Je vous avais bien dit que RIO SALADO était passionné de boxe! Je vous présente aujourd’hui: Louis DE TORRES , 23 ans, né le 19 mai 1900, boxeur amateur dans les poids welters. Pour les non-initiés: « poids welters »: catégorie dans laquelle se classent les boxeurs dont le poids est compris entre 63,5kg et 67kg.
Louis DE TORRES, lors de son dernier match, le 14 Avril 1923, rencontra un boxeur Noir, costaud, dont le nom fut oublié. Le combat fut rude, Louis DE TORRES venant à bout de son adversaire, réussit à l’envoyer au tapis. Il fut déclaré vainqueur. Il rentra chez lui couvert de bleus certes , mais content et heureux. D’autant plus que, pendant le match, son épouse mettait au monde leur premier fils: EMMANUEL. Louis DE TORRES fut également le père de Louis, Yvettte, Marie-Claude, André et Lucie.
Quelques photos récentes du cimetière de Rio, démontrant qu’il a bien été réhabilité et le message de J.J. Lion, président du CSCO, que je remercie, ainsi que son équipe, pour le travail déjà accompli et celui qu’il poursuit toujours pour les autres cimetières d’Oranie.
« En cette journée mémorielle, le CSCO déposera en notre nom à tous, ABS, CSCO , Oranais, Mascaréens, Saïdeens, Kébiriens, Mostaganémois, Belabésiens, Saladéens, Témouchentois, Tlemcéniens, et amis de tous les villes et villages d’Oranie, une gerbe et des prières en différents lieux de toute la région PACA.
Malgré l’âge et les difficultés de tous ordres, nous maintenons notre DEVOIR DE MÉMOIRE.
Nous savons et partageons la douleur et la souffrance que les récents événements et agressions barbares doivent réveiller en vous? Ces fleurs déposées en votre nom en seront le témoignage.
Nos correspondants locaux, toujours présents, actifs et dévoués, nous ont transmis des nouvelles réconfortantes des travaux entrepris ou en cours sur les différentes nécropoles. Un reportage est en préparation et vous sera adressé par l’intermédiaire de notre publication : le DDM.
Mgr Jean Paul Vesco se rendra ce jour au cimetière Tamazouhet d’ORAN pour bénir nos tombes présentes et la mémoire des éloignés et disparus. Les autorités françaises seront représentées.
Mémoire et fidélité restent présentes, portées par nos prières. ND de Santa Cruz les sanctifiera pour nous. Merci à vous tous. »
En votre nom à tous, Dr Jean-Jacques Lion Pdt CSCO et tout le Conseil d’administration.
Avant de vous parler d’Ambroise, cousin germain d’ Antoine ASCENCIO, dit Tony Dynamite, laissez-moi vous emmener, d’un simple coup de crayon, dans notre bonne ville de RIO SALADO. Nous sommes dans les années de jeunesse du cousin Antoine.
Yvon LOZANO, notre mémoire saladéenne, me racontait que, durant les années 1915 à 1920, la boxe était un sport très apprécié par nos villageois. Les combats, véritables spectacles, se déroulaient sur la place du village. Le matin de bonne heure, son père, Jean LOZANO, conseiller municipal « chargé des loisirs », (dixit Yvon) venait installer le ring. Au centre de ce qui allait devenir le square MILHE POUTINGON, il disposait 4 tonneaux coiffés d’une estrade faite de planches Il clôturait le tout avec des cordes fixées aux 4 piliers: le ring était fin prêt. Ces combats attiraient une foule de curieux, de tous bords qui s’agglutinait autour du ring envahissant la place. Tout ce petit monde suivait de très prêt le combat, encourageant de la voix les boxeurs. Lors d’un K.O, les spectateurs excités s’époumonaient à compter, dans un ensemble parfait, ces secondes fatidiques qui clouaient le vaincu au plancher. Le vainqueur, fatigué, quelque peu amoché, mais heureux, était ovationné par des Saladéens admiratifs.
Plus tard, lorsque fut construit le cinéma le CASINO, pour l’occasion, il se transformait en salle de spectacles où se déroulaient aussi des combats de boxe. Le ring prenait place sur la scène. Encore jeune garçon, Yvon était venu, accompagné de ses frères, acclamer la vedette montante de la boxe: un enfant du village: Ambroise ASCENCIO, dit « le YOUNG« . Tout RIO était présent dans la salle, installé sur ces chaises en fer qui claquaient très bruyamment lorsqu’on se levait. Yvon, se souvenait encore de son admiration devant la musculature du boxeur: « des bras énormes qui faisaient peur à voir », me disait-il. Ambroise ASCENCIO, « le YOUNG« comme on le surnommait, était le cousin germain d’Antoine ASCENCIO dit « TONY DYNAMITE« .
La suite de mon article me vient de Raymond ASCENCIO, le fils d’Ambroise,
Le père d’Antoine et d’Ambroise, ainsi qu’un troisième frère, furent élevés à l’orphelinat de MISERGHIN, dernier village avant d’arriver à ORAN.
Vous avez fait la connaissance, dans l’article précédent, du premier des frères : le père de TONY, boucher, déjà installé à RIO SALADO. Le deuxième frère, Ernest ASCENCIO, épousa, le 6 septembre 1890, Maria Ramona JAEN née à MERS EL KEBIR. Après la naissance du troisième enfant, ils quittèrent ORAN pour rejoindre La famille ASCENCIO à RIO, où ils s’installèrent eux aussi comme artisans-bouchers. Ernest et Maria élevèrent 6 enfants, dont:
–Armand, boucher à RIO. Sa boucherie était située rue Maréchal FOCH, en face de la pâtisserie de PILAR.
– Auguste, appelé « TITO« , charcutier à RIO. La charcuterie se trouvait rue Maréchal JOFFRE, pas très loin du studio de photos de M. DUCHEMIN et de la boulangerie De Mme MACIA.
– et Ambroise, né à RIO SALADO, qui allait devenir durant les années 1930-1945 CHAMPION de BOXE AMATEUR.
Ambroise est né le 19 septembre 1905. Le jeune Ambroise avait une force terrible, il était très grand: 1m85 pour 90kg. Un bel homme dirons-nous. Mais paradoxalement, toujours d’après les dires de son fils, Ambroise avait un visage d’ « ange » . En fait, la boxe n’était pas son « truc ». En 1930, poussé par un manager, impressionné par sa force herculéenne, il se lança dans la boxe. Il deviendra entre 1930 et 1945, CHAMPION d’AFRIQUE du NORD, poids mi-lourd, et prendra le nom de AMBROISE ASCENCIO dit « YOUNG« .
Armand et Tito restèrent à RIO où ils régalèrent bons nombres de Saladéens.. Ambroise, lui, alla vivre à ORAN, continuant son parcours de champion, puis, arbitrant les matches de boxe durant les années 1945…1962.
Pour aller plus loin dans le palmarès de ce champion:
21 Septembre 1948! Cette date vous rappelle-t-elle quelque chose? Pour certains, sûrement, mais pour d’autres: rien, j’en suis sûre!
Alors rapprochez-vous et écoutez!
Le 21 septembre 1948, Marcel CERDAN obtint le titre de Champion du monde. Je ne vais pas vous parlez du boxeur mais de son entraîneur: Antonio ASCENCIO, un garçon de chez nous, né le 12 décembre 1901 à RIO SALADO. GOOGLE m’a aidé dans mes recherches.
Rio Salado. la place publique vers 1900 (Archive de l’amicale du Rio Salado)
«Antonio est le fils de Marie et de Ramon ASCENCIO. Il fréquente l’école communale où il apprend l’histoire de ses ancêtres les gaulois ….bien vite, il s’avère que les études et lui, ne font pas bon ménage. L’automobile se développant dans les grandes villes et les premiers tracteurs apparaissant dans les champs de RIO SALADO, il y voit un métier d’avenir. En même temps, l’enfant canalise son trop plein d’énergie dans le sport et plus particulièrement dans la boxe. Le 2 août, la mobilisation est décrétée, les français d’ALGÉRIE se préparent à faire leur devoir. Antonio continue son apprentissage. Le 4 août, les Allemands bombardent BÔNE et la zone industrielle de PHILIPPEVILLE. Écoutant ces récits lors des discussions entre son père et ses voisins, Antonio enrage. Lors d’un voyage à ORAN, il voit les légionnaires qui s’embarquent pour la FRANCE. Les faits d’armes de la LEGION sur le Front de FRANCE sont largement commentés par la presse Algérienne. Le jeune Antonio force la décision paternelle et ignore les larmes de sa mère. Le 18 octobre 1917, il se présente à SIDI BEL ABBES et contracte un engagement pour la durée de la guerre. Il n’a pas encore 16 ans. Pendant 4 mois, il apprend à devenir soldat… Le 10 février 1918, le jeune légionnaire arrive au dépôt de LYON. Bien impatient à en découdre, il rejoint le RMLE sur la SOMME… Antonio est voltigeur de pointe à la 10ème compagnie du bataillon… Le 26 à 5h15 précises, les légionnaires se lancent à l’assaut des positions allemandes… Le succès est chèrement acquis. Le légionnaire ASCENCIO gravement atteint au pied gauche, est évacué sur un hôpital où il va demeurer jusqu’au 7 Juillet… Pleinement rétabli, il rejoint son camarade juste à temps pour assister à l’ultime offensive de LUDENDORFF……Trois jours plus tard, la division marocaine, RMLE en tête, contre attaque…. Antonio est touché par un éclat d’obus au bras gauche. Trois mois d’hospitalisation…. Il quitte l’hôpital le 25 octobre malgré l’avis défavorable des médecins. L’armistice du 11 novembre le trouve avec le RMLE dans le secteur de CHATEAU-SALINS.
Il est démobilisé et retrouve sa famille à RIO SALADO où il est accueilli en héros. (La croix de guerre avec Étoile d’Argent, accompagnée d’ une Citation à l’ Ordre de la Division et plus tard la médaille Militaire, la Médaille de la Jeunesse et des sports qui souligneront les qualités exceptionnelles d’homme et de sportif de celui qui deviendra l’un des meilleurs boxeurs mondiaux de sa génération. Profitant de sa notoriété, Antonio abandonne la mécanique pour se consacrer au noble art. Il débute à ORAN, livre quelques combats , écume toutes les salles d’ AFRIQUE du NORD, où il se bâtit un palmarès de puncheurs dans la catégorie de « POIDS COQ », descendant parfois chez les « PLUMES». Il se construit très vite une superbe carte sportive. Intelligent, très mobile, doté d’ un crochet gauche ravageur malgré ses blessures, le jeune homme américanise son nom en Tony ASCENCIO.
Photos tirées de GooGle.
Sa résistance et sa robustesse, forgées au feu impitoyable des tranchées, lui permettent de tenir sans problème les longs combats de l’époque. Une vingtaine de reprises ne l’effraie pas . Ses résultats dépassent bientôt les rives de la MÉDITERRANÉE.L’étape suivante se déroule naturellement à PARIS où il fait les beaux soirs du CIRQUE D’HIVER, ou de la salle WAGRAM. Dès le début, il foudroie d’un terrible crochet gauche CALOIR, le champion de France. KO au deuxième round pour la première fois de sa carrière,. Un peu plus tard, il bat le belge Henri HEBRANS, champion d’EUROPE, après l’avoir malmené pendant 20 rounds. Puis, il rencontre 2 fois Milou PLADNER champion du monde. Il est battu une fois aux points, mais fait jeu égal avec lui quelques années plus tard à CASABLANCA. Il boxe également à LONDRES où il bat le champion anglais ELKY CLARK par abandon à la quinzième reprise, à BARCELONE où il met KO YOUNG CYCLONE au 8ème round devant une salle toute entière acquise à sa cause. Puis à BUENOS AIRES où il triomphe d’ Amador FABRA, toujours par KO.
Dès lors sa carrière a pris une dimension internationale et Tony ASCENCIO part aux ETATS UNIS où il s’ installe au « BAY’S TRAINING CAMP of NEW JERSEY » où il travaille dur sous la direction d’entraîneurs réputés. Ses huit combats au MADISON SQUARE GARDEN de NEW YORK sont autant de victoires. Parmi ses victimes en 1927, des hommes aussi réputés que Willie JOYCE, Midget KILBURN ou Jimmy CONNOLY. Il a les honneurs de la presse et fait la couverture de plusieurs magazines américains, mais aussi des français qui parlent en 1928 de sa « tournée triomphale aux USA ». Son agressivité et sa puissance de frappe plaisent au public américain qui ne tarde pas à le surnommer « DYNAMITE TONY« . Sa cote monte et après ses victoires éclairs, il est pris en main par le manager Peri BERTYS du « TEAM DEMPSEY. ».
challengers au titre mondial, puis un match nul contre le champion du monde Johnny DUNDEE le propulsent au premier rang mondial des POIDS COQ. Ce que seul réussira plus tard parmi le français Alphonse HALIMI lui aussi d’ AFRIQUE du NORD.
C’est beau, n’est-ce pas? Allez sur le site officiel de la boxe:
Vous pourrez ainsi contrôler l’incroyable palmarès de:
Antonio ASCENCIO,
dit TONY ASCENCIO
dit DYNAMYTE TONY
p’tit gars de RIO SALADO
Alors qu’il prépare le championnat du monde, un grave accident de cheval l’arrête en pleine gloire. Malgré son énergie farouche et ses efforts, il ne sera plus jamais le rapide battant d’autrefois. Alors, sagement, il quitte le ring pour se consacrer aux jeunes sportifs casablancais. En 1935, parmi ces derniers se trouvent MARTINEZ et Marcel CERDAN. Dans son camp d’ entraînement qu’il a appelé CUBA, en souvenir des combats qu’il a livrés à la HAVANE, Tony ASCENCIO, le « p’tit gars » de RIO les fait travailler dur…..Les méthodes d’entraînement américaines basées sur une condition physique impeccable, la notoriété de Tony et sa disponibilité enchantent la presse locale. Avec Marcel CERDAN, originaire de SIDI BEL ABBES, et légionnaire d’honneur, Tony ASCENCIO goûte à nouveau aux joies de la victoire. Accompagnant le « BOMBARDIER MAROCAIN » à la conquête de la gloire, il retrouve le parcours d’un gosse de RIO SALADO qui s’est fait une place au soleil avec ses poings. Les combats de son protégé le mènent dans toute l’ AFRIQUE du NORD et bien sûr à SIDI BEL ABBES où la vieille LÉGION l’accueille toujours comme l’ un des siens.
L’automne de sa vie est assombrie par la « DÉCHIRURE ALGERIENNE ». L’exode de 1962 le mène en ROUSSILLON où il connaît la difficile adaptation des rapatriés. Il décède en 1976. »
C’est une anecdote véridique, que j’ai entendue souvent racontée à la maison. Bao Dai avait fait la connaissance de la cousine de mon père, Camillette Rosello, à Vichy – haut-lieu de cure, et de villégiature chic- dans les années 1930. ( Mon grand-père s’était lié d’amitié avec Pierre Loti!) Elle était, paraît-il, d’une beauté ensorcelante. Coup de foudre, échange de correspondance…C’est ainsi que Bao Dai vint à Rio, avec sa suite, la demander en mariage. On imagine l’émoi du village… Elle déclina la proposition. Mais elle fit relier toutes ses lettres dans un marocain de cuir rouge que ses enfants ont dû garder.
Bonjour Marie Jeanne! Ton article est très intéressant, il soulève un pan de l’HISTOIRE de RIO SALADO que beaucoup d’entre-nous ne connaissaient pas. En suivant l’exemple de notre « ouedmaster » et avec l’aide de mon fils nous avons « surfé » sur le site de:
« chars-français.net » : histoire du 12è régiment de chasseurs d’ Afrique «
et nous avons recueilli de nombreuses informations concernant la venue du Général LECLERC , dans notre village que tu évoques, pour notre plus grand plaisir, dans ton article .
«….
– le 14 février 1943, par voie ferrée, l’ État-major, les 1er Escadrons et l’PHR rejoignirent RIO SALADO, petite commune de l’ Oranie en ALGÉRIE, pour y cantonner.…..
-Le 15 février, le groupe autonome fut rebaptisé: 12e Régiment de Chasseurs d’AFRIQUE, et transformé en régiment de chars.
-Le 1er mars, le lieutenant Colonel de LALANDE, chef de corps, décida de remanier complètement l’organisation du Régiment:
– Chef de Corps : Lieutenant Colonel de LANGLADE à Rio Salado
– Commandant en second : Chef d’EscadronsDIDELOT à Rio Salado
– Commandant adjoint : Chef d’ Escadrons MINJONNET à Rio Salado
– Capitaine Commandant l’EHR : Capitaine STARCK à Rio Salado
– Escadrons d’ Échelon : Capitaine ROUVILLOIS à Rio Salado
– 2éme groupe cantonné à HAMMAM BOU HADJAR
– 7éme Escadron Capitaine GRIBIU, détaché pour la campagne de TUNIS à Turgot
– 1er Escadron : Capitaine PROUHET à Turgot
– 456 hommes pour le régiment.
– Le 3 mars, l’arrivée des jeunes des CHANTIERS de JEUNESSE permit de renforcer les escadrons.»
« A RIO SALADO, le RCA continua son instruction et son entraînement sur 4 vieux chars FT17 dénichés à ORAN .
-En juin 43, le régiment avait également récupéré des camions FIAT italiens, en parfait état de marche, provenant de la reddition de leur troupes à TUNIS , le mois précédent.
On peut lire dans le compte rendu du Général SAINT DIDIER, commandant la Brigade Légère Mécanique en juin 1943 :
« …pour conclure, disons simplement que 19 chars sur 23 sont aujourd’hui à RIO SALADO.»
Et plus loin :
«RIO SALADO, avec sa petite église, sa mairie, le square,d’une propreté méticuleuse et à l’ensoleillement quasi perpétuel, faisait penser à une petite ville de province de la MÉTROPOLE. Les officiers et les sous-officiers étaient logés chez l’ habitant .
En ces temps difficiles, il y avait à RIO SALADO, pour chaque chasseur une « marraine de guerre » qui lui tricotait chaussettes et pulls et lui envoyait, en même temps qu’une photo, quelques gâteries: soutien moral efficace…
– Un jour du mois de juillet 43, tous les officiers et sous-officiers du régiment, environ 120 personnes, furent convoqués au cinéma du village par le général LECLERC. Ce dernier arriva en saharienne, short, sa canne au bras, accompagné sur scène par le colonel de LANGLADE. Quelques mots, quelques détails sur la 2e DB en formation, et sa profonde conviction en la victoire finale.
– A compter du 3 août 1943, le 12è Régiment de Chasseurs d’ AFRIQUE fut formé en Régiment de Chars Légers.
– Le 9 août, le général GIRAUD vint visiter le régiment à RIO SALADO.
– Le 24 août 1943, le Général LECLERC reçut officiellement le commandement de la 2èDB.»
Bravo Marie Jeanne! Et encore un Grand Merci pour cette page d’Histoire de notre village que ton article nous a permis de découvrir.
Printemps 1942. Venant du Maroc, un convoi militaire s’arrête à la ferme Llorens, à Ain-Kial. L’officier demande à boire. L’oncle de mon père, François, leur propose à boire et à manger. Ils apprécient le bon vin, et continuent sur la route nationale. Dans l’après-midi, quand il rentre chez lui, à Rio, il voit un important attroupement sur la place du village. Il reconnaît les soldats. Au milieu, l’officier, qui s’était arrêté à sa ferme, en train de commencer la conscription. On l’informe qu’il s’agit du Général Leclerc de Hautecloque, venu recruter l’armée d’Afrique. La 2e DB était née. C’est la génération de mon papa, qui est partie libérer la France. Ils avaient 21 ans.
NDRL: pour conforter ce qui vient d’être écrit plus haut, un site internet nous apporte la preuve:
Après le 15 Août, les viticulteurs désertaient la plage et regagnaient RIO afin de préparer les caves en vue des vendanges. Le village resplendissait de lumières et de couleurs, les forains étaient déjà en place, l’orchestre s’installait.
LA FÊTE POUVAIT COMMENCER !!!
C’était l’évènement dominant de l’année. Elle se déroulait pendant la dernière semaine de septembre. Les employés municipaux, sous la direction d’élus dévoués et compétents, s’occupaient de la décoration du village et veillaient au bon déroulement des festivités. Mr. DESSAUX avait la responsabilités des ateliers communaux dans lesquels il surveillait la réalisation des décors que vous avez pu admirer durant toutes ses fêtes .
Yvon LOZANO me racontait que, dans les années 1920, avant la mise en place des fêtes, dans le style que nous avons connues, elles étaient très succinctes, pour la bonne raison que la sonorisation n’existait pas encore. La seule musique que l’on pouvait écouter sur la place du village était « la musica viento » , car seuls les instruments à vent pouvaient se faire entendre. Alors la municipalité faisait venir les musiciens de la Légion Étrangère. Un kiosque en bois prenait place au centre de la place. Les tambours, trompettes, clairons, de l’ orchestre charmaient nos grands parents. Ces légionnaires, me disait Yvon, s’installaient pendant deux ou trois jours dans le village, campant dans un hangar appartenant à Mr. CAMALONGA et situé dans la ruelle jouxtant la maison de Mr JOUVE, (villa CARREGA maintenant). Puis au cours des ans ,les fêtes prirent, à l’initiative de Vincent CARDONA, grand-père de notre ami René, le style que nous avons tous connu.
Fête des Vendanges (27 septembre 1929) archive amicale du rio Salado.La clique des années 20 (archive de l’amicale du Rio Salado).
La RETRAITE aux FLAMBEAUX…….
(avec l’aimable participation d’ Yvon LOZANO et d’Antoinette APPARICIO)
Les fêtes débutaient le vendredi à la tombée de la nuit, par la retraite aux flambeaux. D’aussi loin que j’ai pu remonter en questionnant les uns et les autres, la retraite aux flambeaux a toujours marqué le début des festivités.
Yvon LOZANO, toujours lui, (nous te remercions Yvon, du fond du cœur,) me racontait ces moments de joies partagées. Le défilé se formait tout au bout du village vers Ain Temochent, et descendait le boulevard en direction de la poste. La CLIQUE SALADÉENNE, formée de jeunes de tous âges, et dirigée par Mr. MORENI , ouvrait le cortège, interprétant tous les airs à la mode. Le Conseil Municipal, Monsieur le Maire en tête, suivait la fanfare. Le défilé grossissait au fur et à mesure de son avancée. Les villageois venaient se greffer au cortège poursuivi par une nuée de gamins, des pétards plein les poches.
Des années plus tard, Antoinette MALLEBRERA-APARICIO, me décrivait une retraite aux flambeaux plus importante et plus colorée. Au bord du trottoir, le long du boulevard, à deux ou trois mètres d’intervalles, des récipients en fer attendaient le passage de 2 préposés. Ils devaient y mettre le feu quelques minutes avant l’arrivée de la fanfare, libérant ainsi des feux de Bengale multicolores qui embrasaient la rue, éclairant le cortège. Ajoutez à cela, les lanternes en papier se balançant au bout d’une perche que les enfants tenaient fièrement à bout de bras. Tout ce monde joyeux et bruyant s’acheminait vers l’autre bout du village. Quelques années après, je me souviens encore de cette musique tonitruante qui emplissait tout le quartier et de l’odeur âcre des pétards qui éclataient de toutes parts nous forçant ma sœur et moi à chercher refuge dans les jupes de ma mère.
Les illuminations du village, la musique qui s’éloignait, les terrasses des cafés, la fumée des brochettes qui cuisaient sur le « kanoun » de KHADA et de SULTANA, la foule déambulant de tous côtés,tout cela promettait une fête très réussie! Au fil des ans, l’orchestre AMALFI fit danser nos mères sur les plus beaux tangos du monde. Le village prenant du caractère, nos dirigeants de l’ assurance, de grandes formations vinrent faire valser et « swinguer »les jeunes et moins jeunes de nos saladéens: André FARRUGIA, BOB ROLLAND, Luis MARIANO (en visite), MARIO ROSSI ( deux années) Eddie WARNER, Los JAVAYOLAS, et j’ en oublie…Non! Non! Aimé BARELLI n’est pas venu à RIO, mais à LOURMEL! Et, tandis que nos aînés se laissaient emporter par le FOX-TROT, la SAMBA, le MAMBO, LE BOLERO, nous, les plus jeunes nous nous « éclations » comme disent nos petits-enfants, dans des danses telles que la RASPA, Le SPIROU, La BOMBE ATOMIQUE.
Ah! Ces Fêtes! Elles attiraient toute la jeunesse des villages voisins. RIO SALADO restera toujours lié au souvenir ineffable de ses fêtes.
50 ans après, assistant au bal du réveillon de l’année 2009, alors que je passais prés d’un groupe venant de Lyon, faisant la fête dans le même hôtel que nous, j’entendis:
-Moi, monsieur, je viens d’ Oran.
Je m’ approchais, et sur le même ton, je lui dis:
-Et moi monsieur, je viens de Rio Salado.
D’un bon, il se retourne, et, d’une voix pleine d’ émotion, s’écrie:
–DE RIO SALADO! Oh! Mon Dieu, madame! (et là, il pousse un long soupir)
Rio Salado! Que de joie! Que de souvenirs! et vous savez madame, nous venions d’ORAN pour assister à ses fêtes!!!
Clique des années 30 (archive de l’amicale du Rio Salado)
Les COURSES DE CHEVAUX le LUNDI de la FÊTE des VENDANGES.
Le lundi matin, les fêtes des Vendanges duraient trois jours. Les Saladéens, la gente masculine plus précisément, prenait le chemin de La FOLIE. Attendez! Ne vous emballez pas! Laissez-moi le temps de vous expliquer: La FOLIE était le nom de la propriété de René KRAUS. Elle se situait à la sortie de RIO, en allant vers ORAN. Une belle allée plantée d’oliviers vous conduisait au corps de la ferme. A La FOLIE, vous aviez le plaisir de faire, entre autre chose, de l’équitation, ou d’entraîner des chevaux en vue d’une éventuelle course. Bref! Connaissant les Saladéens, La FOLIE devint tout simplement pour eux, l’ HIPPODROME DE RIO SALADO. Et c’est dans cette allée bordée d’oliviers que, le troisième jour de fête des Vendanges, avait lieu la fameuse course de chevaux.
Avant de vous parler de course, je tenais à résoudre cette énigme: d’où venait ce nom, LA FOLIE? J’ai donc contacté Constant KRAUS, Tétou, pour les amis. Il m’a appris que cette propriété appartenait, à l’origine, à Jean COMBES. Jean COMBES, que nous avions « rencontré », vous vous en souvenez, à la mairie où il fut adjoint spécial de 1888 à 1896. Ce monsieur, un des pionniers de notre village, fit construire dans cette propriété une maison -écoutez bien!- une maison à deux étages! Nous sommes dans les années1900. RIO est encore à l’état embryonnaire. Les quelques habitants du village, n’ en croyaient pas leurs yeux. Une maison à deux étages! « Una locura! » (Une folie!). Elle allait s’effondrer à la première occasion! Les Saladéens, déjà à l’affût d’ un bon mot, la baptisèrent: « La FOLIE du PÈRE COMBES« .
Lors de mes investigations, j’appris par André DE TORRES qu’il y avait une autre FOLIE à RIO. Elle se situait à la sortie du village, en allant vers AÏN TÉMOUCHENT. C’était une parcelle de vigne, une enclave dans les terres d’ Edouard CARDONA. Aussi, voulait-il l’acquérir, malgré les refus de son propriétaire, le grand-père d’ André, Manuel ANDREU. Celui-ci en désespoir de cause, lui proposa un prix exagéré, vraiment déraisonnable. L’acheteur conscient de son acte, accepta l’offre en prononçant ces paroles: « C’est une folie ». Et cette enclave garda, pour la famille ANDREU, le nom de la FOLIE.
Pas de course dans cette FOLIE-là!
Revenons à nos courses de chevaux du lundi de fête des vendanges. Yvon LOZANO, notre mémoire, me racontait que RIO comptait de très bons cavaliers. Certains avaient leurs écuries, leurs chevaux. Ce lundi-là, la journée promettait d’ être belle. Les aficionados et les curieux arrivaient entre amis, par le boulevard national. D’autres, comme me le confiait Henri CLAVERIE, plus courageux, empruntaient un chemin de terre situé derrière la cave de Louis KRAUS, à droite, au bout de la rue de TURGOT aboutissant également à la FOLIE . Tout ce monde s’installait en bordure de l’allée, sous les oliviers. Tandis que les chevaux prenaient place sur la ligne de départ. Il y avait là, selon les dires d’Yvon, cavaliers et montures prêts à s’ élancer sur la piste de la FOLIE:
Achille KRAUS ( Achilou pour les amis),
Enriqué TORRES (amicalement appelé Toraïco),
François MACIA (le père),
D’autres fois, on pouvait voir:
Mimoun, notre sympathique chauffeur de taxi
et M. PALOMO
et, présents à toutes les épreuves, les cavaliers arabes venus participer à la course, Tous très doués, d’après Yvon.
C’était un plaisir de les voir galoper tous ensemble. Qui remportait les courses? Le souvenir est trop lointain, et d’ailleurs sans importance aujourd’hui.
Les chevaux ont été une passion pour certains Saladéens. Le premier de ces passionnés fut Emile JOUVE. Dans le livre: » La formidable épopée des Oraniens », on peut lire:
« Monsieur Emile JOUVE, qui est un ami du cheval, ne néglige aucun sacrifice pour le montrer, a créé une écurie de course selon les directives qui lui sont personnelles, et on peut affirmer que d’ ores et déjà, il a obtenu de très larges et légitimes satisfactions. Dès avant la guerre, il possédait deux demi-sang dont la valeur était réputée ( …) Aussitôt la paix conclue, il se préoccupe de donner à son écurie, une impulsion nouvelle. Son pur-sang RAIFORT gagna de haute lutte le GRAND PRIX D’ALGER en 1922. »
Plus près de nous, le second aficionado fut Rafael POVEDA. J’avais demandé à son petit fils Robert WARNERY de me parler de la passion de Rafael pour les chevaux:
« Je me souviens, me dit-il, de la façon dont il se prenait à rêver en regardant sa jument ESTRELLA , et son poulain MÉTÉOR qui s’ ébattaient dans le grand parc de la ferme, près du djebel SIDI KACEM, parc réservé à leur dressage. Les chemins de terre qui desservaient les accès aux parcelles de vigne autour de la propriété, avaient été aménagés en piste adéquates aux normes des champs de courses homologués, pour parfaire leur entraînement de TROT ATTELÉ. (….) En cette année 1958, dont je me souviens avec émotion, mon grand-père Rafael nous emmenait avec mon ami Gérard LAMBERT à l’ hippodrome du FIGUIER pas très loin de LA SENIA près d’ ORAN. Rafael était propriétaire d’ ÉGÉRIA, et d’ HELIOTROP des chevaux de course. (…) Quelle joie! Quelle fierté dans son regard, dans son maintien quand il gagnait une course!… »
Un troisième amoureux de chevaux fut Louis DE TORRES. André m’a raconté que son père a acheté à Edouard CARDONA une jument de course: MASCOTTE. Elle courut de nombreuses fois à l’hippodrome du FIGUIER.
La passion des chevaux ayant de nombreux adeptes dans le village, ce fut normal d’avoir des courses sur l’hippodrome de RIO: LA FOLIE.
J’oubliais de vous parler d’ une autre course, dont Albert RICO, évoqua , des rires plein la voix: la course de bourricots farfelue et délirante qui attirait un public de jeunes….Cette course se déroulait, m’a-t-il dit, à la ferme CARREGA qui se trouvait du côté de la gare .
Pour étoffer ou compléter toutes ces informations, je compte sur Vous TOUS. J’espère que ce n’est pas… « Folie » de croire que vous m’aiderez!
Vue aérienne de Rio Salado (archive de l’amicale du Rio Salado)
1ère PARTIE: LE VILLAGE EN 1949: Gontran MILHE POUTIGON
Nos promenades, dans nos
villes d’adoption, étant compromises, confinement oblige, nous avons la possibilité d’aller une fois de
plus à la rencontre de notre passé. Alors, je bats le rappel, comme le faisait Charlot DAVOS, en frappant énergiquement sur un
tambour, en criant bien fort pour me faire entendre:
« Avis à la population:
À vous tous qui avaient suivi mes « flash-back » , je vous propose de
repartir dans le RIO SALADO des années 49-50, histoire d’ oublier pendant
quelques instants, le monde chaotique où nous vivons. Notre 12éme édile, M Gontran MILHE POUTINGON nous y attend ».
Fin de l’annonce, roulement
de tambour…..
Allez! Je vous emmène? Etes-vous prêts à me suivre? Préparez-vous. L’embarquement est immédiat. Nous amorçons notre remontée dans le temps. Je vous emmène dans le RIO SALADO des années « dorées » ou « bénies ». Nous sommes en 1949, Monsieur Agnel BERNARD vient de se retirer. Les « années guerre » s’estompent. La vie est belle!Les Saladéens se préparent à élire un nouveau maire. Robert TINTHOIN (ex-directeur des archives d’ ORAN) a écrit:
« De 1919 à 1952,
les représentants politiques de la commune ont été élus parmi les possédants du
sol qui ont fait de RIO SALADO une petite ville coquette et cossue ».
Il y eut donc des élections! Inutile de vous dire qu’il y eut des querelles de clocher qui divisèrent le village pendant cette période où Rio se préparait à élire son nouveau maire. Ce fut Gontran MILHE POUTINGON, petit-fils d’AlexandreMILHE POUTINGON, adjoint spécial de 1881 à 1884, fils de JosephMILHE POUTINGON, maire de 1900 à 1905 qui remporta la « bataille » dans ce petit village « coquet et cossu ». Je vous rappelle que nous l’avions « côtoyé » lorsque nous avons admiré le blason de RIO placé près de la porte d’entrée de la mairie. Pour vous présenter ce Grand Monsieur, écoutez ce que son ami François RIOLAND pensait de M. MILHE POUTINGON (N.D.R.L : fiche signalétique de RIO SALADO ECHO de L’ORANIE 1970):
« L’homme de RIO…Non, il ne s’agit pas du film illustré par Jean Paul BELMONDO, fils de notre compatriote Paul Belmondo, mais d’un bâtisseur. Du tempérament de ceux, nombreux, qui ont fortement marqué leur passage à la tête des vivantes communautés rurales de notre ORANIE .
Je veux évoquer le père POUTINGON, comme on disait là-bas, sans que cet éloge puisse diminuer en rien l’action constructive de ceux qui avant ou après lui, administrèrent RIO SALADO. Les longues années pendant lesquelles il dirigea sa commune, avec des lieutenants compétents, lui ont permis de façonner la cité. Non seulement à l’image d’homme intègre, dynamique, enthousiaste et envieux du bien être de ses administrés. (….), il savait rendre hommage à quiconque préconisait la construction, la fondation de telle œuvre d’intérêt général. Et cela restera une tradition au conseil municipal de Rio… Des amis, dans cette accueillante cité, j’en avais de tout bord. J’en ai connu, alors que j’étais adolescent. Ils ont quasiment tous disparus…..mais il en est un que j’apprécie pour une foule de raisons: bon cœur, rouspéteur comme un mousquetaire, bon vivant, malin comme un singe, en deux mots aimant la vie et en cela il n’avait pas tort…..>>
Voilà le portrait de Gontran
MILHE POUTINGON, maire de notre village qui occupa la mairie de 1949 à 1958.
Reprenons notre lecture: Ce
que François RIOLAND a écrit va vous
transporter sans ménagement, dans ce RIO qui fut, soyons chauvin, le village où
se déroulait les plus belles fêtes. Ces fêtes encore présentes dans un coin de
notre mémoire, et dans celles de pas mal de jeunes des environs, venus s’amuser et danser. Savez-vous qu’ à
cette occasion les Chemins de Fer Algériens
(CFA) mettaient en marche des trains ORAN-RIO et AÏN TÉMOUCHENT-RIO, aller
-retour, lors de nos fêtes locales?
Oui, m’sieurs, dames! Vous
avez bien entendu : « Des trains pour les fêtes locales de RIO ! ».
La Gazette d’AÏN TÉMOUCHENT vous le
confirmera. Mais revenons aux propos de M. RIOLAND. Rapprochez vous!
«…on avait aussi, à RIO, le culte des fleurs. Un peu plus quand même que celui de l’exagération…»
Aïe! je vous explique ce coup de griffes amical de
M. RIOLAND. Les mauvaises
langues des villages voisins nous prenaient pour les champions de l’exagération. Je me demande pourquoi? On racontait, qu’à RIO, un représentant de piano s’était vu commandé un piano « à deux queues » parce que son voisin venait d’acheter un piano avec une queue! Ben voyons!! Certains vous affirmeront que l’anecdote est véridique, Pensez donc! Pardon? Vous disiez? Bien sûr que je connais l’histoire des pinces à sucre! Des ragots! Et si ce monsieur avait eu 6 enfants en âge de se marier? Normal qu’il veuille acheter 6 pinces à sucre? Je vous le dis: jalousie! Propos malveillants des mauvaises langues des villages voisins!
Ceci étant éclairci, je
referme la parenthèse et je reprends la lecture du texte de François RIOLAND !
« Les pionniers, enfants du soleil
du MIDI ou de l’ESPAGNE, eurent , il ne pouvait en être autrement, une
descendance plus ensoleillée encore. Cité exubérante, mais vivante à plus d’ un titre, par exemple
à l’heure des vendanges, à l’occasion de la fête patronale, d’un match de football,
des bals publics ou d’autres festivités qui rassemblaient toutes les
populations environnantes. Parfois également, en période d’ élection -SACRÉ
BOURG!!- (sans jeu de mots), l’un des
lieux les plus coquets de notre ORANIE, sorti d’une terre ingrate, inculte depuis toujours devenu une magnifique entité dotée de toutes les
nécessités d’une grande cité, et ce sur tous les plans, culturel, social en
particulier, commercial, industriel, artisanal, sportif… »
Que vous disais-je? Sans
exagération aucune, notre RIO valait son peson d’or. Monsieur RIOLAND, qui
n’était pas saladéen, le reconnaissait! M. MILHE POUTINGON fut un maire
remarquable!
Après tous ces éloges où vais-je vous emmener? Assister à un match de foot qui finissait la plus part du temps par un match de boxe? Une kermesse des plus colorées? Peut-être une rencontre de basket âprement disputée? Je ne vous parlerai pas des fêtes de CARNAVAL. Vous pouvez les retrouver sur le site. Alors, peut-être devrions-nous assister au concours de gymnastique qui se déroula à TLEMCEN ? Ou aller admirer les prouesses de la jeunesse saladéenne à la grande kermesse sportive de monsieur CERNA? Non! Finalement, je préfère vous parler de ces fêtes locales qui forgèrent la renommée de notre village, et marquèrent les années où M.MILHE POUTINGON administra notre village. N’êtes-vous pas de mon avis? Fermez les yeux un instant! Vous avez entre quinze et vingt ans. Nous sommes fin septembre, les vendanges tirent à leur fin. La dernière remorque, pleine à ras bord de raisin noir, roule rue du cimetière vers la cave de Jaïme SALVA. Une nuée de gamins chahuteurs, plus téméraires les uns que les autres, la poursuivent essayant de s’agripper aux ridelles pour y chaparder quelques grappillons de ce raisin noir tout gluant de jus sucré qui coule sur la chaussée. Les mouches, que le sucre attire, nous tourmente. L’air chaud de cette fin d’été est saturé de senteurs où se mêle l’odeur des orangers en fleurs du jardin JACOBIN. Heureux temps! Mais hâtons-nous. Les festivités ont commencé.
NDRL : concernant l’album photo ci-dessous, il suffit de cliquer sur une des photos pour que celle-ci apparaisse en grand. De chaque côté, des flèches donnent le sens accordé au passage des autres photos.
2ÈME PARTIE: la fête du village.
AH! Ces fêtes ! Quel bonheur! Le village est
paré de mille lumières. Un article de
notre journaliste Émile Garait paru dans l’ECHO D’ORAN vous donnera une
idée de l’ampleur de la fête:
« Des fêtes toujours
plus éclatantes – …..La richesse de l’éclairage, et l’excellence de la musique
qui sont les deux principaux éléments d’une grande et belle fête, trouveront en
nos murs, leur pleine application. Comme par enchantement le square Milhe
Poutingon Joseph, va se parer d’une toilette diamantée. Sur toute la longueur
de la route nationale, des colliers de brillants aux facettes miroitantes
accueilleront les hôtes de notre centre. Les jardins de la place seront garnis
d’étranges fleurs lumineuses ainsi nos
fêtes qui possèdent à un haut degré, l’estampille de la magnificence, vont
émerveiller, au plus haut point, les oraniennes et les oraniens qui seront
reçus dans les règles de l’art».
Les villageois en famille commencent à affluer. La fête foraine s’est établie autour de la place, et bat son plein. La chenille, installée sur la place de l’église Saint Michel, hurle de plus belle, annonçant le déploiement de cette toile qui va recouvrir sièges et occupants, et la fera ressembler à une grosse chenille ondulante. Vous entendez les cris affolés ou joyeux des « voyageurs » pris sous la toile? Plus loin, les carabines tirent sur des silhouettes qui ne font que passer. Là-bas, des enfants s’agglutinent autour du bassin pour une pêche miraculeuse. Excusez-moi une minute, je viens d’apercevoir la charrette de MINGO. Je vais aller m’offrir un PIROULI. Vous en voulez un, peut-être? Vous ne savez pas ce qu’est un pirouli? Ne cherchez pas sur votre smartphone. Pirouli est typiquement espagnol et veut dire sucette. Je vous avoue: je préfère pirouli d’autant plus que MINGO les réussit très bien. Disons que le pirouli est en Oranie ce que le berlingot est à Carpentras. Poursuivons notre balade. Regardez là-bas, en face de la crémerie, le clou de la fête foraine: la baraque de Manolico BERNABEU. Approchons-nous. Justement Frédou, un des frères de monsieur BERNABEU, chante et imite Maurice CHEVALIER. Simone, vous en parlera mieux que moi. Mais le temps passe, et l’heure du bal approche. Regardez autour de vous. Admirez les toilettes des belles saladéennes. C’est la FÊTE!!!! Allons du côté de la place. Elle a été transformée en piste de danse. Cette année, nous sommes gâtés : deux scènes se font face, décorées de branches de palmiers, et de lampions, œuvre de monsieur DESSEAUX et de son équipe. Deux orchestres vont faire danser petits et grands, jeunes et vieux. Celui d’André FARRUGIA et celui de BOB ROLLAND, tous deux venus d’ALGER. Je vous dois un complément d’informations: c’est monsieur Jean PEREZ, Jeannot pour les amis, conseiller municipal, chargé de l’organisation de ces journées, qui a retenu ces deux formations. Mais vient se greffer la-dessus une fantastique surprise: monsieur Perez a appris, par le plus grand des hasards, que Luis MARIANO, le chanteur de « la belle de Cadix », séjourne à ALGER. Après un rapide Conseil Municipal réuni en catastrophe, et, avec l’accord de tous les élus, Jeannot PEREZ et Gontran MILHE POUTINGON, se rendent à ALGER, dans l’avion d’Yvon MILHE POUTINGON et réussissent à convaincre le chanteur de MEXICO, de venir chanter à RIO. Le contrat, me raconta Albert RICO, stipule que nous aurions droit à 14 des meilleures « tubes » de son répertoire. Imaginez un instant, notre joie! Quel régal d’entendre « en live », comme disent les jeunes, toutes ces ritournelles: « Rossignol « , « Maria- Luisa« , « C’est magnifique« …. Tout le village est là, les yeux rivés sur l’idole, applaudissant à tout rompre. Ouf!!! Quelle journée!! Cela s’est passé lors de la première mandature de Gontran MILHE POUTINGON.
Il nous faut maintenant nous
séparer. Vous avez quartier libre. Continuez à vous promener à votre guise,
dans les méandres de votre mémoire. Peut-être pourriez-vous me rappeler un
évènement que j’aurais oublié ?
Un dernier rappel toutefois. Par la suite, RIO dansa au rythme des orchestres plus fabuleux les uns que les autres. J’ai eu du mal à retrouver tous les noms de ces formations. J’ai appris cependant, que l’orchestre de Mario ROSSI vint animer les réjouissances à deux reprises. Je peux aussi vous affirmer, article faisant foi, qu’en 1953, l’orchestre d’Eddie WARNER fit un tabac. J’ai su aussi que, monsieur PEREZ avait sollicité Xavier CUGAT pour les festivités de l’année 1956. Vus les moments troublés que vivait l’ALGERIE, et le couvre-feu établi sur tout le territoire, les transactions furent annulées. De plus les événements survenus dans sa famille: l’accident de voiture qui coûta la vie à son fils Richard, monsieur PEREZ se retira du Conseil municipal. Messieurs René CARDONA et Louis ROSELLO prirent la relève. J’ai cru comprendre que 1956 avait été la dernière année où RIO fêta ses vendanges. Je n’en sais pas plus.
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Ouverture d’un Nota Béné:
En raison de l’émergence de souvenirs à l’occasion de l’évocation des fêtes de notre village, il nous est apparu judicieux d’ajouter un N.B. au présent article.
1° Souvenir de Jean-Paul VIDAL : incidents sur les autos tamponneuses.
Les vendanges achevées, le village tout entier célébrait sa grande fête, celle qui attirait la grande foule des cités voisines alléchées par la renommée de l’événement. Nous avions alors entre seize et dix-sept ans et comme tous les adolescents, nous adorions les attractions foraines. Nous faisions le siège des auto-tamponneuses; des hordes de jeunes gens se pressaient autour de la piste dans une atmosphère bruyante et joyeuse, agrémentée par les flots de musique des manèges voisins, et le parfum des confiseries mêlées aux odeurs de friture, et de grillades!!! Vous n’avez pas oublié ces nuées successives qui envahissaient la piste avec l’espoir de s’installer aux commandes des ces bolides, de vraies cavalcades me rappelant des vols étourneaux s’abattant sur des oliviers!!! Jean-Claude accompagné par M.C avait réussi à se glisser dans un véhicule. Le courant électrique rétabli, il se lança à la poursuite des voitures évoluant sur la piste d’où s’élevaient une multitude d’exclamations joyeuses et de rires éclatants. Soudain un grand cri précédé d’une profusion d’étincelles jaillissant du sommet et de la base de la perche située à l’arrière de l’auto pilotée par Jean-Claude, immobilisa les conducteurs. Jean-Claude qui avait place son avant-bras contre la perche, regardait ébahi son bras. Une vive brûlure au poignet lui fit réaliser que sa gourmette en or avait fondu après contact avec la perche. Le « trafic automobile » fut immédiatement interrompu pour venir au secours de notre ami.
Pour lui, la fête s’acheva là!
Ayant pris contact avec lui pour raviver cet épisode lointain de notre jeunesse, je compris que mon appel avait fait ressurgir des souvenirs qu’il avait enfouis au plus profond de sa mémoire. Cette mauvaise blague n’avait eut aucune suite sinon le regret du forain propriétaire de l’attraction et une cicatrice sur son poignet. Il m’a confirmé qu’il conservait précieusement les fragments de sa gourmette, récupérés après l’incident. Que s’était-il passait ? Un faux contact? Une mauvaise installation? cela ne nous troubla pas outre mesure l’incident était clos et la fête continuait.
Jean Paul VIDAL
2° Souvenir de C. CASTILLON : Le SAUT dans les ÉTOILES avec la « STAR » de la FÊTE.
(La STAR ou le SABOT était un manège installé devant chez M. Duchemin, le photographe de Rio Salado).
A l’époque, je devais avoir 10 ans, et ce manège, pour moi, était très impressionnant avec son pied central, et ses bras verticaux se balançant en sens inverse, l’un par rapport à l’autre.
Lors d’une des fameuses Fêtes des Vendanges de RIO qui durait trois jours, je regardais le « Sabot » fonctionner et .j’imaginais les impressions que devaient ressentir les amateurs de sensations fortes, installés dans la nacelle lancée à vive allure. C’était le dernier soir de Fête, tout le monde désertait la place du village, regagnant leur maison, fatigué mais satisfait. Pendant ce temps les forains eux, avaient fort à faire: tout démonter pour libérer la place, les trottoirs, le travail reprenant le lendemain.
Il était tard, et nous rentrions chez nous, tout en haut du village, et ce fut à ce moment là que réalisant que la « STAR » ce manège qui me fascinait tant, allait partir; alors il me prit une envie irrésistible d’y monter. Quelle drôle d’idée diriez-vous ? Et j’avais envie de monter sur le « SABOT ». Alors tout d’un coup j’éclate en sanglots, mes parents inquiets me demandent ce qu’il m’arrive ? Pourquoi ce chagrin ? J ‘étais inconsolable, n’osant rien dire, finalement après de multiples questions j’avouais en pleurs: » Je veux monter dans la STAR ? «
Après un moment d’étonnement mon père me prit par la main et,nous retournâmes vers la place. Mon père accéléra le pas et tout confiant je le suivais, sûr, j’allais monter dans mon manège! Autour de la STAR, les ouvriers s’activaient, déboulonnant les pièces C’était la catastrophe ! La fin de mes espérances ! Mon père s’adressa au patron, plaidant ma cause. Ce dernier, de prime abord refusa, la magie des soirs de fête opéra très vite, je ne sais pourquoi….Et, l’instant tant espéré arriva. On me plaça dans la nacelle, bien sanglé, quelques consignes encore, mais tout allait bien, j’étais prêt et confiant nul ne pouvait me troubler.
Attention au départ! et, la machine se mit en route avec un grand bruit de crémaillère et de plus en plus vite. Ni le bruit, ni la vitesse ni cette sensation de pression qui me collait au siège, ne me fit peur. Et hop ! la machine stoppa en haut ! Je savourais cet instant magique, la tête en bas; personne sur la place du village: » j’étais seul, seul au monde ! »
Je n’oublierai jamais cet instant merveilleux , plein de magie ! Puis lentement la machine redémarre et ça tourne, et ça tourne ! Un dernier arrêt en haut pour le plaisir d’un petit garçon, c’est formidable ! Et le va et vient du sabot diminue puis se calme pour finir sa course et s’immobiliser.
J’étais comblé ! Un employé vint me dégager de cet engin extraordinaire. Il me regardait comme un phénomène de foire. Quand à moi je savourais ma joie ne disant mot, mais ce silence et mon regard en disaient long.
Encore aujourd’hui je les remercie du fond du cœur pour leur geste, et c’est à mon père que va toute ma tendresse et mes remerciements.
Lentement afin de faire durer le plaisir, accroché à sa main que je serrais très fort, nous nous dirigeâmes vers notre maison, non sans jeter un dernier coup d’œil à ce manège autour du quel les ouvriers s’activaient.
La « STAR » un passage éphémère dans la vie de l’ enfant que j’étais.Mais quel Souvenir!!!!!!
3ème souvenir de Simone BERNABEU-ROL : la baraque foraine « Maison Bernabeu ».
Je vais relater, ou rappeler aux plus anciens une anecdote survenue lors d’une fête du village. Chaque année, mon père et mes oncles Vincent et Frédou installaient leur baraque devant notre crémerie. C’est ainsi que l’on désignait le glacier chez nous, située entre le café Davos et la quincaillerie Heuman. Parmi les lots exposés sur les rayonnages, figuraient les classiques services de table,d’autres objets décoratifs et plus singulièrement la fameuse poupée Capi qui était annoncée ironiquement au micro, pour les rimes, » la poupée qui fait caca et pipi ». Il existait d’autres lots plus convoités tels les cyclomoteurs ou les bateaux pneumatiques. Lors de mon retour à Rio Salado en 2006, l’occupant de l’ancienne maison de mes parents m’a présenté une soupière provenant d’un lot gagné à la baraque et conservé précieusement en parfaite état pendant plus de 40 ans. Quelle surprise émouvante! Les saladéens, et bien d’autres, se souviennent que les forains Bernabeu ne se limitaient pas à vendre des billets de loterie mais ils produisaient du spectacle, surtout comique. Ainsi ils amusaient fréquemment leurs admirateurs en caricaturant, sur l’interprétation musicale du Barbier de Séville de Rossini (Figaro ci- Figaro là) la séquence d’un barbier agité, rasant de manière très loufoque son client apeuré, sur la tête duquel il renversait un seau de mousse savonneuse. Quelques instants après, Frédou, encore lui, enchaînait « des play back » imitant Maurice Chevalier (Prosper), et surtout Yves Montand (« C’est si bon » et « Les grands boulevards »). Et mettant à profit ses dispositions athlétiques, il swinguait sur l’air de « A l’heure de la récréation » qu’il terminait en faisant le grand écart. D’autres fois, il apparaissait, vêtu d’une robe rétro, déguisé en jeune femme galante tenant entre les doigts un interminable fume- cigarette pour plagier une ancienne chanteuse, Nina Jo, dans « Du feu » qu’il avait interprété par ailleurs, lors d’une de nos soirées au Palais
de la Mer à Valras. Inspiré par les facéties familiales, mon frère Serge, benjamin de la troupe, ne tarda guère à entreprendre les siennes sur la même scène que ses anciens. Dans un de ses premiers numéros, il se présentait affublé d’une perruque genre professeur Tournesol, et pour mimer la chanson « En Jouant de la Clarinette » il s’ accompagnait d’une vraie clarinette que mon père lui avait offerte. Un soir, alors que la fête du village battait son plein, la plupart des danseurs avaient déserté la piste de danse , au grand dam de l’orchestre, pour assister au spectacle de la Troupe Bernabeu. Malgré leur sucés, ces artistes durent écourter à regret leur représentation pour inciter, de manière élégante, leurs fans à retourner danser. Nos fêtes échappaient à la banalité et se distinguaient évidemment grâce à la célébrité de » Nos » orchestres. » Alors, la seule évocation du nom de notre village à la plupart des Oraniens suffisait pour qu’ils associent d’emblée Rio Salado à ses fêtes qu’ils qualifiaient d’incomparables. Je vois déjà la moue, peut-être même un brin d’indignation chez nos amis de villages voisins, me reprochant mon manque d’objectivité. On peut admettre aussi qu’il n’y ait là d’excessif que la nostalgie de cette époque pétillante de bonheur que nous partagions dans une ambiance comme nulle part ailleurs.
4ème souvenir de Jadette : la course à l’oie.
La course la plus impressionnante, qui attirait de nombreux spectateurs, était sans contexte LA COURSE À L’OIE. Le jeu consistait à décapiter d’un coup de sabre, une oie suspendue à un gros cordage traversant le boulevard national.
On renforçait le cou de la volaille, préalablement tuée cela s’entend, avec un fil de fer. L’oie ainsi armée, était suspendue au câble, qui suivant les années se trouvait arrimé au balcon de l’Hôtel de France à celui de l’appartement situé en face, juste au-dessus du bar de Mr SERRANO (Café Ralenti pour les initiés). D’autres années, le câble partait du balcon de Mr Louis KRAUS, en haut de la boulangerie de M. CLAVERIE, et rejoignait un mât planté en face à l’entrée de la place publique.
Le jeu était réservé aux plus téméraires de nos jeunes gens. Le vaillant cavalier, armé d’ un sabre, juché sur le plateau arrière d’une camionnette lancée à « grande vitesse, » (40km/h) devait envoyer « valdinguer » le corps de la bête. La camionnette, la vieille FORD, de M.KRAUS, était pilotée par Paul.
Nous avions nos champions :
Roger GIMENES, Néné RODRIGUEZ, Léon GOUAULT, Camille POVÉDA, et bien
d’ autres dont les noms m’ échappent…
Il fallait beaucoup d’adresse, de force et d’équilibre pour asséner un puissant coup de sabre à l’oie, en se tenant seulement d’une main à une corde fixée à la camionnette, et cingler l’air et la bête avec le sabre. Le but du jeu était de détacher le corps de l’oiseau, laissant le cou pendouiller lamentablement, se balançant au bout du fil de fer.
Jeu barbare, me direz-vous ! J’en conviens. Mais pas plus qu’une course de taureaux!
Ce tour de force ne se réussissait pas du premier coup. Un seul passage était toléré.
Et pendant toute la durée de l’exploit, les spectateurs ou les curieux encourageaient ces cavaliers des temps modernes de cris, de sifflets, retenant leur souffle au moment crucial et éclatant en applaudissements quand l’oie se détachait semant une pluie de gouttes de sang et de petites plumes arrachées.
La course finie, le sabre était confié à la garde de Néné RODRIGUEZ, qui le rangeait dans le laboratoire d’œnologie de M.GARAIT, sur une étagère, où il attendait la prochaine fête.
5ème souvenir de Simone BERNABEU-ROL : la femme araignée.
Huguette, la « femme araignée ». Archive de l’amicale du Rio Salado.« La femme araignée » encadrée par le magicien-ventriloque KARDEX et Simone BERNABEU. archive de l’amicale du Rio Salado..
Nous revoilà, amis saladéens, à nouveau réunis pour
« fouiller », une fois encore, dans le passé de notre mairie.
Nous sommes en 1940.
Comme je vous l’avais conté précédemment, Joseph
MILHE POUTINGON « fut invité « à se
retirer des affaires
communales. Il n’y eut pas d’élection. L’administration
du régime de VICHY nomma Paul BOUR, adjoint spécial ayant toutes les
fonctions de maire. Je vous l’ai présenté
en tant que Président du Syndicat Agricole de RIO SALADO. Pour ce nouvel
épisode de la vie administrative de la commune, j’ai demandé à son petit fils Henri
BOUR de nous venir en aide. Et c’est ainsi que j’ai appris que leur ancêtre
Christophe, originaire de Lening
en Moselle, s’était engagé très jeune dans l’armée française de
« colonisation » en 1854. Il obtint une concession de 25ha à TLEMCEN. Marié à Jeanne
BARTHELEMY, ils eurent plusieurs enfants dont Emile, l’arrière
grand-père d’Henri, qui résida à Béni Saf. Emile et son épouse, Jeanne
BERVIER, eurent trois enfants: Paul, Jean et Louis. Durant l’année 1900, je suppose que, Paul
tout jeune instituteur demanda un poste à RIO SALADO. Possible! Pourquoi pas?
Toujours est-il qu’il obtint le poste, s’y installa et épousa Mathilde
ROSELLO, fille de François ROSELLO et de Camille BERMUDES.
Ecoutez M. Joseph MILHE POUTINGON, lors de sa
promotion au grade d’officier de la Légion d’ Honneur, vous parler de Paul et de son ami,Agnel
BERNARD, lui aussi instituteur, que nous retrouverons plus tard:
«…Messieurs,
deux autres distinctions m’ont fait le plus grand plaisir. Lorsque j’ai lu dans
l’Écho d’ORAN que les Palmes Académiques étaient conférées à mes deux bons amis
M.M. BOUR et BERNARD. Ils sont venus à RIO, il y a quelques 25ans. Jeunes
instituteurs pleins d’ardeur et de bonne volonté, ils ont mis, dans l’exercice
de leur délicate fonction, tout leur cœur et leur intelligence. Ils ont fait de
leurs élèves, des hommes aujourd’hui, de courageux travailleurs, de bons patriotes
(…) puis séduits par le charme des travaux des champs, ils ont voulu devenir
colons. Ce métier n’était pas le leur. Ils n’y étaient pas préparés (…) Ils
ont quitté la plume pour la charrue, et très promptement ils ont excellé dans
ce métier de laboureurs, comme ils avaient été brillants éducateurs….».
Voici donc le portrait de celui qui fut notre onzième
édile: Paul BOUR. Homme droit et sérieux qui géra la commune en cette
période difficile avec un grands sens
des responsabilités. Inutile de vous dire, amis qui me suivaient dans ce voyage
dans le temps, que j’ai sollicité nos aînés par l’intermédiaire d’amis fidèles
prêts à me consacrer du temps pour me venir
en aide. Je les en remercie. Tous ensemble, nous avons essayé de
ressusciter cette époque si mouvementée.
Ainsi, Henri SEROIN me
rappela que Jean SEROIN , son père, fit parti du conseil municipal. Roger
CONTRERAS m’apprit que Raphaël POVEDA était premier adjoint. Voilà les seuls
renseignements que nous avons pu recueillir, par manque de témoins, vous le
comprenez.
La mairie des années 40 se dessinant, nous pouvons
continuer notre « progression à l’envers » dans notre village sous le régime
de Vichy.
Je vous rappelle que le personnel occupant une fonction publique avait été remplacé par des fonctionnaires du gouvernement de l’époque. Ainsi, M. LANGEAIS prit la place de René MARCIANO, dans la fonction de secrétaire de mairie, m’apprit Albert RICO. Paul KRAUS évoqua M. BOITIAUX, directeur d’école. Il avait pour charge, d’éduquer les garçons mais également de lever les Couleurs dans la cour de l’école, dès 8 heures du matin. Les élèves de toutes les classes, bien alignés et au « garde à vous », chantaient: « Maréchal, nous voilà ! ».Et là, je m’adresse au plus jeunes de mes visiteurs. M. BOITIAUX avait la « bonne habitude » de surveiller la classe des grands, armé d’une grande règle plate, restée très présente dans les mémoires . Le directeur la maniait avec beaucoup de dextérité pendant la dictée pour sanctionner les fautes. Heureux temps! N’est-ce pas ? Pour « s’occuper » des ados du village, M. KLEBER fut installé dans un bureau situé au rez-de-chaussée de la maison de M. PORTE. Capitaine dans l’Armée Française, il avait pour mission d’organiser les défilés du dimanche matin. Yvette DETORRES m’a souvent raconté que les filles descendaient le boulevard, en jupes blanches, marchant au pas (je dirai de gymnastique ?), en chantant: « Maréchal, nous voila! ». Quand à Henri CLAVERIE, avec qui j’ai eu une agréable conversation, il se souvient encore de ces filles qui passaient devant la boulangerie de son père: «On les appelait les « JUPETTES« , me dit-il en rigolant et il ajouta, dans un éclat de rire moqueur ou nostalgique : Sais-tu qu’à l’école, l’instituteur nous avait demandé de faire un dessin qui serait envoyé au Maréchal ? J’avais dessiné un marabout, je m’en souviens! Et bien, j’ai reçu en réponse une carte postale avec le portrait de PETAIN… Toute une époque!!!»
En 1943 Paul BOUR, alors âgé d’une soixantaine d’années environ, et ayant gardé des séquelles de la guerre 14-18, laissa la gestion de la commune.
Ce fut son ami Agnel BERNARD qui fut nommé adjoint spécial. Il devint notre douzième édile de 1943-1949. Je connaissais M. BERNARD pour avoir accompagné mon père lors d’une visite. Pour quelle raison? Je n’en sais trop rien : j’étais bien jeune! Je me souviens de ce monsieur à barbiche blanche. Il habitait la maison de la famille RICO, en haut du boulevard national, vers Aïn Témouchent, en face de celle de la famille POUYAU.
Il m’a fallu remuer ciel et terre pour entrevoir un
pan de vie de cette période. Côté Ciel,
aucun résultat. Côté Terre, plus de succès.
J’ai eu quelques informations amicalement fournies par Jean-Claude CARREGA:
«Agnel BERNARD est né le 14 Août
1882 à TENES dans l’Algérois. Il fut instituteur à RIO SALADO aux environs de 1905.
Comme son ami Paul Bour, il épousa une demoiselle saladéenne, Juliette
GARCIA. »
Rapprochez-vous! Écoutez la suite.
C’est Andrée CARDONA, qui m’a fait ces confidences: «Juliette GARCIA, tata TULETTE comme les enfants l’appelaient, était la
sœur de Gaby devenue madame Albert CARDONA, la mère de Jean. Juliette habitait effectivement
dans la maison RICO où vécurent ma sœur Nicole et son mari Georges GARAIT.»
Comme son ami Paul, Agnel BERNARD «quitta la plume pour la charrue» et Jean-Claude CARREGA m’apprit qu’il avait obtenu une concession de 25ha à TURGOT.
Continuant mes recherches, André
BERMUDES m’a raconté que
ce monsieur avait une très belle maison à l’entrée de TURGOT, dans le style des
années 20, où vivait son fils Édouard, Dadou pour les amis, et Christine
PLAZA d’ajouter: «Il y avait
un très beau parc».
Pourtant, M. BERNARD, je
suis désolée, vous n’avez pas laissé un profond souvenir dans la génération
d’amis que j’ai contactée!
Vous, qui me suivez dans ces remontées dans le temps, ne portez pas de jugements trop sévères! Les contemporains de M. Bernard, avec qui j’ai bavardé, étaient trop jeunes pendant cette période, les autres, les plus âgés avaient eu d’autres soucis que celui de s’inquiéter de la bonne marche de la commune.
La mandature de M. BERNARD était en fait le prolongement
de celle de M. BOUR. Même climat politique, mêmes soucis, mêmes tracas, mêmes
préoccupations. La FRANCE venait d’accepter la capitulation. Les
rationnements et les restrictions étaient terribles. D’où une
pénurie de denrées alimentaires, de médicaments, de textiles,…
Ajoutez à cela,
le retour du Front de nos soldats, de nos blessés, de nos prisonniers. Deuils pour certains. Douleur pour les uns, tristesse pour tous! Que leur importait alors Agnel
BERNARD!
Je vous laisse imaginer leur vie en prenant connaissance de toutes ces anecdotes que j’ai pu recueillir. Albert RICO se souvient de sa mère et de sa tante se levant à 2 h du matin pour se rendre à la boucherie ARMAND ou à la charcuterie TITO où une longue file de Saladéens attendait déjà l’ouverture des magasins afin d’obtenir un petit morceau de jarret ou de saucisse en échange du fameux ticket de rationnement. La viande n’était pas la seule chose qui manquait à nos Saladéens. Le café! Parlons-en du café! Plusieurs de mes informateurs ont soulevé ce problème. Pas de café, quel malheur!! Mais nos mères et grands-mères pleines de ressources avaient trouvé une astuce: elles grillaient les grains d’orge dans un grilloir : récipient cylindrique en tôle muni d’une manivelle avec juste une petite ouverture pour verser les grains, le tout monté sur un foyer. Et on tournait, tournait, tournait lentement la manivelle et les grains grillaient en dégageant pas mal de fumée. Il suffisait alors, la cuisson finie, de les moudre dans le moulin à café (de marque Peugeot, s’il vous plaît), de verser les grains moulus dans une chaussette. Oui une vraie chaussette ! (depuis longtemps abandonnée, bien sûr), d’y verser très lentement de l’eau bouillante. Et vous aviez un ersatz de café … « délicieux ». Eh! il n’y avait rien d’autre!
Avec ce même appareil, je vous invite à une dégustation de TORAÏCOS. Non, réflexions faites, trop long à faire! Allez plutôt voir MINGO et sa charrette, sur la place, en face du « Petit Louvre », le magasin de prêt à porter de madame NAVARRO. Il vous les propose dans un cornet roulé dans des feuilles de « l’ECHO D’ORAN ». Un régal! Vous pouvez me croire! Surtout lorsque vous les croquiez à peine tièdes. Oh! Pardon! Où avais-je la tête? J’ai oublié de vous dire que les « TORAÏCOS » sont des pois-chiches grillés! Je vous avoue que je n’ai trouvé ce mot dans aucun dictionnaire qu’il soit castillan ou valencien. Je pense qu’il fait partie de notre « patois pied-noir »!
Dans
cette période troublée où tout faisait défaut, nos astucieuses ménagères
taillaient les torchons de cuisine dans
les toiles usées des matelas que la tia JOSEFA , la matelassière de Rio,
venait de renouveler. Bien souvent,
elles allongeaient un tablier d’écolière devenu trop court, en ajoutant
un volant taillé dans une tombée de tissu. Et que vous dire du costume du petit Jacques SALVA taillé dans
la toile d’un sac à lie provenant de la cave du grand-père? Vous n’avez pas idée de l’ingéniosité des
dames de cette époque!
Ajouter à tout cela, la
fabrication du savon, dont la
composition m’échappe, que l’on préparait sur le feu de bois dans un gros
chaudron. Puis qu’on versait, avec mille précautions pour éviter les
éclaboussures brûlantes, dans des moules
très longs. Là, il refroidissait, attendant qu’on le découpe en
morceaux. La famille avait ainsi du
savon pour l’année. Pendant ce temps,
ma sœur, ma cousine et moi ramassions les fruits du SAPINDUS, qui poussait dans la cour de la maison de mon
oncle, et nous nous amusions à faire mousser les noix en les frottant entre nos
doigts.
Pour corser cette période,
Albert me parla de ce « bon » pour une paire de chaussures d’enfant que
sa mère avait obtenu. Albert en fut le bénéficiaire. Il s’en alla chez M. SANCHEZ
qui tenait boutique à coté de chez M.DUCHEMIN et M. ARMAND,
prendre possession de ses chaussures neuves. C’était la dernière paire,
heureusement à sa pointure! Merci Mon Dieu!
Défense de rire s’il vous plaît, les deux chaussures étaient du même
pied! Qu’à cela ne tienne, elles étaient neuves! Albert se chaussa tant bien
que mal, et s’en retourna chez lui,
traversant le terrain vague derrière la Fermette de la famille ANTON et
l’école maternelle, évitant ainsi le détour par le boulevard. Tout heureux, il marcha allègrement dans une belle flaque d’eau,
et là, dans un grand éclat de rire, Albert me dit:
«Tu sais quoi? En sortant de la flaque, plus de chaussures! La semelle
pendouillait toute molle. P…..! Sûrement fabriquées dans une espèce de carton
bouilli ou peut-être avec de l’alfa! Un
désastre!»
Il ne me conta pas l’entrevue avec sa mère.
Paulette SANCHEZ, la sœur de Louis-Philippe GONZALES
me parla, de ses chaussures à semelle de bois. Michelle KRAUS des
siennes à semelles de liège, en ajoutant fièrement: « du liège, venant de chez nous!». Et, « la
merguez sur le couscous » comme dit notre amie Gislène PARRES,
des chaussures dont la semelle n’était
autre chose qu’un morceau de
caoutchouc découpé dans un pneu.
Vous imaginez cela! Quant à nous, les
gosses de ces années-là, nous ne sommes pas prêts d’oublier les talonnettes en
fer que le cordonnier fixait à la pointe et au talon de la chaussure pour «qu’elles tiennent plus longtemps!» et
qui faisaient un bruit d’enfer. Nos
aînés se débrouillaient comme ils le pouvaient.
Paulette SANCHEZ, avec qui j’ai bavardé un long moment, m’a permis, vu la richesse de ses souvenirs, de me faufiler dans l’école de filles de cette époque, que j’ai connu aussi. N’attendez pas de photos de classes de ces années-là. L’Éducation Nationale n’acceptait plus les photographes dans les écoles. Elles réapparaîtront après 1945. La directrice de l’école de filles, je vous parle de la vieille école, celle située en face de la place où sera construite la nouvelle église, était madame VIARD. Je me souviens de cette dame, et de son fils, Jean Michel, Jean-Mi. Un grand garçon blond portant une casquette. Rendez-vous compte! Une casquette ! Quand tous nos copains arboraient fièrement le casque colonial! Enfin! Bref! En continuant notre conversation, Paulette me parla de son institutrice, Solange NAVARRO, la plus jeune fille de madame NAVARRO.
« En fin d’après-midi. nous avions des séances de
« tricotage ». Melle NAVARRO nous distribuait de la laine kaki
provenant sûrement du magasin de ses parents, la mercerie «Grand Magasin ».
Nous devions tricoter au point mousse des carrés que l’on empilait, une fois
finis, sur une étagère de la classe. Je
pense qu’ils étaient ensuite assemblés au magasin pour former des couvertures
envoyées aux prisonniers restés en Allemagne. »
Un événement qui marqua le
village, lui revint en mémoire: l’enterrement de Sassa, François
NAVARRO, le frère de son institutrice,
mort pour la France en 1943 à SFAX en Tunisie. Renée
QUILES m’a raconté que son grand-père
était allé en voiture, chercher le corps de son fils. Triste besogne pour un
père!
Continuant notre conversation,
Paulette me parla des leçons de
catéchisme données par mademoiselle BAUBIL, de l’abbé LAMOUR, de sa gouvernant Mémé SALOU. Et, d’anecdotes en souvenirs, elle évoqua Melle
LASSERRE, Madame CRESPO, Madame
BOUR, directrice de l’école maternelle. Je me rappelle bien de cette dame, habillée de sombre, un bandeau de
velours noir assez large lui emprisonnait les cheveux, comme un béret.
Bon, tout cela ne nous
rajeunit pas! Mais avouez tout de même que ces années furent éprouvantes pour
les adultes, mais fantastiques pour nous… Nous étions jeunes!
Que devenait Monsieur BERNARD dans tout ça? Il continuait son bonhomme de chemin, gérant et maintenant l’ordre dans sa commune, accompagné du secrétaire de mairie, et de son premier adjoint: Raphaël POVEDA. Je peux ajouter qu’après la libération du pays, M. LANGEAIS n’ayant plus d’ affinité avec le gouvernement de la FRANCE libérée, avait dù partir, et M.MARCIANO avait dù reprendre sa place de premier secrétaire auprès de M.BERNARD. Tout cela au conditionnel n’ayant eu aucun témoin pour le confirmer. J’ai retrouvé dans nos archives, une lettre de Roger JIMENES, il avait un emploi à la mairie de notre village. Roger a laissé de très bons souvenirs chez les saladéens, mais ça c’est une autre histoire! J’ai appris par Sylvette et Guy, ses enfants, qu’il était né le 16 novembre 1922 à AÏN TÉMOUCHENT, qu’il avait fréquenté l’école de garçons de RIO SALADO, et avait fait des études secondaires au lycée LAPERINE de SIDI BEL ABBES. En 1946 il occupa un emploi de rédacteur à la mairie de RIO. Voici donc les indformations que Roger m’avait données, informations capitales concernant la gestion de la mairie: «les employés de mairie: Antoinette CONTRERAS, Sylviane LLORENS, Marinette CAREL, Dédé BRANDO, Gaby LALLANE, Victorine BERNABEU, Antoine ARACIL,Louisette CASTILLO…étaient sous les ordres d’un secrétaire général, ils assuraient de nombreux services tels que: *La comptabilité – Le service du Personnel – Etat Civil – * Le service électoral – Le recrutement des classes (18 ans en vue d’être présentés au Conseil de Révision.) – * La déclaration des récoltes de céréales- * La réglementation et circulation des vins.- * Le service des eaux et l’assainissement.- * L’entretien de la voirie- des bâtiments communaux- des parcs et jardins- * Le gardiennage et l’entretien du cimetière. -* La police municipale- * le centre de secours- la gestion des pompiers volontaires.
Merci M. JIMENES! Vous avez été d’ un grand secours., nous connaissons mieux le fonctionnement de la mairie. J’ajouterai dans la liste des employés de notre commune, le magicien des jardins: M. SEGURA, le père de nos amis, Jean Paul et Yvon. Je vous emmenerai lors d’une prochaine balade, admirer les topiaires, ces sculptures végétales qu’il réalisait sur les haies du jardin public: le square Marius RICO.
Galerie introuvable !
Jean-Pierre SEROIN, m’a raconté que le seul souvenir de cette époque était la célébration du 11 novembre. M. BERNARD déposait une gerbe au monument aux morts pour honorer les soldats morts en 14-18 en présence des conseillers municipaux et des élèves des écoles de filles et de garçons, tous attentifs au discours de M. le Maire., la cérémonie se terminait par une « Marseillaise » entonnée à pleins poumons par les enfants.
Agnel BERNARD dirigea la
commune jusqu’en 1949. Il eut la joie de voir le débarquement des américains et
enfin la libération du pays qui desserra l’étau qui étouffait la FRANCE et ses
COLONIES.
Aux élections de 1949, Gontrand
MILHE POUTINGON, le fils de Joseph, le petit fils d’Alexandre MILHE
POUTINGON fut élu maire de RIO SALADO.
Etant donné la difficulté à rassembler des témoignages, nous invitons nos promeneurs saladéens à étoffer cette période en y ajoutant des anecdotes, des faits, des événements en guise de commentaires. Pourquoi pas ? ?