Le foot à Rio : le S.O.S . 1ère partie 1934-1940.

 

Archive de l’amicale du Rio Salado.

Comme la terre entière ne parle que de FOOT, pourquoi ne pas faire un « petit » tour du côté de notre « petit » village, pour voir ou revoir nos « petits » matchs de foot. Cela  nous rajeunira de quelques années peut-être. Que dis-je? De plusieurs années même, il me semble! Mais qu’importe! Le but de mes recherches n’est pas là. Il est  dans le plaisir de revoir  RIO SALADO vivant au rythme de nos matchs. N’oubliez pas que « le football fut le sport-roi chez nous! ». J’ai donc « plongé » dans nos archives, très fournies par ailleurs, et j’ai retrouvé anecdotes, photos, commentaires, articles de journaux qui, je l’espère, vous transporteront le temps d’une lecture vers notre village d ALGERIE.

Le premier article est de Gislène PARRES-CUENCA. Elle nous parle de son oncle, Robert PUYGDONGOLAS. « PITINGOLA » comme l’appelait notre amie à nous tous, fervente supporter du S.O.S : Cécile RODRIGUEZ.                         «Robert PUYGDONGOLAS est né le 8 août 1917 à RIO SALADO. En 1937, à 20 ans, avec quelques copains, ils créèrent le CLUB de FOOT du village. La municipalité d’alors, dont l’adjoint au maire était M. SEMPÉRÉ, leur attribua un terrain vague près du cimetière. Tonton Robert paya 4 ouvriers pour défricher et nettoyer ce qui allait devenir le STADE de FOOT de RIO SALADO. Joseph ARACIL, du quartier de la « HIGUERA »,  construisit et monta les cages des buts. Félipé CONTRERAS, « Pépé » pour les amis, et son frère Sébastino l’aidèrent à tracer les limites du terrain. Le sigle « S.O.S, SPORT OLYMPIQUE SALADÉEN » fut proposé par mon oncle Robert en référence au club de MONTPELLIER de l’époque le S.O.M. Et, pour mémoriser le nom de leur nouveau club, ils criaient: «Sauvez-nous! Ô secours! Sauvez-nous!». Le premier Président du club fut: Venturica ESCUDERO, le second Louis AMAT (électricien de son état). Le tout premier match s’est déroulé à Oran dans le quartier de Gambetta. Le S.O.S a gagné par 2 buts à 1. A partir de ce moment, le S.O.S a remporté 19 matchs d’affilée. Ils étaient « CHAMPIONS de DISTRICT. » Le niveau suivant étant : « PROMOTION d’HONNEUR ». Les joueurs d’alors, se nommaient:

Archive de l’amicale du Rio Salado

GIL, BOUZIANE, CHIR, Alfred CLÉMENT, Jean DESOLA, L. SAHEL, L. ARACIL, BELTRAN, SAÏD, MADANI, GARCIA, M. CANDELA, Néné RODRIGUEZ,CHOURAC,  Robert PUYGDONGOLAS.

 

Gislène continue :  «Dans les années 1945 ou 46, il y eut un match S.O.S contre l’ U.S.M.T (Union Sportive Musulmane Témouchentoise). Le S.O.S jouait sur son terrain. C’était un match décisif pour monter en Promotion d’ Honneur. Comme le S.O.S menait avec une belle avance, les supporters de l’équipe de l’U.S.M.T, les hooligans d’alors, envahirent le terrain et une bagarre générale éclata. Une belle pagaille s’ensuivit, comme seuls savent le faire des joueurs de mauvaise foi. La bataille prit fin grâce à l’intervention conjuguée de la Garde à cheval avec mousquetons et les gendarmes       d’HAMMAM BOU HADJAR, LOURMEL, RIO SALADO, et LAFERRIÈRE. J’avais 4ans et j’assistais à cette manifestation sportive avec ma tante supporter du S.O.S. Dés le début de l’échauffourée, terrorisées, recroquevillées sur les gradins, nous suivions les événements. Dès que la rumeur circula dans le village, mon père vint me chercher en catastrophe, essoufflé, trempé de sueur par cette course effrénée, il me prit dans ses bras et….je ne fus plus autorisée à aller encourager tonton Robert. » . Les participants à ce match mémorable étaient :

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L. AMAT, A. CLÉMENT ( Colérico), DJILALI,   J. DESOLA, Jean GARCIA, R. PUYGDONGOLAS, BOUZIANE, N. RODRIGUEZ, CHOURAC, CHIR, SAÏD dit ZARBO, Bastiano CONTRERAS.

En continuant mes « fouilles », j’ai relevé un article fort intéressant. Ne me demandez pas d’où je le tiens. Il était dans les archives. Je vous le livre tel quel: « A cet époque les primes de match n’existaient pas. Mieux même: les joueurs devaient participer aux frais de déplacements. Ces déplacements se faisaient en camionnette ou en carriole! Le repas était constitué d’un sandwich ou d’un morceau de pain qu’accompagnait une boite de sardines. Leur seule satisfaction était de revenir en vainqueur au domicile».  Ça fait rêver! Vous ne trouvez pas? « Pour le plaisir » était le maître mot de ces rencontres !!!

Au environs des années 43 – 44, lors d’une fête du village, la municipalité organisa une rencontre officielle: le S.O.S contre une équipe d’amateurs formée pour les besoins de la cause quelques jours avant la fête. Dans cette équipe d’amateurs,  on pouvait applaudir:

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Lucien GARAIT, Marcel RICO, René KRAUS, TONELLO, GLUAIS un oranais ami d’ Yvon LOZANO, CONCHON, Cyclone le frère d’Edouard MONTERO, Modeste CASTAGNO, Louis LOZANO, et Fanfan LAMBERT.                                     Bien entendu, l’équipe d’amateurs s’inclina devant le S.O.S. Le match étant amicale, ce fut une belle partie de rigolade. Je tiens ces commentaires d’ Yvon LOZANO avec qui nous avons passé d’agréables moments en compagnie de Jacques, Jean Louis et Chantal à évoquer RIO.                     Gyslène nous rappelle aussi un moment fort de ces journées: « Le dimanche après midi, les supporters se regroupaient devant le bar  de mon père, M. PARRES, afin de consulter les tableaux de résultats des matchs. Ils commentaient avec beaucoup de vigueur les scores affichés». Heureusement, les querelles avortaient toujours lorsque les amateurs du ballon rond se retrouvaient devant le comptoir du café de M PARRES à partager le verre de l’amitié.

5 réflexions sur « Le foot à Rio : le S.O.S . 1ère partie 1934-1940. »

  1. Bonsoir Jadette
    Merci de nous avoir, avec Gislène, rappelé l’historique de la création du S.O.S.
    Les anciens ont su en faire, avec peu de moyens, un club respecté qui avait sa place.
    Pour notre génération, c’est un peu flou. J’attends avec impatience la suite du feuilleton pour livrer quelques souvenirs. Mais si le foot était populaire, je te rappelle que le basket et la J.S.S l’étaient tout aussi?
    Au village, le dimanche après la messe (pour ceux qui y allaient), il y avait le match à 11 h. Et le même public se retrouvait à 15 h au foot. Tout aussi déterminé a encourager notre équipe.
    C’était nous, dans notre cher village.
    Bien amicalement à tous.
    René.

    1. Tu as raison René : le foot et le basket remplissaient nos dimanches… de garçons… Je trouve excellente cette idée de Jadette d’ouvrir le casier foot de notre mémoire au moment où la coupe du monde de foot se déroule en Russie. Pas sûr que tous ces brillants joueurs sont guidés pas la même ferveur que les nôtres.
      Nos jeunes diraient : « Y a pas photo!! ».
      Nous avons gardé, pour ma part en tout cas, cette engouement pour ce sport. Rappelons-nous : le SCBA, l’USMO, L’USSCT, le CALO,… Ce sont des noms qui bourdonnent à nos oreilles par tout temps. Il y eut des gloires locales, régionales et … nationales qui ont semé l’enthousiasme de toute une jeunesse. Pour ma part, un nom revient souvent : Roger JIMENES. Eh oui! C’était aussi un « footeux ».
      Peut-être certains d’entre nous pourront-ils dans un commentaire réveiller ces bons souvenirs?

  2. Que d’émotions en lisant ces lignes! Cela m’a permis de connaître de nouvelles
    anecdotes sur sa vie de footballeur de mon père, Néné Rodriguez. Il nous parlait souvent de ses matchs et m’a transmis sa passion pour ce sport. Il disait qu’à cette « époque » il n’y avait pas de sponsors et chaque joueur devait acheter les affaires nécessaires à la pratique du foot: chaussures en cuir, maillot, short, protège tibias et les longues bandes qui les maintenaient sur les jambes. Quand il se présentait sur le terrain, il était toujours dans une tenue impeccable, ses sœurs, Cécile et Fifine mettaient un point d’honneur à préparer sa tenue. Aucun faux pli n’était toléré. Elles blanchissaient les lacets et les entrecroisaient bien à plat en un laçage parfait.
    Une anecdote l’amusait beaucoup: il avait économisé une petite somme d’argent pour acheter, à Oran, une paire de chaussure de ville à bouts pointus. Il les chausse et tout fier de cette acquisition il rentre à Rio. Là il croise un groupe de jeunes jouant au foot dans la rue. Le ballon roule vers lui et Néné shoote oubliant ses belles chaussures neuves. Le bout étant plus long il racle le sol, la chaussure s’ouvre en deux se déchirant de façon irrémédiable. Les réflexes du footballeur avaient été les plus forts.
    Je le revois avec sa démarche un peu particulière, le pied gauche un peu en dedans, il devait cela aux longues heures passées à pratiquer le foot, à ses tirs et passes de l’extérieur du pied.
    A l’heure de la coupe du monde que je suis avec assiduité je pense beaucoup à lui et j’espère que de tout là haut il se régale.
    Danielle Long Rodriguez

    1. En lisant ton texte, Danielle, une autre histoire de chaussure m’est revenue en mémoire, une anecdote que France MOURCET-ROSELLO m’avait contée: «Etienne, un mordu du ballon rond, avait reçu pour Noël une belle paire de chaussures de foot. Le rêve des garçons du village! Ces chaussures étaient très admirées par son copain Louis CASSADO. Nos deux amis disputèrent un match au stade près du cimetière. La partie se déroula comme d’habitude, chacun mettant le meilleur de soi. De retour à la maison, nos deux compères, fatigués, mais très heureux se présentèrent devant madame ROSELLO. Celle-ci, toute ébahie, regarda avec étonnement les pieds des deux garçons. Etienne portait au pied gauche la belle chaussure de foot quelque peu poussiéreuse, quant à Louis, son pied droit était bien calé dans l’autre chaussure neuve ,et son pied gauche dans son soulier habituel. Ils avaient disputé le match, chacun avec une chaussure. Il faut vous dire qu’Etienne est un redoutable gaucher, et Louis un excellent droitier. Les deux amis étaient ravis: la partie avait été rude, mais ils l’avaient gagnée! Pensez donc des chaussures neuves!! Avec une seule paire, Étienne avait chaussé deux joueurs!!!

  3. C’est dommage que les photographes de l’époque n’aient pas tenu compte de la dernière génération de basketteurs dont je faisais partie. Il y en avait que pour les séniors. Il faut croire qu’après eux, il n’y aurait plus de jeunesse. Voila tout est dit…
    Amitiés.
    Antoine.

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