La Saint Nicolas à Budapest.

Je ne sais pas vous , mais moi en visionnant cette vidéo, j’ai pleuré et j’ai été prise de frissons , tant c’est extraordinaire et beau. De plus, en cette période dans laquelle nous nous trouvons  morose et anxiogène, ce chant est pour moi un chant de joie et d’espoir . Et à l’approche des fêtes de Noël, cette petite parenthèse musicale vous réchauffera le cœur et l’âme tout comme moi . Ces Hongrois nous donnent une très belle leçon d’espoir. Et vous permettra je l’espère d’avoir une profonde et chaleureuse pensée pour tous ceux qui nous ont quittés récemment ou pas. Joyeux et tendre Noël à vous tous.

Michelle 

Devant la basilique Saint-Étienne de Pest.
À l’initiative des Franciscains, des instrumentistes et des chanteurs se sont réunis pour attirer l’attention sur les chrétiens persécutés dans le monde.

Remarque :

            

RÉUNION du CONSEIL d’ADMINISTRATION.

                                     PORTIRAGNES,  le 26 novembre 2022

Étaient présents: Danièle, Yves et Richard ANDREO – André BLASCO – Antoine et Dolores CLÉMENT, Blondine et Georges DESCAT – Renée CURTI – Suzanne GRAS – Chantal et Jean Louis LOZANO –  Monique et Gérard LAMBERT – Christine et Joseph PLAZA  –  Jadette et Jayme SALVA –

Étaient excusés: Henriette et Daniel ARACI – Remi et Simone BELTRAN –  Denise et René CARDONA – Annie DELEGUE – Marie Christine et François ESCUDERO – Marie Claire ESCUDERO – Michelle CHORRO – Nicole GEORGE REYNE – Danielle LONG –  Nicole et Albert LOPEZ – Françoise REQUENA – Armand ROSELLO – Marie Paule et René MIRALLES – Anne Marie MARTOS – Salou et Francis QUILES – Jean Paul VIDAL –

…Absent…quel mot dérisoire! Lorsqu’ il s’agit d’une personne qui n’est plus des nôtres, mais qui restera malgré tout présent dans  nos mémoires!

  La réunion s’est tenue chez Richard ANDREO à  PORTIRAGNES.

La séance est ouverte.

                                     Le Devenir de l’AMICALE:

        Suite au décès du président Ernest REYNE, et pour la bonne marche de l’Amicale, il y a obligation d’élire un nouveau président.  Il est donc demandé à l’Assemblée si l’un des membres brigue cette fonction. Personne ne s’étant  présenté, c’est donc au vice-président d’assurer la  présidence de l’ Amicale. La proposition étant acceptée à l’unanimité, Jayme SALVA occupera cette fonction.

Questions à débattre:

                    – Rapport financier exposé par le trésorier Chantal  LOZANO.

                     – Rencontre à l’ODÉON du 12 juin 2022

Nombre de participants : 91 présents + les 2 musiciens (pris en compte par nos soins). Pour  maintenir le coût  par participant, l’Amicale avait prévu une prise en charge des dépenses : les comptes restent équilibrés. Le bilan comptable a été présenté avec les frais de gestion  et les opérations de  l’ODÉON pris en charge.

                       – Rassemblement 2023.

 Jayme fait part de la proposition présentée par l’Amicale AÏN TEMOUCHENT : organiser un rassemblement commun, ce qui permettrait d’augmenter le nombre des participants à nos rencontres. (en 2022, RIO SALADO comptait 91 personnes et AIN TEMOUCHENT sensiblement le même nombre). Chaque association restant responsable de la gestion financière de son groupe. Après débat, il est décidé de décliner cette proposition, et d’organiser notre rassemblement comme  en 2022.

                          – Les livres de l’Amicale :

A ce jour, il est impossible de renouveler le stock, l’imprimerie ayant fermé définitivement ses portes. Malheureusement, l’imprimeur n’est pas en mesure de nous remettre une copie de l’original informatique de chaque ouvrage. Nous avons quelques commandes que nous ne pouvons satisfaire.

                        – Nouvelles du SITE de l’AMICALE :

Contre vents et marées, le site de l’Amicale continue son avancée. Il espère plus d’interventions de notre part : articles et commentaires sont les bienvenus.

                             – Cimetière de RIO SALADO :

Nous avons appris par le C.S.C.O le saccage du cimetière. Les dégâts portaient principalement sur les tombes qui bordent l’allée centrale. Le maire d’El MELAH aurait promis de s’ occuper de la réhabilitation des tombes profanées, et de la mise en place d’ un gardien.

                             – Un nouveau livre sur Rio Salado :

Jadette a fait circuler un ouvrage :

                                               « RIO SALADO VILLAGE FRANÇAIS 1858-1962 »

                                                                        (21×30 – 290 pages )

                                                                réalisé par Nawel BENSAOULA .

        Ce livre est le  travail de recherche dans le cadre d’un mémoire de Master,  en 2022. Jean-Claude CARREGA dispose de quelques exemplaires au prix de 35€.

                                 – Séjour en ESPAGNE :

Michelle CHORRO nous propose un séjour à SALOU, (530 euros) organisé par les « VOYAGES DEMIRO » pour le mois d’ Avril : 7jours- 6 nuits, avec au programme la visite de SIDJÉ, et d’un monastère dans les environs. La matinée du dimanche,  au marché de REUS.

                                 – Rencontre annuelle :

   La date de notre rencontre annuelle à Pentecôte, (Dimanche  28 mai  2023 ) a été retenue.

Pensées   affectueuses à  Nicole, Henriette et Daniel.

Le bureau ayant à l’unanimité voté toutes les propositions, la séance est levée.  Cordialement.                                                                                                                                         le bureau.

Une flambée de souvenirs.

Les artichauts sauvages.

Photo prise en avril 2018 (archive Colette Infantes)

Je joue à la dînette avec Jacqueline Sicard.

Elle a un vrai réchaud en métal décoré, d’une vingtaine de centimètres de hauteur, autant en longueur sur dix de large, avec deux feux. Quand on actionne un bouton, le feu concerné fait des étincelles. C’est bon ! On va pouvoir faire des frites. Mais je sens encore l’âpreté de ces pommes de terre dégustées crues. Etincelles décevantes. Par contre, l’entrée est une régalade. Des artichauts sauvages, arrachés ou plutôt « décanillés » à coups de bâtons le long du mur de la cave. C’est que leurs tiges filandreuses ont poussé sur la terre chaude et asséchée. Mais une fois la récolte faite, les feuilles piquantes délicatement retirées et la barbe ôtée, nous dégustons avec plaisir les cœurs de ces beaux chardons au goût d’artichaut.

Le lait caillé.

Il fait tellement chaud que le lait s’est caillé dans le réfrigérateur. Maman est désolée, elle voulait nous faire du riz au lait. Mais « pas grave » dit papa « le lait caillé égoutté et sucré c’est très bon ! Et quand j’étais gamin on buvait aussi le petit lait. » Depuis j’aime le lait caillé mais pas ce liquide aigrelet au fond duquel plonge le caillé !

Les melons suspendus.

Ce sont de beaux et gros melons ovales à la peau verte zébrée de jaune ou bien tout jaune. Leur chair est presque blanche. Pour les conserver jusqu’à Noël et pouvoir les consommer sans soucis, ils sont suspendus au plafond d’une chambre sombre, à l’abri de tout rongeur trop gourmand.

Les figues chauffées au soleil.

J’ai huit ans ; je dois « faire la poussière » …et donc, je vais très régulièrement secouer le chiffon dans le jardin, sous le figuier, c’est mieux pour déguster-en cachette- les figues mûres à point chauffées par le soleil de dix heures du matin !

Vendanges et grapillons.

Le pressoir de la cave en 2018 (Archive Colette Infantes)

C’est à la fin de l’été que débutent les vendanges. Mais c’est bien après que les remorques de grapillons sont déversées dans le pressoir.

Et je suis là, à « grappiller » moi aussi quelques grains. Ce sont les meilleurs ! Noirs, flétris, presque secs et en même temps si tendres, si onctueux et tellement sucrés. Avec ce goût si particulier, plus du tout celui du grain frais juteux mais presque alcoolisé. Ce raisin de fin de vendanges est réservé à la fabrication des apéritifs.

Saindoux et oignon tendre.

Plus d’une fois, en rentrant de la plage, le goûter s’est composé soit d’une tranche de pain tartinée de saindoux avec un soupçon de sel ou bien d’une tranche de pain huilé à l’huile d’olive, salé, accompagné d’un jeune oignon frais aux feuilles vert tendre. C’est bon !

La « torta ».

J’aime bien aller chez Miloud et Abdelkader, car leur maman, toujours avec un sourire tendre, nous offre un morceau de son pain, ce pain au blé couleur bistre qu’elle fait elle-même. Il est rond et plat. De la taille d’une petite assiette. Il a si bon goût.

Les pommes de terre bouillies.

C’est bientôt la fin, on ne trouve plus de viande dans le village. Maman pose sur la table du déjeuner un grand saladier de pommes de terre bouillies. Elles ont encore la peau. Pour la première fois de notre vie, avec Gilbert, mon frère, nous goûtons aux pommes de terre à l’eau et nous trouvons cela tellement bon avec un peu de beurre que maman fond en larmes. Elle pour qui un repas ne se fait pas sans viande.

Les jujubes.

Je suis dans un champ avec papa. Au loin une ferme. Papa prend un fruit sur un petit arbre épineux et me le fait goûter. Ce fruit a la forme d’une olive, de couleur un peu brune piquetée de rose. Un peu spongieux, son goût me plaît vraiment. – « C’est quoi ? – C’est une jujube ». (Cette année, il y aura beaucoup de jujubes sur l’arbre planté dans mon jardin de ST Romain depuis près de 30 ans.)

Et oui ! Je plante des repères…)

Fleurs du littoral oranais en avril 2018.

La PATATE DOUCE : « le MONIATO de chez nous ».

Au retour d’un marché, j’ai oublié au fond de mon panier une patate douce. Quelques jours plus tard, je retrouvais la patate. Dans l’obscurité et la chaleur du panier, elle commençait à germer. Aussitôt, ce moniato germé me transporta vers un autre horizon, de l’autre côté de la Méditerranée où, sur une étagère de la salle à manger, il poussait allègrement le long d’un meuble, un brin de laine le ramenant vers un circuit plus convenable. C’était un plaisir de le nourrir et de le voir grandir.

Peut être les prémices de mon goût pour le jardinage?

Archive de jadette Salva.

Cette patate oubliée a gagné ma terrasse et grimpe avec le même enthousiasme à l’assaut du mur de la loggia. Je la regarde pousser, et d’agréables souvenirs me reviennent chaque fois.

Le Conseil de Révision : histoire & anecdotes.

CONSEIL RÉVISION CLASSE 39


L’émotion provoquée par le décès de notre Président a fait que je n’ai pas réagi à la publication de l’article sur le conseil de révision de la classe42.

Je me rends compte à la lecture de l’article de Jadette que les préoccupations et le déroulé de la fête de la classe 42, étaient les mêmes que pour mon conseil de la classe 39.
Je me souviens de ce jour du Conseil à Aïn Témouchent. Et là, même scénario, jusqu’à la visite incontournable rue des jardins dans cette ville.
Je vais cependant ajouter une anecdote.
Pendant que nous étions « occupés » à l’intérieur des « salons »,
seul l’un d’entre nous, plus timide, n’avait pas voulu entrer avec nous. Il nous attendait dans une des voitures garées devant la porte.
M. Gallardo, inquiet de ne pas nous voir revenir à Rio, vint aux nouvelles, sachant d’emblée où nous trouver.
Il a demandé à notre timide:

-Où sont-ils ?

– Je ne sais pas, a répondu notre ami.

Ce qui a provoqué par la suite une franche rigolade.

Puis ce fut l’organisation du bal. Les réunions préparatoires, le choix de l’orchestre, la décoration, la recherche des sponsors, nous ont autant motivés et préoccupés que nos aînés avant nous et nos cadets après nous.
Nous étions très fiers car pour la plupart d’entre nous c’était la première fois que nous avions de « vraies responsabilités » qui engageaient notre crédibilité, notre « savoir-faire » et pourquoi ne pas le dire notre « fierté » pour prouver à nos parents, à nos amis que nous enterrions aussi notre statut d’adolescent .
Le succès du bal, les résultats financiers positifs ont été à la hauteur de nos espérances. Et pour ne pas déroger à la tradition : « C’était le bal des conscrits le plus réussi de tous! » ( Ça, c’est nous qui le disions avec beaucoup de conviction).
Le traditionnel GASPACHO à la cave de Jacques SALVA a clôturé nos festivités.
Je me permets quelques réflexions- souvenirs. Vous devez penser que je suis nostalgique de cette époque. Je dois l’avouer : vous avez raison. C’est vrai !!

Ce gaspacho fut préparé sous la houlette de Camille SALA .Il avait embauché des copains pour l’aider, et ainsi suscité des vocations parmi les conscrits.
Par la suite, combien d’amis de notre « classe » ont continué, après l’exode, à se réunir en famille, entre amis, autant de fois que possible, (les journées de l’ Amicale) pour partager et faire connaître nos traditions. Pour ma part, je les ai importées en Côte d’Ivoire et au Gabon.

Gaspacho à Abidjan. (archive de l’amicale du Rio Salado)


Je retiens de toutes ces années cette amitié. Peut-être pas exceptionnelle, mais rare. Qui fait que, 65 ans après, nous nous retrouvons toujours aussi « jeunes d’esprit » et avec autant d’enthousiasme et de plaisir.
Avec un petit « pincement au cœur » et beaucoup de tristesse quand nous voyons le vide laissé par ceux qui nous ont quittés.
Bien amicalement.
René Cardona
Abidjan 01 Novembre 2022.

Revenons à « nos fondamentaux ».

Après le choc du 1er octobre nous laissant sans voix et plein d’une tristesse profonde, il nous faut rebondir et faire en sorte que notre amicale perdure.

D’autre part, n’oublions pas que notre site c’est vous, vos articles, vos commentaires. Votre contribution doit continuer à se manifester de manière attachante et -certainement- émouvante .

Nous avons des chroniqueurs attitrés : Jadette, René… Nous attendons qu’ils suscitent des vocations et qu’enfin, le dialogue s’instaure non pas seulement sous forme de commentaire mais également par des articles à part entière.

Faites part de vos réflexions, de vos souvenirs, de tout ce qui vous a touché, mis en joie, en peine, en fête…

Le site est là pour recueillir vos contributions avec le ferme espoir qu’elles toucheront Saladéens, Er Rahéliens, Turgotiens, Oraniens…tout visiteur de passage.

Pour nous, les « fondamentaux » concernent tout ce qui a rendu heureuse et pleine de tendres souvenirs notre vie dans ce pays d’Algérie.

Dans cet ordre d’idée, Les lieux occupent une place prépondérante dans nos souvenirs. Tout est lié à une maison, une rue, un quartier, une place, …

Peut-être pourrions-nous inaugurer une série de souvenirs, sous forme d’articles ou de commentaires, qui concerneraient les lieux de notre enfance, de notre adolescence, de notre jeunesse ?

Jadette, notre archiviste, a su mener à bien cette tâche en décrivant, entre autres, le Boulevard National de Rio. Elle continuera sans aucun doute sa « descente » dans des articles à venir. Vos nombreux commentaires l’encouragent fortement.

René, depuis la Côte d’Ivoire, reste à l’affût de toute curiosité dans son voisinage immédiat. Nous le savons : il est immergé dans les souvenirs de son enfance. Il n’aura de cesse de décrire ces lieux qu’il a tant parcourus autrefois.

D’autres lieux sont attendus impatiemment.

Pourquoi ne commencerions nous pas par notre ville d’Oran qui a centralisé toute notre jeunesse et qui ne cesse de sillonner notre mémoire ?

Espérons que cette vidéo donnera lieu à d’autres souvenirs.

A vos souvenirs, à vos « stylos », à vos ordinateurs, à vos tablettes, à vos portables…

Merci au nom du site.

Notre président n’est plus.

Nous venons d’apprendre le décès, ce samedi 1er octobre 2022, de notre président-fondateur, Titou REYNE.

Tous les membres de l’Amicale du Rio Salado, à travers son site, expriment à sa femme, Nicole, ainsi qu’à ses enfants leur profonde tristesse.

Repose en paix, Titou.

Le Bureau de l’Amicale.

Remerciements:

« Bien chers amis du Rio Salado,

Très touchés et émus par vos nombreux témoignages de sympathie, les enfants de Titou se joignent à moi pour vous remercier du fond du cœur pour vos paroles réconfortantes et vos anecdotes. A travers elles, je retiendrai que, pour vous, Ernest dit « Titou » était un ami toujours souriant et chaleureux, un Président rassembleur et très impliqué, aimant la fête et le sport, un copain d’enfance et de jeunesse, fidèle, toujours prêt à partager et à s’amuser. »

Nicole.

Le bal des conscrits – classe 42.

Bonjour Vous Tous qui me suivez dans nos balades à travers RIO SALADO. C’est avec plaisir que je vous invite, aujourd’hui, à continuer notre voyage dans le temps. Êtes-vous prêts ? Alors, en route ! Nous nous rendons de ce pas au…

BAL des CONSCRITS,

classe 42, plus exactement : classe 42 – 62/1/A
 

Mais auparavant, je vous invite au Conseil d’ Administration qui a réuni, en « une table ronde », par Internet, quelques-uns de nos conscrits. Écoutez-les évoquer, chacun à son tour, leurs souvenirs. Vous apprendrez comment s’est effectuée la mise en place de ce bal, si important pour ces garçons.

Chers Amis, je vous présente la classe 42, accompagnée de quelques sympathisants.

*-Un peu de silence, s’il vous plaît, Messieurs. La séance est ouverte. Je vais prendre la conduite des débats. Je vous rappelle que la correction est de mise. Je vous présente les intervenants:

*Henri BOUR, tu as quelque chose à dire? Concernant le bal des conscrits, je vais te décevoir car je n’ai pas d’infos à fournir, pour une simple et bonne raison, je ne suis pas de la même classe. Je suis né en 43 !

*André BLASCO? Désolé, trop loin pour moi!

* Jean Paul VIDAL? Oh! La! la! Rien à dire !

La séance s’ annonce mal! *Voyons, Joseph PLAZA, tu es photographié dans le groupe? J’étais là en ami. Je ne suis pas de la classe 42, mais 41.

Décidément! J’espère que notre « table ronde » finira par « tourner » normalement. *Paul LOZANO, la parole est à toi. Peux-tu nous en dire un peu plus au sujet de cette fameuse journée? – Je vais essayer de rassembler mes souvenirs. Pardon pour mes imperfections de style et … Allons-y ! Le Conseil de révision s’est déroulé au printemps 1961. Je pense qu’il fut le dernier du genre car « l’orage » grondait déjà ! C’était donc à AÏN TEMOUCHENT, à la sous-préfecture, que nous nous sommes retrouvés, ceux de RIO, TURGOT, ER RAHEL, et LAFERRIÈRE. Le contrôle s’est passé assez vite. Les jeunes des douars environnants étaient là aussi. Beaucoup n’avaient jamais quitté leur village. Je me souviens de leur stress! Cette classe portait le matricule 61/1/A, un beau millésime! Après le Conseil, certains ont été voir ce qui se passait du côté du Château d’eau (tu vois ce que je veux dire!). D’autres ont envahi les cafés. Les plus sages, dont je faisais partie bien sûr, accompagnés de Paul CARDONA et d’André BLASCO, avons virevolté dans les villages en question, jusqu’ à TURGOT -PLAGE où nous nous sommes retrouvés tous devant des verres d’ Anisette, à la « JOYEUSE ESCALE » chez GRANDEL. Des photos ont été prises. Je ne les ai plus. Sûrement l’un d’entre nous a dû les garder. Je nous revois tous, ou presque, allongés sur le sable, discutant de ce qui allait suivre.>>

*- Robert WARNERY aurais-tu quelques informations supplémentaires à nous communiquer ?

<<Quand la mémoire n’est plus tout à fait au rendez-vous, on risque de faire appel à l’ imagination. Je vais éviter de tomber dans ce travers, parce que, ce moment de mon existence m’a bien marqué, et je m’ en souviens assez bien dans les grandes lignes. En effet, …Voici à peu près le scénario de ces jours mémorables:

Au tout début, le jour J, tous les futurs conscrits de la classe 42 avaient été amenés, encadrés par les gendarmes de RIO SALADO, vers le centre de sélection de la section d’ AïN TEMOUCHENT. Le but de la manœuvre étant de valider médicalement et physiquement nos futures aptitudes à servir la Patrie. A ce titre, il me semble me souvenir que la totalité des participants avaient été déclarés aptes à la future pratique du service militaire. Dans la foulée immédiate de cette consécration, et dans l’ esprit de la tradition mise en place par nos aînés, nous avons rendu visite à la villa ROSETTE dans la ville d’AÏN TEMOUCHENT pour ne pas déroger à l’esprit de nos anciens. Je ne suis pas sûr du prénom de notre accueillante, mais par contre je me souviens bien des pensionnaires de l’établissement qui pratiquaient un art consommé à commercer et à vendre leurs charmes. Nous avons donc obtenu pour la plus – part d’ entre nous- le passe- sanitaire nécessaire à notre future pratique du métier de militaire.

-L’ un d’ entre-vous pourrait-il nous parler de ce fameux bal? Robert?

<<Ensuite, nous sommes passés à des choses plus sérieuses, à savoir l’organisation du légendaire bal des Conscrits qui allait nous mettre en compétition avec nos aînés des classes précédentes. Nous nous sommes donc réunis, le jour suivant, sur la terrasse de Fédo CANDELA père, pour nommé notre Président: Fédo CANDELA fils. Il m’avait missionné pour superviser et coordonner les différentes tâches qui avaient été dévolues à chacun des conscrits qui avaient accepté de s’ en occuper. Les rôles dans l’ organisation du bal nous avaient donc été distribués, à ce moment- là, pour que chacun d’ entre-nous puisse prendre connaissance de sa part de travail.

*- Je vois que tu t’agites, Paul LOZANO, quelque chose à dire?

<<Nous avions décidé d’ établir notre PC chez Constant KRAUS, au bas de leur grande maison. Là, nous avons discuté des différents « task-forces »: toi,tu feras ça avec …! Qui a une voiture? etc..etc.. bref! L’organigramme fut établi, mais ce fut laborieux car il fallait décider sans que ce soit le « foutoir »! A ce stade, je rends un hommage appuyé à Jean Paul VIDAL pour son sens de l’ organisation et sa connaissance des affiches, et de tout ce qui tourne autour des timbres fiscaux et de bien d’ autres choses encore! Après deux mois de travail, nous avions décidé d’ organiser le Bal des CONSCRITS au CASINO, de profiter des moyens de ceux qui le pouvaient et d’ avoir recours à la Mairie.>>

*- Robert WARNERY , tu demandes la parole? Nous t’écoutons!

<<Je dois avouer que, n’ayant jamais été confronté à ce type d’organisation, nous avons quelque peu tâtonné pour finaliser tout ce-ci , à savoir:l’accueil des invités payants avec recherche d’ un imprimeur pour éditer les billets. – la mise en place de la caisse à l’entrée. Discussions autour du prix du billet. – – Disposition des tables mises à notre disposition par la Mairie. – Recherche des artisans susceptibles de nous fournir les boissons et autres produits consommables à table. A ce titre, nous avons fait appel à un très bon professionnel pour assurer le service des tables : Abdellah GOURINET, dit Butagas, et ce, au dernier moment car nous avions mésestimé la difficulté de cette fonction. <Merci Abdellah!). – Enfin, pour la décoration de la salle, nous avons fait appel à Mme Odette BOUR qui s’ est servi de ses relations pour nous dénicher l’oiseau rare auprès du commandement militaire présent dans notre commune à ce moment-là. Je me souviens bien de ce jeune militaire du contingent mis à notre disposition, manifestement plus apte au métier de décorateur qu’à la pratique du service militaire. Ce charmant et sympathique garçon, prénommé André, avait eu la géniale idée, mais un peu osée, de mettre en scène des jeunes conscrits en train de pisser sur le mur du CASINO, mais heureusement… vus de dos ! La fresque de 2mètres de haut, dessinée et peinte par notre décorateur, sur tout le pourtour des murs du CASINO, avait été suspendue sur des fils par nos soins. Je dois dire que cette idée de décoration avait un peu surpris les convives arrivants, mais de suite , avait fait rigoler tout le monde. « 

*Quelque chose d’ autre à ajouter Gérard LAMBERT?

<< La décoration murale, en hauteur, couvrait le périmètre de la salle. C’étaient des peintures qui avait été réalisées sur papier et ensuite transportées au CASINO et placées sur le mur. Des militaires avaient fait ce travail dans la maison qui servait aux réunions de nos mères, et d’atelier de poteries et de faïences. Pour le bal, tu peux te renseigner auprès de Dédé BLASCO, qui, si ma mémoire est bonne, était Président du Comité des Conscrits. Je peux ajouter que, avec Petit Louis MILLIAN, frère de René et de Cilo, nous étions, comme disait P’tit Louis: « Comisarios de sala« . C’est à dire que notre rôle était d’assurer l’accompagnement jusqu’aux réservations de tables et des loges du CASINO, nos concitoyens nous faisant l’honneur de venir à notre bal. >>

* La parole est à Robert WARNERY, nous t’écoutons. Parle-nous de l’ orchestre.

<<Le choix de l’ orchestre s’est porté sur le groupe de M. CORBALAN qui a animé toute la soirée. Il avait la particularité, quand il avait une série de slow, de susurrer dans le micro le légendaire:  » Aimez-vous les uns les autres! ». En milieu de soirée , et en « vedette américaine », un quatuor témouchentois dénommé les CHACARERROS avait exécuté quelques airs mexicains dont une fabuleuse interprétation de la Bamba.>>

* Bien sûr, Paul LOZANO, tu as quelque chose à dire. Tu as la parole!

<<Pour la mise en place de la fête, un orchestre a été retenu, il s’agissait du Gaby GAY qui avait une certaine renommée. Là aussi, il a fallu reformater les équipes: la vente des billets, la buvettes des non-alcoolisés, celles des alcoolisés, la sécurité, la salle, les tables, l’emprunt des chaises, le nettoyage… Le Jour « J », tout est en place, la salle se remplit. Les gens regagnent leur place, l’odeur des parfums commence à couvrir celui de la poussière. Les commandes de champagne fusent. A la buvette, les bières sont demandées.L es cuviers pleins de glace se remplissent de BAO, PILS MÉTÉOR, puis aussi de VERY GOOD, et autres sodas et même d’ eau minerale ( Les noms, me sont inconnus!). Dédé BLASCO et Paul CARDONA dans le petit local vendent les tickets d’entrée. Les Billets sont rangés dans une boite en carton. Il y a de l’ ambiance. De temps en temps, une bouteille se brise. Il faut vite intervenir, ramasser les débris de verre. Pendant ce temps, Gaby Gay joue des morceaux reposants: c’ était nécessaire! Je me souviens particulièrement de ce morceau de Jazz: « HARLEM NOCTURNE » que tout le monde appréciait car il invitait les couples à danser. Mais moi, pas question de danser, j’étais affecté aux tables et chaises et pas que ça, un peu à la sécurité et ….au nettoyage ….des toilettes. Il fallait bien que quelqu’un le fasse! A un moment donné, le responsable du C.O.P (Centre opérationnel de protection) était présent avec ses commandos car il y a eu quelques alertes. Il s’en est bien tiré. Dehors les gendarmes de l’ adjudant ARFI, bien armés, veillaient au grain. Quant à la police municipale, elle faisait ce qu’ elle pouvait. A l’intérieur, l’ambiance était à son maximum. Gaby GAY assurait en pro.>>

*- Gérard , une anecdote encore à nous raconter?

<<Nous étions, nous le « Comisario de sala », chargé de maintenir l’ordre partout dans la salle et surtout au bar, où nous avions eu une embrouille. Je ne sais plus avec qui, ni pourquoi. Mais heureusement, deux personnalités du village qui se trouvaient là, sont intervenues et ont calmé le jeu .>>

*-Tu t’en souviens Robert?

<< Un petit iota en cours de soirée quand des militaires du contingent se sont invités au bal. Des propos ont été échangés avec Paul STARCK, il n’était pas dans son tort, Paul! J’ai dû employer toutes mes ressources de négociateur pour éviter une bagarre générale entre militaires et certains de nos aînés présents, qui n’ étaient pas manchots!

*- Pour qui le mot de la fin? Paul? Gérard? Robert? Tu as la parole, Robert!

<< Finalement, les dividendes que nous avons récoltés en fin de soirée, tous comptes faits, ne nous ont pas permis de rentrer dans FORBES (Magazine économique américain, pour tout savoir sur les milliardaires). Néanmoins, dans l’ ensemble, notre organisation avait bien fonctionné. Au dire de tous, le bal des Conscrits avait été un véritable succès par son originalité, et la qualité de sa convivialité. ”

*-Paul LOZANO, veux -tu bien clore la séance!

<< Et puis le jour est venu. La salle s’ est vidée peu à peu. Nous étions fatigués, mais il a fallu débarrasser, charger les camions et rendre le mobilier. Quel boulot mes amis! Voilà! Je suis conscient d’avoir oublié pas mal de choses mais ce dont je me souviens, ce sont ces quatre ampoules de faible voltage qui pendouillaient au centre et aux quatre coins de la salle, pendues à un coffre, sensé être quatre dominos, ce n’était pas très beau, mais c’ était notre CASINO.!>>

*-Très bien Messieurs, nous vous remercions. Nous venons de « vivre » une agréable et bien animée « table ronde » , mais je vais ajouter quelques mots de plus. Je veux bien croire que pris par vos occupations, vous ayez tous oublié de nous raconter, le « moment phare » de votre soirée: L‘élection de MISS CLASSE 42 ! !!

Pourtant ce défilé de jeunes filles, saladéennes de surcroît, aurait dû vous interpeller! Alors je vais demander à Paul CARDONA qui m’ a raconté cet épisode, de faire l’ animateur de la soirée. Paul à toi:

 » La Miss Classe 42 est……Michèle MACIA »

Un mot encore, n’oubliez pas, vous qui me suivez dans mes « remontées dans le temps, » que j’ai quémandé à ces « anciens conscrits » d’extraire de leur mémoire, des souvenirs (que j’ai retranscrits intégralement ) vieux de …61 ans!

Annexe: pour aller plus loin et pour les plus curieux, Jean-Paul AMAT s’était fendu d’un texte, le 10 juin 2016, sur le dernier Conseil de Révision classe 43.

Vous en saurez plus si vous cliquez sur le lien ci-dessous:

http://amicaleduriosalado.com/le-dernier-conseil-de-revision-a-rio-salado

Le dattier de Chine de l’ ORÉE du BOIS.

Savez-vous quel est l’arbre qui se cache sous le nom de dattier de Chine ? Vous le connaissez bien sûr. Mais chez nous, il avait un autre nom: le jujubier. Qui n’ a pas dans un coin de sa mémoire, un jujubier perdu au fond d’une cour! Le mien se trouvait dans la partie sauvage du jardin de chez mes grands-parents. On y accédait par une porte en bois. Là, il poussait libre comme l’air, sans soin, dans le plus total abandon. Mais que ces fruits étaient savoureux ! Aussi, lorsque nous avons eu notre jardin, il me fallait « obligatoirement » un palmier Phénix, comme ceux du square de RIO SALADO; un galant de nuit, ( jasmin de nuit pour les non-initiés) de la villa CARREGA, une treille de chez mon père, un figuier comme celui de la cave SALVA…..

Le galant de nuit (photo Jadette SALVA)
La treille (photo Jasette Salva)

et…un jujubier ! Vous me comprenez, vous qui venez de Là-Bas ! N’est-ce pas ? Mon beau-père a comblé toutes mes envies ou presque. Pour le jujubier, ce fut une autre affaire. Nous avons cherché longtemps cet arbre chargé de souvenirs ! Un jour, Gérard LAMBERT me proposa un rejet d’un jujubier qui poussait dans la propriété du Docteur FIESCHI, dans le VAR. Merci Gérard ! Enfin j’allais avoir cet arbre qui me tenait tant à cœur !

Le jujubier (Photo Jadette SALVA)
Jujube ou date chinoise (Jadette Salva)

Depuis, il est dans mon jardin, dans une grosse jarre en terre cuite, agrémenté d’une fine guirlande électrique qui l’ illumine à la tombée de la nuit. Il ne se contente pas de « faire le beau« , il m’ offre chaque année un panier de jujubes. Et quels jujubes ! Rouges, renflés, croquants, sucrés à souhaits ! Un délice qui me fait « voyager » chaque fois que j’en croque un. !

Admirative devant ces fruits, j’eus la bonne idée d’en offrir un magnifique à mon beau fils : -Tiens ! Goûte le jujube! Aïe! Parole malheureuse! -Pas le jujube, la jujube! me répondit-il. -Qu’est ce que tu racontes ? On dit: UN jujube, pas UNE jujube. Où tu as vu ça toi? Et nous voilà en guerre… Des jujubiers, il y en a dans SETE. Le mien n’est pas le premier. Je cours chercher confirmation dans les différents dictionnaires que je possède. Le premier que j’ouvre est un LAROUSSE en deux volumes du grand-père SALVA, une belle édition de 1923. Et là ! Catastrophe!: «  Jujube: nom féminin : la jujube fruit du jujubier«  M….!, je plonge dans le LAROUSSE 2000 : « Jujube : nom masculin: le jujube fruit du jujubier« .

Un mot peut-il être des deux genres à la fois ? GOOGLE finira de me convaincre. Et oui! Le jujubier donne un jujube ou une jujube. Notre « belle langue » française a parfois des termes qui nous déroutent: le mot JUJUBE est ÉPICÈNE . Il s’emploie au féminin comme au masculin. Voyez-vous ça ! Je vous avoue humblement que je viens d’apprendre : ÉPICÈNE ! Et notre guerre prit fin . Et mon jujubier continue à me régaler quand je déguste ses belles jujubes!

Dernière récolte (photo Jadette Salva)

Quelques conseils avisés de nos amis:

Pour Joseph: c’est à consommer avec modération.

Yves, quant à lui, les préfère « fofos » (un tantinet flétris,en français).

Quant à Petit Jacques, il recommande d’éviter de les acheter dans les magasins où l’on vous propose des jujubes verts, gros et ronds comme des prunes , durs comme des patates. Essayez de les trouver dans un marché local , mais ce n’ est pas évident.

Alors , vous voilà informés. Et mon jujubier continue à me régaler lorsque je mange ses belles jujubes.

Définition Larousse (photo jadette Salva)
Défintion GooGle (photo Jadette Salva)
Les jujubes (photo Jadette Salva)

Prêtes à être déguster (Jadette Salva)

Notre baliste à nous.

Tiré de Ouest-France, édition du soir.

Vous trouverez l’article en entier en cliquant sur le lien ci-dessous.

https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2022-08-11/que-sait-on-du-baliste-commun-ce-poisson-qui-aurait-mordu-des-dizaines-de-baigneurs-a-hendaye-d08ac57e-c206-44b6-95aa-c78e868cd8ae

Cette fameuse baliste, c’est ce que nous appelions à la Plage la « Hija Puta » et on la péchait non pas au bord de l’eau mais à la mythique « Secca la Hija Puta » (80m de fond) repérée en alignant le marabout de Sidi Kacem avec la grosse « mata » de lentisque de Punta Morena. A l’intersection  de lignes de la pointe du Gabo Gordo avec la plage de Camerata. Le GPS « MAKACH » de chez Navarico ne prend pas sur la mer.

photo prise sur le net.

Put.. quand il fallait tirer l’ancre, si elle s’étai « enroquée »….Je maudissais toutes les Hijas Putas qui souvent, gràce à leurs dents, coupaient le crin (nylon en français). Voire les hameçons. Même pour la cuisiner il fallait tirer la peau façon lapin, mais après on était récompensé: c’était délicieux!

« Chaleureuses » amitiés à vous.

René