8ème balade (bis): Nos maires. (1865-1940)

Je dois auparavant vous avouer que, pour cette partie de notre balade, j’ai eu besoin d’un sérieux coup de main. Sans l’aide de Jean-Claude CARREGA, je ne vous aurez pas  entraînés dans une visite aussi détaillée et complète  de notre mairie et de ses occupants successifs.  Alors, mes promeneurs occasionnels, nous vous emmenons revivre le temps passé. Jean-Claude, je te laisse la parole:

«Bonjour à tous! Un rappel essentiel: Le territoire d’AÏN  TEMOUCHENT dont dépendait RIO (jusqu’en 1859) était très vaste. Il s’étendait jusqu’à MISSERGHIN, et comprenait AÏN KIAL, et AÏN el ARBA.. Administré par les militaires, c’était un capitaine qui faisait fonction d’officier d’État Civil. En 1860, ce territoire passa sous la responsabilité d’un administrateur civil  désigné par l’État: Émile PAYEN,  qualifié de « commissaire civil« .

En 1864, le territoire d’AÏN TEMOUCHENT fut érigé en commune de plein exercice. Emile PAYEN en devint le premier maire. Ce fut à partir de cette date qu’apparaissent les  adjoints spéciaux de RIO  qui feront alors fonction d’officiers  d’État Civil distincts  de celui d’AÏN TÉMOUCHENT.

Pour anecdote, vous pourriez lire sur le registre de l’État Civil d’AÏN TÉMOUCHEN l’annonce    des deux premiers mariages de Rio-Saladéens :

      – celui, en 1860, de  Louis Henry DE GOURNAY marié à  Antoinette GARNIER,

      – et, en 1861, celui de son frère, Auguste DE GOURNAY et de  Marie ALBERGE.

 A partir de 1865, les actes de naissances, mariages et décès furent inscrits dans les propres registres  de l’État Civil de Rio Salado».

Bon! Vous voilà  informés. Vous nous suivez? Nous pouvons donc continuer notre incursion dans le passé de notre mairie. Lors de sa création, par décret impérial de 1858, le village dépendait, comme nous l’avons mentionné plus haut, de la commune d’AÏN-TÉMOUCHENT, dont il constituait une annexe. De ce fait, jusqu’en 1884, date à laquelle il devint commune de plein exercice, son administration était du ressort d’un adjoint municipal. Cette mise au point étant faite, continuons notre plongée dans le temps, et accueillons le premier d’ entre eux:

  • Le comte Louis Henri DE GOURNAY de SENICOURT, 1er adjoint spécial, délégué de l’administration. Charge correspondante à celle de maire bien sûr. Il exerça cette fonction de 1865 à juin 1869. Henri DE GOURNAY eut une concession au Camp du RIO SALADO en 1859. Il eut fort à faire en tant que premier responsable du village.

Robert TINTHOIN, Dr es-lettres-ex-directeur des Archives d’Oran, nous signalait que:

« Le choléra, les sauterelles, la sécheresse et le froid rigoureux des années 1867-1868 furent accompagnés d’une forte mortalité».

Son arrière-petite-fille, Brigitte DONVILLE ne vous est pas inconnue. Vous avez sûrement lu son livre: « La fleur de l’Aloes » de Maud ARNAUD. Roman ayant pour toile de fond, les premières années de notre village.

–      Lui succéda comme adjoint spécial: François ARNOUX. Il assura son mandat de juin 1869 à juin 1875.

  –   Son frère, Marcel ARNOUX, exerça la même fonction quelques années plus tard, d’avril 1880   à janvier 1881. Les deux frères, originaires de SARRIANS dans le VAUCLUSE, arrivèrent à RIO en 1868.

Je ne peux vous en dire plus. Je laisse aux Saladéens plus compétents le soin de nous éclairer.

  • Entre les deux frères ARNOUX, Louis JACOBIN, fut à son tour délégué spécial d’octobre 1879 à avril 1880.

En février 1864, il arrivait d’AUCH  et s’installait dans « la partie la plus malsaine de la région, au bord de l’oued Rio Salado, à la MITIDJA ( tiré du Livre d’ or de l’Oranie). J’ai relevé dans le livre de sa petite fille, Henriette JACOBIN-MONTIGNY ce que sa grand-mère, Marie Louise BILLON, raconte:

« Il n’y avait alors qu’un poste de cantonnier et trois ou quatre modestes maisons…..Notre               mariage fut le premier célébré à Rio Salado. La place publique était un maquis constitué d’épaisses broussailles, palmiers nains, lentisques, jujubiers entrelacés en fourrés impénétrables ». La briqueterie JACOBIN fut créée en 1875.

  • Le dernier adjoint spécial de RIO SALADO, désigné par le gouverneur fut Alexandre MILHE POUTINGON, le père de Joseph que nous avons déjà rencontré. Il occupa cette fonction de février 1881 à mai 1884.

Pendant son mandat,  en 1882 plus précisément,  Robert TINTHOIN, nous dit:

«…l’érection du Centre en Commune de plein exercice est demandée. Après 2ans  d’incessantes démarches, un décret du 20 Mars 1884 permet à RIO SALADO d’accéder au régime communal avec un territoire de 3000ha».

Alexandre ne s’en tint pas là. On peut lire dans « RIO SALADO 1925 » de Joseph MILHE POUTINGON

« …Un marché à longue échéance conclu avec Alexandre MILHE POUTINGON permit à     M. VIC, négociant à ORAN, de créer de toutes pièces, une installation appropriée pour l’élaboration des mistelles…..C’est donc à ce dernier que RIO SALADO doit en grande partie l’extension de son vignoble et partant de sa fortune.»

      –    A partir de Mai 1884, RIO devint une commune de plein exercice.

  –    François ARNOUX  fut à nouveau à la mairie. Mais élu  cette fois en tant que premier     maire. Il y resta de mai 1884 à septembre 1886.

  – Henri DEGOURNAY  (la particule est rattachée au nom) lui succéda d’octobre 1886 à       avril 1888.

Nous l’avons déjà rencontré aussi nous allons rendre visite au huitième de nos édiles, mais en fait notre troisième maire: Jean COMBES.

  • Jean COMBES occupa cette fonction pendant 2 mandatures: de mai 1888 à mai 1896.

Il naquit à ARAGON dans l’Aude, où il exerçait la profession de tailleur de pierre. Ce qui lui valut de partir pour l’ALGÉRIE afin de  participer à la construction du pont  du Rio Salado.  Le pont en bois fut emporté par une crue. Il acquit par la suite une concession de 15hectares de lentisques et palmiers nains. Robert SEROIN me raconta que, pendant son mandat, Jean COMBES, à l’occasion de l’Exposition Universelle de PARIS en 1889, présida au banquet des maires de France, sous la Tour EIFFEL. Il avait obtenu une médaille d’or décernée par le ministre du Commerce de l’Industrie et des Colonies, pour son vin. J’ajoute que, si vous allez vous promener dans l’allée centrale du cimetière, tout au bout, vous pouvez admirer le buste de ce maire. « L’ECHO D’ORAN » du 11 novembre 1909 nous apprend que :

« L’on vient de placer au cimetière, le buste en marbre de M. Jean COMBES ancien maire de RIO SALADO, œuvre du statuaire oranais FULCONIS. Ce buste est d’une ressemblance parfaite et d’une exécution irréprochable ». (https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Guillaume_Fulconis)

Pardon? Des questions? Vous voulez savoir s’il y avait des descendants de Jean COMBES dans notre village? Attendez! J’ai quelque chose à vous montrer, un écrit relevé dans ce fameux registre d’État Civil de « ce village tout jeune » :

      « Le 12-12-1900 a été enregistré le mariage de:

SEROIN Anthelme Marin Laurent né le 7-7-1871 à AMBÉRIEU  fils de SEROIN Antoine Marin décédé et de SANVILLE Jeanne

avec

COMBES Lucie née le 25-12-1881 à ARAGON (Aude) fille de COMBES Jean Désiré et de DAT Marguerite».

 Vous voilà informés. Jean COMBES était l’arrière grand-père maternel de Jean Pierre, Yves, Luce, Paul, Henri, Robert, Marie Pierre, Guy et  de tous leurs cousins que je n’ai pu nommer.

  • En mai 1896, Henri LAGNEAU lui succéda jusqu’en Mai 1900.

Bien entendu, vous vous rendez compte que sans l’aide de mes amis Jean Pierre, Luce et Jean Claude, je ne pourrais vous tenir pareil langage. En fait, le nom des édiles  me « parlait » comme dit mon petit fils, mais sans plus. Alors Jean Claude CARREGA est encore venu me prêter main forte. Henri LAGNEAU était son arrière-grand-père paternel, père de Rose l’épouse de son grand-père François CARREGA, lui-même étant le fils aîné d’Étienne. Vous  connaissez ce dernier? Je vous l’ai présenté lors d’une de nos promenades. Il tenait le magasin général du boulevard national situé à côté de la boulangerie.

Vous y êtes? Nous continuons donc notre remontée dans le temps. 

      « Henri LAGNEAU, d’après un article d’Emile GARAIT paru sur l’ECHO du DIMANCHE de 1959, arriva en ALGERIE en 1878 et ouvrit, à RIO SALADO, un petit atelier de maréchal-ferrant pour satisfaire la clientèle du village et des environs.»

Aux élections de Mai 1900, Henri LAGNEAU fut battu par Joseph MILHE POUTINGON. Inutile de vous dire que les relations entre les deux hommes furent quelques peu refroidies. Son fils Achille LAGNEAU se présenta par la suite. Il ne fut pas élu.

  • De mai 1900 à mai 1940, Joseph MILHE POUTINGON, fut le maire du village.

Vous avez vu une partie des réalisations faites dans Rio au cours de sa mandature. Écoutez M. Claude PETIT, ancien député, lors de  la remise de la Légion d’ Honneur à M. MILHE POUTINGON:

« Enfant de ce pays, puisque vous y êtes né, vous avez donné à cette terre algérienne, comme tant de vos aînés le meilleurs de vous même, c’est à dire votre cœur……vous avez pu heureusement faire aboutir un programme de travaux indispensables au développement et à la prospérité de cette belle ville….aujourd’hui nous avons devant nous une petite ville agréable, riante et coquette qui fait l’admiration de tous les visiteurs, Messieurs ! On le doit à la vaillante population de RIO SALADO et à son digne maire M. MILHE POUTINGON.»

      Faisant suite à M Petit voici une partie de l’allocution de M. Paul BOUR, président du      Syndicat agricole:

  « Vous avez merveilleusement géré les finances communales avec des ressources restreintes… A la place du misérable village que j’ai connu en 1900 lorsque je suis arrivé parmi vous, s’élève aujourd’hui une coquette ville pleine de prospérité pleine de beauté pleine de fleurs! Mon cher Maire vous avez géré en grand financier le budget de notre commune!…»

Cette cérémonie eut lieu sur la grande place publique devant la population européenne et indigène de la région qui avait tenu à lui manifester sa sympathie.  Que vous dire de plus au sujet de ce maire!  Biensûr! vous parler de la fête qui se déroula le 27 septembre 1929. C’ est pendant la mandature de Joseph MILHE POUTINGON que le style de nos fameuses fêtes , celles qui firent, elles aussi, la renommée de notre village, prit forme.Germaine ADAM m’avait raconté que son père Vincent CARDONA, conseiller municipal fut chargé d’organiser cette fête des Vendanges, la première du genre: décoration de la place publique et du monument aux morts. Pour la première fois la fête avait un thème: MOULIN ROUGE. Un orchestre animait les soirées, et les forains vinrent s’installer autour de la place, entre les palmiers que l’on venait de planter. La fête, cette année là, se termina comme les précedentes, par une FANTASIA.Et, depuis 1924, RIO SALADO fut fidèle à ce style de fêtes. M. le Maire fut aidé dans la gestion de la commune par des conseillers municipaux :

Manuel ANDREU, Constant PORTE, Albert MACIA, Jules JACOBIN, Antoine ROSELLO, Jean LOZANO, François ARACIL, Jean LOPEZ, Jacques SANCHEZ, Joachim POVEDA, Raymond FUENTES, Joseph PEREZ, Espi CANDELA, Manuel DIAZ, Louis ESTEVE, Eugene LAMBERT, François MONTERO…

Et sûrement quelques autres dont je n’ai pas retrouvé les noms.

Et Mon Dieu! J’allais oublier « l’inoubliable » :   René MARCIANO, tout jeune Secrétaire Général de notre mairie.

 Bon! Laissons M MARCIANO et retournons à nos édiles. Écoutons la fin du discours de M. le Maire:

«Certes cette œuvre est magnifique, elle est grande elle a fait l’admiration de tous ceux qui ont visité notre pays au cours du Centenaire . Mais en vérité, en sommes-nous, nous les hommes de ma génération, les principaux artisans? Non. Le travail fait, l’œuvre accomplie dans ces régions jadis couvertes de forêts impénétrables, de marais pestilentiels, peuplés de bandits redoutables, et de fauves dangereux, pourries de fièvres meurtrières, cette œuvre, nous la devons aux premiers colons(….) et il faut le dire à ces magnifiques travailleurs espagnols qui ont arraché le palmier et les broussailles.»……

Et le temps continua de s’écouler calme et serin.

Arrive septembre 1939. RIO SALADO se trouva alors plongé dans la guerre: la mobilisation,   l’angoisse, la résignation, la tristesse, les départs précipités, les pleurs. Les jeunes hommes du village  qui un époux, un père, un frère, un oncle, un cousin, un voisin embarquaient pour la Mère Patrie, où la guerre faisait rage. Les nouvelles étaient  rares. Un tel blessé, l’autre prisonnier, le troisième Morts sur le Champ d’ Honneur. RIO  SALADO est en deuil!

Et nous voilà en juin 1940: l’Armistice.

Le déroulement de cette période dépasse mes compétences, je dois vous dire que de nombreux amis sont venus me prêter main forte. Mais pour plus de précisions « historiques », j’ai consulté Internet. Je vous résume la situation de l’époque:

Le Maréchal PÉTAIN est appelé à gouverner la France Occupée:

«Au lendemain de l’Armistice, du 22 Juin 1940, la FRANCE d’OUTRE-MER restait sous la souveraineté du nouveau Gouvernement de VICHY. Les équipes municipales furent alors renouvelées, remplacées par des administrations nommées d’office par les représentants du Régime de VICHY.»

 C’est ainsi, qu’après déductions des uns et des autres, aucun témoin de cette période n’ayant pu être consulté, nous pensons que Joseph MILHE POUTINGON dut quitter sa fonction de maire.

Joseph MILHE POUTINGON resta durant40 ans(1900-1940) maire de RIO SALADO. Il naquit en 1868 et nous quitta en 1949!

14 réflexions sur « 8ème balade (bis): Nos maires. (1865-1940) »

  1. Magnifique historique de notre cher village. J’ai adoré. Encore merci à toute l’équipe et tout particulièrement à Jadette pour son implication dans l’entretien de notre mémoire.
    Marcel Beltran.

  2. Quel magnifique et surprenant historique de la naissance de notre Rio Salado et de tous nos maires!!
    Merci Jadette pour toutes ces recherches et ces écrits .

  3. Un grand merci à toi Jadette pour ces magnifiques balades dans notre village…La 8ème (bis) m’a permis de découvrir tous les Maires qui ont administré notre village. Concernant les employés de la Mairie, mon époux a fait la connaissance, sur un terrain de pétanque, d’un natif de Rio en 1953 nommé Alex PEREZ, dont la maman prénommée Louisette travaillait à la Mairie. Je l’ai connue, tout comme son papa, surnommé « Jouanet » jardinier qui habitait chez Mr Milhe Poutingon….

    1. Bonjour Paulette, André, Denise, et Marcel. Merci pour vos commentaires. Vos remerciements me réconfortent. J’ai retrouvé le nom de la maman d’ Alex, Louisette CASTILLO. Elle était secrétaire de mairie dans les années 45.50. Je vous en parlerai dans la prochaine balade.
      En faisant ces recherches, j’ai relu les confidences d’Yvon LOZANO. Une de ses anecdotes concerne la période 1900-1940 que vous venez de lire, et j’ai pensé qu’il serait dommage de la laisser tomber dans l’oubli. La voici:
      « Aux environs des années 20 ou peut-être 30, la boxe était depuis longtemps un sport très apprécié des Saladéens. Les premiers combats se déroulaient sur la place du village , que l’on venait d’agrémenter. Le matin de très bonne heure, son père Jean LOZANO venait installer le ring. Au centre de la place, il disposait quatre tonneaux surmontés d’une estrade faite de planches.IL clôturait le tout avec des cordes: le ring étaient prêt. Ces combats attiraient beaucoup de curieux de tous bords qui s’agglutinaient autour du ring, suivant de très près le combat, encourageant bruyamment les boxeurs. Et si un des boxeurs était K.O, les spectateurs en chœur comptaient les minutes fatidiques qui clouaient le vaincu au sol. Le vainqueur fatigué, quelque peu amoché mais heureux, était acclamé à grand renfort de cris par la foule admirative. Et tout le monde se retrouvait aux bars du village, pour boire à la santé du vainqueur.
      Ainsi s’écoulait la vie dans notre village.

  4. Un grand merci Jadette pour tout ton travail. Grâce à toi, nous découvrons l’histoire du village et les potins de l’époque. Continue à nous raconter de belles balades.
    A bientôt.
    Jean Louis et Chantal LOZANO

    1. Pas possible! El señor LOZANO daigne enfin nous rejoindre! Quel Plaisir! J’espère, que comme l’oncle YVON il enrichira nos articles en y ajoutant quelques anecdotes. Vraiment Jean Louis, je n’y croyais plus! Merci à Vous deux, nous comptons sur vous maintenant!

  5. Encore bravo et merci Jadette, pour ton travail de recherche et ton talent de conteuse!! Continue de nous faire rêve, même avec un brin de nostalgie…
    J’attends la suite !!
    Je t’embrasse.

    Nadia.

    1. J’espère Nadia, que mon «  »talent de conteuse »ne vous fera pas le même effet que sur mes petits élèves . Lorsque je leur racontais une histoire, un quart d’heure après, certains dormaient sur leur chaise. et, n’oublie pas , nous t’attendons.!

  6. Bonsoir, Jadette.
    Encore une fois merci pour tous ces souvenirs et anecdotes. Tu as bien raison de les rappeler car les témoins contemporains de cette époque se font hélas de plus en plus rares.
    Je vais ajouter mon grain de sel (de Rio).
    Monsieur Bernard est le premier maire en exercice dont je me souviens notamment de sa barbiche blanche.
    Je vais raconter -j’espère le plus fidèlement possible- le souvenir des obsèques de Monsieur BERNARD.
    Je ne souviens pas de la date exacte mais ce qui est certain c’est que j’étais écolier. Je devais avoir entre 8 et 10 ans (j’en ai 80 aujourd’hui alors sois indulgente).
    Les élèves des écoles (filles et garçons) étaient placés le long du parcours que devait suivre le cortège de l’église au cimetière. De mémoire: pour notre classe, sur le Boulevard entre Reynes et Parès.
    En vérité, ce qui m’a le plus impressionné c’est le décorum que je n’avais encore jamais vu (encore aujourd’hui, seulement à la télé).
    En tête de cortège, une fanfare (est-ce le bon terme ?). Les tambours étaient « drapés » de noir tout comme les clairons et les trompettes. Suivaient 2 draps mortuaires tenus par 6 personnes (je crois). Ensuite le curé, les enfants de cœur, le corbillard orné de plumets (je ne me souviens plus si c’était celui du village tiré par un cheval ou un véhicule à moteur) puis la longue procession de la famille et des amis.
    A cet âge, vois-tu, curieusement ce n’est pas la mort du Maire qui m’a marqué mais la cérémonie!
    Pour conforter tes excellents souvenirs encore quelques grains de sel en vrac :
    Mme Bour,directrice de l’école maternelle, était assistée de Carmen dont toute notre génération à gardé le souvenir d’une femme omniprésente, bienveillante pour les enfants que nous étions et également très sévère sachant se faire respecter .
    Roger Jimenes. On ne peut parler de ce grand Saladéen sans parler de la JSS . Combien il nous a fait vibrer quand il faisait gagner avec ses équipiers (Palomo, Fuentes, Perles, Rabatell, …) contre les nos adversaires de toujours la J.P.B.S de Béni Saf, l’USCCT de Témouchent la J.U ou le Gallia d’Oran
    – Quant aux employés de mairie, tu as omis de citer l’inamovible toujours prêt à rendre service Madani.
    – Pour les cérémonie du 11 Novembre, Jean-Pierre rappelle le rassemblement au Monument aux Morts. J’ajoute que c’est Mr Coutant qui accompagnait à la trompette la « Marseillaise » après avoir interprété « La sonnerie aux morts ».
    – Mr Boitiaux a du faire des émules car je garde de ma scolarité des souvenirs « cuisants » des différents « maîtres » tant sur les doigts que sur les fesses pour les accords des participes passés notamment (je ne le cite pas) mais il s’appelait Me Ben….ou. Un GRAND MERCI à eux.
    – L’attractivité de Rio était déjà reconnue car les instituteurs qu’étaient Mrs Bour et Bernard ont à priori demandé leur mutation au village.
    J’attends tes remarques et celles des amis pour avoir le plaisir d’entretenir ce dialogue qui m’est si cher.
    Désolé d’avoir été un peu bavard: c’est la petite saison des pluies ici…
    Bien amicalement.
    René.
    Abidjan.
    29 Septembre 2019.

    1. Je n’avais jamais entendu parlé de cet évènent.L’enterrement de M. BERNARD complète mon article. Enterrement magnifique, différents de ceux que nous avions l’habitude de voir dans le village. Mais sais-tu Ami René qu’il ne fut pas le premier de ce genre? En 1909, L’Echo d’ORAN, nous informait: « 10 décembre: les obsèques de M. Auguste DEGOURNAY enlevé si prématurément à l’affection des siens ont eu lieu ce matin, au milieu d’un grand concours de population. En tête du cortège, une voiture remplie de fleurs, de bouquets et de couronnes; venaient ensuite deux draps mortuaires de la Libre Pensée portés par des amis, puis de grosses couronnes portées à bras, enfin le corbillard dont les cordons étaient tenus par le Maire, M. J Milhe POUTINGON, des conseillers municipaux et le président du Cercle civil dont le défunt était vice -président.»
      Quand à CARMEN, c’est un oubli impardonnable! J’ajouterai un commentaire, retrouvé dans nos archives, de Danielle LOZANO , au sujet de Carmen , »C’était la femme de service de l’école,une dame brune, dynamique, habillé souvent de noir». Danielle racontait encore, qu’au fond de la cour se trouvait « le cachot noir » où Carmen , pendant la récréation, enfermait les indisciplinés et le plus souvent son turbulent cousin Camillico . Une remarque personnelle, avec ses méthodes , Carmen a laissé dans nos mémoires plus de souvenirs que les institutrices de l’école maternelle.
      Quand à Madani , je le situais dans l’équipe des employés de Gontrand Milhe Poutingon, dans les années 50. Je me renseignerai.
      Merci René, d’étoffer et d’enrichir mes articles, Nous arriverons ainsi, à « réveiller » notre RIO SALADO.

  7. Magnifique historique de notre cher village. J’ai adoré. Encore merci à toute l’équipe et tout particulièrement à Jadette pour son implication dans l’entretien de notre mémoire.

  8. Je viens de Rio Salado, je vous demande de m’envoyer plus de photos de Rio Salado car je ne connais pas grand chose à son sujet et de son histoire. Merci.

    1. Bonjour Driss.
      Merci d’avoir choisi notre site.
      Les photos de Rio sont sur le site. Il ne tient qu’à vous de faire un « clic » droit sur celles que vous aurez choisies pour pouvoir les enregistrer sur votre ordinateur.
      Bonne journée.
      Jo.
      ouedmaster du site de l’amicale du Rio Salado.

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