L’eau de Beni Badel.

Dans la Rubrique « QUI POURRAIT ME DIRE? ».
A quelle date et comment la population et la municipalité du village ont accueilli L’EAU DE BENI BADEL?
J’en ai quelques souvenirs assez flous que je ne livrerai pas dans l’immédiat de crainte que Jadette « dégaine  » de ses archives des preuves écrites qui me feraient penser que je perds la mémoire.
Je vous rappelle que l’usine qui fabriquait les tuyaux (avec du sable de la plage) était à Laferrière.
René Cardona.

11 réflexions sur « L’eau de Beni Badel. »

  1. je ne me souviens pas exactement de la date d’arrivée de l’eau de Beni Badel mais à mon avis c’était vers 56-57? une vraie revolution pour nous qui vivions jusque là avec des citernes d’eau de pluie!! encore une realisation à mettre au compte de la France .

  2. Pas de soucis , René, l’ Amicale a très peu de documents sur ce sujet. Je peux te dire seulement que c’est aux environs des années 50 que notre village fut raccordé à BENI BADEL Je tiens ces informations, non pas de sources officielles, mais de ma tante Jeanine JUAN-CANDELA, d’ Yvon LOZANO et de notre grande amie Cécile RODRIGUEZ . Trois précieuses sources qui hélas! nous ont quittés.
    Et c’est ainsi que, durant nos conversations, ils m’ont raconté, tantôt l’un, tantôt l’autre, le périple de l’eau dans le village : L’AVANT BENI BADEL et l’ APRÈS BENI BADEL. Je te laisse la deuxième partie, je « plonge  » dans l’avant BENI BADEL.
    Dans les premières années de RIO, nos ancêtres avaient à leur disposition, un lavoir et un abreuvoir qui se trouvaient dans un bosquet d’eucalyptus à la sortie du village vers ORAN. Ce petit bois deviendra plus tard le jardin de M. Marius RICO. Il en fit don par la suite, à la commune. C’ est ainsi que RIO eut un beau jardin public: le SQUARE Marius RICO. Mais ça, c’est une histoire que je te raconterai plus tard.
    Revenons à notre bosquet. Les caravanes de chameaux allant vers Tlemcen y faisaient une halte. Ce point d’eau était alimenté par l’eau d’une source se trouvant à la ferme BOUGHEDRA, caïd du village. Celle-ci se situait derrière le cimetière, près du stade de foot. En le contournant, on accédait à deux routes, une allant vers Turgot, l’autre à gauche se dirigeant vers le douar SIDI SAÏD et la ferme BOUGHEDRA.
    Plus tard, il y eut un autre abreuvoir plus central, situé dans la ruelle en face de la rue du cimetière. Les mules, au retour des labours, et les troupeaux revenant des pâturages, s’y abreuvaient. On comptait pas mal de puits dans le village , mais certains donnaient de l’eau saumâtre. L’eau était une denrée rare. Dans L’ECHO d’ ORAN du 19 août 1909 on pouvait lire:
    «Notre population assoiffée se plaignait vivement depuis quelques temps déjà du manque complet d’eau jusque dans les maisons particulières et les fontaines publiques. En présence de ces doléances si justifiées, notre maire intérimaire, M.ROSELLO fils, s’est livré à une enquête et a acquis la certitude que si la majorité des habitants était privée d’ eau, quelques privilégiés en avaient en abondance. Les demeures et les jardins de ces derniers avaient du précieux liquide plus qu’ il ne leur en fallait puisque même il s’en perdait dans les rigoles. Notre maire a remplacé immédiatement le fontainier et a fait établir un règlement dont les résultats sont déjà largement appréciés par les contribuables puisqu’il leur ait donné de pouvoir s’approvisionner en eau potable.»
    Plus tard, comme nous l’apprend Robert TINTHOUIN (Dr es Lettres- EX-directeur des archives d’ ORAN):
    «Le répartiteur des eaux d’ ER RAHEL doit permettre l’alimentation par la conduite du barrage de BENI BADEL avec construction d’ un réservoir de 1500m3.
    Toutefois le problème de l’eau n’est pas encore résolu, la commune n’étant alimentée que par la source d’ AÏN EL HADJAR distante de 45 km et ne donnant que 5 litres/seconde par suite de l’abaissement de la nappe phréatique en période de sècheresse.»
    D’où ces coupures d’eau qui empoisonnaient la vie des ménagères.
    Puis le barrage de BENI BADEL fut construit dans les environs de TLEMCEN, et ………Prends la suite maintenant .

    1. Bonjour ami(e)s de Rio Salado, je me permets d’intervenir bien qu’Er-rahelienne pour apporter
      une petite lumière sur le barrage de BENI BADEL. Ce barrage selon ma mémoire, a été mis en service
      en I950, je me souviens des coupures d’eau mais aussi des quotas à respecter après son ouverture.
      Quelques difficultés à arroser nos jardins potagers qui en pleine été ,se montraient exigeants.Les grands amateurs de jardinage tel mon père , n’hésitaient pas à payer les excédents.
      Amicalement
      Danielle TISSIER LOPEZ

      1. Danielle, il est vrai que, malgré le raccordement à BENI BADEL, nous avions des coupures d’eau dues, je suppose, « au ralentissement » du débit de l’eau pendant l’été. Nous le savions : elle faisait défaut dans toute la région, durant ces 2 ou 3 mois où la sécheresse tarissait bon nombres de sources.
        Cependant ER RAHEL n’a pas eu les mêmes problèmes que RIO.
        Max MARCHAND (Docteur ES LETTRES) a écrit dans son livre:
        Une petite ville d’ Algérie parmi tant d’ autres….. ER RAHEL…..à l’image de la France(1859-1954)
        «…le troisième bienfait d’ER RAHEL: L’EAU.
        Position géographique privilégiée et sol étendu et fertile ne seraient rien si l’eau ne coulait pas ça et là. Précisément, Er Rahel, a la bonne fortune d’avoir de l’eau. Le nom d’ Er Rahel signifie « la ville aux eaux abondantes».
        Il semble être celui déformé de l’appellation arabe sous lequel il est encore désigné: HASSI GHELLA, devenu phonétiquement après élimination de quelques syllabes: Ha hell, Rahel (h=r en arabe). Il vient lui même du nom d’un ravin qui débouche au Nord du village encore désigné sur les cartes: Chabet HASSI GHELLA qui peut se traduire par: « RAVIN des PUITS ABONDANTS »……..Malgré tout, Er Rahel , «la SOURCE GÉNÉREUSE, la région des puits abondants», peut s’enorgueillir d’être une des régions les plus humides d’Oranie. Une bonne position géographique, un sol étendu et varié, de l’eau…. Que manquait-il encore dans la belle corbeille d’ Er Rahel ? Il lui fallait des hommes tenaces et courageux pour la mettre en valeur. c’est précisément ce qui lui arriva

        1. Merci Jadette, avec émotion je lis ton commentaire très intéressant. En effet ER-RAHEL se
          situait dans une région marécageuse avec le lac qui s’étendait jusqu’à proximité d’ORAN,
          « LA SEBKHA », sois gentille de corriger l’orthographe.

          Tu détiens une richesse d’informations qui mérite d’être enregistrée ce que je fais
          d’ailleurs.
          Mon bon souvenir du Lycée ALI CHEKKAL.

  3. Merci Jadette. Je savais bien que tu aurais des précisions à nous fournir. Je n’avais pas tout l’historique. Je me souviens que « l’eau du robinet » provenait de la source du Douar BOUGHEDRA à environ 8 km du village. Elle était distribuée en alternance par quartier à raison de 2 ou 3 h par jour. Elle n’était pas, il me semble trop saumâtre.
    Comme moi, tous doivent se rappeler de Mr BRANDO, coiffé d’une casquette, qui circulait à vélo, la grosse clé qui servait à ouvrir et fermer les vannes accrochée sur le cadre. Il m’impressionnait. Je ne sais pas pourquoi. Je le croyais investi d’un grand pouvoir comme un sorcier. Peut être parce que c’est lui qui maîtrisait l’eau et avait la faculté d’en donner ou au contraire d’en priver.
    Maintenant, je passe à la tradition orale et te livre mes souvenirs recueillis auprès des anciens.
    Il semblerait que pour l’arrivée de l’eau de Beni Badel, la municipalité avait fait installer sur la place une longue vasque en zinc avec un tuyau et beaucoup de robinets (un peu comme ceux que nous avions à l’école). Tous les officiels (et dieu sait s’il y en avait à Rio) étaient là un verre avec une dose d’anisette à la main. Je ne sais pas si le maire de l’époque arborait son écharpe et si la fanfare avait été mobilisée, mais la fête était belle.
    Vrai? Faux? En tous cas, cela ressemble à l’esprit de nos anciens. Alors dans le doute, je valide !! En attendant bien sûr la contradiction s’il y en a.
    Merci à ceux qui se sont déjà exprimés et aux autres qui vont le faire.
    Amicalement à tous.
    René Cardona
    Abidjan

  4. Concernant la source de la ferme BOUGHEDRA je n’avais recueilli que des informations orales provenant de notre mémoire collective, mais j’ai retrouvé dans  » La FORMIDABLE ÉPOPÉE de l’ORANIE » un passage qui confirme nos dires:
    «….Il serait à souhaiter, dans l’intérêt général, que la commune de RIO SALADO autorisât Monsieur
    BOUGUEDRA à utiliser une source située dans sa propriété. Certes cette source a été reconnue utile à l’alimentation en eau de ce centre, mais Monsieur BOUGUEDRA offre de fournir de suite la même quantité d’eau que celle débitée par la source en litige et qu’il prélèverait ailleurs. Le Caïd a d’ailleurs procédé à une installation complète qui permettrait à la commune de RIO SALADO de recevoir, dès l’échange, la quantité prévue de précieux liquide. Cet échange avait été accepté en principe, puis la commune pour des raisons demeurées inconnues s’est rétractée. Souhaitons qu’une entente intervienne sans tarder, ce qui à notre avis ne saurait tarder, car il semble tout à fait possible de concilier, sans grandes difficultés, les intérêts en présence, intérêts qui d’ ailleurs ne sont nullement opposés
    ».

  5. Desolée René, emportée par mes recherches j’ai oublié de répondre à ton commentaire. Ces souvenirs dont tu parles n’évoquent rien pour moi. Aucune lueur! Peut -être étais-je déjà en pension? Peu importe , la fête de l’ EAU a forcement eu lieu à RIO. Ce raccordement à BENI BADEL a dû être un moment exceptionnel dans la vie du village. Alors j’invite tous ceux qui ont vécu ce moment ou entendu parler de cette « FETE DE L’EAU à RIO », à se joindre à nous afin d’exhumer de façon plus précise cet épisode de notre village.

  6. Puisque nous en sommes à une histoire d’eau, je vais m’investir dans le passé dont je suis très friand.
    A Rio Salado, nous habitions une rue qui s’est appelée par la suite rue Marcelin Albert. Mes parents et grands-parents
    ainsi que mes 5 frères avons vécu là, également à Oran pour les études de toute la famille. En face de chez nous, il y avait une cour que beaucoup de monde appelait la cour des miracles. Mes grands-parents maternels ainsi que mon oncle y ont habité. Je me souviens très bien que dans cette rue, il y avait toujours de l’eau qui coulait. Elle venait en amont des habitations de Mrs BERNABEU ,BELTRAN et depuis le haut du faubourg Camallonga (quartier neuf en pleine expansion). Bien sûr, c’était une source qui alimentait, à petit débit, toute la rue qui était de ce fait toujours propre,ainsi qu’un bassin dans le jardin de ma grand-mère où on se baignait en faisant attention aux « ovispas » (abeilles jaunes). Mon père était obligé de pomper régulièrement l’eau qui s’engouffrait dans une citerne prévue pour cela. Miracle ou mystère de la source de la rue Marcelin Albert? JAMAIS RÉSOLU!!!
    Une autre histoire d’eau à ORAN. Nous sommes dans les années 50/52 (période des remises en état des conduites d’eaux du barrage de Béni Bahdel 1935/1940). Si ma mémoire est bonne avant la construction de la cité Lescure, quartier square Garbé, gendarmerie, cathédrale ,il y avait beaucoup de coupures d’eau. Elle était saumâtre et dans la rue,il avait des carrioles-citernes et des camions-citernes de l’époque (P45 par ex. ). Les personnes affluaient avec des bidons, des bonbonnes etc… Egalement, pour ceux qui s’en rappellent, des vendeurs d’eaux portant une outre en peau de chèvre remplie d’eau. Ce bonhomme criait « el mah, el mah »(de l’eau, de l’eau). Il servait la ration d’eau dans une espèce de « calice » en cuivre ou fer blanc. On n’était pas malade mais surement content de boire de l’eau douce même sans anisette. J’ai moi-même bu de cette eau. Il faut dire qu’à l’époque, on était moins aseptisés et nos parents et grands parents encore moins.

  7. Je crois que cette période de notre histoire, nous a tous marqués. Lorsque nous allions à ORAN, pour différentes raisons, ou tout simplement pour rendre visite à nos grands-parents, nous ne leur apportions pas de fleurs, mais deux grosses bonbonnes d’eau douce. Inutile de vous dire que nous étions à l’étroit dans la voiture de mon père, mais l’eau douce pour la famille était sacrée.
    Dès que nous arrivions aux abords de la ville, un peu plus avant les arènes d’ ECKMUL, là, où en bordure de route se trouvait un réservoir(?), une source(?), je ne m’en souviens plus, mon père était obligé d’avancer « au pas », la chaussée étant occupée par des charrettes , des « caricos ».. Des gens de tous âges, chargés de bidons remplis d’eau, provoquaient là un va et vient continuel entre la réserve d’eau et la ville.
    Mes grands-parents étaient heureux de nous voir, mais ravis de décharger les bonbonnes d’eau douce qui allaient « adoucir » leur quotidien.

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