Un enfant du village: Louis CARBONEL

Archive de l’amicale du Rio salado.

L’article que je vous présente vient des archives de l’AMICALE. Rien à voir avec le GIRO, je vous l’accorde, cet article concerne tout simplement le CHAMPIONNAT de COUREURS CYCLISTES AMATEURS de FRANCE-TOULOUSE de 1950. C’est un nommé CARBONEL qui est à l’ honneur. Ce nom ne vous dit probablement rien, vous n’êtes pas de sa génération. Pourtant Louis CARBONEL est un enfant de Rio. Il est né en 1929, a fréquenté l’école communale en compagnie de Louis DETORRES, Roger CONTRERAS, Robert SEROIN, Paul QUILES, Henri LAMBERT et bien d’ autres.

Louis CARBONEL est le fils de Luis-José dit TIBI (du nom de son village natal d’Espagne). TIBI avait un atelier de cycles rue EUGÈNE ÉTIENNE. Il réparait et louait des vélos. Son plus gros client était la maréchaussée. A  cette époque le moyen de locomotion des gendarmes était le vélo. Ce monsieur était passionné de courses cyclistes, et cette passion fut  transmise à son fils LOUIS.                                                                                             **** En 1945, TIBI et sa famille s’installent à Oran. C’est à ce moment-là que LOUIS débute sa carrière de coureur cycliste.

**** 1950 : Première course amateur pour la fête de Maraval. Il termine 6ème. Sa récompense: une bouteille de MARTINI qu’on lui vole aussitôt gagnée.

**** 1950, le 5 septembre: il fait sa première course lors d’ une fête de quartier. Cette même année, il participe au CHAMPIONNAT AMATEUR de FRANCE-TOULOUSE, où il termine 32ème sur 120 coureurs mais…….. devient le Premier des NORD-AFRICAINS, soyons chauvins !

**** 1952: il se lance dans le CHAMPIONNAT d’ ORANIE de VITESSE et par la suite prend part à toutes les courses du département: GRAND PRIX d’ ER RAHEL, GRAND PRIX de MERS EL KEBIR, GRAND PRIX DE LA VILLE d’ ORAN.

****1956:  CRITERIUM De la MONTAGNE. Voici le parcours de Louis CARBONEL enfant du village.

 

Il ne fut pas le seul adepte de la petite reine. Joseph CANOVA, Pierrot DAVOS, Antoine VIDAL…Plus récemment, un autre enfant du pays, président de notre amicale, Ernest REYNE, se lança à l’assaut du TOUR  de FRANCE pour une bonne cause. Mais ça, c’est une autre histoire que vous pouvez lire sur notre site dans la rubrique: SPORTS-ACTIVITÉS.

Pour Mémoire: après le départ de TIBI CARBONEL, monsieur CLERC vint s’installer à RIO, dans le local situé en face de la place, entre le « lampo » d’essence de Manolico SANCHEZ, et la bijouterie de monsieur CASCALES.      Ah! M. CLERC! Qui n’a pas eu besoin des services de M. CLERC? Pour ma part, je lui dois mon premier vélo  d’adulte.                                                                      M.CLERC partit après des années de bons et loyaux services. Vint BOUDISSA Abdelkader. Il laissa son atelier situé près de l’ école maternelle pour prendre le local de M.CLERC. Que de fois nous sommes allés voir BOUDISSA, pour une chaîne qui avait sauté ou un pneu dégonflé! Et chaque fois, nous étions reçus avec la même gentilesse et la même patience.

Les balades en vélo furent pour beaucoup d’ entre-nous un véritable plaisir. Fille ou garçon, le vélo comptait beaucoup  pour nous. Bien sûr, le champ     d’action pour nous, les filles, se limitait au village. Mais les garçons avaient la plage, les villages environnants pour but de leurs expéditions.                     Et dites moi, qui n’a pas, dans un coin de sa mémoire, une mémorable sortie à bicyclette qu’il aurait plaisir à nous raconter?

 

 

 

6 réflexions sur « Un enfant du village: Louis CARBONEL »

    1. Bonjour Nadia! Contente de « t’entendre ». Les journées ensoleillées, depuis quelques temps, étant rares dans l’Hérault, je m’occupe de mon jardin. Mais aujourd’hui, c’est avec l’ ordi que je passe ma journée et par la même occasion avec mes amis et amies de longue date. Et là ! Un flot de souvenirs! Tu sais, réflexion faite, nous n’étions pas nombreuses à avoir un vélo dans le village: témérité de notre part? Ou avions-nous des parents « cools »? Tu te souviens de nos balades? Quasiment immuablement, nous allions chez Josette Perez au bout du village vers Témouchent puis nous rendions visite à Arlette sur la place du VOX et de là nous filions à « grande vitesse » à la gare, route désertique la plus part du temps, une halte pour rechercher quelques « abuelitas », les drôles de fleurs qui ressemblaient à des petites vieilles encapuchonnées, et, dernière étape, le jardin public. Que de fois nous avons sillonné le village! Tu te souviens, suprême audace pour nous les filles, nous accrochions un petit rectangle de carton avec une épingle à linge, au rayon de la roue, et notre vélo devenait moto, ça chahutait ferme, une vraie mobylette enfin… avec beaucoup d’imagination ,et nous en avions! Plus nous accélérions plus le bruit se faisait entendre. Et oui! pas beaucoup de circulation, les rues du village nous appartenaient. René a raison : pas de tablette! pas de téléphone portable ! Mais un vélo!!!!

      1. Bonjour Jadette
        C’est vrai que les souvenirs ne sont jamais loin ! J’ai souri en lisant ton évocation des « abuelitas »,et de notre façon de faire « comme si nous avions des motos ».
        Et à ce propos, une anecdote me revient. Mon père était concessionnaire de Vélosolex ,je devais avoir 15 ou 16 ans.
        Comme j’avais bien travaillé, il a voulu me faire plaisir et m’en a offert un. Après un long moment d’explications « techniques » et moult recommandations, je grimpe sur l’engin, et file tout droit…..dans le portail du jardin du curé!!! Papa et l’abbé Plénier sont venus à ma rescousse. Le solex cabossé,et mes genoux en sang.
        Inutile de te dire que je ne suis plus jamais remontée sur cette satanée machine…et si tu l’ignores, c’est que je ne me suis pas vantée de cette mésaventure.
        Nadia

  1. Bonjour Jadette
    Tibi CARBONELL? Non ça ne me dit rien, il faut dire que ce souvenir que tu as péché dans l’histoire de l’amicale est connu essentiellement par les plus de 80 ans aujourd’hui.
    Par contre, je devais avoir 7/8 ans, je me souviens très bien des Critériums de L’Écho d’Oran et de la course organisée avec comme épreuve principale la côte de Trois Marabouts où, si mes souvenirs ne me trahissent pas, il y avait les grandes vedettes : Bobet, Capu, Robic…. et le régional Zaaf (?)
    Mais une anecdote plus personnelle qui rejoint ce que tu dis de l’époque de notre adolescence -où nous aurions du être malheureux sans télé, sans tablette, sans portable- nous trouvions le moyen d’être heureux avec « ça que nous avions ». Notamment des estacs, des pignols, des pitcachks et, suprême luxe, des vélos!!
    Nous allions souvent à la plage et dans les villages voisins.
    Mon cousin André Poveda avait eu en cadeau par son père un vélo neuf acheté chez Henri Clerc de marque « La Perle », couleur rouge. A juste raison, il en était très fier. Il y avait un phare, un catadioptre, une sacoche sous la selle avec des outils pour réparer les pneus. Il l’avait baptisé : LA PERLE ROUGE.
    Un dimanche de septembre, nous avions convenu d’une promenade à Hammam Bou Hadjar pour rendre visite à une éphémère copine rencontrée à la plage. Un flirt tout innocent qu’ André voulait prolonger.
    Mais moi je n’avais pas de vélo et bien sûr je voulais suivre. Je trouvai la solution en empruntant à Françoilico le coiffeur à domicile sa bécane. Il ne travaillait pas le dimanche et me l’avait gentiment proposée.
    Il s’agissait d’un vélo de course haut perché avec guidon bas, sans garde-boue et … sans freins!! Mais avec un dérailleur. Je me prenais pour Louison Bobet.
    Nous voilà partis après déjeuner heureux comme tout.
    La côte de Bou Hadjar, aussi fameuse que celle d’Er Rahel, fut abordée et avalée avec l’enthousiasme de nos 16 ans!
    L’après-midi se passa comme prévu et l’heure du retour arriva.
    Mais hélas, cette fameuse côte ne montait plus, elle descendait et mon vélo de course s’il avait bien un dérailleur n’avait pas de freins! La bicyclette prenait de plus en plus de vitesse. Il fallait trouver une solution pour ne pas me retrouver dans le fossé. Que faire? Système D! Avec ma chaussure, j’appuyai sur le pneu arrière. Aussitôt le vélo ralentit sa course et je pus maîtriser la vitesse. Par contre, une forte odeur de caoutchouc brûlé se fit sentir -pire que la glu!- et me poursuivit jusqu’à Rio.
    Arrivé à la tombée de la nuit, j’allai rendre l’engin diabolique à Françoilico en le remerciant chaleureusement.
    Je rentrai chez moi. Là, il y eut un moment d’étonnement puis de colère de ma mère quand elle découvrit ma chaussure droite… Il n’y avait plus de semelle en crêpe!!
    Je m’en étais bien rendu compte en marchant mais je n’avais pas réalisé l’ampleur des dégâts.
    Une paire de chaussures neuves achetée la veille chez Mr Benssoussan pour la rentrée scolaire!
    J’ai bien essayé de raconter une histoire mais bien sûr ma mère n’en a jamais crû un traitre mot.
    Toujours est-il qu’à Noël, j’eus un vélo bleu Motobécane (avec freins) de chez Henri Clerc
    Souvenirs… de jeunesse.
    René Cardona

    1. J’ai « pêché » dans l’Histoire de l’AMICALE d’autres témoignages sur les courses de vélos. Yvon LOZANO, Danièle VIDAL-ANDREO, Daniel ARACI, Gérard CANOVA et dernièrement Jean-Paul QUILES, m’ont raconté, envoyé, fait parvenir des anecdotes qui racontent l’ambiance de ces manifestations. Hé! oui! ami RENÉ! notre « boîte à souvenirs » renferme des trésors d’informations!
      Lors des fêtes communales, les municipalités organisaient des courses de vélos qui traversaient les villages. Alors, les villageois se massaient au bord des trottoirs sur le boulevard national, attendant patiemment les premiers coureurs. D’autant plus que nous avions des Saladéens dans le peloton: Pierrot DAVOS, Antoine VIDAL, Joseph CANOVA et bien d’autres sûrement. Vous le saviez? J’en ai déjà parlé! On se penchait, un pied dans la rigole, scrutant la rue, prêts à encourager les cyclistes.
      A l’entrée du village, devant la villa de Monsieur MILHE POUTINGON, Madame VIDAL est au premier rang. Près d’elle, ses deux enfants. Ils attendent avec excitation le passage de leur père. Danièle et Tanou ont dans le creux de leur main un morceau de sucre qu’ils glisseront dans celles de leur père. « Pour lui redonner des forces », disent-ils. Ce n’était pas les morceaux de sucre d’aujourd’hui bien coupés, rangés dans la boite en carton. Non, pas du tout! C’était des morceaux pareils à des cailloux blancs provenant de ces pains de sucre coniques entourés de papier bleu que nous devions concasser à coups de marteau. Les morceaux brisés éclataient un peu partout sur la table laissant une poussière blanche que nous goûtions d’un doigt mouillé de salive. La course s’éternisait. De petits groupes se formaient. Les discussions allaient bon train. Nous avions dans le village une habitude quasi ancestrale: nous déformions les noms, rebaptisant même les copains. C’était amical, parfois un brin moqueur mais jamais bien méchant! J’ai découvert le prénom de mon père « GRÉGOIRE » assez tard. J’ai toujours entendu ma mère et toute la famille l’appeler VA et les copains VALERICO. Nous avions ainsi: RALENTI, MANOLICO el GUAPO, BUSCA RUIDO, PINTRÉ, TIBI, ROJO, l’AMÉRICANO, PÉPÉ de GATA, la CAMPOSANA, et j’ en passe… Quant aux diminutifs, ils fleurissaient dans toutes les familles: NÉNÉ, TONIO, PÉPÉ, CHIQUITINE….Enfin! bref! Je m’égare! Je ne vais pas vous énumérer tous les sobriquets donnés à nos concitoyens! Revenons à notre épreuve sportive. D’ailleurs ils arrivent: « les voilà! les voilà! ». Chacun allait de son cri, s’époumonant de plus belle, acclamant le coureur, criant en chœur :« Anda, CANOVICA! prisa! prisa!» et CANOVICA recevait ainsi une décharge d’adrénaline qui le propulsait en un sprint effréné vers l’arrivée….. »Et voilà! CANOVICA suivi de très près par ANTONIO LARGO, PIERROT DAVOS sur ses talons…..». Ovations, cris applaudissements accueillaient les cyclistes sur leur passage. Ils n’étaient pas des champions, mais ils étaient de RIO!!!! Les coureurs poursuivaient leur chemin, les spectateurs s’éparpillaient. Tandis que deux enfants pleins de fierté se serraient dans les jupes de leur mère. Bonne journée à vous tous qui nous suivez avec amitié sur le site!!!!

  2. Comme disent les Djeuuûnes Waouhhhh. Que de souvenirs!! En lisant on s y voit et on a mal aux mollets. Merci à Jadette et a toutes vos réponses . Amicales bises Jean Louis Lozano

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