Une visite s’impose en ce mois de novembre du côté du monument aux morts d’ ER RAHEL.
«En 1922 la commune érigea un premier monument aux morts près de l’ école de garçons.
En 1934, la municipalité remplaça son vieux monument par un momument plus digne de nos morts……….
En 1870-1871, quelques Er Raheliens devaient aller défendre la Métropole, mais ce fut surtout en 1914-1918 que la commune paya un lourd tribu à la guerre. Qu’on en juge par la liste de ses enfants morts au champs
d’ honneur:
9 Musulmans et 19 Français de souche européenne.
Liste des ENFANTS d » ER RAHEL MORTS pour la FRANCE 1914-1918
Français – Musulmans
BERKRATTOU El Habib
BERKRATTOU Mohamed
BEN THOUIR Mohamed
BERRAHOUI Mohamed
BOUHADI Kouider
LAKHDAR DIFFALAH Kouider
MOHAMED MESSAOUD Saïd
MOHDAD Abdelkader
NEGADI Mohamed
Français
ALESANDRI Barbarin
CHANU Cyprien
DAVID Auguste
DUSSERT Louis
EYSSERIC AUGUSTE
FAIVRE Louis
HERRADA Vicente
LOPEZ Joseph
LUYE Albert
MANSÉNARÉS Raphaël
MAURICE Auguste
MICO Raphaël
MONTOYA José
MOSSER Gabriel
PITOT Louis
ROBERTO Victor
RUIZ Jean
RUIZ Joseph
VIGNOLO Jean Michel
(tiré du livre:
« Une petite ville d’ Algérie parmi tant d’ autres…….. ER RAHEL, à l’ image de la France ».
de: Max MARCHAND ( docteur Es LETTRES) Documentation de M. J BERNABEU, secrétaire Général
Si nous reprenions notre promenade! Tiens? Des nouveaux venus dans notre groupe? Soyez les bienvenus parmi nous! Suivez-nous! Nous allons déambuler d’une maison à une autre, au gré de mes souvenirs. Nous sommes maintenant, en continuant notre parcours initial, devant la maison de M. GRAS.
Devant la porte, sa fille Paulette accompagnée de ses amies Joujou SEMPÉRÉ, Olympe CALLAMAND, Paulette et Lucienne LAMBERT, Gisèle MACIA, paraissent bien animées. Elles projettent sûrement une sortie. Laissons-les à leurs papotages. Savez-vous que cette maison fut, dans les années 57-58, une crèche? C’est l’action Catholique, dirigée par madame BOUR et une trentaine de bénévoles, qui l’a créée et mise sur pied. En avançant un peu plus, nous voici devant la vieille maison de Joseph POVEDA, mon oncle. Nous l’avons habitée quelques temps. Elle est restée fermée jusqu’à …. ce 31 décembre 1959. Vous souvenez-vous du couvre-feu qui paralysait le village? Nous les jeunes, avions décidé avec l’aide de Sylviane et René mes cousins, de célébrer, malgré tout, la nouvelle année dans la salle à manger de la vieille maison. Il y a avait là : Eugénie, Norbert, Armande, Louis, Nadia, Blondine, Jocelyne, Michel, Josette, René, Sylviane, Jacques, Jadette, Odile, René, Chantal, Jean-Louis, Titou, Marie-Jo, Paul et d’autres dont les noms m’échappent. Que de souvenirs!!! Dès 8h du soir, jusque vers 6h du matin, plus personne dans les rues. Nous étions une vingtaine de copains enfermés, à enterrer l’année 59. C’était l’année du BIG BISOU, des PLATTERS, de GLORIA LASSO, de DALIDA, de Paul ANKA, de Harry BELAFONTE, de BILL HALEY…..et les cha-cha-cha, les mambos, les calypsos, les slows, les rock se succédaient. Les jupes, en tissus d’ameublement et fort juponnées, tournoyaient de plus belles! OUF!! Ça « crépite » dans ma tête! Un vrai feu d’artifice!!!!,!!! !!!
Je voulais vous parler d’écoles. Des nôtres bien sûr. Mais la nostalgie et les souvenirs aidant, je vous emmène faire l’école buissonnière. Suivez-moi! Je vais vous balader le long du boulevard en faisant de temps en temps quelques incursions dans les rues toutes proches puisque aujourd’hui c’est :
Quand j’étais enfant (il y a bien longtemps), il m’arrivait souvent d’aller déjeuner chez mes grands-parents BLASCO qui habitaient tout près de l’école et je me souviens…..
-Du LITHINE que ma grand-mère préparait quotidiennement avant le repas. Pour moi, c’était un moment privilégié car elle me laissait intervenir (un peu) et si le bouchon sautait ça devenait du champagne.
Qui pourrait m’en rappeler les marques.
-Des PILULES PINK (roses) qu’elle me faisait avaler avant le repas. Alternées avec une cuillerée d’huile de foie de morue.
Elles étaient sensées fortifier et rendre intelligents. (Je ne sais pas si c’est prouvé pour moi) probablement des placebos.
Tout cela venait bien sûr de la pharmacie Rauturier.
Est-ce que cette coutume était partagée ?
ET oui! la rentrée des classes est déjà là! Nous…, nous étions des privilègiés, notre rentrée se faisait le 1er OCTOBRE! 3 MOIS de VACANCES!!! Et quelles vacances!!! Pleinement vécues entre plage et village, elles nous ont laissé d’impérissables souvenirs. Alors, pour revivre ces journées de bonheur, j’ai feuilleté les albums de l’AMICALE, d’où j’ai relevé quelques photos que je vous livre en « vrac ». Photos de vacances à TURGOT PLAGE et à SASSEL. Bon flash back!!!!!
Création de la SOCIETE « JEUNESSE SPORTIVE » tiré du livre de Max MARCHAND , « Une petite ville d’ ALGERIE parmi tant d’ autres… »
« Le « SOU des ECOLES » est une importante société scolaire et sportive d’ ER RAHEL. Fondée le 1er Février 1930, elle a connu trois présidents: Emile DIDERON, Jules ALBALADEJO, et Emile COUILLARD. Un point d’histoire du « SOU des ECOLES » se situe dans la séance du 8 Novembre 1940. .En effet, lors de cette séance, toutes les sociétés sportives d’adultes groupées sous le nom de « JEUNESSES SPORTIVES ER RAHELIENNES » décidèrent de fusionner avec le « SOU des ECOLES ». « Réunion du 8 Novembre 1940. Sont absents les membres du comité encore sous les drapeaux en SYRIE. Monsieur Lucien DESCAT a été convoqué comme Président de la « JEUNESSE SPORTIVE » car l’ordre du jour est le suivant: FUSION de la « SOCIETÉ SPORTIVE » et du « SOU des ÉCOLES ». Aussitôt le Président du « Sou des ÉCOLES » donne la parole à M. Lucien DESCAT. Ce dernier développe les raisons pour lesquelles il demande la fusion. Le FOOTBALL est un sport goûté du public mais il entraîne des frais que les recettes arrivent difficilement à payer… A son avis les ressources du « SOU des ÉCOLES » seraient suffisantes pour permettre de venir en aide à ceux qui pratiquent l’EDUCATION PHYSIQUE et les sports. Sans oublier les enfants des écoles. Ce sont surtout ces derniers qui ont besoin du « SOU des ECOLES ». M. DESCAT le sait très bien… Il rappelle ensuite que la loi n’autorisera à l’avenir probablement qu’une société dans notre centre. … On a parlé, dit-il, d’une dette de la « JEUNESSE SPORTIVE ». Il y a en effet un passif de 6500frs environ qui se comprend, quand on pense à la construction du mur de clôture du stade de foot. C’est à lui que cette somme est destinée. Jamais il ne la réclamera au « SOU des ECOLES »; la Société arrive donc avec son stade et une caisse vide, mais sans aucune dette. … Après quelques questions posées par: Ms PONCELET, FABRE, CANDELA, NAVARRO, et FROMENT, le principe de la fusion des Sociétés est votée à l’ unanimité. Sur la proposition de M. ALBALADEJO, il est décidé que le Comité sera augmenté de 4 membres désignés parmi les membres du Comité de la JEUNESSE SPORTIVE. M. DESCAT en fera connaître les noms après réunion de ce dernier. M. DESCAT remercie le Comité du « SOU des ECOLES » de l’accueil vraiment amical qui lui a été réservé. Il parle en son nom personnel et au nom du Comité de la JEUNESSE SPORTIVE. Ensuite la séance est lévée….. Le Président: le secrétaire: J. ALBALADEJO P. BOURREC
Réunion du 11 Septembre 1941 La Société, même aux temps troubles de VICHY, devient de plus en plus florissante… Section FOOTBALL. Directeur: M. COUILLARD, assisté de M. NAVARRO, CANDELA et LOPEZ Gérard.
Section ATHLÉTISME: Directeurs : jeux, M. AVARGUES; Athlétisme, M. CERVANTÈS, assisté de Mme BALME, de MM. FABRE Émile, FROMENT Roger, ALBERT Gérard.
… A la libération, la « Société repart de plus belle. Voici la liste de ceux qui s’y dévouaient encore le 31 janvier 1946: Nouveau tableau des services et fonctions: Président : M. COUILLARD Vice-Présidents : M. PLUMET, M. TISSOT Secrétaire : M. LLOBREGAT Trésorier : M. BRAVAIX
SPORTS : Secretaire sportif : M. MUNOS Jean FOOTBALL : MM BANONS et CANO Paul BASKETT-BALL : M. MUNOS Jean ATHLÉTISME : M. ANTON René
Voilà, chers amis ER RAHELIENS, tout ce que j’ai pu trouver concernant le sport et plus particulièrement le foot. Notre amicale n’est pas « riche », mais je compte sur vous pour compléter les infos en ajoutant des commentaires des anecdotes, éventuellement des photos . Nous vous en remercions.
«…..Durant l’été 1958, l’idée nous vint de faire revivre le S.O.S, mis en sommeil depuis quelques années après l’épopée de la grande équipe dirigée par le Président Sassa ROSELLO. Une équipe d’amis de tous âges: Bébert ARACIL, SANCHIS, PÉPICO el Pintré, Ernest REYNE, beaucoup d’autres et moi-même, se mit au travail et engagea le S.O.S dans le championnat pour la saison 58-59. Le siège social se situait au BAR des SPORTS, boulevard national, une nouvelle tenue fut achetée avec des fonds collectés par Monsieur REYNE, propriétaire des lieux.
1er rang : Paul GALLARDO- Jean Louis LOZANO- Ernest REYNE- Louis CHORRO-2ème rang: Jean GALLARDO- Lucien VIRUEGA- Henri NAVARO- Roger MACIA- Henri MEGRET- Louis LAMBERT- 7 (?)-
En Continuant mes investigations du côté des vestiaires du stade, en écoutant les confidences, les anecdotes des uns et des autres, voilà ce que j’ai appris. Savez-vous que, durant les premières années du S.O.S, l’arbitre était nommé par le village qui « recevait ». Bien entendu, ce monsieur était choisi parce qu’il soutenait le club. Rien d’ illégal! C’était la coutume et à charge de revanche!!!! Comme disent les jouteurs sétois. Méméto VIRUEGA m’avait confié que, même si le match se déroulait dans la plus stricte impartialité, lorsque le village invité perdait, il y avait eu forcement « tricherie » de la part de l’ arbitre. Cela va de soit, voyons! Alors les supporters de la dite équipe envahissaient le terrain qui devenait un immense champ de bataille où chacun s’affrontait à coups de poings et jets de pierres. Il parait même que, lors d’un affrontement un peu trop agressif, un des joueurs eut…le nez cassé. Que voulez-vous on ne plaisante pas avec l’honneur du village! Par la suite, le jeu devint plus sérieux. Cependant, on m’a chuchoté que, dans certains clubs, il n’était pas rare, à la mi-temps, d’entendre tambouriner aux panneaux des vestiaires, et une voix de mécène connu, annoncer: « 300frs à chacun de vous si vous nous menez à la victoire». Pas besoin de « dope »: les joueurs peu payés retournaient sur le terrain la « gnac » aux tripes comme dit mon petit fils.
Année 1947: équipe de réserve: TORRES- Claude ESCUDERO- ? – SOLER- ? – ? – TORRES- PASTOR- MAESO- Lolo DAVOS-
Dans les années 50, Sassa ROSELLO, un viticulteur de Rio Salado, prit la présidence du S.O.S. Plus qu’un président, il fut avant tout un mécène pour le club. Il fit venir dans l’équipe Jean GONZALES du S.C.BEL ABBES. Hubert ZAKINE dans son livre: « La mémoire du football » écrit: « titré au plus haut niveau, Jean GONZALES répond aux sollicitations de Rio Salado. Son Président, M. ROSELLO, fait de lui l’entraîneur du S.O.Saladéen. Jean GONZALES réalise alors un coup d’éclat unique dans les annales du football oranais: terminer invaincu en 22 rencontres, (3 nuls, 19 victoires) et accéder en PROMOTION d’ HONNEUR». Ce furent les heures de gloire du club. Je vous communique un entre-filet intéressant venant d’un journal sportif: «Une hirondelle ne fait pas le printemps mais GONZALES fait les beaux jours du Rio Salado. Parions qu’avant peu, certains regretteront d’avoir laisser partir cet excellent joueur!». Ces joueurs venant de clubs « étrangers » percevaient une mensualité, avaient les frais payés, et, comme les joueurs de l’équipe, recevaient une prime si le Club gagnait le match. Ces primes venaient des mécènes qui suivaient le Club. Je vous donne à lire l’article concernant Jean GONZALES , écrit par Joseph VERDU. (voir l’album ci-dessous)
Alors que mon petit fils regardait, sans trop d’émotion le match contre je ne sais quel pays (Ah! On me souffle: la FRANCE contre le DANEMARK), je le trouvais déçu, ennuyé. -Qu’est ce qu’il t’arrive? -Bof! Aucun intérêt ce match!» -Ah! c’est peut-être un match pala? -Un match pala? Qu’est ce que ça veut dire? -Ecoute! J’ai retrouvé une anecdote assez plaisante qui te l’expliquera. Elle me fut racontée par Eugène SALAS, un bélabésien ayant eu le bon goût d’épouser une saladéenne, Andrée POVEDA. Cette anecdote nous dévoile certaines »pratiques »de ce sport. Eugène faisait partie de l’ équipe de foot de SIDI BEL ABBES (le S.C.B.A). Cette équipe comptait des joueurs bélabésiens, plus un corse et un instituteur breton! tous deux récemment arrivés de la Métropole. Le S.C.B.A était assuré d’être champion d’ORANIE. Ce jour là, il disputait un match contre une petite équipe qui attendait fébrilement la victoire pour ne pas avoir l’affront d’être rétrogradée. Pendant que les joueurs du S.C.B.A se préparaient, un mot d’ordre circula dans le vestiaire: «-Aujourd’hui, on fait PALA». Bien sûr les joueurs bélabésiens savaient d’emblée ce que « PALA » voulait dire. Les dirigeants des deux clubs s’étaient mis d’accord: on laisserait la jeune équipe gagner. Ce qui lui permettait de conserver sa place en 2ème Division. Mais Voilà! Ils avaient oublié nos deux jeunes recrues fraîchement débarquées! La consignes circulait, on la chuchotait de bouche à oreille: «-On fait pala! on fait pala!». On se regardait d’un air entendu. Le match débuta très calmement. Seuls nos deux joueurs s’en donnaient à cœur joie. Fous de joie, ils marquèrent 2 buts. Mais enfin! C’est un match PALA!!!! A la mi-temps, on leur répéta un peu vertement : « Hé! C’est un match Pala! Qu’est ce que vous faites?». «Attendez ! Ça veut dire quoi un MATCH PALA???». Alors, plus posément, on leur expliqua: «-C’est un match combine!». La seconde partie du jeu se passa dans les normes. La jeune équipe gagna le match par 3 buts à 2. Eugène m’avoua que ce fut un des rares matchs où il transpira si peu: Hé! oui! c’était un match PALA!!! J’ai essayé de savoir auprès des experts en la matière ce que ce mot voulait dire, je n’ai obtenu que des réponses assez évasives: «On disait comme ça!», «C’est un match combine». Ou encore : «L’origine du mot doit encore venir de nos grands parents espagnols». Bref! la définition ne me satisfaisant pas, j’allais rechercher dans notre vieux « diccionnario DELGADO de 1948 » ce que PALA signifie. PALA veut dire PELLE, mais au sens figuré, employé famillièrement , voilà ce que j’ai lu: «Meter la pala: tromper astucieusement » ou « Meter média pala: donner un coup de main». Donc, nos grands-parents employaient l’expression à bon escient. Et voilà, mon grand, ce que match pala veut dire. Donner un coup de main …». Ah! une petite mise au point le match France-Danemark n’était pas un match pala , c’était tout simplement …et bien je n’en sais rien. Faudrait demander aux experts pourquoi ce match fut si ennuyeux!