Le dattier de Chine de l’ ORÉE du BOIS.

Savez-vous quel est l’arbre qui se cache sous le nom de dattier de Chine ? Vous le connaissez bien sûr. Mais chez nous, il avait un autre nom: le jujubier. Qui n’ a pas dans un coin de sa mémoire, un jujubier perdu au fond d’une cour! Le mien se trouvait dans la partie sauvage du jardin de chez mes grands-parents. On y accédait par une porte en bois. Là, il poussait libre comme l’air, sans soin, dans le plus total abandon. Mais que ces fruits étaient savoureux ! Aussi, lorsque nous avons eu notre jardin, il me fallait « obligatoirement » un palmier Phénix, comme ceux du square de RIO SALADO; un galant de nuit, ( jasmin de nuit pour les non-initiés) de la villa CARREGA, une treille de chez mon père, un figuier comme celui de la cave SALVA…..

Le galant de nuit (photo Jadette SALVA)
La treille (photo Jasette Salva)

et…un jujubier ! Vous me comprenez, vous qui venez de Là-Bas ! N’est-ce pas ? Mon beau-père a comblé toutes mes envies ou presque. Pour le jujubier, ce fut une autre affaire. Nous avons cherché longtemps cet arbre chargé de souvenirs ! Un jour, Gérard LAMBERT me proposa un rejet d’un jujubier qui poussait dans la propriété du Docteur FIESCHI, dans le VAR. Merci Gérard ! Enfin j’allais avoir cet arbre qui me tenait tant à cœur !

Le jujubier (Photo Jadette SALVA)
Jujube ou date chinoise (Jadette Salva)

Depuis, il est dans mon jardin, dans une grosse jarre en terre cuite, agrémenté d’une fine guirlande électrique qui l’ illumine à la tombée de la nuit. Il ne se contente pas de « faire le beau« , il m’ offre chaque année un panier de jujubes. Et quels jujubes ! Rouges, renflés, croquants, sucrés à souhaits ! Un délice qui me fait « voyager » chaque fois que j’en croque un. !

Admirative devant ces fruits, j’eus la bonne idée d’en offrir un magnifique à mon beau fils : -Tiens ! Goûte le jujube! Aïe! Parole malheureuse! -Pas le jujube, la jujube! me répondit-il. -Qu’est ce que tu racontes ? On dit: UN jujube, pas UNE jujube. Où tu as vu ça toi? Et nous voilà en guerre… Des jujubiers, il y en a dans SETE. Le mien n’est pas le premier. Je cours chercher confirmation dans les différents dictionnaires que je possède. Le premier que j’ouvre est un LAROUSSE en deux volumes du grand-père SALVA, une belle édition de 1923. Et là ! Catastrophe!: «  Jujube: nom féminin : la jujube fruit du jujubier«  M….!, je plonge dans le LAROUSSE 2000 : « Jujube : nom masculin: le jujube fruit du jujubier« .

Un mot peut-il être des deux genres à la fois ? GOOGLE finira de me convaincre. Et oui! Le jujubier donne un jujube ou une jujube. Notre « belle langue » française a parfois des termes qui nous déroutent: le mot JUJUBE est ÉPICÈNE . Il s’emploie au féminin comme au masculin. Voyez-vous ça ! Je vous avoue humblement que je viens d’apprendre : ÉPICÈNE ! Et notre guerre prit fin . Et mon jujubier continue à me régaler quand je déguste ses belles jujubes!

Dernière récolte (photo Jadette Salva)

Quelques conseils avisés de nos amis:

Pour Joseph: c’est à consommer avec modération.

Yves, quant à lui, les préfère « fofos » (un tantinet flétris,en français).

Quant à Petit Jacques, il recommande d’éviter de les acheter dans les magasins où l’on vous propose des jujubes verts, gros et ronds comme des prunes , durs comme des patates. Essayez de les trouver dans un marché local , mais ce n’ est pas évident.

Alors , vous voilà informés. Et mon jujubier continue à me régaler lorsque je mange ses belles jujubes.

Définition Larousse (photo jadette Salva)
Défintion GooGle (photo Jadette Salva)
Les jujubes (photo Jadette Salva)

Prêtes à être déguster (Jadette Salva)

21 réflexions sur « Le dattier de Chine de l’ ORÉE du BOIS. »

  1. Merci de me permettre d’enrichir mon vocabulaire avec ce fameux mot « épicène » … jusqu’à présent, comme tout un chacun, je faisais, je fais, je ferai de la prose comme Monsieur Jourdain. Bon c’est certain ce n’est pas facile à placer dans une conversation ; ce n’est pas faute d’avoir essayé là tout de suite. En retour j’ai eu un magistral : »épicène ? épicène ?! épicène ?!? … et pis c’est tout !  » (comme on faisait dire à une célèbre marionnette).
    Pour le figuier ça me parle. J’ai retrouvé des figuiers à Angers… c’est pour dire.
    Pour le Galant de Nuit, rien que de lire ou de prononcer le mot je sens le parfum. Il y en avait un planté dans le jardinet d’une villa en face de chez moi là-bas … ça embaumait tellement fort la nuit que mes parents devaient fermer les fenêtres pour dormir.
    Entre vocabulaire et images d’arbres et de fruits, je démarre ma journée content et du bon pied ! Le soleil n’est pas au rendez-vous mais j’entends comme un air endiablé des Gipsy Kings dans l’air… Encore Merci !

    1. Ravie Jean-Michel,d’avoir contribué à un aussi bon démarrage , j’espère que la journée a continué dans un aussi bon registre. J’aurais aimé vous « envoyer » une bouffée de parfum de mes galants de nuit. Entre-nous, la bouture rapportée de RIO, s’est bien, même très bien adaptée au climat sétois. Ils ont fleuri aux quatre coins de mon jardin. Actuellement la floraison se termine. Amitiés.

  2. Merci Jadette ! Ça me donne faim ! Je crois que je n’en ai jamais mangé…Je vais parler des jujube à maman pour savoir quels souvenirs ça lui évoque. Et merci pour la petite leçon de français 🙂 Je ne connaissais pas le mot épicée. Bonne journée !

    1. Il y a plusieurs variétés de jujubiers. Pour avoir goûter tous les fruits appelés Jujubes que j’ai pu trouver, je peux vous dire que , celui du bassin méditerranéen, avec des fruits plus petits, avait quand même un goût bien plus agréable. Voilà Isa, vous savez tout sur le jujube. Il ne vous reste plus qu’à en déguster.

      1. Madame Salva
        Je suis tout comme vous, j’adore ce fruit.
        Depuis tout petit à Rio Salado, j’allais chez une dame khalti NiGuya, tout près de chez moi ( nous habitions la maison en face de Mimoun le Taxi si cela vous parle ? ), on appelait ça en arabe Sfisefs. Une fois en France, la seule chose que je demandais aux parents ou amis lors de leurs vacances à Rio Salado c’était de m’en ramener. Pparfois jusqu’à 5 kilos qui partaient dans les 2/3 jours suivants …. Mais apparemment d’après votre article, il faut les consommer avec modération 😂… Il y a une vingtaine d’année, lors de mes vacances à Sète et tout près à Marseillan, j’ai pu récupérer une bouture qui n’a hélas jamais donné de fruits. Faut dire que le climat parisien …. Et depuis, j’en achète lors des fêtes juives de mon quartier où le fruit est omniprésent..

        Merci encore pour vos souvenirs, ballades et récits de ma magnifique ville de naissance. Je n’ai bien sûr pas connu votre belle période mais vos propos sont tellement en harmonie avec ceux que me racontaient mes parents (hélas plus de ce monde)… et de ma sœur aînée Merci encore !!
        Cordialement
        Lahouari Mira

  3. Bjr. j’en ai acheté une poignée hier.
    Pour les noyaux, il ne me reste que d’avoir un jujubier sur notre terrain.
    Par contre où est votre néflier ???
    Le notre nous régale de ses fruits sauf que les gelées de cet hiver ont eu raison de ses fleurs.
    Mais lui a résisté et va refaire ses fleurs.
    Amitiés de Sarlat.

    1. Guy, Je crois que le jujubier que vous obtiendrez à partir du noyau planté sera sauvage. Tout comme le néflier que je ne pouvais trouver, et que j’ai obtenu à partir d’un noyau. L’arbre est beau, trop même. Je suis obligée de calmer ses « ardeurs » qui le poussent à envahir le jardin mitoyen. Les fruits sont petits et bien loin des nèfles de mon enfance. Mais il résiste à tout, aux bestioles, aux maladies, au Mistral , et aux embruns. Amitiés saladéennes.

  4. Moi aussi j’aime les jujubes un peu secs. Un pur régal! Ne nous fait pas râler avec ton beau jardin sinon on va t’embaucher chez nous pour faire le nôtre. Bises.

  5. Il y a 2 jours j’ai acheté chez GRAND FRAIS des jujubes gros comme des noix 🤔🤔… mais déception ils n’avaient rien à voir avec ceux de la ferme des Grands Parents Blasco..
    Félicitations pour tout ce que tu réalises Jadette.
    Bises
    André

    1. Nous les avons vu aussi, André, et comme toi, nous avons voulu les goûter, et comme toi, nous avons été déçus. Ils étaient insipides! Aucune comparaison avec ceux de notre jujubier! A la première occasion, je te les ferai goûter. A bientôt Ami André!

  6. Bonsoir Jadette
    Félicitations ! Ton article vient à point.
    Devant cette longue période de silence du SITE, je me demandais, si après ces grosses chaleurs estivales, vous étiez rentrés en hibernation avec les premiers froids. Comme à RIO, après les vendanges et la fête du village.
    Je suis rassuré et très content des nombreux commentaires qui prouvent l’intérêt du sujet qui a rappelé de bons souvenirs.
    J’envisageais d’en faire paraitre un pour précisément parler des « JUJUBES« .
    J’ai eu la chance d’en trouver dans l’arrivage hebdomadaire des produits frais du Liban … Ils sont comme chez nous . Tu penses je me suis précipité pour en acheter. J’en ai pris une photo pour la publier sur le site, mais le boudjadi que je suis n’a pas réussi à l’intégrer dans le texte . Dès que je pourrai, je l’enverrai à notre cher Oued master.

    Mais finalement c’est bien comme ça, car ton article est excellent, bien renseigné, bien illustré et il m’apprend qu’on appelle aussi ‘’Dattier de Chine’’. Je l’ignorais.
    Par contre, tu ne vas pas suivre ces « intellectuels genrés » qui nous fatiguent avec les noms masculins ou féminins avec des ‘’iels’’ à toutes les sauces. Pourquoi ne pas dire tant qu’on y est « iels jujubes« . Pour nous ‘’le’’ ou ‘’la’’, on s’en fout, on les aime et on se régale.
    Yves à raison, il faut les manger quand ils sont ‘’fofos’’ et que la pulpe devient marron.
    Ça n’a pas été mon cas, j’étais tellement impatient et content d’en manger que je n’ai pas attendu.
    Petit Jacques a aussi raison : il y en avait de plus gros, plus verts que rouges (origine Maroc) mais pas de bel aspect.
    J’en ai proposé à des amis Ivoiriens en leur disant que c’était une variété d’olives de mon village. Ils n’ont pas été trop convaincus
    J’espère que dans le prochain arrivage, il y en aura encore. En tous cas, j’irai au super marché vendredi.
    J’ai cherché dans me souvenir le nom espagnol (celui qui était parlé à Rio) des jujubes. Je pense, sans en être certain, que c’était « Jinjoles« . Dans le dictionnaire Français/Espagnol, je trouve « azufaifa« . Je n’ai jamais entendu ce mot !
    Alors si quelqu’un s’en souvient…
    Amitiés à tous
    René
    Abidjan- 25 sept
    Dernière minute : Je suis allé ‘’batal’’ au super marché. Pas d’avion donc pas de jujubes du Liban.

  7. Bonjour,
    Pour en finir avec notre jujube et savoir si on l’emploie au féminin ou au masculin, j’ai puisé dans cet excellent dictionnaire qu’est Le Trésor de la Langue Français (TLFI pour la version numérisée).
    Intéressant!!!

    Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1256 désigne le fruit décoction de jujubes (A. DE SIENNE, Rég. du corps, 51, 12 ds T.-L.); 1600 la jujube (O. DE SERRES, Le Théâtre d’agriculture, éd. Genève, M. Berjon, 1611, p. 839), donné comme fém. par la plupart des dict. à partir du XVIIe s. (COTGR., RICH., FUR., Trév.); 2. 1562 désigne l’arbre (A. DU PINET, L’hist. du Monde de C. Pline, XV, Lyon, 1562, t. 1, p. 560 : les jujubes …sont aussi arbres estrangers; XXI, t. 2, p. 162 : fleurs de jujube); 3. 1845 masc. « suc extrait du fruit de jujube » (BESCH.). Du lat. vulg. * (avec assimilation régressive de i aboutissant à ü), cf. zizupus, Appendix Probi 196, issu de zizufum (Edit de Dioclétien, 6, 56), zizuphum, zizuphon, neutre « jujube », PLINE, Hist. nat., 15, 47, et « jujubier », id., 21, 51, (également zizuphus, fém. « jujubier », Columelle, 9, 4, 3), empr. au gr. « jujubier », v. ANDRÉ Bot., p. 341. Étant donné l’aire méditerranéenne du jujubier, il est probable que le mot est parvenu en fr. à travers le prov., mais de celui-ci on ne relève aucune forme du type jujube. Les types attestés dans le domaine d’oc sont : 1. jousibo, relevé dans l’Hérault, MISTRAL, s.v., et aux confins de Gascogne, Languedoc et Pays de Foix, AXEL DUBOUL, Las plantos as camps, 2e éd., 1980, p. 50, issu d’une forme métathétique *; 2. gigoulo, chichoulo, MISTRAL, s.v. ginjourlo, d’un lat. vulg. *, dér. , suff. -ula, prob. à travers des formes liguriennes (v. FEW t. 14, p. 665 b); 3. ginjourlo (cf. 1549 m.fr. gingiole, A. DU MOULIN ds HUG.), chinchourlo, MISTRAL, loc. cit., d’un lat. vulg. *, prob. à travers l’ital. (FEW loc. cit.), avec, pour 2 et 3, passage de — sonore à — sourd. Fréq. abs. littér. : 20.

    Pour ma part et qu’à Dieu ne plaise, le jujube restera masculin. J’ai cédé sur « UN anchois », et « boutonner »…, je ne cèderai pas sur le jujube de mon enfance.
    Qu’on se le dise haut et fort.

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