Louis PERES se rappelle :
» Si certains étés, à la plage de Turgot, il était facile de traverser la rivière à gué, d’ autres années, la mer était plus haute et alors les barques de pêche pouvaient s ‘amarrer tout près de la guinguette de Baptiste, au bord de la rivière.
Un matin,un saladéen, réputé « salpeur » pour ses sorties très matinales alors que les autres pêcheurs étaient encore au lit, eut une très désagréable surprise.
Tard dans la nuit, en sortant d’ un bal de chez Masson (chut , taisons les noms) une bande de copains passe en chahutant devant la barque du salpeur.
Plaisanteries, rires. Quand l’ un d’ eux propose l’idée « »géniale « de monter la barque sur la rive. Les voila tous poussant le bateau pour le monter sur la berg .
Grosse rigolade en imaginant la tête du « salpeur » le lendemain matin…Un autre jeune complète la farce en proposant de jeter en vrac dans l’ embarcation les rames des barques voisines et pourquoi ne pas y ajouter des cailloux ?
Aussitôt dit, aussitôt fait…Mais le poids de la barque alourdie se fait sentir et il est difficile de la tirer davantage quand on se marre tellement….Ecroulés de rires, ils abandonnent finalement la barque proue en l’ air et poupe dans l’ eau.
Voilà qu’au petit matin, à son heure habituellement très matinale, équipé de sa « capacha » ,des « cañas »,du « salabré », notre salpeur se dirige vers sa barque;.
Et là , il n’en croit pas ses yeux! Sa barque est dans une drôle de position.
il essaie de la décoincer tout en criant, en débitant les meilleurs jurons de notre répertoire saladéen : rien n’y fait. Bien entendu à cette heure là , la plage est encore déserte et personne pour l’ aider.
Alors, fou de rage, il appelle les gendarmes pour faire constater les faits.
Arrivée des gendarmes.
RAPPORT DE LA MARECHAUSSEE :
« Dans la nuit, sous la montée des eaux, le flux a soulevé l’avant du bateau jusque sur la berge et l’a coincé, la proue en l’ air.
Quelques heures après, le bateau a glissé en arrière car le reflux a baissé le niveau de l’ eau.
Et au petit jour, le nouveau flux, avec la montée des eaux, a rempli la barque et l’a poussée sur la rive »
Qui dit mieux ? trois marées dans la nuit à Turgot !