Les anecdotes de René sous l’arbre à palabres.(1)

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archive de René Cardona.

A la demande de notre ouedmaster et dans le but ‘’d’alimenter’’ notre site, je vous  relate certaines anecdotes  absolument  authentiques  qui, si elles m’ont marqué, ne vous intéresseront peut être pas.

C’est tellement personnel  lié à l’âge, au lieu, aux circonstances ….

Aujourd’hui 

LE VIRUS DU MAYOMBE.

En quittant l’Algérie, juste marié, je suis parti  fin 1964 en Abidjan en Côte d’Ivoire rejoindre la Mutuelle Agricole Ivoirienne filiale de La Caisse Centrale de Réassurances  d’Alger (qui fédérait les Maisons du Colon dont celle de Aïn  Témouchent)

C’est pour moi un dépaysement total  qui fera peut être l’objet d’autres anecdotes.

Début 1969, la Mutuelle Ivoirienne à parrainé celle créée au Gabon et je suis désigné pour l’assister.

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Archive René CARDONA.

Après un mois à Libreville (site 1 sur la carte jointe), je programme une première mission en brousse annoncée par une lettre circulaire aux forestiers que je dois rencontrer sur le parcours.

Je me suis évidement renseigné sur toutes les embuches que je risque de  rencontrer.
La plus importante étant l’état des pistes. Donc :  2 roues de secours, 1 bidon de 10 litres d’essence (pas de station avant Lambaréné (site3 sur la carte jointe) et pas sûr d’être approvisionnée) et surtout une bonne corde pour se faire remorquer.

Me voilà parti, gonflé à bloc, un lundi matin à  6 h pétantes,  au lever du jour, avec ma R4 pour la région de la N’Gounié à Fougamou (site4 sur la carte jointe) où il y a 5 exploitants forestiers indépendants. Ainsi qu’au lieu dit Sindara (site5 sur la carte jointe) ,  grosse exploitation forestière  appartenant à des Espagnols (Groupe Madre) et une mission catholique tenue par des Pères et (sœurs) blancs  (ou je suis censé  trouver le gite et le couvert. C’est fréquent dans ces missions et cela leur permet d’avoir des revenus modiques mais bienvenus).

Bien entendu pas de GPS et pas de carte, mais aucun risque de se perdre.  Il n’y a qu’une seule route (goudronnée jusqu’à N’Toum  à 50 km de Libreville) et ensuite piste en latérite sur l’ensemble du territoire.

Ma première étape,  à 100km,  le  village de Kango (site2 sur la carte jointe) au fond de l’estuaire  où il faut prendre un bac pour traverser et reprendre la route pour Lambaréné.

Arrivé à Kango sans trop de problèmes,  je prends la file d’attente pour accéder au bac. Il y a là 3 camions et 2 Land Rover devant moi ce qui veut dire que je prendrai au mieux la deuxième rotation du bac.

En attendant, je  descends de mon véhicule et, j’aperçois sur la droite un hangar où deux Blancs s’affairent. J’apprendrai plus tard qu’il s’agit de Mrs Lozcalzo père et fils (des Italiens) mécaniciens d’engins forestiers.

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Archive René CARDONA.

En face, une auberge de brousse remarquablement située au débarcadère pour le plus grand plaisir des voyageurs qui trouvent à boire et à manger voire à dormir lorsque le bac est en retard (souvent) et surtout en panne. Devant l’entrée,  un grand blond  à la carrure de catcheur. Il me fait un grand geste pour m’inviter à le rejoindre. Présentations : il est alsacien, au Gabon depuis plusieurs années. Il est forestier dans l’estuaire et  a créé cette auberge. Il s’appelle Fulabert.

Il me dit :

–  Je ne t’ai jamais vu par ici. Viens,  on va faire connaissance ! Ne t’inquiète pas pour le bac. Tu passeras au premier tour.
Et me voilà devant un casse-croûte : omelette,  bière,…
Lorsque le bac arrive, le capitaine est, comme d’habitude,  venu saluer Mr Fulabert et prendre « sa » bière.
– Tu vois ce nouveau Blanc,  c’est mon petit. Il faut le faire traverser vite  chaque fois qu’il passe. (Plus tard, ce passe-droit me servira à plusieurs reprises).
Et me voilà placé, par piston, entre un camion et le bastingage, empiétant sur l’espace passager d’où l’intérêt d’avoir une petite voiture.
Après une demi-heure de traversée de l’estuaire, au confluent du fleuve Komo me voilà sur l’autre rive. Direction Lambaréné par la piste toujours jusqu’au carrefour de Bifoum où la route se sépare direction Ndjolé à gauche. Lambaréné tout droit.
C’est là que je franchis l’équateur pour la première fois et sans m’en apercevoir.
La piste, relativement en bon état,  me permet de rouler assez vite 70 à 80 km/h. Peu de circulation, un camion de temps à autre, dans un grand nuage de poussière rouge de latérite qui s’engouffre dans ma R4 non climatisée évidemment.
A la rivière M’Biné, encore un bac non motorisé. Traversée à force des bras. Il est là. Je suis  seul passager : facile.
Arrivé avant Lambaréné,  un panneau indique « Hôpital Sweitzer » Pas le temps de m’arrêter. Lambaréné est une ile sur le majestueux fleuve Ogoué. Il faut donc un bac pour y accéder et un autre pour rejoindre l’autre rive. J’ai de la chance de pouvoir les prendre sans perte de temps et sans m’arrêter pour visiter ou boire.
Me voila en direction de Fougamou toujours par la piste. Mais plus de bac. Donc bon espoir d’arriver vers midi. Pas de circulation. Paysages magnifiques  de forêt équatoriale.
Mon premier contact à Fougamou est Mr Pierre Spindler B.P 104 Fougamou.
Arrivé au village,  je demande à un Blanc qui se trouve en voiture, devant une boutique, le domicile de Mr Spindler. Il me regarde comme s’il découvre un extra-terrestre :

– D’où tu arrives toi ?

– De Libreville !!

– Donc tu es passé devant le campement de Spindler. C’est à  40 km, vers Lambaréné. Au bord de la piste,  il y a une grosse bille de bois. Tu prends la piste forestière,  à 4 km tu verras le parc à bois et la scierie. Le campement est sur la colline. L’adresse postale à Fougamou ne veut pas dire sa résidence. Je m’appelle Lefilastre. Je suis mécanisent chez Morin. Quand tu auras fini chez Spindler,  arrête-toi chez nous !
Me voila rebroussant chemin sur 40 Km.  Arrivé près du campement, il est 13 h 15.
Avec mon éducation de «nouveau Blanc»,  je ne veux pas débarquer à pareille heure chez des inconnus que je suppose être à table.  Je me gare donc dans une petite piste forestière,  à l’ombre,  pour attendre 14 h. 20 minutes plus tard,  j’entends un bruit infernal de moteur dans le calme et la chaleur de la forêt. Je vois un Land Rover débouler.  En descend un Blanc,  la cinquantaine, grand, vêtu de blanc, (chemise blanche, short blanc, mi-bas blancs).   L’image type du colonial tel qu’on l’imagine.
– Que fais-tu là ?  Qui es-tu ?
– Je m’appelle  René Cardona de la Mutuelle Agricole et je viens voir Mr Spindler !

– Mr Spindler : c’est moi. Mais pourquoi tu n’es pas venu au campement ?

– J’attendais 14 h pour ne pas déranger.
– Chez moi,  tu ne déranges jamais. Il y a toujours, quelque soit l’heure, une douche, un whisky et à manger suivant les jours.  Mais, toujours sûr,  au moins une boîte de sardines. Allez !  Suis-moi !

Arrivée sur un site exceptionnel : une  colline dominant la rivière. Quelle surprise ! Une immense paillotte, toit en paille,  charpente en bois de brousse, pas de murs mais des bambous avec des stores en roseaux.  Des fauteuils en bambou,  des tables faites avec des plateaux de Kavasingo (essence de bois rouge de la région scié sur place). Des étagères de  rangements faites avec des caisses de whisky Johnnie Walker d’un bel effet, original et inattendu.  Une première fois pour moi.  Mais pas la dernière. Beaucoup de forestiers ont eu cette idée. Ikea avant l’heure !
Après un whisky,  présentation :
– Je savais que tu devais passer : j’ai reçu un courrier.  Tu es le bien venu.  Mais ne me parle pas d’assurances (tous des voleurs qui ne connaissent pas nos problèmes et qui veulent prendre notre argent). D’ailleurs,  nous allons déjeuner.  Tu n’as pas de chance, l’avion qui nous ravitaille passe le mardi et le vendredi. Reste jusqu’à demain.  Ce sera mieux.  Aujourd’hui,  c’est sardines de la  Davo (oued  local) et salade.
Delphine, sa ménagère nous sert  (Souvent ces ménagères sont aussi les compagnes des forestiers d’où le nombre important de métisses au Gabon).
Pour l’anecdote, Mr Spindler a,  avec cette femme,  un fils né le même jour que mon fils ainé.
Pendant le déjeuner, nous parlons longuement. C’est ainsi que j’apprends qu’il est arrivé en 1946,  juste après la guerre qu’il a  faite du mauvais coté. Il a dû quitter la France précipitamment. Il exploite une concession de plusieurs permis forestiers et une scierie.
A la fin du repas, il annonce :
– Tu restes ici ce soir. Nous allons visiter les chantiers et la scierie.  Delphine va préparer la case de passage. Demain,  je te présenterai tous les forestiers du coin. L’avion du ravitaillement arrive vers 10 à Sindara. Les pères de la mission récupèrent les glacières pleines en échange  des vides pour le prochain passage. Ils les distribuent ensuite sur les divers chantiers. Bien sûr,  ça fait l’objet de bons moments autour du verre de l’amitié.
L’après-midi,  nous  visiterons le chantier de coupe des arbres.  Essentiellement de l’Okoumé.

Quelle découverte pour moi ! Cette  forêt dense, humide, sombre où l’on progresse en suivant un manœuvre qui ouvre le passage avec une machette.
Arrivés sur le site, nous suivons un abatteur.  Une nouvelle découverte pour moi  devant  la dextérité avec laquelle il prépare la coupe,  dégageant les contreforts, coupant les lianes qui pourraient faire changer la trajectoire de  l’arbre dans sa chute. Tout est soigneusement étudié pour éviter que la futée reste bloquée sur un autre bois.  Ensuite la coupe, (parfois sur un petit  échafaudage lorsque les contreforts du tronc sont trop hauts)  avec ces fameuses scies « Still » au bruit si caractéristique. Quand l’arbre commence à craquer,  avant la chute,  les abatteurs crient « Pardon ». Dés l’arbre à terre, c’est  au tour des tronçonneurs d’intervenir. Ils coupent la culée et la tête.  Ensuite,  ils calculent, munis du mètre forestier, le meilleur moyen pour tronçonner le tronc et en tirer le meilleur parti (rectiligne sur 3 mètres au moins) pour en tirer le meilleur prix.  Les autres morceaux,  non commercialisables,  sont destinés à la scierie. Interviennent ensuite les débardeurs, engins de marque Timberjack, qui tractent les troncs sur un parc intermédiaire ou des camions grumiers viennent les charger.

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Archive René CARDONA.

Destination : mouillage, sur le fleuve N’Gounié où des radeaux sont constitués pour être ensuite remorqués pour rejoindre le Fleuve Ogoué jusqu’ à Port Gentil d’où ils sont chargés sur des cargos. Le voyage fluvial dure un mois environ.
De retour au campement, après le travail  et suivant une tradition que je découvre pour la première fois,  le chef de chantier,  le chef de la scierie et  le chef mécanicien se retrouvent chez leur patron pour faire le point de la journée et prendre les instructions pour le lendemain.  Cela se passe au salon autour d’un whisky généreusement servi (et resservi…..)par Delphine.
Spider me présente à Julien, chef de chantier, à Mathias, chef de scierie, et à Henri chef mécanicien. Très sympathiques tout les trois.
Spindler demande à Julien :

– Tu as pu réparer la case de passage pour notre visiteur?
– Oui,  mais je n’ai pas eu le temps de couvrir la salle de douche. Les éléphants ont tout dévasté. Mais c’est bon : il pourra se doucher à l’abri.

Devant mon étonnement,  il me dit :
– Oui,  les éléphants sont passés pour aller au champ de manioc et ils ont un peu cassé la chambre de passage. Mais ils ne reviendront pas ce soir,  les villageois ont allumé des lampes à pétrole pour protéger le champ.

J’avoue que je ne suis pas très rassuré quand je  rejoins cette fameuse case de passage. Elle est située à environ 50 m de la case principale. Une pièce d’environ 20 m² construite en bois,  couverte en papaux. Des fenêtres en rideaux bambou. Une porte symbolique juste fermée par un crochet. Un lit en bambou,  un matelas en mousse couvert d’un pagne et une moustiquaire. La douche à une dizaine de mètres de là, pas couverte.  Un seau suspendu à un chevron avec une tirette pour faire couler l’eau. Un lavabo avec un miroir. Pas d’eau courante bien sûr mais 2 seaux d’eau tiède ramenés par la ménagère. Une lampe à pétrole. Les toilettes,  comme dans l’armée en campagne,  dans un abri à quelques mètres de là.
Après une douche bien appréciée,  je me mets au lit sous la moustiquaire en laissant la lampe allumée à l’extérieur pour éviter les éléphants.  Inutile de  dire qu’à chaque bruit (et dieu sait s’il y a en la nuit dans une  forêt),  je suis debout, aux aguets.  J’ai rarement tant souhaité que le jour se lève.
Enfin à 6 h,  quand je rejoins Spindler pour le petit déjeuner,  je comprends  qu’ils se sont  tous bien  moqués de moi à propos de cette histoire  d’éléphants.

C’est  mon bizutage et,  comme un boudjadi, je  me suis laissé prendre.
Après ses  commentaires, il m’interroge :

  • Au fait, tu es venu faire quoi exactement? Si c’est pour proposer tes salades    d’assurances, pendant que  je  mettrai le chantier en route, regarde dans ce carton il y a tous mes papiers et contrats  que je n’ai même pas lus. Tu me diras si je suis bien assuré et si tu peux faire mieux.

Après ses propos d’hier,  c’est bon signe.
Vers 11 h,  il revient et tient  à m’accompagner à Fougamou pour me présenter les autres forestiers. Effectivement,  je les vois tous :  Morin, Dacosta, Benazeth,  Lacote. Seul manque Thomas dont le chantier se trouve au bord du fleuve à 40 minutes de pirogue.
Nous sommes tous chez Morin, à l’apéro,  quand le frère Jean ‘’patron’’ de la mission catholique vient porter le ravitaillement arrivé par avion.
Quelle ambiance sympa et conviviale !  La  nourriture venant d’arriver, Morin nous  invite à déjeuner Spindler et moi  et bien sûr le frère Jean.
Dans l’après midi,  je rends visite à Benazeth et Lacote.
Le lendemain, après avoir repassé une nouvelle  nuit chez Spindler,  je rencontre Da Costa et Les Espagnols à Sindara. Je prévoie de déjeuner et de passer la nuit à la mission catholique. Encore une fois,  je me trompe. Quand je dis à Dacosta que je vais  à la mission, il se fâche :

  • Si tu ne viens pas chez moi ce n’est pas la peine de me parler d’assurances.
    Il débute ses activités. Son campement est encore très sommaire mais un accueil tellement spontané et cordial que je ne remarque pas le sol en terre battue, l’absence de meubles, le vieux frigo à pétrole qui fume… Mais je me prends à apprécier le poulet bicyclette sauce graines, le vin Nabao (portugais) et l’ananas sauvage. Bernard Dacosta est devenu  par la suite un véritable ami. Quand ses affaires ont prospéré,  il a acheté un avion Cessna monomoteur qui  lui servait pour les liaisons  Port Gentil  ou Libreville. Il vit dans une grande maison en bois sur pilotis datant de l’époque coloniale que sa nouvelle épouse a aménagée avec beaucoup de goût en conservant le style
    A plusieurs reprises, à l’occasion de grands W.E,  il viendra nous chercher ma famille et moi pour passer  quelques jours de dépaysement à la chasse et sur le fleuve à la rencontre des hippopotames.  Mes enfants (6 ans et 4 ans à l’époque) en garderont d’excellents souvenirs.
GABON LA FAMILLE CARDONA PREND L AVION AVEC BERNARD DACOSTA bis
Archive René CARDONA.

 

  • De chez lui, je rends visite aux forestiers Espagnols (Sté SONG groupe Alena) dont le directeur est Pablo Canterro.   Nous sympathisons immédiatement. J’ essaie de parler espagnol  mais comme il parle parfaitement  français, nous en  restons là. La Sté a une autre dimension que les autres forestiers rencontrés. Cent mille hectares de permis de coupe, du matériel en conséquence. Une base très importante, mais pas de scierie.  Tout le bois part en grumes pour l’Espagne. Et bien sûr,  un « village » pour les expatriés avec un Club House,  piscine et tennis.
    Je ne peux pas terminer cette première tournée sans aller visiter la mission catholique où le frère Jean m’accueille. Là,  également,  je suis surpris  au-delà de ce que j’imaginais par l’ampleur des activités de la mission (depuis, j’en ai visité plusieurs à travers le Gabon) dispensaires, maternité, aide, scolarité, jardinage, élevage.  Sans oublier évidement le catéchisme.  Le tout avec discipline, rigueur et propreté.

Le vendredi matin,  je  repars pour Libreville avec la sensation d’avoir beaucoup appris et découvert un autre monde.

A Lambaréné,  ne l’ayant pas fait à l’aller,  je ne peux pas le rater : j’ai visité l’hôpital du grand Docteur Schweitzer  (cela fera éventuellement l’objet d’une autre anecdote).
Arrivé à Kango,  je fais (ce qui deviendra un rite) un arrêt  à l’auberge chez Fulabert. Il y a là les Loscalzo, un responsable des T.P dont j’ai oublié le nom, un forestier,  Porteret, un bourguignon, à l’accent très prononcé qui a un chantier sur la rivière Ramboué.  Apéro, comme savent le faire les forestiers, déjeuner et départ sur Libreville.
Je ne le sais pas encore mais je viens d’attraper le virus  de la forêt gabonaise.

J’avais  30 ans lors de ce périple.  J’en ai 76 aujourd’hui et je n’en suis pas totalement guéri de ce virus qui persiste.

Je crois que j’ai eu beaucoup de chance de connaître ces derniers coupeurs de bois  Aventuriers?  Certains. Pas tous! Travailleurs infatigables dans des conditions de vie pénibles dans cette forêt équatoriale hostile.
Mais tous d’une  générosité légendaire.

René Cardona
Juillet 2016