10ème balade : rue de la gare (1ère partie).

Partir en voyage en cette fin d’ année ! Un rêve ! Mais Noël se passe en famille ! Pas question de déserter le nid familial ! Alors, une seule issue pour m’évader, donner libre cours à mes souvenirs, faire un flash-back dans le village de mon adolescence !

Vous pouvez me suivre dans cette escapade virtuelle, et partager avec moi le plaisir de revoir un coin de RIO SALADO. Et si nous allions nous promener du côté de la rue de la gare ? Histoire de continuer nos escapades dans RIO ?D’accord ? Alors je vous attends place Jules Ferry, devant la villa de Lucien SEROIN.

Archive amicale du Rio Salado.

Vous aviez une bicyclette ? Vous alliez au collèges ou au lycée à ORAN ? Sûr, cette rue ne vous êtes pas inconnue. Êtes-vous prêts pour notre petite balade ?La rue est animée, les villageois sont au boulot.

Archive de l’amicale du Rio Salado.

Arrêtons-nous un instant devant l’atelier de mécanique de monsieur TORRES, « PEP » pour les amis, l’oncle de Nadia CERNA . »Pêcheur et chasseur devant l’ Éternel ! « , m’avait -elle dit.

Mais Pep , est avant tout, le sauveur de bateaux en détresse et de tous engins motorisés en mal de jeunesse. Tout près de l’atelier de tonton Pep, la famille de Gaston CERNA est venue s’y installer . Madame Cerna est sur le seuil de la maison . Justement ! Regardez qui arrivent au bout de la rue ? Gaston Cerna , Nadia et le plus jeune de la famille Jean-Pierre. Que dites-vous ? Vous ne vous souvenez pas de M. CERNA ? Alors, laissez-moi rafraîchir la mémoire !

M. CERNA (archive de l’amicale du Rio Salado)

A la demande du maire de l’époque, M. Agniel BERNARD, Gaston CERNA releva la section d’haltérophilie tombée dans l’oubli. L’année suivante, il prit en charge les colonies de vacances, puis mit sur pied une fanfare, initia une équipe de jeunes à la musique en créant une harmonie municipale et au fil des ans, organisa les festivités pour les fêtes du village où de jeunes gymnastes de la J.S.S .( Jeunesse Sportive Saladéenne) étaient à l’honneur, montrant leurs performances sur la place publique. Vous souvenez-vous de ces pyramides « humaines » qui montraient tous ces jeunes, Robert, Pépico, Guy, Henri … se tenant en équilibre sur les épaules des copains, et de Julot qui, par une ultime ascension se hissait au sommet de cette pyramide ! Quel spectacle ! Quel appréhension !! Et plus tard , ce fut au tour de notre ami Dédé de nous épater.

L’équipe d’haltérophilie (archive de l’amicale du Rio Salado).


Archive de l’amicale du Rio Salado.
Archive de l’amicale du Rio Salado.

Oh ! Ne vous inquiétez pas, les filles aussi ont eu leur heure de gloire ! M. CERNA était infatigable ! Il les entraînait afin de participer à des concours de gymnastique. Mon grand regret était, qu’étant au collège à ORAN, je ne participais pas à toutes ces manifestations où Régine, Claudette, Simone, Michelle ,Nadia et les autres prenaient un réel plaisir à évoluer en chaussons et tutus. Le spectacle se poursuivait tantôt à RELIZANE tantôt à TLEMCEN. M. CERNA, avec son dynamisme habituel emmenait, dans son sillage, toute une jeunesse ne demandant qu’à le suivre .

Archive de l’amicale du Rio Salado.

Ah ! M. CERNA, nous vous remercions. Vous avez enthousiasmé la jeunesse de RIO SALADO !!

Et oui ! Le temps passe ! Nous laissons la famille CERNA et nous continuons notre promenade.

Rue de la gare (photo issue du site « Rio Salado d’hier et d’Aujourd’hui_mars2024)

Nous voilà arrivés devant le fief de la famille TABBO. Quelques instant pour vous présenter les ancêtres TABBO : Jean TABBO, son épouse, ODONE LOUISE, et leur bébé de trois mois : Louis, sont arrivés en Algérie vers 1879, ils venaient de CALLIZONA en ITALIE.

Ce n’est que bien des années après, au mariage de Louis et Carmella, que le jeune couple vint s’ installer à RIO SALADO, rue de la GARE. Louis monta le premier atelier TABBO, atelier de serrurerie plus une forge, se spécialisant aussi dans les norias.

Premier atelier TABBO (archive de l’amicale du Rio Salado).

Les deux fils de Louis suivront son exemple. L’atelier familial devint l’entreprise TABBO. Les années passant, chacun des fils se spécialisa dans un savoir-faire compémentaire.

Voyez sur votre gauche, ce portail en bois donne sur l’atelier de Jean. Jean, l’aîné, le père de Norbert, se lança dans le montage de chauffage central et de grandes citernes en tôle. Dans le prolongement, juste à l’ angle de la rue Pasteur et de la rue de la gare, les deux portails coulissants ouvrent sur l’atelier du second fils Louis-Henri, qui lui opta pour les charrues de défonçage. En rentrant de la guerre, Louis acheta son premier tracteur … d’occasion.

Archive de l’amicale du Rio Salado.

Jean-Louis, son fils, de qui je tiens tous ces renseignements, me raconta que le tracteur et la charrue servaient au défonçage des terrains dans le département. La couche supérieur du sol étant du « tuf » ( un type de roche), il fallait défoncer le sol à un mètre de profondeur environ, pour permettre à la vigne de s’ enraciner profondément. Lors d’un défonçage, la charrue bascula contre un rocher de 4 tonnes. Il fallut plus d’une journée pour dégager la charrue et le » »cailloux » de 4 tonnes.

Archive de l’amicale du Rio Salado.

Par la suite, il investit dans des bulldozers ( modèle D8 et Super8 de chez CATERPILLAR.)

Puis, continua Jean-Louis, avec une pointe de fierté bien justifiée, ils étaient loués à la Societé COLAS pour aménager les pistes d’aviation sur les champs pétrolifères d’ HASSI MESSAOUD et de OURGLA.Cependant, les chauffeurs des bulls venaient tous de l’entreprise TABBO.

Toute la famille vivait à quelques encablures les uns des autres dans cette rue de la gare. Tiens,les ateliers sont ouverts. La famille TABBO est là ,qui nous regardent passer.

Archive de l’amicale du Rio Salado.

Au fait, vous ai-je dit que la grand-mère de Marthe VILLALONGA, l’actrice qui nous a émus dans  » Le coup de Sirocco » était la sœur du grand-père LOUIS, ancêtre de la famille ! Mon Dieu ! Quelle famille !

Atelier d Louis-Henri TABBO, à l’angle de la rue de la gare (archive de l’amicale du Rio Salado).

Nous voilà arrivés au croisement de la rue de la gare et de la Pasteur. Continuons notre balade. Sur le trottoir de gauche, cette grande cour qui s’ ouvre devant nous, est celle de la cave ARNOUX. Est- ce celle d’ Albin ou d’Édouard ARNOUX, je ne sais! Toujours est-il que M. ARNOUX la loua à Louis DETORRES, le père de Louis, Yvette, Marie -Claude, André et Lucie, que nous avons eu la joie d’ avoir très souvent avec nous. Louis utilisa pour les vendanges.

Dans ce vaste appartement, à l’angle de la cour, vivait Josefa et Joaquin SAEZ, les grands-parents de François ESCUDERO, et leur fille Joséphine et Manuel CREMADES, son mari. Manuel était employé à la cave. François enfant, a passé pas mal de temps dans cette cour qui s’animait pendant la vinification, emplissant l’air de multiples senteurs, attirant les mouches qui nous harcelaient tant pendant les chaudes journées d’ été.

Sur le trottoir d’en face, l’entrepôt du matériel des frères PEREZ, Luis et Pepico, où P’tit-Louis PEREZ garait la moissonneuse -batteuse .

Archive de l’amicale du Rio Salado.

Dans cette cour habitaient Ernest MARTINEZ, son épouse France et leurs deux enfants, Denise et Serge. Ernest MARTINEZ était employé chez les frères PEREZ.

Il s’ occupait de l’entretien des grosses machines. Laissons Denise et Serge à leurs jeux et continuons notre promenade : la gare est encore loin!

Mitoyen à l’entrepôt PEREZ, une autre grande cour où habitait la famille ANDREO. François ANDREO, et ses enfants : Lucien, Gilbert, Henriette et René. Toujours dans cette cour immense, il y avait le garde-champêtre du village, dont le nom m’échappe. Il possédait un troupeau de chèvres qu’il parquait dans un enclos. Ces chèvres , vous le devinez, faisaient le bonheur des voisins, qui venaient, avec leur pot à lait ou une bouteille, acheter leur litre de lait fraîchement tiré.

La visite a été longue. Aussi je vous propose de venir boire un verre de lait le temps de nous reposer. Nous reprendrons notre balade plus tard . Je vous propose d’aller visiter l’huilerie SEROIN, qui se trouve à l’angle de la rue Albert Porte et de la rue de la Gare. D’accord?

A tout à l’heure!

A Pâques : tradition oblige.

Le LUNDI de PÂQUES et sa traditionnelle MOUNA.
les mounas de la maison (photo Jadette Salva).

Cette fête de Pâques, vu les beaux jours qui s’ annonçaient, était
un prétexte pour réunir toute la famille à la maison, dans le jardin ou à la
plage. Et là, à la fin du repas, accompagné d’un petit verre de MISTELLE, on
pouvait déguster enfin, notre fameuse MOUNA .
Les origines de cette « brioche Pieds Noirs » sont multiples. Je me contenterai
de celle qui paraît la plus crédible. Nos ancêtres, en quittant l’Espagne pour
venir s’installer en ORANIE, emportèrent dans leurs baluchons, ou dans un
coin de leur mémoire, la recette de ce « pastel » . Pour célébrer les fêtes de
Pâques dans ce pays qui devint le leur, ils ressortirent la recette de notre
fameuse MOUNA.
La seule évocation de cette délicieuse « brioche Pieds-Noirs« , pétrie avec
patience et amour, continue à faire chavirer nos papilles et à réveiller le
souvenir lointain de ces journées familiales ! Hélas ! Nous avons beau
chercher, enquêter, goûter même dans les endroits soi-disant réputés, nous
ne retrouvons jamais comme « là-bas », la saveur de notre mouna .
Alors en désespoir de cause, nous vous offrons, la recette de Tonton Va
trouvée dans le livre « La cuisine de Nos GRANDS-MÈRES du RIO
SALADO
 » . Il vous donne toutes les astuces pour préparer de bonnes mounas
comme « là-bas ».

Bonne préparation et bonne dégustation!

Archives de l’amicale du Rio Salado.
Archives de l’amicale du Rio Salado.
Archives de l’amicale du Rio Salado.

Et la fête familiale se terminait, à la grande joie des enfants qui
pour une fois regardaient les grands « faire des bêtises », par un
« saupoudrage surprise » des visages des convives, par les
cuisiniers.

Archives de l’amicale du Rio Salado.

Si vous voulez aller plus loin dans les souvenirs, la catégorie « Nostalgie » en haut et à droite de cette page permet de retrouver d’anciens articles concernant ce sujet. La catégorie « Archives » (toujours en haut et à droite) est plus précise car elle se déroule chronologiquement. Il vous suffit de cliquer sur les mois correspondants. Ci-dessous, quelques-uns de ces articles. (en bleu, le lien qui vous conduit sur l’article en question.

*Pâques (suite messe des rameaux) par J SALVA  du 11 avril 2017.

http://amicaleduriosalado.com/paques-suite-des-rameaux

*Pâques !!! » de Danielle RODRIGUEZ     15 avril 2017.

http://amicaleduriosalado.com/paques-danielle-rodriguez-long

*Autour de Pâques »  de Colette INFANTES 30 mars 2021.

http://amicaleduriosalado.com/autour-de-paques

*Joyeuses Pâques chez nous!  » de Christine PLAZA Avril 2021.

http://amicaleduriosalado.com/joyeuses-paques-chez-nous

*Souvenirs Pâques 1983  » Jadette SALVA 6 avril 2021.

http://amicaleduriosalado.com/souvenirs-souvenirs-paques-1983

etc…

Nouvel an chinois à Montauban.

Bonjour les amis.

Puisque vous avez l’amabilité de nous suivre dans nos balades, je vous emmène aujourd’hui à Montauban.

(photos de Jadette SALVA)

Pour l’occasion, ce jardin a été transformé en jardin fantastique où l’ordinaire se mêle à l’extraordinaire, nous dit le guide.

Suivez-moi et laissez-vous envoûter par les lueurs des lanternes tout au long de notre promenade, parsemée de structures lumineuses.

(photos de Jadette SALVA)

Au temps de la Chine ancienne, HOUY’I, un archer célèbre, sauva la Terre d’une fin terrible. Pour saluer son courage, il reçut en cadeau un élixir d’immortalité. éperdument amoureux de sa femme, la belle CHANG’E, il refusa de devenir immortel. Un jour, alors que CHANG’E était seule, un homme mal intentionné du nom de FENG la menaça de lui dérober l’élixir. Elle décida de le boire et sa puissance la transforma en déesse lunaire. La légende raconte que, les soirs de pleine lune, CHANG’E éclaire la Terre de sa lumière espérant que HOUY’I puisse la voir. En signe d’amour pour la déesse, le peuple de Chine allume des lanternes pour que leurs lumières parviennent de la Terre aux Cieux. Ainsi l’histoire de CHANG’E et de HOUY’I transcende le temps, symbolisant l’Amour éternel et la Lumière qui persistent même dans l’obscurité.

(photos de Jadette SALVA)

Au milieu de toutes ses lumières, un théâtre à ciel ouvert nous présentait un spectacle des plus originaux. Les artistes de l’opéra de la province de SICHUAN nous émerveillaient par leur capacité à changer de visage, jusqu’à 30 fois durant leur présence en scène : le CHUANJU BIANLIAN. Cette faculté ou capacité que nous avons pu admirer est reconnue en Chine comme Trésor National de Chine.

(photos de Jadette SALVA)
(photos de Jadette SALVA)

Que vous dire d’autre ? Mais oui ! J’allais oublier ! Il y avait tant de belles choses dans ce jardin extraordinaire ! Un petit chemin serpentait entre les grands arbres du parc et vous incitait à l’emprunter. Ce que nous avons fait, nous demandant ce qui allait se passer. En effet, aussitôt le pied posé sur une dalle, celle-ci s’éclairait et des notes de musique s’envolaient dans la canopée. Quel concert, mes amis !

(photos de Jadette SALVA)
(photos de Jadette SALVA)
(photos de Jadette SALVA)

Au fait, vous ai-je dit que les deux sympathiques guides qui nous promenaient dans ce dédale de lumières et de verdures, étaient nos petits-enfants, Agy et Luc revenus de Chine où ils enseignaient depuis quelques années ? Agy son épouse étant originaire de la province de SICHUAN .

Nous avons regagné nos pénates vers 2 heures du matin, fatigués certes, mais la tête pleine de lumières. Ce Festival des Lanternes !Quel magnifique spectacle!

(photos de Jadette SALVA)
(photos de Jadette SALVA)

2024 : nouvelles de notre village.

L’Oued Malah-le Rio Salado.

J’ai reçu des nouvelles de notre village, et, entre autres choses, j’ai appris que notre oued salé, le FLUMEN SALSUM, le RIO SALADO, L’OUED MALAH, était au plus bas, presque inexistant, disparu même par endroit.

Jusqu’ici, je m’étais contentée de vous faire part des écrits trouvés dans les cahiers scolaires de notre chère Mathilde DAVOS, qui avait eu la bonne idée de les conserver et de les confier aux Archives de l’ AMICALE.

Allez consulter ces données sur notre , dans « CATÉGORIES: l’Eau de chez nous«  » du 25 janvier 2018: titre:« Mais quel est donc cet oued si dévastateur?

Laissez-moi vous raconter un épisode de cet oued, au temps où nous fréquentions l’école primaire du village. Un épisode de « cet oued séco » comme on le nommait avec ironie à RIO SALADO.

Je me souviens d’être allée à la MITIDJA, avec mon père, admirer une crue de notre petit oued. Un vrai spectacle qui attirait pas mal de monde. Tout le village.était en émoi et se posait la question: est ce que l’ oued allait emporter ce pont de pierre qui nous permettait d’aller à ORAN ? En arrivant sur place, une chose était certaine, il n’avait plus rien de sec, notre oued ! On l’ entendait; On le voyait arriver, fou de rage, roulant des vagues de colère, emportant tout sur son passage. Dans un fatras épouvantable, il charriait détritus, branchages et troncs, se ruant avec de forts coups de boutoir contre les piliers du pont, le faisant trembler jusque dans ses fondations. Les curieux venus l’inspecter de plus près, affolés, l’abandonnaient en courant. Ce forcené continuait sa route, roulant sa hargne et sa colère vers son embouchure, à la plage de Turgot. Le lendemain, l’oued s’ était calmé, le pont de la Mitidja était toujours là, mais le vieux pont en fer qui reliait les deux plages gisait tel un amas de ferraille dans le lit de la rivière. L’ oued avait déversé son eau boueuse dans la baie , et l’ on pouvait voir des troncs de tamaris déracinés rejetés par les vagues, gisant sur la plage, au milieu d’un fatras de feuilles et de branchages entremêlés, où pourrissaient quelques muges étouffés par la boue. Désolant spectacle ! Ce n’était pas la première fois que l’ oued faisait des siennes ! Ni la dernière ! Je dois vous dire que nous n’ avions jamais pu sonder sa profondeur. Le fond, extrêmement vaseux, empêchait tout passage dans la partie précédant l’embouchure de l’oued, juste en face des deux établissements de la plage. Et, interdiction de se baigner dans ce bourbier ! La mer était tout près et si belle !

Archives de l’amicale du Rio Saaldo.

Les nouvelles reçues récemment concernant le débit de notre oued étant peu rassurantes, j’ai voulu approfondir mes connaissances, voir de plus près son réseau hydrographique, essayer de connaître, par curiosité, le parcours de cet oued si dévastateur lors des pluies d’automne, et presque à sec le reste de l’année.

Oui ! Je vous entends murmurer ironiquement: « Hé, Bien! c’est un peu tard, pour t’ intéresser à cet oued ! » C’est vrai, vous avez raison, mais, mieux vaut tard que jamais! N’est ce pas?

Je ne connaissais rien du cours d’eau qui se jetait à la plage de Turgot, mais j’avais étudié pendant mes « années collège » tous les fleuves de France et de Navarre et des grands pays de ce monde. J ‘ai revu la « cartographie d’ Afrique du Nord  » édité par P. DANVILLE, de Mathilde DAVOS, lorsqu’elle était en classe de Certificat d ‘Étude( en 1936). Cartographie trop « primaire » à mon goût. Alors, j’ai fouillé, cherché, consulté Internet. Finalement, en questionnant des amis, des amis de longues dates, j’ai appris avec stupeur que notre petit oued était une grande rivière. Hé ! Oui ! Vous avez bien lu : notre petite rivière salée est en fait une grande rivière! Si cela vous intéresse, suivez moi, je vais justement aller à sa rencontre.

Le RIO SALADO , la rivière salée, l’ OUED MALAH , ce petit cours d’eau qui nous jouait de si mauvais tours à TURGOT PLAGE a – écoutez bien- 85kmde long ! Oui, vous avez bien lu : 85 km de long, et traverse un bassin d’une superficie de 872km².

Archives de l’amicale du Rio Salado.

Et ce n’est pas tout. Savez-vous qu’ il prend sa source au DJEBEL ARBAL près d’ OUEBELLIL, puis traverse le KEROULIS CHENTOUF, les BERKÈCHE HASSANA, les Aures EL MEÏDA, arrive dans les parages d’ AÏN TEMOUCHENT, de LAFERRIÈRE ( CHABAT LEHAM), contourne RIO SALADO ( EL MALAH) en passant par la MITIDJA, fait un virée dans la commune d’ ER RAHEL ( HASSI EL GHALLA) et continue sa course dans la commune de TURGOT ( TERGA) pour aller se jeter dans la mer MEDITERRANÉE , à la plage de TURGOT ( TERGA-PLAGE). Un beau parcours!

Archives de l’amicale du Rio et photos du net.

Ouf ! Ça vous épate ! À moi aussi ! Notre rivière salée est vraiment une Grande Rivière. Je devrais dire, c’était une Grande Rivière, vues les nouvelles alarmantes que l’on m’a données. N’en tenons pas compte ! Il suffit d ‘une bonne pluie pour que notre oued se réveille. Alors, poursuivons notre promenade fluviale.

Sachez que l’ OUED MALAH a 4 affluents principaux qui sillonnent le bassin TEMOUCHENTOIS :

Le premier : l’OUED SENANE traverse la commune d’ AÏN TEMOUCHENT , passe près de TROIS MARABOUTS (SIDI BEN ADA), et prend alors le nom de OUED TAIËB quand il coule dans la région de TURGOT (TERGA) où il se jette dans l’ OUED MALAH.

Le second : l’OUED CHAÂBET el LEHAM descend lui aussi des collines des BERKÈCHES, traverse le village de LAFERRIÈRE ( CHABAT LEHAM) et va se jeter dans l’ OUED MALAH pas loin du village de RIO SALADO ( EL MALEH).

Le troisime : OUED BERKACHE, prend sa source dans les BERKÈCHES HASSASNA, devient l’ OUED METEGUER qui coule pas loin d’ HAMMAM BOU HADJAR, et vient se jeter dans l’ OUED MALAH pas loin de RIO SALADO ( EL MALAH).

Le dernier : L’ OUED OUIZERT traverse la commune d’ER RAHEL ( HASSI EL GELLA) aux environs du douar TAOUI et se jette dans l’ OUED MALAH près de TURGOT PLAGE ( TERGA PLAGE).

Et voilà pourquoi notre petite rivière avait parfois des crues qui emportaient tout sur son passage, inondant champs et routes, mettant à sac le pont de la plage, le kiosque de La Joyeuse Escale, le Casino-restaurant de mon père, et les innombrables passerelles qu’inlassablement nous remontions.

Archives de l’amicale du Rio Salado.

Cette balade fluviale m’a permis de me plonger dans mes souvenirs, revoir ces promenades en bateau que nous faisions sur la rivière, les derniers jours de vacances avant la rentrée des classes. En arrivant près du pont de fer,on naviguait le plus près possible de la berge, dérangeant des chapelets de tortues d’ eau. Elles dormaient au soleil et se laissaient tomber lourdement dans la rivière, au plus petit clapotis de nos rames. La balade se prolongeait jusqu’ à l' »île du CHAT« , un îlot de tamaris et de menthe sauvage, à hauteur de l’ allée d’eucalyptus qui annonçait l’entrée de la plage. Que tout cela est loin!!

Archives de l’amicale du Rio Salado.
Archives de l’amicale du RioSalado.
Archives de l’amicale du Rio salado.

Si vous passez par là…

Les descendants de « l’Incroyable Odette », comme la présente Marie-Paule BOUR, sa fille aînée,ont su continuer avec brio l’ œuvre de leurs parents et grands-parents : Henri et Odette BOUR.

Je vous transmets le message: « Vignoble et découverte,en trois ateliers, » que j’ai reçu, pour un « fascinant wee kend dans le domaine de GRANGENEUVE » de la famille BOUR.

https://domainesbour.com/actualites_detail.php?id=126

La saga de la famille SEROIN.

par François CARREGA.

« Au début de cette saga, voici le grand-père Anthelme SEROIN (1871-1942) qui fait son service militaire en ALGERIE. A la fin de son incorporation, Anthelme décide de s’installer auprès de sa tante Lucie GARNIER (veuve) qui a créé, avec son compagnon, Jean COMBES, un domaine agricole aux environs d’ ORAN à RIO SALADO..

En 1900, Anthelme épouse Lucie la nièce de Jean. 

A leur mort, les époux COMBES laisseront à Anthelme et Lucie 50 bons hectares mis en culture qu’Anthelme continuera à faire fructifier. Lucie et Anthelme auront 4 enfants : Marguerite, Jean, Lucien et Pierre, tous viticulteurs bien connus des Saladéens.

Villa Seroin à Rio SaladO – – Anthelme et Lucie SEROIN

C’est la famille de Lucien qui nous intéresse aujourd’hui. Lucien SEROIN, marié à Gilberte ARNOUX, ont eu trois enfants : Yves, Paul et Luce. Lucien et Gilberte habitaient RIO, place Jules FERRY, où était situé le cinéma VOX (10éme balade dans RIO., place Jules Ferry).

Lucien (1910-1967), Paul et Gilles SEROIN (archive amicale du Rio Salado).

Je vous propose de mettre le cap sur la CORSE . Plus exactement près de SARTÈNE à SANT ARMETTU chez Paul et Gilles SEROIN. En 1964, après la fin de notre ALGÉRIE, Lucien et Paul, s’y sont installés, ont crée et développé ce qui est devenu un magnifique domaine viticole actuellement exploité par le petit -fils et fils, Gilles, en attendant la relève de la prochaine génération qui se prépare déjà.

Je vous invite à découvrir les produits hauts de gamme, et le vignoble

de la famille Lucien SEROIN

Bonne visite à Sant ARMETTU.

François CARREGA.

https://www.santarmettu.com/

et également …

https://www.vinatis.com/maisons/domaine-sant-armettu?r=googlemerchant&ids=perfmax-highmarge

10ème BALADE –Le CINÉMA « Le VOX » . (3ème partie)

Hello! « Salut Nostalgie »! Nous venons te rendre visite, avant que nos souvenirs ne se perdent dans les méandres de notre mémoire. Il est temps de reprendre nos balades. L’été va arriver et, avec lui, la chaleur qui anéantira notre énergie.

Alors, Bonjour les Amis, vous qui nous suivez depuis mal de temps dans nos promenades à travers RIO SALADO.

Je vous avais promis une séance -cinéma, au VOX. Alors, allons-y!

Archive Marie-Thé RICO POMARES

Après Le « CASINO« , 1er cinéma du village depuis 1939, voici « Le VOX » installé place Jules FERRY. Place du VOX si vous préférez. Je vous rappelle que le troisième était « le TRIUMPH » (1960-61) qui appartenait à Alfred SALA et Aimé VIRUEGA. D’ailleurs, si le cœur vous en dit, allez vous prélasser dans ses fauteuils en velours rouge, dans « Boulevard National : 2ème BALADE ».

Plan du village : la place Jules FERRY (Archive de l’amicale du Rio Salado).

En attendant, jetez un œil sur cette place Jules FERRY délivrée de son marché. Après la route d ‘HAMMAM BOU ADJAR que nous avons traversée, vous pouvez admirer les deux jolies villas jumelles de Pierre et Lucien SEROIN. Elles ont été bâties en 1954-56, et sont l’ œuvre des architectes Lucien et André BOHÉ. Ceux là-même qui ont construit le stade FOUQUE Du PARC d’ ORAN. Les enfants SEROIN sont dans le jardin. Marie-Pierre, dans le premier, Paul et Luce dans le second. Yves, l’aîné, « est parti « il y a longtemps, maintenant.

Villa SEROIN (archive de l’amicale du Rio Salado)
Paul et Yves SEROIN (archive de l’amiclae du rio salado)
Archive de l’amicale du Rio Salado.

Traversons la route qui mène à la gare, où nous irons nous promener la prochaine fois. Nous voilà à la boulangerie de M. RIPOLL. José et Francine, leurs enfants, vous y attendent. Continuons notre balade.

Non! Non! Michelle! on ne s’engage pas encore dans la rue maréchal FOCH. Ce sera pour une autre visite. Pour l’instant, nous nous contenterons de la traverser. Nous aurons ainsi fait le tour de la place Jules FERRY. Nous voici au cinéma VOX. Il appartient à Lucien et Raymond FUENTES. La famille FUENTES habitait dans la cour mitoyenne du cinéma. Madame Antoinette FUENTES, leur mère, était marié en première noce à M. Jean PEREZ, mort au champs d’honneur durant la guerre 14-18, la laissant veuve à 23 ans avec deux enfants Marie-Jeanne PEREZ, mariée à Aimé RICO, et Jean PEREZ ( Janou), époux de Dolly MARTINEZ, parents de Richard et Pierre. Après ce « retour-arrière », revenons à notre cinéma VOX. Il était, sans conteste, plus moderne que le CASINO, mais plus petit. Ce cinéma était sur deux plans : un rez de chaussée, « le parterre » et une galerie, « le balcon« . Tous deux pourvus de rangées de fauteuils confortables. ».

Archive de l’amicale du Rio salado.

Comme le CASINO, le VOX n’a pas servi uniquement à la projection de films.

Jean Claude CARREGA m’a raconté que, le lundi de Pâques 1961, pour motiver la jeunesse, des parents attentionnés, donnèrent un bal, un peu spécial , précédé d’une chasse aux trésors. J’ai, dans les archives de l’ AMICALE, de petites coupelles peintes dans l’atelier de céramique du village qui étaient distribuées aux participants de cette course. Celle que nous possédons, c’est Monette ROSELLO qui nous l’avait offerte.

Coupelle offert par Monette ROSELLO (archive de l’amicale du Rio Salado)

La journée se terminait, me disait Jean-Claude, par un bal donné au VOX. Je ne vous donne que l’essentiel de ce fameux bal. L’animateur, sollicité pour cette « sauterie », imprégné par la célébrité débutante d’ Yves SAINT LAURENT, avait disposé des coupons de tissus et des épingles à différents endroits de la salle. Les cavaliers, le temps d’une danse, devaient habiller leurs partenaires le plus artistiquement possible. « Une bonne tranche de rigolade » m’ a rapporté Jean-Claude. Je ne peux vous en dire plus, hélas! le temps écoulé a effacé inexorablement d’autres témoignages!

Je vous rappelle cependant, que la mère de notre célèbre couturier « venait à RIO rendre visite à des dames saladéennes, qu’elle rencontrait chez « MADAME » la boutique « chic » d’ ORAN.» ( Y. Saint LAURENT). D’où cette journée centrée sur notre illustre couturier . J’ajouterai pour être plus crédible, l’avoir vu, jeune garçon, au CASINO de TURGOT PLAGE, chez mes parents, en compagnie des demoiselles NAVE d’ Oran. Ceci étant dit, nous continuons notre visite .

Les Galeries de France. Vue des deux trottoirs.

Le cinéma VOX servit aussi à réunir des Saladéens sous la houlette d’un conteur volontaire ou d’un critique-amateur qui développait le thème d’un film ou racontait un voyage , genre ciné-club. Mes parents y allaient quelques fois en compagnie de M. et Mme DUCHEMIN, le photographe du village.

Revenons à notre cinéma et à sa troisième fonction qui était, avant tout bien sûr, de projeter des films plus ou moins récents. Nous attendions notre dimanche après-midi avec impatience.

En sortant de la messe, le dimanche matin, nous prenions la direction du cinéma VOX pour retenir nos places pour la séance de l’après-midi. Les sièges, dernières rangées du balcon, étaient très prisées par tous les jeunes. D’où notre empressement à aller faire nos réservations.

Allez, suivez moi! Je vous emmène au cinéma. Je vous ai réservé les premières places au balcon juste devant la balustrade . En vous penchant un peu, vous pourrez voir arriver les familles. Vous ferez ainsi la connaissance des villageois. Je vous les présenterai.

Vous remarquerez les deux premiers rangs devant l’écran, occupés par la jeunesse saladéenne, qui, par mesure d’économie, ou parce que arrivée trop tard, devait se contenter de ces places, restées libres. Bien entendu, fin de séance, le torticolis était assuré!

Que voulez-vous, les distractions dans ces années-là étaient limitées .Le cinéma était notre seul plaisir … en attendant l’été !

Allez! Entrez!Présentez votre ticket à l’ouvreuse, Hélène POMARES, ouvreuse de service, vous la connaissez ? Madame POMARES,Hélène pour nous tous, était l’assistante maternelle à l’école. Marie Thé , sa fille, est là pour lui donner un coup de main.

Archive Marie-Thé RICO POMARES

Bon ! Assez papoté ! Dépêchez-vous ! La séance va commencer ! Ne soyez pas en retard. Vous nous obligerez à nous lever pour vous permettre de regagner votre places. Voyez ! Les lumières s’éteignent. Bien sûr, quelques retardataires s’avancent, accueillis par un tollé de protestations qui fusent à droite et à gauche. Normale ! Vous nous privez du générique de ce documentaire qui, histoire de nous épater, nous fait découvrir une île paradisiaque!…

Mais, avant toutes choses, laissez-moi vous conter comment se déroulait une séance de cinéma, dans ces années-là. Après le court métrage, arrivaient les actualités en noir et blanc,

Vidéo tirée de GooGle

qui nous connectaient avec le monde extérieur. Là aussi quelques sifflements traduisaient le mécontentements de certains spectateurs. Puis les lampes s’ allumaient, et sur l’écran apparaissait le petit bonhomme de Jean Mineur suivi de : » BALZAC 0001 » annonçant les « réclames ». Pardon les publicités.

Tiré de Youtube (GooGle )

« Bonbons, caramels, esquimaux,… » Si à l’entracte, prise d’une envie soudaine de croquer des berlingots ou manger un ruban de réglisse nous venait, nous descendions dans le hall du cinéma. À côté du bar, se tenait MINGO, M. ESTEVE, avec sa charrette proposant tout un étalage de friandises. Lorsqu’un film d’action réunissait dans la salle toute une bande de jeunes, les cornets de cacahouètes étaient les plus demandés. Le cauchemar de Marie Thérèse qui, pour aider sa mère, balayait la salle ! Imaginez son angoisse ! Toutes ces coques vides jonchant le sol, sous les sièges !

Puis les lumières diminuaient. La salle s’assombrissait. Il fallait regagner nos places. Le film commençait… Et la magie faisait son effet. Pas un bruit, les yeux fixés sur l’écran, nous étions tous « accrochés » à l’action qui s’y déroulait . Si le film était une comédie sentimentale, on pouvait entendre, les réflexions des plus âgés, gênés, par les « débordements » d’ un baiser trop passionné: « Y dallé! otra ves ! Tché! Qué lata! ( Encore! Quelle plaie!)». Si l’acteur par sa drôlerie, son espièglerie, nous faisait rire, alors aux rires des spectateurs, se mêlaient les éclats hilarants et bruyants de notre sympathique M. PARRES, père de Gislène et de Paul, patron du café boulevard national. Un rire que l’on pouvait cataloguer « d’homérique » tant il était sonore et communicatif. Pas la peine de demander qui s’extériorisait ainsi. Nous savions tous que M PARRES « vivait » la scène intensément.

Le bar Parres (archive de l’amicale du Rio salado).
(archive de l’amicale du Rio salado)

Que de souvenirs ! Quel heureux temps ! C’était pour nous, les 15, 17, 20 ans, notre seule source d’évasion dans ces années 59-60 !

Bon, trêve de nostalgie ! Rentrons nos mouchoirs ! Je ne vais pas vous abandonner dans cette salle. Je vais vous conduire, comme au bon vieux temps, du côté de notre palmeraie, « Faire le boulevard « , comme l’ a écrit Yves Saint Laurent: « Chez nous, on ne se promène pas, on fait le boulevard ».

Faire le boulevard (archive de l’amicale du Rio salado)

La soirée s’annonçant belle et douce, l’heure du souper n’étant pas encore arrivée, laissons-nous tenter par un pirouli ou un paquet de toraïcos de ce même MINGO, revenu attendre les promeneurs du soir sur la place.

Ou tient ! Pourquoi pas ! Allons prendre une crème glacée à la crèmerie de Simone BERNABEU ! On pourra alors écouter le dernier disque de Paul ANKA, tout en discutant du prochain film ou de l’ interro d’histoire prévue, en première heure, demain, au collège.

La crèmerie BERNABEU (archive de l’amicale du Rio salado)

Allez ! Il est temps de rentrer. Bonsoir à Tous. A plus tard pour une prochaine balade ! Au revoir !

Dernier hommage à notre président : Titou REYNE.

Mardi 13 Juin 2023, quelques amis sont allés au cimetière paysager du Grand Saint Jean d’ AIX en PROVENCE, rendre un dernier hommage à Ernest REYNE, Président de notre Amicale du RIO SALADO.

Photo Jadette SALVA
Photo Jadette SALVA
Photo Jadette SALVA
Photo Jadette SALVA
Photo Jadette SALVA

Les amis sont venus dire adieu : Jacques, Jadette, Denise, Henri, Nicole, Michelle, Jean Louis, Chantal, Carmen, Monique, Gérard, André, René et Danielle.

Photo Jadette SALVA

Repose en paix ami de toujours.

Témoignages.

Henri BOUR m’a adressé la lettre ci-dessous , écrite par sa sœur, Marie-Paule, accompagnée du commentaire suivant :

L’autre jour en mettant un peu d’ ordre dans mon bureau, j’ai retrouvé ce document qui m’a beaucoup ému. C’est un texte de Marie-Paule, ma sœur aînée, écrit dans les années 80 qui exprime fort bien, beaucoup de choses : la douleur, le désespoir, l’effort puis l’espoir, la renaissance …. Prends-le comme un témoignage de plus de notre communauté saladéenne en tant que dépositaire de notre mémoire commune ».

10ème balade (2ème partie) : la route d’ HAMMAM BOU ADJAR.

Alors, cette visite au marché a-t-elle était agréable ? Qu’avez-vous trouvé ? Des lavettes en alfa ? Des champignons de fenouil ? Des épices ? Une paire de babouches, peut-être? Bien ! Tout le monde est là ? Pouvons-nous reprendre notre balade ? Ah ! Ah ! Je regrette de vous décevoir,  nous n’allons pas au cinéma VOX aujourd’hui ! Pour l’ heure, nous continuons notre promenade sur la route d’ HAMMAM BOU ADJAR. Ah ! Cette route ! Elle me rappelle de bien mauvais souvenirs! Nous en parlions encore dernièrement avec Gérard.

« Tu t’en souviens ? Dire qu’ils n’avaient pas encore 17ans !»

Rapprochez- vous ! Il faut que je vous raconte, écoutez ! Ils  étaient nos copains depuis des années ! 

Nous nous retrouvions  le dimanche après-midi, tantôt chez les uns, tantôt chez les autres, pour les surprises-parties Nous ramenions l’unique tourne -disque de la bande et les tout premiers 45Tours de l’époque que nous possédions,  et que l’on passait deux ou  trois fois dans l’ après-midi : « l’Étranger au Paradis  » de Gloria LASSO , « Graine de Violence » de Bill Haley    en autre.  

                             

Archive de l’amicale du Rio Salado.

Et puis, en cette fin de l’été  où les vendanges  occupaient une bonne partie de la population, Richard PEREZ -une branche de la grande famille des PEREZ- reçut de son père, l’ordre de conduire un de leurs ouvriers dans l’ AUSTIN familiale  jusqu’à leur cave  de TURGOT.   Profitant de l’ occasion qui s’offrait de faire une belle balade, Richard embarqua l’ouvrier et cinq amis: Christian GARRAIT, Louis et Jean-Jacques LAMBERT, Paul et Jean GALLARDO . L’ouvrier débarqué, pourquoi ne pas aller jusqu’ à la plage ? Quelle bonne idée ! Aussitôt dit, aussitôt fait, voilà nos amis  sur le chemin de TURGOT PLAGE. Une visite de convivialité à  Madame GRANDEL à la Joyeuse ESCALE, puis une autre de courtoisie au CASINO où  ma mère, les connaissant tous,  les accueillit très mal. Ils n’avaient pas 17 ans !

Archive de l’amicale du Rio Salado.

Retour à RIO. Richard au volant, Christian, devant avec Jean assis entre eux deux. A l’arrière, Jean Jacques, Paul et  Louis. Je vous entends :vous avez raison ! Richard n’avait pas le permis. Aucun d’entre eux d’ ailleurs. Mais au village,  pas mal de garçons conduisaient la voiture paternelle bien avant l’âge autorisé. C’était une coutume rentrée dans nos mœurs. Aussi, arrivés à RIO, la joyeuse bande, décida d’aller dire un petit bonjour à HAMMAM BOU HADJAR, le village à côté ! Et voilà nos amis  roulant sur cette route où nous nous trouvons. Ils étaient en vacances. Il faisait beau ! Ils étaient les rois du monde !

Hammam Bou Hadjar (Archive de l’amicale du Rio Salado).

Hélas ! Le retour fut moins heureux ! Était-ce une minute d’ inattention ? Un mouvement malheureux ? « Jean a affirmé  qu’ils ne roulaient pas vite » m’a répété Gérard.  Après le virage, à hauteur du transformateur, que s’est il passé ? Nous ne le savons pas !  L’AUSTIN a fait une embardée, a failli faire un tonneau, s’est rétablie à la dernière minute, secouant brutalement les passagers. Louis éjecté de son siège, se retrouva sur la route. Jean, Paul et Jean-Jacques complètement assommés. Pour Richard et Christian, l’aventure s’arrêtait là. Quelques jours plus tard, toute la bande de filles et garçons, en pleurs, les accompagnaient au cimetière ! Ils n’ avaient pas encore 17 ans !   

Dans le bulletin paroissial du 3 Octobre 1956, l’abbé PLENIER publiait l’article suivant :

«Au début du mois, les familles Jean PEREZ et Lucien GARAIT ont été cruellement éprouvées par la perte de leurs enfants Richard et Christian tués dans un accident d’ auto. Ce  double décès a provoqué une vive émotion dans la ville de Rio Salado, à cause de son  caractère brutal, et surtout en raison de la sympathie et de l’ estime dont jouissaient les enfants et leurs familles. Une foule nombreuse et recueillie a suivi les funérailles et les services funèbres. »

Archive de l’amicale du Rio salado
Richard PEREZ et jean-Jacques LAMBERT (Archive de l’amicale du Rio Salado)
Christian GARAIT – Blondine VALERO- Arline ABELA-
Jeanne LAMBERT-Chantal LLOPIS (archive de l’amicale du Rio Salado)

Et nous voilà, maintenant en vadrouille, au bord de cette route d’HAMMAN BOU ADJAR! Désolée d’avoir assombri votre promenade, mais comment oublier de tels     souvenirs ! Permettez-moi de respirer un grand coup et continuons notre visite.                 

  Nous sommes toujours devant  la porte d’entrée de madame PEREZ. Un peu plus loin, derrière nous, vit Fernande  CARMONA.  Justement voici sa sœur Annie  qui arrive. Suivez-moi, s’il vous plaît. Voici la maison  de   M. et Mme BOUZINAC : un couple âgé , sans enfant. M. BOUZINAC , il y a pas mal de temps, avait  une distillerie, quelque part dans le village, mais avec l’ âge …!

Plus loin, Mercedes et sa sœur sont devant la porte de leur épicerie. C’est une petite échoppe qui dépanne bien les ménagères alentours et fait le bonheur des gosses du quartier lorsqu’ils ont quelques petits sous à dépenser. Encore quelques pas,  nous voici devant le perron de mon amie et cousine,  Arlette PERES. Et oui ! Que voulez-vous ! Nous étions tous plus ou moins cousins à RIO SALADO ! Mais avec Arlette, c’est différent. Je ne vous raconte pas des salades. Nos grands-parents étaient frère et sœur !  Venez, entrons ! Nous serions mieux dans la cour. Arlette nous attend ! Je vais vous présenter la famille de Louis et Antoinette PERES, les parents.

Louis et Antoinette PERES, Paulette et Ptit Louis, Arlette, O LEGAT,Brigitte PERES, Margot LEGAT. (archive de l’amicale du Rio Salado)

Là-bas, dans cette habitation , P’tit Louis , l’aîné, et son épouse Paulette SORIANO qui n’est pas saladéenne.  P’tit Louis est allée la « chercher » à TEMOUCHENT. Mais nous « l’aimons » quand même… Ne vous offusquez pas, les Saladéens ont la réputation d’être un peu orgueilleux. Il y a des mauvais langues qui disent que nous étions des prétentieux. N’importe quoi!  Ces malfaisants colportent même des histoires de pinces à sucre, et de piano à queue. Pure méchanceté ! Il faut reconnaître quand même que nous avions le plus beau village de la région. Que dis-je : de l’ ORANIE !   Vous n’êtes pas de mon avis ? Allez le demander à notre ami René d’ ABIDJAN !  Continuons notre visite.  De ce côté-ci, Arlette et Brigitte nous ont préparé une surprise. Zut! J’ai oublié de vous présenté René, le second garçon de la famille. Je m’ en excuse : René n’est pas là. Il est sur un chantier, il conduit  la machine à défoncer.

(archive de l’amicale du Rio Salado)

Il faut que vous sachiez que M. PERES Louis et son frère Joseph, Pépico pour les amis, que nous avions rencontré boulevard National,  possèdent des machines à moissonner,  à dépiquer et  à défoncer. Machines qu’ils parquent au « Dépôt » : un grand entrepôt sur la route de la gare. Regardez à gauche, vous voyez, le grand hangar, là au fond de la cour. Il est devenu trop petit pour remiser les engins. Alors, il sert d’hébegement  les ouvriers saisonniers que Louis et Pépico PERES embauchent pour la durée des moissons et du dépicage. Ces ouvriers  viennent du SAHARA. Chaque année, ils ramènent à Brigitte,  une corbeille de dattes venant tout droit d’une oasis  de leur région. D’ailleurs, un plat de dattes est à votre disposition  . Gouttez-les!  Charnues, fondantes ,sucrées ! Un vrai délice !   

    (archive de l’amicale du Rio Salado)      
         

                                     

Bon, il serait temps de repartir . Je tiens  à vous faire découvrir  une curiosité architecturale, qui se trouve  pas très loin de  la maison de Louis PERES toujours sur cette route d’ HAMMAM BOU ADJAR.

    Tenez, la voilà!   Vous pouvez l’apercevoir maintenant. Nous nous sommes  promenés dans les rues de  Rio, nous avons pu admirer de très belles demeures de tous âges, de tous styles.

 
    (archive de l’amicale du Rio Salado)   

Regardez cette dernière villa. Elle est unique. Construite sur pilotis. Pas d’ arrondis.  Seulement des  formes rectilignes. Et d’ immenses fenêtres ! Cette villa me fascinait. Lorsque j’en parlais,  on me répondait : « c’est une maison  LE CORBUSIER». Encore fallait-il savoir qui était ce monsieur!

La villa SAVOYE, oeuvre de Le Corbusier (tiré de GooGle)

Cette maison si particulière  appartient à Huguette et Francis CARREGA. Madame CARREGA m’a dit que son architecte s’est inspiré de la villa SAVOYE, qui se trouve à POISSY près de PARIS, et qui est l’œuvre de l’architecte LE CORBUSIER.

La famille Carrega et leurs épouses Henri, Andrée,Huguette, Malvina, François et Francis.   (archive de l’amicale du Rio Salado)

Je vous laisse vous promener dans ce jardin si original. Je vous retrouverai la prochaine fois sur la place Jules FERRY. C’est promis : je vous emmènerai au CINÉMA VOX. Et, merci  de m’avoir suivie!