PÂQUES (suite des Rameaux).

Le dimanche suivant nous fêtions Pâques. Mais, ce que nous attendions tous en fait, c’était ce fameux lundi de Pâques. C’est avec beaucoup de nostalgie que je vois défiler la plage de TURGOT, les mounas, les fèves tendres accompagnées d’un morceau de morue grillé, la grande poêlé de riz , l’arroz con pollo qui régalait toute la famille, et cette chanson que nous fredonnait ma Mère:
« Ya stem aqui viva la mona, viva la mona
Ya stem aqui viva la mona del mes d’ avril

La mona ! quel délice ! Mais d’où nous venait ce gâteau?

Archive de l’amicale.

Il y a plusieurs origines.

Première hypothèse, la plus courante, était la suivante :

« la mona ou mouna » s’apparentant à la « mona pascua espagnole », il est souvent affirmé que cette pâtisserie fut amenée par les Valenciens en Oranie.
La deuxième hypothèse rapproche le nom du gâteau de celui du fort construit par le 1er gouverneur espagnol don Diego marquis de Camarez, à l’ endroit même du débarquement des premiers arrivants. Fort qui devint prison. Il fut appelé Castillo de la Mona (château de la guenon) devenu FORT de la MOUNE puis FORT LAMOUNE. Car, dit-on, l’endroit entièrement boisé était habité par des tribus de singes (mona en espagnol). Pour la fête de Pâques, les familles auraient pris l’habitude de faire passer aux prisonniers des gâteaux piqués au bout de longues perches, gâteaux qui auraient pris le nom du lieu.
La troisième hypothèse nous est rapportée par Claude ARRIEU. Dans son essai sur les fêtes religieuses d’Algérie avant 1962,  ARRIEU écrit que la MOUNA est issue de la brioche pascale catalane *: la MONA. En effet les Valenciens, Majorquins et Catalans auraient apporté à ORAN, un savoir-faire vieux de plus de 300ans. Ce gâteau de Pâques, né dans la province d’ ALICANTE, est rattaché à une légende. Selon les documents historiques, étudiés par Arrieu, une vieille femme surnommée LA MOUNA, pétrissant un pain avec la plus blanche des farines et des œufs les plus  frais, aurait guéri une reine frappée d’un mal mystérieux.  Ce « sein de la sultane » brun, arrondi lisse et luisant émut le roi qui donna le nom de MONA à ce gâteau.

*renseignement pris auprès de l’auteur lui-même (voir commentaire en fin d’article), la brioche pascale est valencienne et non catalane.

 

 

5 réflexions sur « PÂQUES (suite des Rameaux). »

  1. Pour notre famille nombreuse, la « fabrication » de monas se faisait à la maison. La cuisson était laissée au four du boulanger. Pour nous, c’était monsieur MACIA sur la route de Turgot. Quel plaisir d’aller chercher ces nombreuses monas chaudes et parfumées. Les petites avec l’œuf dur au centre faisaient l’objet de toutes nos envies. Le tout était livré sur des « civières » que nous transportions à pied le long de la rue Marcelin ALBERT jusqu’à la maison. Puis, le précieux chargement était placé soigneusement dans la salle à manger recouvert de draps épais et blancs. Puis, tout le long de ce mois, nous dégustions ces monas rituellement sans penser qu’il s’agissait là d’une coutume espagnole. L’étonnement fut grand lorsque, arrivés en France, nous découvrions que ce n’était pas du tout dans les coutumes du pays. Etonnement et déception bien sûr. Petit sourire toutefois quand, de nos jours, je vois fleurir un peu partout nos gâteaux de fêtes de Pâques.
    Bonnes fêtes à tous

  2. Je n’ai jamais dit que la « Mona » était d’origine catalane. C’est un gâteau pascal, chargé de symboles religieux divers et c’est loin dans l’espace et dans le temps qu’il faut rechercher ses origines. Déjà, le poète Martial revenant de Rome dans sa ville natale de Bilbilis (Calatayud), l’évoque au Ier siècle de notre ère. Si l’on doit donner une identité ibérique à cette pâte levée, il faut la chercher à Talavera de la Reina et y observer la fête annuelle des Mondas (c.à dire: Monas, en Valencien/catalan). La mona n’a pas 300 ans, elle a l’âge des premières cultures méditerranéennes héritées du néolithique. Bref, il faut bien lire jusqu’au bout ce que j’ai écrit. Merci.
    Claude Arrieu.

    1. Monsieur, j’ai relu les notes concernant mon article sur Pâques. Je
      ne suis pas l’auteur de cette bévue, j’ai seulement recopié ce que
      WIKIPEDIA nous donnait sur « l’origine de la mona ».
      Il est vrai, c’est impardonnable, que j’aurais dù mentionner d’où
      provenaient mes sources, et me rendre compte de l’erreur sachant
      que les pionniers espagnols de RIO SALADO venaient presque tous du
      SUD de l’ESPAGNE.
      Merci d’avoir relever ma faute : la mona est un gâteau pascal valencien
      et non catalan comme je l’avais écrit. Je vous remercie d’avoir
      signaler cette erreur.

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