Cuisiner pour se souvenir

livre-de-recettesLa mémoire est une chose étonnante. Il arrive qu’elle vous frappe soudain, à travers une odeur, un goût, une chanson… De mon côté, j’ai la chance d’avoir reçu une double culture, basque par mon père, pied-noire par ma mère. Chez nous, la pipérade avait autant de succès que la frita. D’ailleurs, ces recettes ne sont-elles pas toutes deux à base de tomates et de poivrons ?

Comme beaucoup d’entre vous, je pense, j’ai acquis ce merveilleux « Cahier de cuisine des grands-mères du Rio Salado » que l’on doit à Jadette Salva, « mémoire vivante » et archiviste hors-pair de Rio et à Danielle Rodriguez-Long. On le parcourt avec gourmandise et, à la seule lecture de la table des matières, on se surprend à saliver, chacun selon ses propres souvenirs.

Ainsi, pour moi, « melsa », « potaje », « sardines à l’escabeche » me ramènent immédiatement dans la cuisine de ma grand-mère Irène, près de Nîmes. Je revois le fascinant spectacle des escargots qu’elle faisait dégorger avec de la farine dans une grande cage avant de nous les servir avec une sauce bien relevée dont elle avait le secret.

Je repense, les jours de fête, aux gaspachos qui mijotaient dans une grande paella posée sur un feu de bois dans la courette de la maison et sur lesquels veillaient les hommes tandis que femmes et enfants « tchatchaient » en effritant les galettes…

Maman est pour sa part davantage associée à tous les gâteaux qui nous attendaient mon frère, ma petite soeur et moi pour notre quatre-heures quand nous rentrions de l’école : « mantecaos », « roicos », « borrachuelos », « pets de nonnes » et bien sûr, les succulentes oreillettes de Pierrette ! La « mouna » sera toujours pour moi associée à Pâques même si je l’achète maintenant chez mon boulanger.

Ce billet, plus long que de coutume, j’aimerais le dédicacer à Rosette Chorro que je ne connais pas mais qui, grâce à son « thon aux câpres » (p.66), m’a permis hier d’ajouter une recette facile, rapide et goûteuse à mon carnet de recettes personnel !

Enigme à Turgot-Plage!!!

 

La photo ci-dessous extraite de l’article de Marie EPPHERRE-PROVENSAL sur la plage de Turgot m’intrigue…

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Archive D. EPHERRE-PROVENSAL

Il me semble reconnaître le cabanon  de M. SCHWAB Charles que je connaissais bien. Avez-vous les mêmes repères?

Cela  me rappelle nos vacances d’été  et beaucoup de souvenirs  me  touchent.

Que la vie était belle!

Merci par avance de votre réponse.

 

 

 

 

 

 

 

 

LES MOUCHES TSE-TSE (Gabon décembre 1969)

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Mouche tsé-tsé ou glossine. Archive R.Cardona

Toujours dans le cadre de mon travail, je cherche  à rencontrer les forestiers pour les assurer. Après plus de six mois, je les ai presque tous vus aussi bien les particuliers que les Sociétés.  Il en reste quelques uns à voir au fin fond de la brousse ou sur des chantiers accessibles seulement en bateau ou en avion.

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L’été à Turgot-Plage

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Echo d’Alger du 29 juillet 1933

Dans la perspective du retour des grands froids et pour répondre à l’appel lancé par Christine Plaza, voici un petit entrefilet paru dans l’Echo d’Alger qui devrait réchauffer les Turgotiens … et les autres.

Fin juillet 1933, ceux qui ne partaient pas « en France » (sic) venaient s’installer dans leur cabanon de Turgot-Plage. On les appelait alors les « estiveurs »…

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« Mon Turgot » – Eté 1960

La piste aux étoiles

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Article de l’Echo d’Alger du 25 mai 1932

Vous commencez un peu à me connaître, je suis une petite curieuse… Aussi, quand je suis tombée sur cet article de l’Echo d’Alger daté du 25 mai 1932, j’ai voulu en savoir plus sur ce fameux cirque Honorato.

J’ai d’abord appris que la ville de Sidi Bel Abbes s’enorgueillissait de compter parmi ses ressortissants célèbres, Honorato Cerdan, né à Alicante en 1865, décédé à Bel Abbes en 1924, considéré comme le « premier homme projectile » ou « homme obus » de l’histoire du cirque. C’est lui qui fonda en 1892 le Cirque Honorato.

Ses cinq enfants, Alphonse, Arthur, Joseph (Pepito) et Honoré (Tonto) et leur sœur Eléonore reprirent le flambeau, les garçons au trapèze, la fille comme danseuse.

Jusque dans les années 1940, c’était un cirque qui se produisait en Afrique du Nord en plein air (le climat s’y prêtait) puis sous chapiteau. Doté de quatre mats, celui-ci faisait 30 mètres de haut et pouvait accueillir 2000 spectateurs !

Ils étaient tellement célèbres que lorsque Marcel Cerdan commença à faire parler de lui, on lui demanda s’il était de la famille des « Honorato » (en fait, c’était un petit cousin…).

Une seule de mes questions n’a pas trouvé de réponse : l’article dit que Mademoiselle Honorato était native de Rio, qui peut le confirmer ?

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Les enfants Honorato – Sources : Facebook/CirqueHonorato/photos/

ANECTODES PERSONNELLES ET AUTHENTIQUES SUR LES SORCIERS EN COTE D’IVOIRE.

En 1978, j’achète une R 16 neuve. Le directeur de Renault-Côte d’Ivoire est un Pied Noir et il m’accorde une bonne remise. Comme je l’utilise pour mes déplacements en brousse, je fais installer une plaque blindée sous le carter et des amortisseurs spéciaux. Si tout se passe bien le premier mois,  ça se dégrade très vite. A ma première sortie, les ennuis commencent.

Je profite des vacances scolaires pour organiser une tournée Travail suivie d’un W.E loisirs en famille. Je dois voir un assuré, M. Brastad, important planteur d’ananas  et propriétaire de l’Usine Safco, conserves et jus d’ananas à Tiassalé a environ 200 km d’ Abidjan. Route goudronnée.

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Usine de la SAFCO à Tiassale (archive R. CARDONA)

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Avis de recherche

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Gazette d’Aïn Temouchent du 22/03/1923

Parmi les rubriques de la Gazette d’Aïn Temouchent d’entre-deux-guerres, l’une devait sans aucun doute être très attendue des lecteurs du journal. Intitulée « Silhouette », elle décrivait une personnalité – souvent une femme – de Temouchent et de ses environs.

Si la personne n’était jamais nommée, la description qui en était faite était suffisamment détaillée pour qu’on la reconnaisse sans peine. Le billet était signé d’un énigmatique pseudo tel que Miss-Thé-Rieuse ou Le Fils de la nuit.

Le 22 mars 1923, sous la plume de Charles IX c’est au tour d’une jolie brunette de 19 ans de Rio Salado d’être « épinglée ». L’article nous apprend que sa mère et sa grande sœur tiennent un commerce de « nouveautés » tandis que son frère gère « avec brio » les propriétés familiales. On peut donc en déduire que le père de famille n’est plus de ce monde…

On sait aussi que la demoiselle est instruite puisqu’elle a fréquenté le lycée (d’Oran ?) comme pensionnaire. Ma curiosité est aiguisée, la vôtre aussi sans doute ? Alors, aidez-moi à identifier cette jeune fille née en octobre 1903 qui arpentait un soir d’été en robe bleu « céleste » le Boulevard National avec ses amies…