10ème BALADE : la place J. FERRY.

                    Les fêtes de fin d’année sont déjà loin. Le CASINO a fermé momentanément ses portes. Les bals ne sont plus que d’ agréables souvenirs. M.ROCHER  règle  ses comptes  avec l’administration. Alors, si cela vous tente, je vous emmène, l’espace d’un instant découvrir un autre coin de RIO. Nous allons nous promener  du côté de la place Jules FERRY. Ah! La place Jules FERRY! Cela vous pose un problème, n’est-ce pas? Sachez, vous tous qui nous suivez dans nos balades, que les Saladéens sont d’incorrigibles citoyens.

 «Place Jules FERRY, s’il vous plaît ?

– Non ! Connais pas ! 

Place du VOX. Pas de problème je vous y conduis.»

L’ennui, c’est que sur un plan de Rio, vous ne trouverez jamais la place du VOX, mais bien la place Jules FERRY. J’ai  « invité » pour cette excursion,  Arlette, Denise, Christiane, Michelle, Gérard, Nadia. Etant du secteur, nos amis nous conduiront plus aisément à la découverte du quartier.

                                     

Prêts  pour ce retour dans le Rio de notre adolescence ? Alors en route ! Oubliez vos soucis et laissez-vous dériver au gré de nos souvenirs.

Nous venons de quitter Le CASINO. À votre gauche, la rue JOFFRE que nous avons sillonnée en long en large et en travers. À droite, la rue Gaëtan AMAT qui nous mène tout droit à la voie ferrée. Nous n’irons pas de ce côté -ci,  mais rien ne nous empêche de répondre aux gestes amicaux de Paul et Camille COVACHO, qui nous regardent passer depuis le seuil de leur maison.

Une petite parenthèse pour vous conter une anecdote  qu’Arlette PEREZ m’a soufflée au creux de l’oreille. Camille avait été sollicité par des parents soucieux et désireux de  combler les lacunes en anglais d’Arlette, de  Jean GALLARDO et de Jean-Jacques LAMBERT. En espagnol pas de problème, mais en Anglais ! Aïe !Aïe ! Hijo mio ! Quelle galère ! Merci M. COVACHO. Alors, imaginez les fous-rires lorsque nos amis, toujours prêts à rigoler, mélangeaient allègrement accent anglais et accent pied-noir, au grand désespoir de Camille. Je n’ai pas pu savoir si ces cours avaient été bénéfiques, mais, vue l’ambiance ! …  Fermons la parenthèse, et continuons notre visite.

 Allez, suivez-moi , prenons la rue François ARNOUX, c’est la plus directe. Sur votre droite, le fief de  la famille PEREZ Joaquin, Tchimo, pour les amis,  et Candelaria.

La cour de la maison PEREZ (archive de l’amicale du Rio Salado)

 Une grande famille a défilé dans cette cour ! L’aîné, Joaquin, et Elvire,   son épouse,  les enfants : Danielle, Roger et Yves, puis Marie-Rose et Aimé GALLARDO,… maman de Paul, Jean et Simone, ensuite Clémence et François CERNA et leurs  trois filles,  Roseline, Jeanine et Christiane, les deux derniers, Henri et André. André, vous le connaissez , il est l’ époux d’ Hermance ROSELLO. Nous avions rencontré leur fils, Marc, rue Manuel  ANDREU, devant la maison du docteur ROSELLO, son oncle. Marc jouait avec ses copains Marcel et Richard. Si la mémoire vous fait défaut  allez vous promener dans « la 6ème balade« .

Clémence CERNA, les grands-parents PEREZ et Christiane (archive de l’amicale du Rio Salado)

Reprenons  notre visite. Vous me suivez ? Voici donc le grand portail de la cour des PEREZ. Vous souvenez-vous du malheur qui  frappa cette famille ?

J’ai retrouvé dans « Le Sel« , le bulletin paroissial de l’ abbé PLENIER, un article relatant l’ évènement:

«Février 1956: décès de Candélaria PEREZ.

Madame PEREZ nous a été enlevée dans des conditions particulièrement atroces.  Elle a été bardée de coups de poignard. L’émotion a été vive à Rio, la colère aussi. Pourtant les funérailles se sont déroulées dans la plus grande dignité. Les Saladéens ont les nerfs solides et font encore crédit à la justice.

Aux familles éprouvées, le témoignage de notre sympathie et de nos prières. »

                                           

Archive de l’amicale du Rio Salado.

Triste année que cette année 1956 ! Bon ! Passons ! Laissons de côté ces pénibles souvenirs et continuons notre promenade. Sur le trottoir d’en face, à l’angle de la rue, la villa de Rose et Luisico MARTINEZ. Maguy et P’tit Louis, leurs enfants,  attirés par  notre venue, ont ouvert le portillon. La maison est bâtie  dans le jardin des parents de Rose, de Marguerite et de Guy QUILES.  Belle construction !                              

Mitoyen à la villa, rue Jean ARACIL, voici  l’atelier de M. COVACHO,  tonnelier de son  métier, et père de Paulo et Camille. Brigitte PEREZ  et Francine RIPOLL, en sortant de l’école, s’ arrêtaient un moment,  fascinées par le travail du tonnelier, prenant plaisir à le voir cercler  les douelles, et donner forme au fût.

 Nous n’irons pas plus loin dans cette rue. Retournons sur nos pas. Arrêtons -nous devant la porte d’ entrée de madame PEREZ.

Place Jules Ferry. Maison PEREZ (archive de l’amicale du Rio Salado)

 Devant vous, la place Jules FERRY. Bien sûr, elle n’a pas la classe  de la place publique, du square Milhe POUTIGON. Mais aujourd’hui, elle est  très animée. Le dimanche, c’est jour de  marché. Les fermiers arabes viennent vendre leurs produits. C’est ce qui explique l’effervescence du lieu.

Il y a  quelques années, la place ne présentait pas ce tableau coloré. Autrefois, ce marché dominical avait lieu sur le  grand  terrain   situé devant l’ ancienne école de filles près de la vieille église : une place en terre battue où se tenaient ce fameux marché du dimanche et les manèges lors des fêtes du village. En particulier,  notre fameuse « chenille » qui nous donnait des sueurs froides, lorsque la vitesse de rotation s’accentuait et que la capote bâchée se dépliait  dans l’obscurité, enveloppant tous les sièges. Alors,  les   cris de peur ou d’excitation fusaient   de toutes part, mêlés aux grincements de la chenille ondulant sur les rails et au hurlement tonitruant de la sirène qui signifiait la fin de la promenade, permettant ainsi à « d’éventuels rapprochements »  de reprendre leur place. Et oui…c’était il y a longtemps !  

(archive de l’amicale du Rio Salado)

Et puis en 1953, le 23 mars plus exactement, Mgr LACASTRE, évêque d’  ORAN, vint spécialement assister à la  pose de la première pierre de la construction de la nouvelle église Saint Michel. Et le marché du dimanche fut contraint de s’établir place Jules FERRY .                 

Place de la vieille église (archive de l’amicale du Rio Salado)
Archive de l’amicale du Rio Salado.

 Revenons sur notre trottoir. La journée s’annonce plutôt grisâtre. Sûrement l’effet des prières de nos « faiseurs de pluie« .  Tiens, justement, les voilà qui arrivent. Ecartez-vous ! Laissez passer les « Madame BONO » !   Entendez par là : « Madame Bonne Eau« .                                                                                                  

Pour appeler la pluie sur la  commune, ces musiciens arabes, au nombre de trois, déambulent dans les rues du village, derrière un jeune taureau, au pelage noir, lustré. Des colliers de perles et des  rubans, pendent à son cou. Un tapis très coloré s’étale sur son  dos. Il est le roi de la fête. Les trois musiciens ont chacun un instrument de musique différent pour accompagner la marche de l’animal :

la JAÏTA : une flûte en bois, le GALAL : un tambour, lui aussi en bois, et le TAR : un genre de tambourin muni de cymbales. La musique plutôt aiguë, couvre en partie les paroles de leur mélopée:

                        « Ya madame Bono,ateni sueldo, …. »

C’était une fête de les voir passer, lorsque nous étions enfants.

Les faiseurs de pluie (archive de l’amicale du Rio Salado)

Sur la place, les paysans ont parqué les ânes près du gros pylône électrique et plus loin, un vendeur propose  des touffes d’alfa ,en grappes sur le sol. Des « stropajos » très utiles pour faire la vaisselle.  Plus exactement, me disait Jeanine,  des « estropajos » :  des bouchons d’ alfa. L’équivalent de nos  éponges métalliques. Que voulez-vous ! Nos racines espagnoles ont eu une grande influence sur notre langage !

Un peu plus loin, sur votre droite, vous apercevez une guitoune. Pardon, une  tente blanche. C’est celle du coiffeur, ou du docteur peut-être, je ne l’ai jamais su. Ne cherchez pas le mobilier, tout se passe devant la tente. D’ailleurs regardez ! Voici un client qui s’approche. Notre chibani s’assoit en tailleur sur la natte en alfa, « la stéra ».  Le coiffeur l’ enveloppe dans une sorte de « fouta« ,  serviette en drap, et d’ un habile coup de tondeuse, lui rase le crâne. Non ! Non ! Pas de glace ni de lavabo, messieurs ! Chut ! Laissons travailler l’artiste ! Et puis, intervient le médecin. Je n’ai jamais eu la  curiosité d’aller  voir de plus près. D’ailleurs, je n’aurais osé jamais le faire. Notre ESCULAPE des rues, place des sangsues -oui, des sangsues, vous avez bien entendu-  il les dispose sur différents endroits du crâne.  Elles se chargeront d’améliorer l’état de santé du patient. Quelqu’un est intéressé? La thérapie par les sangsues revient à la mode. Il sait ce qu’il fait notre barbier-chirurgien!

Bref ! Comme   vous pouvez le voir, la place est très animée. Une agitation vive et colorée  qui faisait peur à Nadia. Enfant, elle venait  avec sa grand-mère,  fermement accrochée à sa main, affolée par l’agitation qui régnait sur la place.

Je vous laisse vous balader dans ce marché. Des souvenirs enfouis rejailliront sûrement, avec plaisir j’espère. Je vous retrouverai plus tard  pour continuer  notre balade dans  ce coin de RIO.

Alors  Buen paseo!

                           

  

32 réflexions sur «   10ème BALADE : la place J. FERRY. »

  1. Bonjour Jadette ,c’est vraiment les commentaires qui nous font vibrer et la mémoire se remet en marche ! Grâce à ton travail. Bravo chère cousine et merci !

  2. Merci pour ces bons souvenirs : l’église st Michel où j’ai servi comme enfant de cœur. Je me souviens également du cinéma le « Vox« . Ma sœur aimait et était fan de Jacques Charrier. Et aussi d’un fils Rosello qui avait un gros chien berger allemand à qui il ne fallait pas dire « chapé » car il nous aboyait. On se retrouvait parfois chez lui ou parfois sur les marches du perron. Entre copains …
    je me souviens aussi du cinéma le « Triomphe »
    Je me dis que je suis comme Alain Souchon : « j’ai 10ans (hum).

    1. Michel, voici un petit rappel qui pourrait résoudre cette énigme. TURGOT n’avait pas d’ église. Les curés de RIO, l’abbé MEDAILLON puis l’abbé JULIA, venaient dire la messe dans des locaux prêtés par les villageois. jusqu’au jour où, comme de coutume, l’abbé Julia vint un mercredi célébrer la messe voilà ce qu’il raconta:( J. GANDINI « Les églises de l’ ORANIE 1830-1960 »).
      « En descendant de voiture, je vis arriver un bonhomme qui m’annonça qu’il n’y avait plus de chapelle. Et c’était vrai : à la place de l’autel et de tout le mobilier religieux qu’on avait déménagé et relégué au fond d’ une cour. J’aperçus des sacs d’orge…Ceci se passait en 1917. Le prêtre ne retourna jamais dire la messe à Turgot… Il faudra attendre 1935 pour voir bâtir une église dans le Village. » L’église Saint LÉON » fut baptisée le 6 juin 1935, et le 23 mars 1953, Mgr LACASTRE vint bénir le clocher de l’église enfin construit..
      L’énigme est elle résolue, Michel ?

  3. Bonjour madame Salva et merci pour cette promenade dans ma ville de naissance, comme si j’y étais ! ! … J’ai souvent entendu votre nom dans ma famille et particulièrement parmi mes 2 sœurs qui gardent un très beau souvenir de votre personne car si je ne me trompe pas, vous aviez été leur professeur ? D’ailleurs, beaucoup de noms ici sur ce sympathique site me font voyager dans mon enfance moi qui suis né en 1964 ( El Malah à ce moment là ) confirmant les récits de mes parents et de la bonne ambiance de cette magnifique ville. J’y retourne dans 1 mois pour 2 semaines. Tel un Proustien, je referai le chemin à l’envers pour revivre votre itinéraire … Je vous souhaite ainsi qu’à l’ensemble des habitants de Rio Salado une très bonne journée. Continuation !

    Mira Lahouari

    1. Bonjour Lahouari! Merci! votre commentaire,me touche vraiment! J’ai été directrice de l’école de filles d’ EL MELAH, pendant 5ans. Vos sœurs ont été dans une de mes classes sans doute.. J’ai de très bons souvenirs de mes adjointes et de mes élèves de ces années là. Mais il y a si longtemps maintenant!.
      Transmettez un amical bonjour à vos sœurs et saluez pour moi RIO-EL MELAH.
      Bon retour au pays Lahouari, passez un agréable séjour!

  4. Bonjour Mme Salva, je suis P-Louis de TORRES, fils de « Petit-Louis » et neveu d’Yvette et M-claude, ses soeurs .
    En voyant en fin de page, cette photo de mes tantes et petites cousines mathilde Davos et yvette Povéda, les larmes me montent aux yeux, car elles ne sont plus de ce monde, comme mes parents et tant d’autres, et cela me comble de tristesse.
    merci pour votre travail de mémoire, et pour cette photo.
    Je vous embrasse.

  5. Erreur de ma part, il s’agit de ma tante « Lucie », et non de M-Claude, sur ladite photo. J’avais trop de larmes dans les yeux.
    Je vous ré-embrasse.
    PL de TORRES

    1. Pierre Louis, comme toi, très émue d’avoir découvert cette photo de Lucie et Yvette dont me parle encore ma Tante Marcelle HEY. elles étaient si belles !

      Merci Jadette pour vos textes, dont certains passages me rappellent ce dont parlait mon père, René DE TORRES, comme « la guitoune » et l’évocation de ces années qui ont du être si douces…

    2. Vous avez raison, c’ est bien Lucie et non pas Marie Claude. Toute cette joyeuse équipe, m’a bien aidée ! Que de souvenirs! Passez une bonne soirée Pierre Louis, Merci de nous suivre, et de prendre part à nos « balades »! Je vous embrasse.

    3. Isabelle, Pierre Louis,
      Vos tantes ont été formidables, elles ont été les premières à me confier les photos dont j’avais besoin pour réaliser mes articles, et la vidéo sur Rio Salado. Ce sont elles encore qui, sur mon invitation, sont venues juger mon travail. Elles ont vraiment compté pour moi. Je les estimais beaucoup. Voici encore deux photos qui j’espère vous feront plaisir.
      Amitiés saladéennes.
      Photo1

      photo2

      1. Bonjour Jadette, et merci.
        Sur la photo « 1 », je reconnais mon oncle Roger Tonellot et notre cousin Robert profumo (Fère et cousin de ma maman « Colette » de TORRES, née tonellot, elle-même fille de ma grand-mère Antoinette Cardona, et marié en première noce à Quilès, tué en 1917).
        Sur la photo « 2 », à gauche, il s’agit Huguette guault, épouse de mon oncle André de TORRES.
        Bises.

  6. Bonjour Jadette, c’est le Casablancais qui t’écris, en lieu et place de Paulette, pour te dire qu’elle n’a pas connu la Place Jules Ferry…Par contre La Place du Vox !!! Alors là OUI !!! Mon épouse a lu ta 10ème balade, regardé les photos qui y étaient jointes avec beaucoup d’émotion. Elle t’en remercie du fond du coeur. A bientôt à Poussan…si dios quiere..

  7. Merci Jadette pour cette émouvante évocation du passé qui ressuscite un pan d’histoire et de vie quotidienne.
    Nicole

  8. Je n’ai pas de souvenir particulier concernant cette place mais, Jadette, je lis toujours tes promenades avec autant de plaisir.
    Merci Jadette « l’infatiguable »

    1. Jean Claude, moi aussi j’ignorais complètement l’existence de ce marché; mais lorsque Michelle , Gérard et Nadia me l’ont confirmé, je ne pouvais plus l’ignorer.
      Il est vrai que n’étant pas du quartier, nous ne le fréquentions guère le matin. L’après midi, c’était autre chose ! Nous allions au cinéma VOX. Mais le marché avait plié bagage. Jean-Claude, tu vois, il y a un tas de choses que nous avons «  »zappé », comme dit mon petit fils!

  9. Merci Jadette pour cette balade et ces photos.
    Que de souvenir ! Je me suis revue sur cette place devant le vox, la boulangerie. Je revois très bien la maison PEREZ .
    J’ai toujours ce triste souvenir de l’assassinat de Mme Perez.
    Je ne me rappelais plus du nom de cette place .
    Bisous.
    Denise

    1. Tu n’es pas la seule à ne pas connaître la place Jules FERRY,Denise. Peut -être les riverains, et encore je n’ en suis pas certaine!
      Alors, nous allons nous retrouver bientôt? je l’espère! on compte sur toi ! Bises

  10. Ma chère Jadette merci pour cette ballade dans les rues de Rio! Tu as vraiment le don pour nous ramener des décennies en arrière et aidée par une excellente mémoire et sans doute une bonne documentation tu nous fais vivre un voyage dans le passé dont tant de pans commencent à s’effacer comme se sont effacés tant de nos contemporains….
    Merci Jadette « notre mémoire vivante « 

    1. Merci pour tes compliments Yvon. Mais tu sais, J’ai la chance d’avoir eu et d’avoir encore, des amis de tous âges qui ont répondu et qui acceptent encore de répondre avec complaisance à mes « interrogatoires ». De plus j’ai pris beaucoup de plaisir à écouter ma tante Jeanine, me raconter RIO.
      Et voilà d’où je tiens ma « documentation ». Passe une bonne Soirée!

  11. J’habite actuellement dans ce quartier de la place Jules Ferry , rue de la gare ferroviaire de Rio Salado . Je vous remercie pour avoir réservé cette balade sur cette place et nous éclairer sur son historique et les activités qu’elle a pu abriter. Des amis de la génération née en 1940 demandent s’ils peuvent envoyer des photos souvenirs ? Par messenger sur votre compte Facebook ? Enfin, j’ai remarqué que la nostalgie contamine surtout ceux qui avaient 20 ans en 1962. Je pense qu’en fin de parcours c’est la période entre 18 ans et 28 ans qui reste dans la mémoire.

    1. Bonjour Younes! C’est sympa de nous suivre dans nos balades! Une question monsieur, lorsque j’étais directrice à EL MELAH, M. YOUNES enseignait l’arabe dans mon école. Auriez-vous un lien de parenté avec ce monsieur ? Ceci étant dit, c’est avec plaisir que nous acceptons les photos-souvenirs de cette époque. Adressez-les à M. PLAZA. C’est lui qui gère le SITE. Il me les transmettra.
      Vous parlez de « nostalgie ». Qui ne regrette pas les années de ses 20 ans ? Mais le but de notre SITE, n’est pas totalement nostalgique, c’ est avant tout, de faire un travail de mémoire à transmettre à tous nos enfants. Comme le voulait notre regretté Président de l’ AMICALE , Ernest REYNE. La prochaine étape de notre balade est le cinéma VOX et la route de la gare. On vous y attend. Un bonjour amical à RIO-EL MELAH.

      1. Effectivement, c’était mon frère aîné né en 1940. il a été promu Directeur d’école à Er-rahel puis conseiller pédagogique à Bouhadjar et décédé en 1997
        (il n’est plus de ce monde).moi j’habitais avec un autre frère à l’école de garçons où il enseignait.
        Au primaire, j’avais Mme Sala et Mme Rico comme enseignantes .
        Au CEG , j’avais comme enseignants M.Claire Gonzalvez, Paul Covacho et Mr. Lambert qui habitait face au marché de poissons avec une 2 chevaux et deux chiens lévriers de chasse. C’est par la suite qu’on m’a appris que c’était un logement des Salvas. Enfin pour dire que le monde est petit. Ce travail de mémoire pour ta communauté est très réussi et il représente également l’histoire de notre village transmise au-delà des frontières de l’Algérie . Bon courage sur cette bonne voie .

    2. Bonsoir Younès.
      Bonne surprise qui prouve que le site rayonne.
      Je vais employer le tutoiement convivial, comme nous l’aurions fait au village, si nous nous étions connus là-bas
      Merci de ta participation et bienvenue.
      Tu nous parles de nostalgie de ceux qui avaient 20 ans en 1962. Tu as raison. Mais c’est plus que de la nostalgie. Pour nous qui avons eu l’avantage d’être nés à Rio (de 3eme ou 4eme génération), c’est gravé dans notre souvenir. Rien ne nous fera oublier ces années bénies de convivialité et d’amitiés. Je pourrais ajouter : c’est inscrit dans notre ADN. Et indélébile.
      Mais, tu sais que « l’art de vivre au village » nous était envié dans la région. Nous avons essayé de continuer à l’entretenir.
      L’Amicale a vu le jour. Ça a été un formidable succès. Tous les ans, notre journée rassemblait environ 500 personnes venues de tous les horizons pour partager cette amitié et aussi ces fameux « Gaspachos » comme là-bas au village.
      C’est, comme le dit Jadette SALVA, un travail de mémoire que L’Amicale veut transmettre à nos enfants, petits-enfants et maintenant arrières petits-enfants.
      Tu vas me suspecter d’être chauvin. Tu as raison ! Mais d’autres voix plus neutres que la mienne le disent aussi.
      Je pense notamment à l’écrivain Yasmina KHADRA qui l’a si bien décrit. Je te recommande la lecture. Tu verras que- (ta)- (ma)- NOTRE fierté d’être du RIO n’est pas usurpée.
      Tu vois, RIO est plus qu’une nostalgie. C’est définitivement Notre Village.
      En espérant te retrouver, sinon hélas, Rue de la Gare, au moins sur le site.

      René CARDONA
      84 ans (25 à Rio, 59 à Abidjan)
      26 fév. 2023

      1. Bonsoir René ! Ravi de te connaître. Bonne réussite pour la mémoire de la communauté qui a vécu à Rio Salado . J’ai lu le livre de Yasmina Khadra. Il m’a beaucoup plu et il résume bien la vie à Rio Salado durant cette époque . Tu seras le bienvenu chez-moi si un jour tu voudrais revoir ton village natal . J’ai un ami né en 1940 qui s’appelle mr. Smain, qui te connaît bien et qui habite sur le boulevard dans la maison de ta tante Mme. Maurice Porte . Portes-toi bien et salut de Rio pour Abidjan !

  12. Chère Jadette.
    Encore une fois, tu nous fais retourner avec beaucoup de pertinence et d’émotions sur les traces de notre jeunesse. Tout y est : les gens, les anecdotes, les rues, les maisons. Mais j’avoue que les noms de rues et de places ne m’étaient pas très connus. Autant je savais aller, par exemple, chez Pérez ou au Vox , si on m’avait demandé : la rue François ARNOUX ou la Place Jules FERRY, oualou ! Même notre valeureux facteur Mr SCOTTO ou notre garde-champêtre Janito DION n’auraient pas renseigné des passants. Surtout si par extraordinaire, il s’agissait d’ « étrangers » de Témouchent ou de Bou Hadjar.
    Sur le site, nous avons déjà évoqué les faiseurs de pluie, leur musique, leur ‘’TORO’’ et leurs pérégrinations dans les rues du village. Nous n’avions pas encore parlé de ce marché dominical si typique. Merci de l’avoir fait.
    Pour moi, je me souviens davantage de celui qui se tenait place de l’église : c’est-à-dire jusqu’en 1953 (j’avais 14 ans).
    Pour en parler, je vais devoir faire « une mise à jour de ma mémoire » (Comme l’ordinateur me le demande quand je suis « planté »).
    Après avoir renseigné, mon login, mon mot de passe ,me voilà connecté !
    Je me souviens…
    Souvent, au printemps, le dimanche matin en allant chez mes grands-parents, je passais derrière l’ancienne église et l’école de fille Rue Emile POYAU ?? (au secours Jadette)
    Il y avait là une rangée de bourricots avec des chouaris, des carrioles attelées de mulets bien pacifiques. Et sur la place en terre battue, comme tu le dis, assis sur des nattes des fermiers qui venaient essentiellement des douars MESSADA et BOUGHEDRA, pour vendre le produit de leur récolte, de l’artisanat dont ces fameux stropajos , des épices multicolores et odorantes dans de petits sacs ouverts et posés à même la stéra.
    Mais ce qui me fascinait le plus, c’était bien ces « tradipraticiens » que tu décris si bien, coiffeurs, médecins, aux procédés bizarres. J’ajoute qu’en plus des sangsues, ils pratiquaient sur la nuque des patients (après les avoirs rasées) des scarifications. ils posaient une espèce de cornet en métal et ils aspiraient le sang. J’ai toujours entendu dire que c’était un remède contre la tension ??
    Bien des années plus tard, en Côte D’Ivoire, dans des villages, il m’est arrivé d’assister à des séances de sorcelleries. Mais ce n’est pas la même méthode.
    Encore merci Jadette. Bien entendu, mon propos est complémentaire du tien je voulais tout simplement apporter MON GRAIN DE SEL très amical, comme là-bas !
    A bientôt j’espère avec le maximum d’amis pour encore célébrer notre amitié dans la tradition de nos villages
    Abidjan
    25 février 2023

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.