Cerna à la disposition de la jeunesse, pour les impliquer dans le sport, les compétitions , les fêtes du village. Pas de souci, Nadia! RIO SALADO ne peut pas oublié Gaston CERNA.
Bonsoir Jadette.
Encore une fois tu m’as fait revenir au village à la vitesse de la lumière.
J’étais tranquillement chez moi à Abidjan quand j’ai reçu comme tout les amis « l’alerte » de notre Oued(secco)Master et je me suis retrouvé à Rio, comme hier.
Tous ces souvenirs, pas oubliés, mais un peu enfouis, sont revenus.
Tu parles de Pep! Que d’anecdotes! Tant à la chasse qu’à la pêche. Je pourrais en citer des dizaines, aussi croustillantes que drôles avec les mots, le vocabulaire et expressions de chez nous comme nos ainés les aimaient. Mais, je crains que pour les oreilles chastes des nouvelles générations ça ne passe pas! Donc je m’abstiens
Monsieur CERNA, c’est lui qui a fait rayonner, pendant des années, la jeunesse à travers la JSS . J’ai eu l’avantage d’assister avec mes parents et des supporters du villages au concours à Tlemcen, où, comme tu le dis, la « pyramide » avait été primée.
N’oublions pas le garage de Mr CERNA près de chez TOUATI et du bar MICO.
Tu nous parles aussi de TABBO et tu illustres judicieusement l’article avec une photo de cette grosse charrue à défoncer. C’était, de la voir travailler tirée par le Caterpillar, un spectacle impressionnant.
Je me souviens vaguement qu’à l’occasion de travaux de « défonçage » à la ferme de mes grands-parents, la charrue avait déterré un gros bloc de pierre. Il était creux ! Les ouvriers avaient appelé : TATAMORA ou MATMORA (?). C’était, disaient-ils, un « silo ancien » utilisé pour entreposer des graines.
Ces souvenirs sont très flous alors j’émets des « réserves ».
Je m’arrête là. J’en aurais tant à ajouter …
J’attends que tu nous amènes jusqu’à la gare pour continuer.
En tout cas, mille mercis. Je ferais lire ça à mes petits-enfants et ils comprendront mieux pourquoi pas une seule de nos réunions familiales ne se termine sans que nous parlions de RIO.
Amicalement
René
Tout d’ abord, Ami René, je dois te dire , en tout bien tout honneur, que la photo de la grosse charrue à défoncer annonçant mon article, n’est pas de moi ,mais de notre « Ouedmaster ». Ce point étant éclairci, je te remercie d’apporter des informations supplémentaires concernant PEP et la famille TABBO. Tu complètes mes dires. Dans mon prochain article, j’emprunterai la calèche de la MITIDJA pour vous conduire, toi et tes petits-enfants jusqu’à la gare, sachant qu’il nous reste encore pas mal de lieux à visiter. Alors à bientôt!
Merci Jadette pour ta 10ème balade !
Je me suis revue descendant la rue. Ce qui m’avait toujours impressionnée -et on dirait que je vois toujours- la fille TABBO redresser les socs de charrue avec de grosses massues.
La cour où j’habitais et les amis Andréo… J’ai bu du lait de chèvre pendant longtemps !
Hommage à M. CERNA pour tout ce qu il avait fait pour les jeunes.
A bientôt pour la prochaine promenade. Tu les racontes divinement bien.
Denise.
Merci Jadette, encore une très jolie promenade, comme si nous y étions. Je comprends que les amis de Rio soient émus . Les différents commentaires sont intéressants aussi.
Nicole
Bonjour à tout les Saladéens ,
Tu vois Jadette que je lis avec intérêt toutes tes balades dans ce Rio qui me manque tant. Mais jusqu’à présent, je suis resté en retrait ! Pourquoi ?
Peut être par pudeur ! Quoiqu’il en soit, je revis tout cela avec bonheur. Je me souviens qu’après la famille Torres, qui vivait à côté de chez moi, ce fut la famille Cerna , dont la fille Nadia venait me donnait quelques cours de français pour l’orthographe et de son frère qui venait jouer avec moi dans ma cour. Car on ne sortait plus beaucoup en cette période trouble de 1960-62 ! Je te remercie aussi d’avoir fait revivre ma famille et je vois que certains se souviennent de cette charrue et du Bull qui la tractait. Ainsi que de ma tante Gilberte qui a marquait certains esprits en travaillant dans l’atelier de mon père. Elle a participé d’ailleurs à la fabrication de cette fameuse charrue.
Elle est décédée le 4 Mars dernier à l’âge de 98ans !
Il m’a été donnée la chance de revoir mon Rio en juin 2023 et je peux te dire que mon cœur battait très fort en arrivant sur la place du Vox et en apercevant la villa Seroin qui marquait le début de la rue de la Gare. Je fus obligé de faire une pause avant de franchir cette barrière invisible car le cœur tapait fort dans ma poitrine et c’est ma fille Carine (qui m’accompagnait dans ce voyage qui me prit la main pour me faire avancer).
Continue Jadette. Ne t’arrête pas !!!!!
Mille fois merci !!
Jean Louis
Bonjour,
Je souhaiterais pouvoir écrire un mail à votre Amicale, mais le lien « contact » de votre site ne semble pas marcher. Je tente ainsi de cette manière, en espérant que cela marchera et que ce n’est pas malvenu de ma part. Auriez-vous une adresse mail? ou pouvez-vous me dire de quelle manière je peux entrer en contact avec vous? Je vous en remercie vivement. Emmanuelle RICO
bonjour Emmanuelle,La dernière fois que j’ai eu Claude, cela remonte à quelques années déjà, il me demandait le » livre de Cuisine des Grands mères du RIO SALADO » que je venais de terminer. Mais auparavant par l’ intermédiaire d’ Etienne ROSELLO, qui rencontrait Claude puisque habitant dans les parages, je lui avais fait parvenir les deux livres des PIONNIERS du RIO SALADO » Aussi puisque la vie dans notre village vous intéresse, je vous suggère d’aller visiter le SITE , plus exactement dans recherche inscrivez: « en descendant le boulevard, (1ère partie), vous pourrez « voir » où se trouvait la villa de votre grand mère Marie Jeanne. puis recherchez :
10è Balade- place Jules Ferry( 1ère partie) , j’évoque la famille PEREZ. Et vous pourrez en apprendre davantage , bien entendu, si cela vous intéresse , en recherchant :
10è balade – le cinéma VOX ( 3ème partie).
Voilà Emmanuelle un retour arrière que vous intéressera je pense.
Maintenant sachez que vous êtes la bienvenue dans notre Amicale, et que nous acceptons vos commentaires. Amitiés saladéennes.