Lors d’une conversation avec Jean Pierre SEROIN au sujet du cimetière de RIO SALADO, je lui demandai qui était Jules Herménégilde SEROIN, né le 21 décembre 1879, dont j’avais vu le nom sur le caveau familial. Jean Pierre me raconta que Jules était le plus jeune d’une fratrie de 4 enfants : Anthelme (grand-père de Jean-Pierre), Francisque et Maria (voir album ci-dessous) et qu’il avait eu une vie peu ordinaire. Alors que Jules poursuivait ses études, Anthelme fut désigné par le sort pour accomplir son service militaire en ALGÉRIE. Durant sa période militaire, Anthelme renoua avec une de ses tantes Henriette GARNIER installée à RIO SALADO. Son service accompli, le jeune garçon renonça à retourner à AMBERIEU en BUGEY, préférant se « poser » à son tour dans ce village en formation. En France, son jeune frère Jules passait brillamment ses examens.
* Le 26juillet 1897, l’Académie de Lyon lui délivra le diplôme de Bachelier de l’enseignement secondaire moderne avec mention-mathématiques.
* Le 3 novembre 1897, il entrait à la Faculté des Sciences de Lyon.
* Le 26 juillet 1899, il obtint le Certificat d’Etudes Supérieures avec la mention Chimie Industrielle.
* Le 11 juillet 1900, il décrocha le Certificat d’Etudes Supérieures avec la mention Physique Industrielle. A la suite de quoi, la Faculté des Sciences de Lyon décerna un « Diplôme d’Honneur à l’élève Jules SEROIN entré à l’école le 3 novembre 1897 avec le 9ème rang, sorti le 1 août 1900 avec le 2ème rang résultant des notes obtenues pendant la durée des études et des examens de sortie».
*En 1907, désirant se rendre en ALLEMAGNE, à HAMBOURG exactement, le maire de la commune d’AMBERIEU en BUGEY lui délivra un certificat de «bonnes vie et mœurs». En foi de quoi, le Ministère du commerce octroya à «M. SEROIN Jules, ingénieur à AMBERIEU en BUGEY, une bourse de 2400 frs sur proposition du jury de concours ouvert pour l’attribution de bourses industrielles de voyage.»
Il partit pour l’ALLEMAGNE à HAMBOURG plus exactement ( une attestation de la police allemande le confirme), pour y parfaire ses connaissances.
Une lettre de Marie CURIE, adressée à Jules, permit de « suivre son parcours ». Cette lettre est connue de toute la famille mais où est-elle passée? Le départ d’ALGERIE, les deuils successifs, les mariages l’ont peut-être égarée. Jean Pierre espère qu’elle réapparaîtra.
Nos recherches sur Internet nous ont permis de nous immiscer dans la vie de Jules.
Après son voyage à HAMBOURG, il a dû entrer dans l’équipe des collaborateurs de Marie CURIE à « l’INSTITUT du RADIUM » dédié à la recherche médicale. Mais, comme tous les collaborateurs de Marie CURIE, il fit la « Grande Guerre » dans le 1er Régiment des Zouaves (1eRZ), 7ème Escadron du Train des Equipages Militaires (7eETEM). Lors de sa démobilisation, il regagna son domicile à PARIS, et dut reprendre ses activités au sein de l’INSTITUT du RADIUM. L’étude de la radioactivité étant à l’époque par définition une science naissante, aucune précaution ne fut prise. On ignorait encore à quel point les rayons pouvaient être nocifs. A la suite d’une trop grande exposition à ces éléments radioactifs, Marie CURIE fut atteinte de leucémie et, comme elle, bon nombre de ses collaborateurs. Ce fut, sans conteste l’origine de la maladie de Jules. Il eut les poumons brûlés. Un changement d’air lui fut imposé par le corps médical. Jules vint se refaire une santé chez son frère Anthelme à RIO SALADO. Mais Hélas! le 21 avril 1921, Jules mourut, il avait 41 ans!
L’histoire de Jules Herménégilde SEROIN m’a vraiment impressionnée. La jugeant hors du commun, j’ai donc demandé à Jean Pierre de me permettre de vous la raconter..
Sympa cette nouvelle rubrique ! Tu voulais dire 1879 Jadette, je présume ;=) ? Besos, Marie D.
Merci Jadette et Jean Pierre ,trés interessante cette histoire ! Quel beau parcours ,et il faut se souvenir que le pourcentage de bacheliers dans une génération a cette époque ne devait pas dépasser les 2%
Merci Jadette, cela m’a rappelé les histoires de ma tante Guite qui nous parlait de Jules (rouquin aux yeux bleus),travaillant avec Marie CURIE et mort , en effet, brûlé par le radium.