« La paille au c.. pour toute l’année »

C’est de cette façon peu orthodoxe mais réelle que les voeux étaient présentés dans notre pays par certains plaisantins (dont beaucoup d’enfants). Comme toujours, l’origine se perd dans la nuit des temps (… au moins depuis 1830!!!). Voici une version (unique pour le moment) de cette histoire.

D’abord l’illustration qui vous guidera vers la …lumière….

Archive inconnue.

En 1875, Luigi Schiafano, un marin génois, apprit que de nombreux navires de commerce partaient de Toulon vers l’Algérie. Comme il était sans emploi, il décida de quitter sa ville natale pour tenter sa chance ailleurs en embarquant sur l’un de ces navires. Il prit un baluchon contenant ses effets personnels, toute sa fortune, et se dirigea, à pieds, vers Toulon.

Après deux semaines de marche, il arriva à Gonfaron, petit village du centre Var, situé au pied du massif des Maures, connu dans le monde entier car, selon la légende locale, en 1645, un âne aurait volé du haut de la colline sur laquelle était bâtie le vieux village et aurait atterri au fond du ravin à la grande stupéfaction des habitants. Cet exploit fut considéré comme un miracle que l’on attribua à saint Quinis, protecteur des habitants de Gonfaron.

Depuis cette époque, aucun âne n’avait pu décoller du sol au grand désespoir du clergé local qui multipliait messes et incantations pour que le miracle de l’âne volant se reproduise de temps en temps afin d’attirer les touristes et surtout les pèlerins du monde entier. Las d’implorer saint Quinis, les Gonfaronnais décidèrent de prendre leur destin en main en organisant un challenge annuel offrant une somme très importante à qui ferait voler un âne sur la place du village.

Ce challenge avait lieu le dernier samedi du mois de juin et, hasard ou destinée, Luigi Schiafano était présent dans Gonfaron ce jour-là. Celui-ci se porta candidat et, après que le curé du village eut béni l’âne placé au centre de la place du village, il s’approcha lentement du quadrupède, lui souleva la queue et, d’un geste sûr, lui planta une paille dans le cul. Il invita ensuite les habitants de Gonfaron à souffler dans la paille afin de gonfler l’animal comme une baudruche.

Le premier souffleur fut le notaire : il inspira fortement puis lâcha d’un seul coup son air dans le rectum de l’âne qui se mit à braire de plaisir mais qui ne bougea pas d’une semelle. Le deuxième qui tenta sa chance fut le maire : il gonfla son torse et souffla dans la paille afin d’introduire tout l’air qu’il avait stocké. Mais sa tentative ne réussit qu’à faire sursauter l’animal, sans doute surpris par la tiédeur du mistral qui venait de s’engouffrer dans son arrière-train. Le troisième qui entra dans la compétition fut Luigi. Celui-ci saisit la paille et, comme il était délicat, il la retira et la retourna pour éviter de poser ses lèvres au même endroit que ses prédécesseurs. C’est alors que l’âne, ressentant que l’on venait de retourner la paille, crut qu’il devait inverser le sens du courant gazeux. Il refoula alors vers l’extérieur tout l’air injecté par nos protagonistes, suivi par d’autres gaz dont l’odeur n’avait rien de commun avec les parfums de Provence. Sous l’action de la poussée en avant créée par l’éjection des gaz, connue par les physiciens sous le nom de réaction, notre âne décolla du sol et retomba plus loin devant le regard médusé du jury.

Comme promis, Luigi Schiafano encaissa la prime et c’est en possession d’une petite fortune qu’il arriva sur le port de Toulon où mouillaient trois navires appartenant au même armateur : l’un en partance pour Alger, l’autre pour Oran et le troisième pour Bône. Fin négociateur, notre Luigi réussit à convaincre l’armateur de lui vendre un de ses navires en payant comptant avec la somme gagnée à Gonfaron. Et c’est ainsi que Luigi Schiafano devint propriétaire du navire de commerce en partance pour Bône. Quelques mois plus tard, les bénéfices récoltés lors des transports de marchandises entre Toulon et Bône étaient si conséquents qu’il put s’acheter un deuxième navire. En moins de deux ans, Luigi fit l’acquisition dune véritable flottille et devint ainsi le plus riche armateur d’Algérie.

Quand il séjournait à Bône, il ne manquait jamais de raconter, en bas la marine, le fabuleux exploit de l’âne volant qui avait été à l’origine de sa fortune.

« Bonne année, bonne santé,
La paille au c.. pour toute l’année ».

NDRL : oui, on peut être dubitatif concernant la véracité de cette histoire. Vous pouvez donc laisser des commentaires.

7 réflexions sur « « La paille au c.. pour toute l’année » »

  1. Mais oui, bien sur, j’ai toujours entendu cette expression. Voilà que maintenant nous en est dévoilée l’origine. Puisqu’il en est ainsi, et puisque c’est de saison, à vous tous amis saladéens, je présente tous mes voeux les plus sincères pour 2017, qu’ils soient « empaillés » ou non. Amicalement. Laurence CASALES-CLAUDE

  2. L’archive est inconnue, mais le dessin ressemble beaucoup au trait de Dubout. Vous l’aviez remarqué non ? Laurence CASALES-CLAUDE

  3. Je connais l’expression: « Avoir la paille au cul comme les hannetons » (être bien eu)
    Quand j’étais gamin, en Auvergne, je faisais voler en rond comme une hélice les hannetons en leur glissant un brin de paille dans le c..
    Ah le sadisme des enfants !!!!!!
    Pire, en introduisant quelques hannetons dans l’église pendant la messe, ils ont tendance à remonter les cierges et à les éteindre !!Parole d’enfant mécréant !!!!
    Bon, « ve soate la bounà annatà ! » (patois auvergnat)

    1. De la paille aux hannetons en passant par les cierges et enfin l’église… Décidément la paille aura fait parler d’elle alors qu’on la voit tout juste dans l’œil du voisin.

  4. Je vais enfin, pouvoir expliquer à nos petits fils d’où nous vient cette expression.
    Pourquoi la paille au cul? réponse: parce que, c’est comme ça!!!
    Ils avaient un regard étonné, quelque peu ahuri, suivi d’ un léger haussement d’
    épaule, lorsque, suivant la coutume ancestrale, nous leur présentions nos voeux.
    A la prochaine occasion, nous organiserons une réunion familiale où, enfin, nous
    expliquerons l’origine de ce souhait.
    Merci Joseph.
    Je te rappelle, mais peut être le sais-tu, Gonfaron est actuellement le village des
    tortues.

    1. Ah! Les tortues! Tu retombes toujours dans ton domaine, n’est-ce pas?
      Ceci dit, je ne miserai pas trop sur l’origine de cette expression pour le moins singulière. Deux raisons entre autres. D’abord le nom du bonhomme : Schiafano. Connais pas! Même sur internet!! Schiafino oui! Il fut un grand armateur de notre pays. Mais pas de Schiafano au bataillon des armateurs Pieds Noirs. D’autre part, la réaction de l’âne aux « souffles des Gonfaronais » est peu probable voire impossible. Pour un ballon de baudruche : ça marche. Mais pas pour un bourricot. Preuve que l’histoire est montée de toute pièce à mon avis. Comme toute bonne anecdote, elle frôle le possible mais pas le réel.
      Attendons! Peut-être quelqu’un nous tirera-t-il de cette impasse?

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