HUILERIE SEROIN- Rue de la GARE.
He! Bonjour tout le monde! Désolée pour cette longue absence , mais figurez-vous que je me suis perdue ne trouvant pas le portail de l’ huilerie dans la rue de la gare. En fait, l’entrée se situe rue PASTEUR. Seule une façade donne dans la rue de la Gare.
Pressons-nous, l’heure avance ! Nous avons rendez-vous à l’ huilerie SEROIN de RIO SALADO.
Tiens ! La voilà ! Le portail est grand ouvert, nous pouvons y entrer. Tout le monde est là ? La calèche de la MITIDJA, réquisitionnée pour l’occasion par notre ami RENÉ CARDONA, est-elle arrivée ? Il est vrai que nos amis viennent de loin. Elle arrive ?
Désolés ! Mais, nous ne pouvons pas les attendre plus longtemps : nous sommes attendus à l’huilerie SEROIN.
Avant de partir à la découverte de cette huilerie, une mise au point rapide me semble nécessaire. Regroupons-nous ici quelques instants .
Savez-vous que c’est M. François CAMALLONGA qui fut à l’origine de la création cette huilerie. Il la cédait en 1930 à M. Jules JACOBIN et en 1937 M. Albin ARNOUX en devint propriétaire.
Plus tard, cette huilerie revint, par donation, à Madame Lucienne ARNOUX épouse SEROIN.
Pour vous permettre de mieux visualiser la situation, accordez-moi quelques instant de plus pour vous parler de la famille ARNOUX.
Vous savez, j’ai eu de très bons informateurs, Henri SEROIN, François CARREGA et Paul KRAUS, qui m’ ont aidée, à des dates différentes bien sûr, à préparer cette visite. Rapprochez-vous : l’agitation est vive dans ce quartier, et l’histoire intéréssante.
Les ARNOUX résidaient à SARRIANS dans le Vaucluse.
Après le décès de son épouse, Joséphine PONSON, Pierre ARNOUX , aux environs de 1890, partit rejoindre ses oncles François et Marcel ARNOUX en ALGERIE, à RIO SALADO où François et Marcel, avaient exercé la fonction d’ adjoints spéciaux .
Pierre emmenait avec lui deux de ses enfants , Albin et Ulysse. Le dernier né, Édouard, âgé de 2 ans, resta chez sa grand-mère maternelle à SARRIANS. Pour la petite histoire : 4 ou 5 ans plus tard, Pierre le ramena à RIO et Edouard fut mis au travail dans les champs avec ses frères . On ne rigolait pas à cette époque!
Les années passant, Albin, l’aîné de Pierre, épousa Pauline BOYER. Ils eurent 3 enfants : Lucienne, Cécile et Paulette. Lucienne épousa Jean SEROIN, Cécile , Gustave DESCAT et Paulette, René KRAUS.
Et c’est ainsi que plus tard, Lucienne devint propriétaire par donation de cette huilerie . Suivez-moi, nous allons visiter l’ huilerie ARNOUX-SEROIN.
Et maintenant, entrons. Attention ! Ecartez-vous ! Laissez passer ce camion. L’agitation est vive dans la cour et le brouhaha intense. Approchez vous!
Henri m’expliquait qu’avant tout, cette huilerie est une huilerie industrielle pour la moulure et le pressurage. On y fabrique de l’huile d’olive par décantation et filtration. Il m’apprit ensuite, écoutez bien, que l’huilerie traitait environ 15 000 tonnes d’ olives provenant des communes de RIO SALADO, TURGOT, LAFFERRIÈRE, et que le rendement global était de 18 litres au 100kg., reparti de la façon suivante :
15 litres d’huile consommable
et 3 litres destinés à la savonnerie de MARSEILLE.
Ce camion que nous venons de laisser passer transporte l’huile destinée à la savonnerie de Marseille.
À droite, les locaux administratifs et les logements du personnel où deux équipes de 10 ouvriers logeaient avec leurs familles. A gauche des logements, vous apercevez le bâtiment regroupant l’huilerie proprement dite. Entrons si vous le voulez bien. Tiens ! Installons-nous dans ce coin et « faites-vous petits » : les ouvriers ont besoin de place pour travailler.
Je dois vous dire que l’extraction de l’huile d’olive étant un processus industriel , elle s’exécute en deux étapes fondamentales.
Henri m’avait expliqué que, dans un premier temps, se déroulaient , le lavage et broyage des fruits, pulpes, feuilles et noyaux compris. L’ensemble est alors concassé , broyé, par deux grosses meules rondes que vous pouvez apercevoir sur votre gauche. Elles tournent autour d’un axe et sur elle-même . Et voilà : la deuxième phase de l’opération, peut commencer.
Regardez ce que fait cet employé : il remplit des sacs en fibres. Jute ou alfa ? Je n’ ose pas m’approcher. De la toile de jute , dites-vous ! C’est plus résistant que l’ alfa. Peut-être ? On appelle ces sacs des SCOURTINS m’avait dit Henri. Ils seront empiler dans la presse hydraulique.
Vous ai-je parlé de la locomobile qui se trouve au fond de l’huilerie et qui actionne tout ce matériel, nous assourdissant. Ce qui m’oblige à élever la voix ! Vous m’entendez quand même ? Alors, Je continue :
Ce sac, le scourtin, que l’ouvrier vient de remplir, est empilé sur d ‘autres sacs dans la presse hydraulique. Ils seront arrosés avant chaque pressée par de l’eau chaude venant de cette locomobile. D’où ce nuage de vapeur d’eau qui nous entoure. En vous penchant, vous pouvez voir l’huile. Non ! Non ! Le mélange huile et eau, qui suinte des sacs dans un récipient. Hum ! Cette odeur ! Bon,je continue. Vous me suivez toujours ? Ce mélange appelé émulsion sera versé dans la vingtaine de bassins de décantation que vous apercevez de l’autre côté du local. «C’est alors , une décantation naturelle» m’ a précisé mon guide. Il m’expliqua : « en phase de repos , l’ huile, plus légère, tente de remonter à la surface en se séparant de l’ eau». Regardez le travail de l’ouvrier : il s’attaque à la dernière phase de l’opération qui consiste à passer dans un filtre l’huile qui surnage. Elle sera transvasée dans ces bidons en fer blanc, que nous appelions « CIZAIN » , apporté par le propriétaire pour récupérer l’huile de sa récolte d’olives.
Admirez la couleur de ce produit ! Rien à voir avec la bouteille « huile sans goût » que l’on utilise pour les fritures!
Pas trop perturbés par toutes ces senteurs d’huile ? Sortons : il fait trop chaud ! Vous avez dans la cour une table de « dégustation« . Des tranches de pain vous permettront de déguster le produit de cette huilerie, et d’apprécier la saveur et l’ arôme que vous ne trouvez nulle part ailleurs. Cette huile onctueuse et parfumée sert de base à tous nos plats cuisinés. Et, dites-moi, qui n’ a pas eu dans son jeune âge la tartine de pain frais arrosée d’un filet d’ huile d’olive, agrémentée d’une pointe de sel !
Merci Henri : tes explications nous ont fait revivre avec plaisir une activité de la rue de la Gare.
Je vous laisse, une salade de tomates agréablement assaisonnée à l huile d olive de l’ huilerie SEROIN m’attend.
Ajout du 7 octobre 2024 à l’article ci-dessus.
Bonjour vous tous, lecteurs qui visitez notre site, après une conversation téléphonique avec Paul KRAUS, je rajoute un additif à mon article sur l’Huilerie SEROIN, afin de réparer un oubli .
Lorsque j’ ai présenté la famille d’ Albin ARNOUX, j’ai oublié de mentionner l’aînée de ses filles : Louisette. je m’en excuse Paul ! Son nom était bien inscrit dans les mails que j’avais reçus mais…
.Alors je vous présente les 4 filles d’ Albin ARNOUX :
Marie Louise, épouse de Louis KRAUS
parents de Paul, Michel et Jean-Louis.
Lucienne, épouse de Jean SEROIN
parents de Robert, Henri et Jean-Pierre.
Cécile, épouse de Gustave DESCAT
parents de Georges, Albine et Geneviève.
Paulette, épouse de René KRAUS
parents de Renée et Constant.
Profitant de notre conversation, Paul m’a appris que le comptable de l’huilerie était : Ulysse ASCENCIO, fils d’Armand ASCENCIO , charcutier à RIO SALADO.
On s’y voit ma chère Jadette et on hume même les odeurs! Tu sais si bien nous ramener loin dans notre passé et dans notre enfance insouciante… merci pour tout cela
Tout le plaisir est pour moi, Yvon, si pendant quelques instants , tu as pu « replonger » dans le RIO SALADO de notre adolescence .
Toujours un plaisir de retrouver son passé. Merci Jadette
Merci, Jadette, pour cette description si vivante. Même si je n’ai pas connu tout cela, cela me rappelle quelques conversations avec Papa, un nom de ci de là… et me permet de mieux comprendre la jeunesse heureuse qu’il avait vécu avant les événements. D’ailleurs si certains d’entre vous se souviennent à quel endroit habitait la famille de Jean DE TORRES à Rio, mon grand père (d’après ma tante, il était caviste et marbrier), je voulais voir à quoi cela ressemble maintenant sur Google Earth, mais je n’ai aucun document de cette époque.