CARNAVAL a été une fête que les Saladéens ont célébrée depuis 1881. Un document en témoigne, lu et approuvé par l’adjoint spécial de l’ époque : monsieur MILHE POUTINGHON. Ce fut le premier bal donné dans une salle communale. Depuis, villageoises et villageois se réunissaient pour un bal costumé, le véglion*, accompagné de scenettes qui se déroulaient, avant le bal, dans la rue principale.
- probablement issu du mot italien « veglia »: veillée. Fête de nuit costumée. (archive du net)
Bien sûr, ces réjouissances étaient réservées à la gente masculine. Les dames ne s’exposaient pas dans les rues. C’était impensable ! Elles arrivaient au bal, déguisées, vêtues d’un Domino, sorte de manteau très long, pourvu d’une capuche, et de couleurs vives, qui les couvrait de pied en cap. Un masque, un loup permettait de passer incognito et de s’amuser en toute liberté. Le magasin de Monsieur NAVARRO regorgeait de costumes, plus beaux les uns que les autres, mais les dominos étaient les plus prisés.
Les messieurs commençaient la FÊTE dés la tombée du jour, quand une partie du village arrêtait de travailler.
Toute une bande de joyeux lurons, el tio BASILIO (RETCH), BAËZA, Ramon RICO, el tio RELOJERO et Ramon BETTELO, allaient de bar en bar tirant un âne qu’ils vendaient aux enchères après de vives et bruyantes discussions bien arrosées « d’anisettes ». On vendait la bête en entrant dans le bar, et on la rachetait en sortant : c’était le procédé « la COMBIDA » ou l’invitation à boire.
Une autre petite scène se déroulait en période de Carnaval, animant la rue et attirant des curieux avides de spectacles dans une époque où il n’était pas courant ni facile d’aller au théâtre.
On voyait arriver, descendant le boulevard national une charrette recouverte d’un drap blanc où reposait une imposante DAME prête à accoucher. Elle avait un ventre bien rond (en fait une marmite en terre cuite que appelée « OLLA », cachée sous le drap).
Autour de la charrette, accompagnant la « future maman », on y voyait le docteur, l’infirmière, la sage femme, le mari attentionné et les parents. Tous plus farfelus les uns que les autres. Ces joyeux compères s’arrêtaient au premier bar, sûrement celui de mesdames GATTI, et là, le docteur, au premier hurlement de la « DAME » qui surprenait tous les curieux, plongeait le bras sous le drap (dans la marmite), et en sortait un…..CHATON.
Alors la « COMBIDA » entrait en action et sous les cris admiratifs des parents une tournée générale « d’anisettes » était offerte.
heureuse époque ou avec peu de moyens on s’amusait bien !! je découvre avec beaucoup de plaisir les traditions de ces années que nous n’avons pas connu…
Oui, en vérité, nous n’avons pas connu ces fêtes de Carnaval. Tout juste quelques échos de la part de nos parents ou entrevues dans les photos familiales. Ça ne faisait d’ailleurs qu’épaissir le mystère de voir nos parents ainsi grimés. A cette époque, les occasions de faire la fête étaient rares ce qui augmentait d’autant plus l’engouement général.